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Contexte paratextuel (II) : Le péritexte

2 1 Le protocole nominal : premier

B) Contexte paratextuel (II) : Le péritexte

Par contraste avec l’épitexte, le péritexte va se révéler très efficace pour la constitution d’un protocole nominal. Rappelons que ce terme désigne, comme l’écrit Genette, tout ce qui se trouve "autour du texte, dans l’espace même du volume comme les titres de chapitres ou certaines notes"(Genette, 1987, p. 10). Tous ces éléments péritextuels ont un effet beaucoup plus marquant pour le lecteur car ils sont directement attachés au texte, sont organiquement liés à l’œuvre. Loin d’être une gêne, leur présence périphérique leur permet de participer au dédoublement de l’auteur par des voies très variées et pour des effets plus économiques que ceux permis par le contexte textuel. Leur contribution au protocole nominal peut être double : ces éléments péritextuels peuvent, d’une part, fournir les médiations nécessaires au lecteur pour distinguer les homonymies indirectes, établies par les substituts étudiés précédemment ; ils vont permettre, par ailleurs, d’établir par eux-même de nouvelles formes d’homonymie indirectes.

1. Le péritexte, source d’informations.

Dans la section précédente, on a vu des formes d'homonymie indirecte (par substituts livresques ou onomastiques) qui ne pouvaient fonctionner que sous la condition que le lecteur dispose des informations nécessaires pour opérer ces substitutions. C'est le moment d'examiner par quelles voies l'auteur peut fournir ces informations.

Un écrivain peut certes donner ces indications dans le corps de son texte, mais c'est là une façon peu élégante et peu sûre de procéder. Peu élégante car il enlève ainsi au lecteur le plaisir de les découvrir par lui-même ; peu sûre car le lecteur peut mettre en doute ces informations qui sont données dans un texte qui, après tout, est une fiction. Il est plus avantageux, par conséquent, de confier ces informations au péritexte qui surplombe le texte et paraît, à tort ou à raison, plus réel, doté d'un statut de vérité plus consistant qu’une fiction. On trouvera donc le plus souvent ces médiations dans le péritexte et plus précisément dans le péritexte d'auteur, pris en charge par l'écrivain lui-même.

Une bonne illustration de cette efficacité du péritexte est la "Préface" de

L'Écrivain de Strindberg. Dans ce volet d’un vaste ensemble à finalité

autobiographique, August Strindberg met en scène un écrivain, "Jean", qui relate une existence tourmentée et s'attribue la paternité de la plupart des œuvres de son créateur. Écrit selon Strindberg en 1886, le texte resta inédit jusqu'en 1909, date où il fut publié précédé d'une préface dont la rédaction est contemporaine de cette publication. Cette préface assez longue consiste essentiellement en une énumération chronologique de toutes les œuvres de Strindberg, assortie d'un bref commentaire. Strindberg explique qu'il a publié cette notice pour relativiser la signification de ce texte, pour le replacer dans l'ensemble de son œuvre, où il ne représente qu' une étape et afin qu'on ne le prenne pas pour des mémoires ou des confessions. Cette préface devait donc surtout fournir un contre-point au développement de l'écrivain "Jean" sur les sources, le contexte et la fortune des livres (de son créateur) qu'il s’attribuait, développement qui constitue une bonne partie de ce texte.

Reste qu'aujourd'hui et pour le public français (qui ne connaît guère cet écrivain suédois), cette préface remplit aussi une autre fonction : elle permet de comprendre que "Jean" est un double de Strindberg lui-même. Cette préface remplit ainsi deux fonctions presque contradictoires. Elle donne au lecteur un récapitulatif bibliographique qui fait qu'indirectement ce personnage fictif d'écrivain est aussi un homonyme de Strindberg. Mais elle permet aussi de limiter cette identification, et de restreindre la valeur des propos de ce personnage. Ce procédé permet ainsi une identification à la fois indirecte et partielle. Strindberg peut publier un bilan ancien qu'il fît sur lui-même et se démarquer de ce passé qu'il estime

"expié et rayé du Grand Livre" ; prendre ses distances avec une personnalité qui, à la date où il publie L’Écrivain, lui est "aussi étrangère" que "peu sympathique" et qu'il estime avoir tuée en 1898, lors d'une "grande crise vers la cinquantième année". On retrouve ainsi chez Strindberg un des rôles possibles de la fictionnalisation de soi, déjà entrevu chez Cendrars avec Moganni Nameh : le "roman de mise au point".

