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4. Méthode

4.1 Etude 1

4.2.3 Questionnaires

4.2.3.1 Passation unique

Nous avons repris quelques questionnaires de la première étude afin de répliquer les résultats.

Les questionnaires sélectionnés sont le Basic Empathy Scale (BES) (Jolliffe & Farrington, 2006), le Cognitive Emotion Regulation Questionnaire (CERQ) (Garnefski & Kraaij, 2007;

Garnefski, Kraaij, & Spinhoven, 2001 ) et le Difficulties in Emotion Regulation Scale (DERS) (Gratz & Roemer, 2004) et le Maslach Burnout Inventory (MBI) (Maslach & Jackson, 1986).

Pour des précisions sur ces questionnaires, vous pouvez vous référer à la partie 4.1.2.

Le questionnaire sur les attitudes d’écoute de Porter (cité par C.R. Rogers, 1962/2009) a été rajouté. Les attitudes possibles sont l’évaluation, l’interprétation, l’investigation/enquête, le soutien, la recherche de solution, l’écoute compréhensive. Les participants doivent lire des fragments d’entretien et choisir la réponse qu’ils donneraient parmi plusieurs propositions. Ce questionnaire comprend 10 fragments d’entretien. En fonction du nombre de réponses dans chaque attitude d’écoute, une attitude dominante, des sous-dominantes et des isolées sont déterminées. Nous avons tiré nos fragments d’entretien de Mucchielli (Mucchielli, 2007).

65 Le sentiment du compère a également été pris en compte. Après chaque participant, il devait évaluer sur une échelle de Likert en 5 points à quel point il s’était senti compris et à quel point il s’était senti soutenu.

4.2.3.2 Passation répétée

Nous avons utilisé la version dyadique du questionnaire d’Ouverture Emotionnelle (DOE-interaction) (Reicherts, 2007; Reicherts & Genoud, 2012; Reicherts, Genoud, Maggiori, &

Molina, 2012) ainsi que la roue émotionnelle comme utilisée par Tschan (2007).

4.2.3.2.1 Questionnaire d’Ouverture Emotionnelle version dyadique interaction (DOE- interaction)

Cette échelle a été développée afin de mettre en évidence les différentes dimensions du modèle d’ouverture émotionnelle qui vise à décrire les processus et tendances du traitement affectif. Ce questionnaire peut permettre d’établir un « profil » des participants en fonction des quatre dimensions de la version dyadique interaction.

Les quatre dimensions mesurées sont : la communication et l’expression des émotions (COMEMO), la représentation cognitive des états mentaux et corporels (REPCOG), la perception des indicateurs émotionnels externes (PEREXT) et la régulation des émotions (REGEMO). Le DOE- interaction est un questionnaire auto-rapporté qui contient 20 items et qui est mesuré à l’aide d’une échelle de Likert en cinq points allant de 0 à 4 (pas du tout-extrêmement). On peut calculer un score pour chaque dimension. Il a été développé sur la base du DOE-couple (Reicherts, 2007; Reicherts & Genoud, 2012; Reicherts, Genoud, et al., 2012). La version dyadique interaction comprend deux variantes (Schenkel et al., 2012). Une variante « offerte », qui dans notre cas explore les dimensions d’Ouverture émotionnelle de l’aidant vis-à-vis des émotions de la personne aidée, selon le point de vue ou la perception de l’aidant ; il s’agit de la manière dont celui-ci a perçu et abordé les émotions de son interlocuteur (ex. « J’ai trouvé important de lui faire part des émotions que j’ai dénotées chez lui/elle »). La deuxième variante est appelée « reçue » puisqu’elle explore cette fois-ci les dimensions de l’OE du point de vue de la personne aidée ; on se centre ici sur la perception qu’a la personne aidée des réactions de l’aidant sur ses propres émotions (ex. « Il/elle a trouvé important de me faire part des émotions qu’il/elle a dénotées chez moi »). Ces variantes permettent de dépasser la seule auto-évaluation d’un aidant de ses propres compétences émotionnelles en la complétant par l’avis du client quant aux compétences de son thérapeute ou conseiller.

66 Nous avons utilisé ce questionnaire dans une relation d’aide où les deux intervenants ne se connaissaient pas. L’alpha de Cronbach pour la versio n offerte est de 0.76 et de 0.81 pour la version reçue.

4.2.3.3.2 Roue émotionnelle

La roue émotionnelle est un outil permettant de mesurer le ressenti subjectif d’une personne ainsi que l’intensité de ce qu’elle a ressenti. Le participant doit choisir une ou plusieurs émotions parmi 20 catégories de familles émotionnelles. Le participant indique ainsi quelle est l’émotion qu’il a ressentie et avec quel intensité. Les émotions sont réparties sur la roue en fonction de deux dimensions d’appraisal (Bänziger, Tran, & Scherer, 2005) qui sont

« pleasantness » (agréable – désagréable) et « power » (contrôle haut – contrôle bas). Les intensités sont représentées par des cercles de différentes tailles du moins au plus intense allant de 1 à 5. Dans cette étude, le participant remplit deux roues émotionnelles : une pour indiquer quelle(s) est(sont) l’émotion(s) qu’il a ressentie(s) et l’autre pour indiquer quelle(s) est(sont) l’émotion(s) qu’il a montrée(s) (cf. Annexe H). La roue émotionnelle sera ainsi utilisée dans notre étude pour mesurer la régulation émotionnelle en calculant la différence entre ce que le participant dit avoir ressenti et montré comme utilisé par Tschan (Tschan, 2007).

4.2.3.3.3 Mesures sur la nature du téléphone

Nous avons évalué chaque téléphone en fonction de son adéquation estimée. Cette question a été évaluée sur une échelle de Likert en 5 point allant de pas du tout adéquat à tout à fait adéquat.

