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« Si un éclectisme des fins brouille indûment tous les systèmes, il semblé qu'un éclectisme des moyens soit admissible... »

Dès à présent, cette enquête sur l'autofiction dispose de repères précieux. Ce sont un terminus technicus et une première définition : une

autofiction est une œuvre littéraire par laquelle un écrivain s'invente une personnalité et une existence, tout en conservant son identité réelle (son véritable nom). Bien qu'intuitive, celle-ci permet de dessiner les contours d'une

vaste classe, d'un riche ensemble de textes ; une contrée littéraire semble émerger des limbes de la lecture. C'est aussi un nouveau visage et une nouvelle cohérence que paraissent acquérir certaines œuvres ; toute une théorie d'écrivains réputés "mythomanes", de Restif à Gombrowicz, dont les fabulations intimes prennent soudain une signification littéraire. C'est le moyen, enfin, de mettre en perspective des œuvres jamais ou rarement rapprochées. Que peuvent bien avoir en commun La Divine Comédie et la trilogie allemande de Céline, Moravagine et la Recherche, Siegfried et le Limousin et Cosmos, le

Quichotte et Aziyadé ? Ils présentent pourtant la propriété commune d'être

fictifs et d'enrôler leurs auteurs dans le monde imaginaire qui leur est propre. On pourrait continuer de produire de telles rencontres, apparemment improbables et de déployer la diversité foisonnante des œuvres littéraires susceptibles de répondre à cette définition de l'autofiction.. Ces rapprochements suffisent manifester les difficultés et les objections que soulève l'étude d’un tel ensemble. Une telle variété doit rendre soupçonneux : la profusion n'est bien souvent que le masque du syncrétisme. Indéniablement, on a affaire une classe de textes composite et problématique.

C'est d'abord l'existence, déjà évoquée, de formes extra-littéraires de la fiction de soi qui témoigne de son caractère composite. Au même titre que l'autoportrait, l'autofiction ne semble pas pouvoir être limitée à la littérature. Il est possible de trouver des pratiques similaires dans d'autres domaines de l'art: voyez le Christ outragé de Dürer, Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godart ou l’œuvre photographique de Gilbert et George.

Mais même en restant dans le champ de la littérature, le caractère composite de cette classe de textes reste manifeste dans l'étonnante variété, qualitative bien sûr, mais aussi historique et géographique, thématique, formelle.

La diversité géographique et historique est évidente. Une bibliothèque imaginaire consacrée à l'autofiction devrait ranger côte à côte un écrivain de Taiwan comme Huang chan Ming et le Limousin Giraudoux, un Péruvien comme Vargas Llosa et un Florentin comme Dante ; Properce viendrait s'aligner avec Proust et Restif de la Bretonne avec Philippe Sollers. Cette forme de fiction semble traverser toutes les époques, tous les pays et toutes les cultures.

Du point de vue thématique et formel, aucune catégorie obligée ne paraît exister. Aucun topos, figure ou motif, aucun schème ou procédé, aucune technique n'apparaît être une médiation du "genre". Tout comme pour le roman, on a l'impression que l'autofiction peut accueillir tous les thèmes, s'emparer de toutes les ressources formelles.

Enfin, la diversité de ses situations d'énonciations, de ses modes n'est pas moindre. Si le mode narratif mixte semble nettement dominant. on trouve des autofictions au théâtre comme le montrent l'Église de Céline ou La Grotte d’Anouilh ; des autofictions dans la poésie comme l'illustre l'élégie érotique romaine.