Les informations fournies par le péritexte n'ont, toutefois, pas besoin d'être aussi abondantes pour joues un rôle important. Elles peuvent, aussi bien, être minimales comme le montre l'exemple d'André-la-Poisse d'Abram Terz. Pour saisir tout le sel de ce petit récit fantastique, il faut savoir que le nom du personnage principal est en réalité le nom véritable de cet écrivain russe et qu’Abram Terz n'est qu’un pseudonyme, adopté pour pouvoir publier en Occident, quand il vivait encore en Union Soviétique. Le livre se charge de fournir cet élément par un nom d'auteur double, une "signature'' bicéphale. Suri la couverture et sur la page de titre, on peut lire ainsi : "Abram Tertz (André Siniavski)", le second anthroponyme étant l’"onyme" de cet écrivain. Le péritexte éditorial explicite bien sûr cette indication, mais celle-ci constitue une médiation suffisante pour que le lecteur puisse construire une homonymie entre l'auteur Tertz et le personnage Siniavski.

Parmi ces éléments péritextuels qui peuvent permettre une identification fictionnelle, il faut être attentif au fait qu'ils peuvent parfois appartenir à un péritexte apparemment allographe, se présenter sous la forme d'un péritexte éditorial. Il ne faut pas oublier que cette distinction entre le péritexte d'auteur et le péritexte éditorial est mobile, que l'auteur peut toujours investir des lieux du livre d’habitude réservés à l'éditeur et qui sont sous sa responsabilité, Comme l'a souvent rappelé Butor, un livre ce n'est pas seulement un manuscrit, c'est aussi une publication (Butor, 1979, p. 29). La forme et la matérialité de celle-ci laissent rarement indifférent un auteur car elles mettent en jeu son image et sa circulation. Certes, les écrivains n'ont pas beaucoup d’influence sur la publication de leurs livres, sauf s'ils sont aussi éditeur et imprimeur comme pouvait l'être Restif par exemple. Mais ils peuvent agir sur certains messages éditoriaux imprimés sur leur livre, pour les mettre au service de leur texte.

Prenons le cas de la liste des œuvres "du même auteur" qui se trouve le plus souvent au début de l'ouvrage, face à la page de titre, même si parfois elle peut être imprimée sur le dos ou sur un rabat de couverture. Un écrivain ne peut être insouciant de cet élément péritextuel, comme en témoigne ce passage d’une lettre de R.L. Stevenson à Sidney Colvin, à propos de la publication de L'Émigrant

amateur, en décembre 1879 :

"Quoi qu'on fasse côté publication sous forme de livre, ne pas oublier deux choses : un, il faut absolument que j'aie droit à une avance, et deux, je tiens à ce qu'on fasse de la réclame pour tous mes livres (comme il est d'usage en France : en face de la page de titre). Je sais, par expérience personnelle, que pour ce qui est des acheteurs... il n'y a rien de mieux pour l'auteur !" (Stevenson, 1879, p. 257).

