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PARTIE II : CADRE THÉORIQUE ET PROBLÉMATISATION

CHAPITRE 3 : CE QUI CONTRAINT LE SYSTÈME À CHANGER : LES ÉVOLUTIONS

2. La formation des ressources humaines

2.2. Les réformes éducatives mises en place par le M.E.J.S

Malgré ces évolutions constantes et face à la demande des ressources humaines qualifiées pour développer le secteur économique du pays, le M.E.J.S. doit agir sur toutes ces contraintes existantes et proposer plusieurs mesures pour améliorer le système éducatif à savoir la formation des professeurs, l’augmentation de leurs salaires, la diversification de l’offre de formation professionnelle, l’amélioration de la qualité de cette formation, l’ajustement entre le parcours professionnel et le marché du travail. D’autres mesures, telles que l’introduction de cours d’éducation sexuelle et d’éducation physique et sportive ou des inspections-surprise dans les écoles, viennent compléter ce panorama.

Pour que ces mesures soient efficacement appliquées, le M.E.J.S. a mis en place depuis la prise en fonction du nouveau Ministre de l’Éducation en 2013, huit priorités de réformes éducatives78 qui s’inscrivent dans la stratégie rectangulaire III sur « le développement des ressources

humaines » du cinquième mandat du Gouvernement Royal du Cambodge (2013-2018). Il s’agit d’un des quatre piliers de cette stratégie.

« Le ministère de l’Éducation de la Jeunesse et des Sports a identifié huit priorités : la gestion des finances publiques au sein du ministère, la gestion du personnel et l’amélioration des conditions de travail des enseignants, la qualité de l’éducation, la réforme de l’enseignement supérieur, la réforme des examens, les compétences de la

77 La traduction non-officielle de l’article du khmer en français

78 Ces réformes éducatives ont été traduites et adaptées à partir du document de la présentation de M. Hang Chuon

jeunesse, la réforme du secteur sportif et enfin la mise en place d’un cercle de réflexion du système éducatif », souligne le ministère dans une interview accordée au Petit Journal79. - L’amélioration de la qualité de l’éducation de tous les niveaux répondant aux besoins

du développement économique et du marché du travail : selon le M.E.J.S., la qualité de l’éducation dépend de nombreux facteurs à savoir la motivation et les orientations du métier du personnel enseignant. Pour motiver les enseignants et attirer les personnes souhaitant exercer ce métier, le M.E.J.S. a mis en place la politique de l’amélioration de la formation de tous les niveaux et de l’augmentation des salaires de tous les acteurs éducatifs. Du côté des apprenants, la santé scolaire, la nourriture de base (petit déjeuner) et la scolarité des apprenants sont envisagées. La qualité des programmes scolaires doit faire face à la standardisation, y compris les pratiques pédagogiques des enseignants, le nombre d’heures d’enseignement-apprentissage de l’année, le renforcement de la lecture et du calcul, le savoir-être et le savoir-vivre, etc. En ce sens, la qualité de l’environnement concernant les ressources matérielles et financières et des services de supports logistiques fournis tels que les services médicaux, la participation des communautés et des parents d’élèves, l’inspection, l’apprentissage tout au long de la vie, etc. est prise en compte.

- L’assainissement des finances publiques au M.E.J.S. et l’augmentation du budget éducatif : il s’agit de renforcer la gestion financière pour mobiliser les ressources existantes avec efficacité. Verser les salaires du personnel éducatif par les systèmes bancaires privés comme WING80 ou ACELEDA81 fait partie de la bonne gestion. Avec l’accord du Ministère

de l’Économie et des Finances, le budget de l’école est transféré également par la banque.

- Le renforcement de la gestion des personnels éducatifs de tous les niveaux : la description du poste peut être développée afin de faciliter leur travail ; les expériences et les compétences des personnels sont pris en compte pour l’augmentation des fonctions ; la culture de donner de l’argent sous la table pour assurer la satisfaction des personnels est supprimée. Pour cela, les personnels éducatifs devront faire face à des systèmes d’évaluation « corrects » pour leur nomination ou l’ordre de service. Les hauts fonctionnaires seront recrutés sur concours. La politique des enseignants sera réformée et mise en place en août 2015.

- La réforme des examens du brevet et du baccalauréat : il s’agit donc de renforcer la qualité des examens en respectant les quatre principes : la loi, la justice, la transparence et les résultats acceptables. La tricherie sera supprimée afin d’améliorer le respect des enseignants et de pousser les élèves à travailler. Pour cette réforme, les anciens systèmes d’organisation

79 Scheffer, E. (2014). Ministre de l’Éducation, Hang Chuon Naron réforme à tous les étages, Phnom Penh, 2014.

Disponible sur www.lepetitjournal.com/cambodge, consulté jeudi 16 octobre 2014

et les anciens comités d’examens nationaux seront complétement modifiés pour le bon déroulement de l’organisation.

- La création d’un groupe de travail appelé « les think tanks » ou « les réservoirs d’idées » pour assister le M.E.J.S. dans tous les niveaux d’intervention. Le rôle principal de ce groupe est de proposer des recommandations et recueillir des feed-back. Il s’agit donc d’un conseil de recherche en éducation qui constitue une banque de cerveaux sur la politique éducative afin d’améliorer les compétences de la recherche, de développer la politique éducative et de préparer les mesures de réformes en se basant sur les preuves précises. - La réforme de l’enseignement supérieur : l’objectif principal de cette réforme est de

promouvoir le management des établissements supérieurs publics et les normes des établissements supérieurs privés pour former les ressources humaines aux métiers de haute qualité afin de répondre aux objectifs de développement économique. Cette réforme se focalise aussi sur le rattachement entre les universités et l’industrie. Pour ce faire, les universités devront être correctement évaluées au niveau de leur qualité, pourront être classées « prestigieuses » et, dans ce cas-là, favorisées en termes de partenariat avec les institutions extérieures.

- Le développement de la formation technique et des compétences « douces »82 pour les

jeunes afin de répondre aux besoins du marché du travail. Cette réforme permet aux élèves d’acquérir des compétences utiles sur le marché du travail. Pour cela, il faudrait donc créer les opportunités de découverte du travail en organisant « le forum des métiers » pour que les jeunes et les élèves rencontrent les entrepreneurs, les sociétés avant qu’ils finissent leurs études.

- Réformer l’éducation physique et sportive afin de se préparer aux jeux de l’Asie du Sud- Est 202383 dont le Cambodge sera le pays d’accueil.

En conclusion, les huit réformes éducatives mises en place par le M.E.J.S. nous semblent indispensables pour renforcer la qualité de l’éducation et de la formation afin de répondre aux besoins et attentes du marché du travail et de l’intégration du pays dans la communauté économique de l’ASEAN en 2015 et dans la globalisation économique du monde entier.

82 Mao, S. (2015). Entretien : “les métiers souples” sont des compétences supplémentaires pour les jeunes en

compétition à l’intégration de l’ASEAN, publié sur http://wmc.org.kh/blog/archives/1724, le 2 juillet 2015 à 9h46. Selon l’auteur, le terme « les compétences douces » ou « Soft-skills » se définit comme une compétence supplémentaire pour remplir les compétences techniques des jeunes. Il focalise sur la communication, le leadership, la pensée, la façon de travailler en équipe, etc.

83 Les Jeux d'Asie du Sud-est (également connus sous le nom de SEA Games) sont des événements multi-sports

biennaux auxquels participent des participants des onze pays actuels d'Asie du Sud-est. Les jeux sont sous la régulation de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est sous la supervision du Comité International Olympique (CIO) et du Conseil Olympique d'Asie.