Ainsi, tant sur le plan culturel que sur le plan « architextuel » qui désigne, rappelons-le, les catégories thématiques, formelles ou modales que met en œuvre le discours littéraire (Genette, 1979, pp. 85-90). L’autofiction présente les réalisations les plus hétéroclites. Aucune propriété « architextuelle » ne permet de donner, apparemment, une unité à la classe de textes qu'elle réunit. Toute cette diversité, pour ne pas dire cette disparité, pose un problème de cohérence. Aux antipodes d'une unité, le corpus que l'on peut dresser n'est pas ressenti intuitivement comme un ensemble, comme une totalité, ce qui explique peut-être en partie la méconnaissance de la chose. On se trouve devant une première difficulté qui est celle d'étudier des réalisations différentes comme les manifestations d'un invariant identique. Cette situation conduit à se demander si cette classe n'existe pas à la faveur d'un syncrétisme de mauvais aloi ; si des analogies superficielles n'ont pas été confondues avec la réalisation de traits définitoires ; si une confusion n'est pas au principe de cette réunion si œcuménique.

Cette suspicion est d'autant plus légitime que l'on a affaire à une classe de textes problématique.

Cette classe est problématique pour plusieurs raisons, qui sont factuelle, historique et pragmatique. Il y a d'abord une donnée de fait, qui est que les protocoles éditoriaux, pour désigner un texte comme fictif se sont modifiées avec le temps et qu'il n'est pas toujours facile de savoir aujourd'hui comment un écrivain des siècles passés présentait ses ouvrages ni comment ils étaient lus. Pour prendre un exemple très simple, l’indication générique "roman", qui est aujourd'hui le signe le plus économique et le plus commun pour marquer le caractère imaginaire d'une œuvre, ne se répand sur les couvertures ou les pages de titre que vers les années vingt : comme l'a judicieusement noté Genette, "aucun roman de Balzac, de Stendhal ou de Flaubert ne comporte cette mention" (Genette, 1987, P. 91) sur l’édition originale de leur ouvrage.

Plus avant, l'existence de l'autofiction présuppose une donnée plus théorique, mais pas moins contraignante, et qui n'est pas naturelle comme on le pense trop souvent, qui est déterminée historiquement. Nous voulons parler du grand partage entre le fictif et le vécu, entre l'imaginaire et le référentiel, qui commande aujourd'hui encore la lecture et qui se met en place au XVIIe siècle. On sait bien sûr qu'une telle démarcation existait déjà dans l'Antiquité et au Moyen Age. Dans la Poétique d'Aristote, on trouve ainsi une distinction entre le poète et l'historien, au début du chapitre 9 :

"Le rôle du poète est de dire non pas ce qui a lieu réellement, mais ce qui pourrait avoir lieu dans l'ordre du vraisemblable ou du nécessaire la poésie traite plutôt du général, la chronique du particulier" (Trad. R. Dupont-Roc et J. Lallot, 1980).

Seulement, il est clair que ce partage très ancien n'a pas toujours eu le même visage. La citation d'Aristote montre à elle seule que, dans l'univers de pensée grec, il ne s'est pas fait pour les mêmes raisons, ni selon les mêmes modalités ni avec les mêmes effets. Faute de tenir compte de cette variabilité, on risque d'appliquer indûment notre définition ; on prendrait alors pour des autofictions des textes qui ne sont tels que rétrospectivement, en cédant à cette illusion rétrospective du vrai que dénonçait Bergson. Voilà une donnée qu'il est difficile d'ignorer et qu'il faut nécessairement prendre en compte face à une œuvre comme La Divine Comédie, vis-à-vis d'un genre comme l'Élégie érotique romaine.

Enfin, il faut tenir compte d'une difficulté pragmatique presque rédhibitoire. C'est l'absence d’ "horizon d'attente", de réception et, parallèlement, de code idéologique ou rhétorique, de discours d'escorte pour cette pratique fictionnelle. L'absence d'un terme spécifique pour la désigner, la reconnaître et la classer, marque bien ce manque. De la même façon qu'il ne semble pas y avoir d'attente particulière pour cette forme de fiction, celle-ci ne dispose pas d'une théorie « indigène » élaborée par des écrivains pour éclairer leur travail. Ainsi, Gombrowicz a pu construire toute son œuvre romanesque sur cette forme sui generis de fiction, sans prendre la peine de s'expliquer, sans que la majeure partie des critiques s'interrogent et sans apparemment que ses lecteurs en fassent une lecture appropriée. Et l'on pourrait dire la même chose de Céline, si les travaux de Henri Godard n'avaient signalé et analysé le mariage incessant de l'imaginaire et du vécu présent dans sa trilogie allemande

(D’un Château l'autre, Nord, Rigodon).