Quand il écrit cette lettre, Stevenson a déjà à son actif deux récits de voyage : Un Voyage dans les terres et Voyage avec un âne à travers les

Cévennes. Il veut rappeler leur existence pour des raisons qui sont d'abord, bien

sûr, commerciales, le succès d'un nouveau livre relançant souvent la vente d'ouvrages plus anciens du même auteur. Mais il ne faudrait pas s'arrêter à cet aspect commercial, même si c'est lui que Stevenson met en avant. Par le rappel de ses titres, Stevenson voulait donner plus d'étoffe à son nom, faire le lien avec ces deux précédentes relations de voyages dont l'ironie critique lui avait apporté un succès d'estime et l'avait introduit dans les milieux littéraires londoniens. Bref, il voulait qu'on le prenne pour un véritable écrivain, avec un style propre, pas seulement pour le signataire d'un ouvrage relatant une incursion dans le Nouveau Monde.

Pour le public et la moyenne des lecteurs, un auteur c'est avant tout une liste de titres d'ouvrages, qui dessine un type d'écrivain et un style d’œuvre. La plupart du temps, le lecteur n'a pas d'autres informations pour se faire une idée d'un livre. On objectera qu'aujourd'hui, avec les médias audiovisuels, cette situation est en train de changer ; mais ce n'est vrai que pour un petit nombre d'auteurs, les plus populaires, quelles que soient les raisons de cette popularité. Pour les autres, leurs visages se réduisent à des descriptions définies : "L'auteur de...". D'où l'intérêt, pour un écrivain, d'utiliser toutes les ressources de cette liste "du même auteur". Par les limitations qu'il impose (en omettant de recenser des

ouvrages de jeunesse ou faits sur commande), par les anticipations qu'il formule (en recensant des livres en préparation, môme si leur publication n'est qu'un désir) ou par les classifications qu'il met en place (en divisant ses ouvrages selon les catégories génériques de, son choix) un écrivain peut ainsi moduler son image de façon très variable. Il est très instructif de suivre chez un auteur les fluctuations de cette liste d'un livre à l'autre : on obtient ainsi la courbe de ses repentirs, de ses projets et du relief qu'il donne à son œuvre.

Pour revenir au problème de l'identification fictionnelle par la médiation du péritexte, il est manifeste que cette liste "du même auteur" va en être un lieu privilégié, pour les écrivains qui veulent se mettre en scène par le biais de substituts livresques ou onomastiques. Ce n'est pas le seul utilisable : le prière d'insérer, une note, peuvent remplir une fonction similaire ; mais c'est bien évidemment le plus pratique et le plus élégant.

2. Le péritexte, moyen d'identification.

Jusqu'à présent, les exemples étudiés ne donnaient qu'un rôle subalterne au péritexte dans la constitution d'une homonymie indirecte. Dans les cas envisagés, le péritexte ne remplissait qu'une fonction annexe pour l'élaboration d'une identification fictionnelle. Il reste à voir comment le péritexte peut être par lui -même le moyen d'un telle identification ; comment il peut être non plus un adjugent, mais le support principal de la mise au point du protocole nominal. Et un support d'autant plus précieux que, par son existence périphérique, le péritexte autorise, au même titre que les substituts livresques ou onomastiques, des identifications par la bande qui permettent des effets très variés.

Il faut rappeler, en effet, que par définition le péritexte existe et agit à la périphérie du texte, sur ses marges ou ses entours. Doté d'une réalité sui generis, "mixte de dehors et de dedans (...) mixte qui n'est pas un mélange ou une demi-mesure (...) dehors qui est appelé au-dedans du dedans pour le constituer en dedans" (Derrida, 1978, p. 74), le péritexte a ce privilège presque exorbitant d'être à l’œuvre, sans être de l'œuvre ni hors d'œuvre. Autrement dit, le péritexte influe sur le texte in absentia, associativement, de façon paradigmatique, par des indications qui prennent en écharpe la continuité textuelle. C'est toute la différence

avec le contexte textuel qui n'a d'impact que linéairement et in praesentia. Cette position excentrique du péritexte permet des procédés et des effets de surimpression que le texte rend difficilement possible, sinon à mettre en cause son intelligibilité et sa cohérence. En fonctionnant selon un axe vertical, en venant s'associer de l'extérieur au texte, les indications péritextuelles vont permettre, comme les substituts vus plus haut, des effets inattendus de suppléance et de surdétermination dans la constitution du protocole nominal. Presque tous les éléments péritextuels peuvent produire de tels effets. La démonstration serait, certes, fastidieuse. Par contre, il est sans doute utile d'expliciter la nature des effets créés par les composants péritextuels. On va retrouver les fonctions que remplissaient les substituts livresques : fonctions de surcharge, de compensation et de surdétermination.