Les attitudes d’écoute ont été évaluées sur la base des attitudes d’écoute de Porter (cité par C.R. Rogers, 1962/2009). Nous avons catégorisé le téléphone en fonction des attitudes possibles : l’évaluation, l’interprétation, l’investigation – enquête, le soutien, la recherche de solution, l’écoute compréhensive.

La réaction du compère à la fin du téléphone a également été relevée. Les réactions possibles qui ont été choisies sont l’énervement, le soulagement / calme, la satisfaction, la résignation, le questionnement / en doute, l’attitude neutre.

67 4.2.3.3.3 Mesures du comportement non verbal

Les codages du comportement verbal et non verbal ont été effectués avec le logiciel ANVIL version 4.8 (Kipp, 2001, in press).

Visage

Pour mesurer les expressions faciales, nous avons utilisé le Facial Action Coding System (Ekman & Friesen, 1978; Ekman et al., 2002). En fonction de la littérature, nous nous sommes concentrées sur les unités d’action du bas du visage. Les AU 12 (Lip corner puller), 14 (Dimpler), 15 (Lip corner depressor), 17 (Chin raiser), 18 (Lip pucker), 20 (Lip strecher), 22 Lip funneler), 23 (Lip tightener), 24 (Lip pressor), 28 (Lip suck) ont été codés en ce qui concerne le bas du visage et l’ AU 8+25 (Lip toward each other), AD 19 (Tongue show), AU 21 (Neck tightener), AD29 (Jaw thrust), AD30 (Jaw sideways), AU 31 (Jaw clencher), AD32 (Lip bite), AD33 (Cheek blow), AD35 (cheek suck), AD36 (Tongue bulge), AD37 (Lip wipe), AD40 (Sniff), AD80 (Swallow) (cf. grille de codage Annexe I).

Un codage en terme de durée a été effectué avec la mesure de début et de fin mais pas l’apex car nous ne nous intéressions pas à comparer cette mesure avec d’autres sur l’aspect dynamique. L’intensité a été mesurée sur trois degrés (bas, moyen, fort) et non sur cinq comme dans le manuel car les recherches ont montré de meilleurs résultats sur ces trois degrés (Sayette, Cohn, Wertz, Perrott, & Parrott, 2001). Le codage du visage n’a pas fait l’objet d’un double codage pour des raisons de temps. Nous sommes parties du principe que le codage par une codeuse certifiée FACS donnait des garanties suffisantes et nous avons en effet privilégié le double codage des gestes et des retranscriptions.

Gestes

Pour mesurer les gestes, nous nous sommes basées sur la distinction de Cosnier (Cosnier et al., 1982) sur la fonction des gestes. Deux types de gestes ont été codés : les communicatifs et les extra communicatifs. Les communicatifs comprennent les gestes emblèmes ( illustrent à eux seuls un mot (ex. ok, stop), kinémimiques (miment l'action du discours), spatiographiques (schématisent la structure spatiale), régulateurs (régulent le discours), bâtons (soulignent ou renforcent le discours), déictiques (désignent le référent de la parole), pictomimiques (schématisent la forme ou la qualité du référent).

68 Les extra communicatifs sont composés des gestes de confort (gestes du haut ou bas du corps, croiser les bras, buste en avant, buste en arrière), les gestes autocentrés (du haut et du bas du corps) et les gestes de manipulation d’objet. (cf. grille de codage Annexe J)

La fréquence des gestes a été codée (unique ou répété) ainsi que la latéralité (gauche, droite ou les deux). Un double codage a été effectué. La mesure de Kappa corrigée a été utilisée car elle correspond mieux aux données qui n’ont pas de marges préétablies (Brennan & Prediger, 1981). Le degré d’accord inter-juge est de 0.6 (11 extraits) avec le codeur un et 0.83 avec le codeur deux (10 extraits).

4.2.3.3.4 Mesures du comportement verbal Retranscriptions

Les extraits audio ont été retranscrits à l’aide du logiciel PRAAT. Les verbatims ont ensuite été codés avec ANVIL (Kipp, 2001, in press). Plusieurs variables ont été codées sur les verbatims importés de PRAAT dans ANVIL (cf. grille de codage Annexe K). La première catégorie concerne le discours de manière générale. Celle-ci concerne à la fois le compère et le bénévole (parle, écoute, silence, coupe, prise de souffle, reprise de souffle, verbiage). Les catégories suivantes sont concentrées uniquement sur le discours du bénévole : les reformulations (réitération, reflet du sentiment, élucidation), les interprétations, les conseils, les recadrages, les types de questions (ouvertes, fermées, informatives, alternatives, cafétéria, invitation), les fonctions des questions (rituelle, relais, miroir, connexion, validation, investigation, recadrage), les questions suggestives (requêtes, interro-négatives, questions-réponses, insistance phatique). Une mesure a été rajoutée à la suite de la réécoute des extraits, l’adéquation de la reformulation. Quatre types ont été créés : la correspondance (ce que le bénévole reformule correspond à ce que le compère a voulu dire), la non correspondance (ce que le bénévole reformule ne correspond pas à ce que le compère a voulu dire), la résistance (ce que le bénévole reformule entraîne la résistance du compère), neutre (ce que le bénévole reformule ne donne lieu à aucune réaction du compère).

Un double codage a été effectué par une thérapeute afin de confirmer la pertinence clinique de la grille de codage des retranscriptions. La mesure de Kappa corrigée a été utilisée car elle correspond mieux aux données qui n’ont pas de marges préétablies (Brennan & Prediger, 1981). Le degré d’accord inter-juge est de 0.91 (10 fichiers). Les catégories qui ont suscité un désaccord étaient essentiellement entre la catégorie reformulation et la catégorie interprétation.

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