Comme on l'a vu, le vocable « autofiction » est un terme récent qui vient coiffer rétrospectivement des textes qui n'étaient peut-être pas écrits pour produire un tel effet, qui n'étaient en tous cas pas lu dans cette perspective. Par conséquent, si l'on peut construire une classe composée de textes présentant cette particularité générique, il faut se demander si cet ensemble a quelque légitimité littéraire. Dès lors qu'il s'agit d'une classification a posteriori et extérieure aux textes, on peut s'interroger sur sa validité et sur sa pertinence. (Après tout, on peut aussi bien construire une famille littéraire avec tous les romans qui ont plus de quatre cents pages ou avec tous les recueils poétiques dont le titre commence par la seconde voyelle de l'alphabet). Pour que cette détermination de l'autofiction ait un sens, il faudrait au moins que cette classe de textes présente une certaine unité interne. Or on l'a vu, cette classe est extrêmement composite et ne manifeste aucune unité.

Composite et problématique pour des raisons qui tiennent à la diversité des textes, à la variabilité des protocoles de lecture et à l’absence de réception, la chose autofictive fait problème sur le plan méthodologique et théorique. On en vient à douter de l'existence d'une entreprise commune, d'un projet similaire chez divers auteurs qui justifierait l'existence générique d'une forme de fiction appelée autofiction. On sait que toute étude générique pose un problème de méthode puisque, pour étudier les réalisations d'un genre, il faut au préalable le définir, définition qui suppose connues les réalisations. Dans le cas de

l'autofiction, le risque d'une pétition de principe trouve sa forme hyperbolique puisqu'on peut douter de l'existence même de l'autofiction comme objet et se demander si on ne l'invente pas en tentant de l'étudier. En commençant cet essai, on a noté qu'un certain nombre de textes se retrouvait dans la fictionnalisation de leur auteur et que ce phénomène méritait un examen attentif. Ne s'agissait-il pas d'une illusion ? Cette pratique de la fiction de soi n'est-elle pas une fausse fenêtre ? Une catégorie produite par notre manière d'appréhender les rapports entre la fiction et l'autobiographie ? C'est peut-être confondre un peu vite le plan pratique et le plan théorique, les méandres de la praxis et les arcanes de la connaissance. Il est certain que notre appréhension intuitive de l'autofiction ne peut suffire pour fonder son examen. Mais cela ne signifie pas qu'il soit impossible de trouver une méthode adéquate pour étudier et traiter la masse des textes qui répond à notre définition intuitive de départ. Quelle pourrait être cette méthode ? Trois types d'approche semblent possibles: une approche historique, une approche critique et une approche théorique.

La première serait sans doute la plus appropriée pour avoir une vue d'ensemble de l'autofiction. On étudierait cette forme de fiction comme on a pu étudier le Journal intime, en retraçant ses commencements, son développement et ses mutations, la conscience critique qui l'a accompagnée et sa progressive institutionnalisation. Cette démarche est toutefois impensable tant que l'on ne dispose pas d'une définition plus étayée de l'autofiction ; tant que l'on ignore s'il s'agit d'autre chose que d'une réalité hypostasiée à partir de phénomènes littéraires très différents. Une telle perspective diachronique suppose que l'on dispose d'instruments d'analyse plus sophistiqués et que l'on sache au juste quel est le statut de cette forme littéraire méconnue.