III. 2. 1. Fonction de surcharge.

Cette fonction va de soi et ne risque guère de provoquer de surprises puisque le péritexte n'a encore qu'un rôle subalterne dans la réalisation d'une identification fictionnelle. Comme les substituts livresques, le péritexte renforce alors une identification opérée dans le texte. Selon leur position dans le livre, ses éléments ont une valeur cataphorique ou anaphorique par rapport au protocole nominal : le péritexte liminaire annonce ce protocole, tandis que le péritexte central ou terminal le confirme.

Plus surprenant par contre, est le fait que les éléments péritextuels les plus inattendus sont en mesure d'apporter une telle contribution. C'est le cas, par exemple, du titre dont la capacité à participer à une identification fictionnelle n'est à

priori pas évidente. Plusieurs œuvres permettent de vérifier cette compétence

titulaire. Monsieur Nicolas, Léon Bloy devant les cochons, Il était une fois Jean

Cayrol, Christopher et son monde, Bonjour, Monsieur Courtot autant de titres

curieux où l'écrivain a intégré à l'énoncé titulaire son patronyme et/ou son prénom. Il ne faut pas confondre ce procédé avec une pratique éditoriale antérieure au XXe siècle et qui consistait à mettre le nom de l'auteur non pas avant le titre et détaché de son énoncé, mais après lui et en l'intégrant à l'ensemble titulaire (titre, second titre, indication générique) ; ainsi, Tess d'Uberville : une femme pure', fidèlement

philosophiques, composition mimico-pathético-dialectique, apport existentiel par Johannes Climacus. Les ouvrages de Restif, de Bloy, de Cayrol ou d'Isherwood ne

relèvent pas de la fabulation, mais du registre intime (autobiographie, essais, souvenirs, polémique). Ils sont, malgré tout, à même de montrer qu'un protocole nominal peut être mis en place dès l'intitulé. Avant même que le livre soit ouvert, une telle formulation titulaire expose au lecteur l'identité commune du sujet de l'énoncé et du sujet de l'énonciation, établissant ainsi un protocole nominal, souvent réactualisé par la suite, qui place le lecteur dans une attente définie. Aussi bien, peut-on imaginer une œuvre où le titre ferait davantage et constituerait à lui seul le protocole nominal, où le lecteur n'identifierait la figure auctoriale par sa seu- le existence : Flaubert écrivant un récit dont le narrateur-personnage serait anonyme, mais qui porterait comme titre Vie de Gustave.

II. 2. 2. Fonction de compensation

Cette dernière coquecigrue permet de faire la transition avec une fonction par laquelle, tout comme les substituts livresques, le péritexte autorise le cumul de l'anonymat et de l'identification. On a vu que ces substituts pouvaient apporter une identité relative à un personnage anonyme et ainsi réaliser une homonymie partielle entre l'écrivain et son héros. Ce procédé trouve sa réalisation la plus frappante avec le péritexte. Par son mode de présence périphérique, excentré, le péritexte permet un régime d’identité absolument duel, un régime où la figure auctoriale est à la fois sans nom et doté d'un état-civil, indéterminée et pourtant identifiable. Pour des motifs très variés, un écrivain peut en effet vouloir conjuguer l'anonymat de son héros et la possibilité de 1e confondre avec lui-même. Dans cette perspective, le statut marginal du péritexte va se montrer infiniment précieux.

Deux œuvres illustrent de façon exemplaire cette capacité fonctionnelle du péritexte. Ils présentent de surcroît l'intérêt de faire appel à deux formes péritextuelles distinctes et de réaliser ce procédé pour des raisons différentes, thématiques dans le premier cas et formelles dans l'autre.

Dans Le Pays sous l'écorce de Jacques Lacarrière, le dispositif a pour raison d’être un impératif thématique. Ce roman est une sorte de Livre des

le narrateur, se glisse par une belle soirée d'été sous l'écorce d'un platane et se retrouve transformé en criquet. Cette première mutation est suivie de beaucoup d'autres : on le retrouve en "apprentigrue", en "presque-loir", en "demi-acridien" etc., Ces mutations ne réussissent jamais totalement, cette impossibilité à quitter réellement sa peau donnant son sens à ce récit merveilleux. Elles permettent toutefois au héros de connaître de l'intérieur cet univers luxuriant qu'est le microcosme d'une prairie, d'éprouver par lui-même les sensations et les émois de la plupart des formes d'existence animale.

Au cours de ce parcours initiatique, le narrateur découvre que le monde animal est un "Pays sans nom". Dans cet univers, les individus ne comptent pas, n'existent pas pour eux-mêmes et par conséquent n'ont pas d'identité ni de nom propre :

"Anonyme. Sans nom. Il existe des mots dans la plupart des langues pour nommer justement ce qui n'a pas de nom.

Quidam. Un tel. On. Mais quand, chez les hominiens, je me

dis Un tel ou Quidam, je me nomme en quelque façon et cela pourrait m'être un nom. Je pourrais m'appeler Personne par exemple. Le véritable anonymat n'existe pas chez les

humains. Mais ici, je peux vous le dire, il existe, il se meut, il

frétille et il fraie, le grand ON anonyme des eaux. Il est foule, il est houle d'écailles, il est corps distinct des flots, il est milliers de tètes, d'yeux, de branchies, de nageoires identiques, il est reproduction et multiplication de l'UN comme de l'ON (ces deux notions se confondants chez les sardines), il est absence, vacuité, néant argenté de la mer" (Lacarrière, 1980a, p. 115, nous soulignons).

Ayant quitté la condition hominienne, le narrateur est bien sir lui aussi anonyme. A aucun moment le récit ne dévoile l'identité de son héros, il est "sans nom" comme la totalité des autres protagonistes qui ne sont désignés que par des noms d'espèces. C'est là une conséquence logique de la thématique de ce texte ; ce n'est même pas inattendu puisque de nombreux romans à la première personne présentent un narrateur anonyme. Lacarrière a toutefois ajouté un élément inhabituel à cette forme narrative si commune. Il a voulu que le sujet de ces métamorphoses soit identifié à lui-même, il a désiré ne faire qu'un symboliquement avec le narrateur-héros de son récit et assumer en son nom ce cheminement iniatique. Cette volonté est très nette dans les interviews qu'il a accordées à la

presse écrite ou audiovisuelle lors de la parution de son livre (Lacarrière, 1880 b). Tout en le présentant comme un "voyage dans l'imaginaire", un "conte" dans la lignée de Lewis Carroll, il a pris soin d'assumer l'identité de son personnage, de se déclarer le héros de ce récit merveilleux. Les journalistes et certains libraires se sont prêtés de bonne grâce à ce jeu. (A l'époque, une librairie parisienne avait organisé une de ses vitrines autour du livre : on y voyait, entre autres, des montages photographiques qui représentaient Lacarrière à l'échelle du "pays sous l'écorce", en compagnie de certains de ses animaux etc.).

Ce double langage ne présentait pas de difficulté au niveau métatextuel, au niveau d'un auto-commentaire. Par contre, il était presque impossible à tenir au niveau du livre lui-même puisqu'il fallait à la fois que le narrateur n'ait pas de nom et que pourtant l'on sache qu'il s'agissait de Lacarrière lui-même. Comment satisfaire à des exigences aussi contradictoires ? C'est dans de tels cas que la