L'approche critique, quoique moins ambitieuse, serait-elle plus adaptée au statut incertain de cet objet ? Elle consisterait à examiner l'autofiction, auteur par auteur, en considérant chacun d'eux comme un cas d'espèce et en établissant, de façon longitudinale, une suite de monographies. Une telle méthode permettrait sans doute de voir plus en détail à quels besoins et pour quels effets répond l'usage de ce dispositif fictionnel. On aurait ainsi des informations précises sur les intentions, les modalités de réalisation et les effets de ce type de fiction pour une ou plusieurs stratégies particulières. Quoique séduisante cette méthode ne fournira pourtant jamais que des informations lacunaires et disparates sur l'autofiction en général. Si ce travail est

indispensable; Ce ne peut être un point de départ. Émiettée, l'analyse sera au bout du compte stérile car elle ne permettra pas de problématiser le "genre", d'identifier toutes ses manifestations, de les spécifier et de les expliquer. Bien plus, en renonçant à atteindre l'autofiction comme une pratique récurrente, on s'interdit tout examen de la cohérence et de l'unité de celle-ci.

On l'aura compris, la seule démarche qui permette de surmonter les difficultés de méthode que pose l'autofiction est une démarche théorique, qui considère celle-ci d'abord dans ses potentialités, ses propriétés virtuelles, qui cherche à construire un modèle susceptible d'analyser toutes les réalisations empiriques. Kant disait que les sciences de la nature étaient devenues adultes, le jour où celles-ci avaient pris les devants, avaient suscité les problèmes, avaient obligé la nature à répondre à leurs questions sans se laisser conduire par elle. La raison scientifique se présenta alors à la nature, "non pas comme un écolier qui se laisse dire tout ce qu'il plait au maître mais au contraire, comme un juge en fonction qui force les témoins à répondre aux questions qu'il leur pose". Mutadis Mutandis, il faut ici faire sienne cette "révélation lumineuse" qu'évoque Kant, répondre au caractère problématique de l'autofiction en

construisant une problématique de l'autofiction, en ramenant cette réalité

littéraire composite à un ensemble de questions dont les éléments soient homogènes. Autrement dit, il s'agit d'envisager cette forme de fiction dans une perspective poétique, qui s'attache moins à la littérature et aux œuvres existantes qu'aux "virtualités du discours littéraire", qui ne se limite pas à "rendre compte des formes ou des thèmes existants" mais qui explore "le champ des possibles, voire des 'impossibles', sans trop s'arrêter à cette frontière qu'il ne lui revient pas de tracer" (Genette, 1983, p. 109). Une telle option permet de saisir les autofictions dans toute leur diversité et dans leur éventuelle unité puisqu'elle consiste à élaborer les catégories pouvant engendrer les formes possibles, effectives ou non, de cette forme de fiction. Dans cette perspective, l'existence générique de l'autofiction est une hypothèse

de travail, permettant la recherche d'instruments de description et d'analyse, qui

rendent possible à leur tour la spécification et la justification de cette hypothèse. Eh élaborant ces instruments de recherche, l'enquête ne manquera pas de mettre à l'épreuve celle-ci car, si nous travail sur le possible autofictif, ce ne sera pas sans convoquer les textes singuliers puisque c'est le seul lieu à partir duquel ce possible peut être pensé. On notera aussi que cette démarche de poéticien permettra d'écarter les difficultés liées à la variabilité des protocoles

de lecture et d'aborder la question épineuse des effets pragmatiques d'une famille littéraire qui n'a pas de véritable réception ou dont la réception est en voie de constitution.

Pratiquement, notre enquête consistera donc à chercher de la façon la plus générale comment un auteur peut se fictionnaliser, consistera à identifier les paramètres de cette figure d'énonciation, consistera à décomposer les présupposés de cette "situation communicative globale" par laquelle un écrivain fait coïncider son rôle d'auteur avec le rôle fictif de l'un de ses personnages (situation de communication qui n'est pas sans faire penser au récit d'un mythomane qui, contre toute attente, annoncerait le caractère imaginaire de sa narration). Pour des raisons évidentes, on limitera cette enquête au mode narratif et notre corpus à la littérature occidentale postérieure au XVIIe siècle. Mais cela ne nous empêchera pas, à l'occasion, de faire des incursions dans d'autres modes littéraires ou de faire appel à des réalisations empiriques d'autres époques, d'autres cultures. Cette perspective analytique devrait permettre d'éviter toute réification et de tempérer le "désir ontologique" que l'on peut ressentir devant l'autofiction. Une fois ce travail de dissociation accompli (et une fois seulement), on tentera de juger la légitimité de l'hypothèse faisant de l'autofiction une pratique littéraire homogène. Jusqu'à cette étape, la notion d'autofiction n'aura aucun contenu, ce sera juste un terme commode pour dési- gner un dispositif formel résultant de procédés très divers.

On partira, par conséquent, de notre notion intuitive de l'autofiction et l'on tentera de faire travailler conceptuellement cette notion, selon un programme magistralement décrit par Canguilhem :

"Travailler un concept, c'est faire varier l'extension et la compréhension, le généraliser par l'incorporation des traits d'exception, l'exporter port de sa région d'origine, le prendre comme modèle ou inversement lui chercher un modèle, bref lui conférer progressivement, par des transformations réglées, la fonction d'une forme" (Canguilhem, 1956, p.167).

La première de ces "transformations réglées" sera de convertir notre définition de départ en un modèle de base spécifié par des traits définitoires minima, modèle qui va nous permettre d'explorer cette forme de fiction dans toutes ses dimensions.

Le problème est donc de formaliser notre définition intuitive de l'autofiction afin d'obtenir une sorte de modèle analytique mettant en valeur les indices formels par lesquels une autofiction se signale comme telle pour le lecteur. Pour mettre en place un tel modèle, le plus simple parait de partir de la situation d'énonciation de l'autobiographie puisque l'autofiction est perçue d'abord comme un écart ou une aberration, comme on voudra, par rapport à celle-ci.

On sait, après les travaux de Lejeune, que le genre autobiographique se distingue par deux critères, qui ne sont pas exclusifs, déterminants pouce la lecture (Lejeune, 1975) :

a) l'identité nominale de l'auteur et du personnage principal ;

b) l'affirmation de cette identité, dans le titre, une préface ou un avertissement.

Le plus souvent, cette identité nominale est partagée par le narrateur. Mais comme l'a aussi montré Lejeune (1980) par la suite, il n'y a rien dans la langue ou dans les formes narratives qui rende cela nécessaire. Il est toujours possible, comme l'ont fait Henri Adams ou Stendhal, d'écrire son autobiographie (ou son autoportrait) à la troisième "personne" - comme il est toujours possible de parler de soi autrement qu'à la première "personne". Si ce régime d'énonciation va à l'encontre de l'usage et des habitudes de lecture, c'est pourtant en un sens un "retour à une situation fondamentale". Par cet emploi inhabituel du il, on défait et on exhibe la confusion entre le sujet de l'énonciation (celui qui parle) et le sujet de l'énoncé (celui dont on parle) qui est au principe de la narration sur un mode personnel. On démasque alors les coulisses de l'énonciation, mais on ne fait pas violence à la structure de la langue. Cette remarque est importante car elle établit que l'on peut sans aberration se représenter de l'extérieur, comme à travers le point de vue d'un observateur étranger, en se désignant par un nom propre ou par la troisième "personne" du singulier. On verra que cette possibilité permet des formes originales de fiction de soi.

Dans la définition de Lejeune, l’autobiographie est définie par deux critères. Pour les besoins de notre recherche, nous prendrons la liberté d'aménager cette analyse de la façon suivante. Par le terme de Protocole

nominal, nous désignerons l'identité onomastique de l'auteur et d'un

personnage, principal ou non. Par celui de Protocole modal, nous désignerons tous les éléments du texte ou du "paratexte" (de l'indication générique à la préface) qui valent pour une affirmation soit de fictionalité, soit de référentialité,