• Aucun résultat trouvé

ET UNIQUE ETRE »

7- qu’il était IRAY («UN») avec Rébecca.

et elle courut en informer son père. 13 Dès qu'il entendit qu'il s'agissait de Jacob, le fils de sa soeur, Laban courut à sa rencontre, il le serra dans ses bras, le couvrit de baisers et le conduisit dans sa maison. Et Jacob lui raconta toute cette histoire. 14 Alors Laban lui dit:

1- «Oui, tu es de mes os et de ma chair!"

littéralement, «tu es issu de mes os et de ma

chair »178 ;

2- « Oui, tu es mon frère179 ! » ;

3- « Oui, tu es l’aina de mon aina ! » ; 4- « Oui, tu es la chair de ma chair ! » ; 5- « Oui, tu es l’os mes os ! » ;

6- « Oui, tu es le sang de mon sang180 ! » ; 7- « Oui, tu es IRAY («UN») avec moi » ;

et Jacob demeura chez lui un mois entier.

Gn 37, 26-27 :

26 Alors Juda dit à ses frères: "Quel profit y aurait-il à tuer notre frère et couvrir son sang? 27 Venez, vendons-le aux Ismaélites, mais ne portons pas la main sur lui:

il est notre frère, de la même chair que nous."

Cf. Gn 37, 26-27 :

26 Alors Juda dit à ses frères: "Quel profit y aurait-il à tuer notre frère et couvrir son sang? 27 Venez, vendons-le aux Ismaélites, mais ne portons pas la main sur lui:

« Littéralement, «il est notre frère et notre chair »181 ; il est :

de la même chair que nous ;

du même sang que nous ;

de même os que nous ;

du même aina que nous182.

177

Cf. Le lexique, le terme aina : «aina», « le moi », la «chair», le «sang», signification n° : 4. On peut également comprendre cela par les significations n° 2-3 du terme aina : la personne visible, palpable ainsi que le corps.

178 BIBLE D‟ALEXANDRIE, t. 1 : la Genèse, p. 225. La préposition grecque «ek» qui signifie «hors de»,

«de» est traduite ici par «issu de».

179

Cf. Lot est le neveu d'Abram d‟après Gn 11, 27. Mais Abram appelle également Lot son frère, d‟après Gn 13, 8, pour signifier qu'ils sont issus du même Dieu et de mêmes ancêtres.

180 Cf. Le lexique, le terme aina, signification n° : 4. On peut également comprendre cela par les

significations n° 2-3 du terme aina : la personne visible, palpable ainsi que le corps.

Et ses frères l'écoutèrent.

NY BAIBOLY DIEM n‟a pas tout à fait raison de traduire en

malgache « il est notre frère, de la même chair que nous» par « satria rahalahitsika izy ary fianakaviantsika ihany» ;

littéralement : « il est notre frère et notre parent, notre

havana ». En effet, les Malgaches n‟appellent pas havana

(parents) ceux qui sont du même père et de la même mère ; ceux qui se partagent directement la même chair, le même sang et le même aina. Ils se disent plutôt « nous sommes IRAY (« UN ») » que « nous sommes Mpihavana (apparentés) ». On devrait donc traduire : « satria rahalahitsika izy sady IRAY

amintsika ihany» ; littéralement : « il est notre frère et

(sady)183 il est IRAY (« UN ») avec nous ». Autrement dit, « il n‟est pas seulement notre frère mais il est aussi IRAY (« UN »)

avec nous ».

Et ses frères, ses « moi »184 l'écoutèrent.

Nous pouvons également comprendre et interpréter les textes en Jg 9, 1-3 et en 2S19, 10-15 selon les « aina » malgaches.

5-3- Le «nous sommes IRAY («UN») de l’aina185

du Fati-drà186

La véritable union - avons-nous dit - vient toujours de la DIFFERENCE comme l‟IRAY («UN») vient du non IRAY («UN»). Ainsi, des personnes étrangères - qui ne sont pas issues des mêmes ancêtres, c'est-à-dire du même aina, du même sang et de la même chair ancestraux - sont « devenus » par Zanahary (Dieu-Soleil) des frères, des Fati-drà par la cérémonie du Fati-drà, fraternisation par le sang. Prenons l'exemple de deux personnes étrangères : Rakoto et Raly. Par la cérémonie du Fati-drà, ils sont «devenus» par Zanahary des Fati-drà, des frères. Ils sont « devenus » IRAY («UN») de l‟aina de Fati-drà. Ils sont «devenus» par Zanahary des gens du même sang et de la même chair, du même aina ancestral. La famille et les ancêtres de Rakoto sont « devenus » par Zanahary ceux de Raly et la famille et les ancêtres de Raly sont « devenus » ceux de Rakoto187.

182 Cf. Le lexique, le terme aina : ce qui fait que l'homme vit selon son développement normal, la vie la

plus intime et la plus concrète d‟un être, signification n° : 1.

183 Cf. Le lexique, le terme sady qui souligne la simultanéité.

184 Cf. Le lexique, le terme aina : «aina», « le moi », la «chair», le «sang», signification n° : 4. 185

Cf. Le lexique, le terme aina, signification n° : 1.

186 Cf. Le lexique, le terme Fati-drà : la cérémonie pour marquer cet IRAY («UN») de Fati-drà ; les

conséquences de cette cérémonie de Fati-drà : le Fati-drà, significations n° : 2 et 3.

187

Infra, chapitre 5 : Le Fati-drà en présence de Zanahary et d’Andriampatitra : création de l‟IRAY («UN») généalogique par les Ancêtres malgaches, pp. 105-121.

6- L’essence de l’IRAY («UN») : «… en tant que… »

Le "en tant que ..." qualifie la manière d‟être IRAY («UN»); ce qui est qualifié et non son qualificatif est l'essentiel; à PLUSIEURS se sentir IRAY («UN»), telle est donc l‟essence de l‟IRAY («UN»).

Le langage courant des Malgaches peu occidentalisés le confirme." Ils ne sont pas parents (havana), ils sont « devenus » «UN», a rectifié un paysan, voulant exprimer la relation forte de frères et sœurs de même père et même mère. Pour eux l'expression IRAY («UN») exprime mieux cette relation que celle de "havana".

Pour connaître le sens profond du mot IRAY («UN»), nous devons donc porter notre attention sur le qualificatif IRAY («UN») et le pronom personnel « NOUS ». Les

expressions « NOUS SOMMES PROCHES PARENTS » et «nous sommes IRAY («UN») ont

certes le même sens, la deuxième cependant parle davantage au cœur des Malgaches; elle attire l'attention sur l‟essence de l‟IRAY («UN»).

Pour les besoins du discours, nous continuerons d'employer le mot malgache moderne et abstrait qui évoque néanmoins, chaque fois pour nous, le« NOUS SOMMES IRAY

(«UN»). EN TANT QUE…».

N.B. : Lorsque le Malgache dit «nous sommes IRAY («UN»), le « en tant que… » est toujours présent à son esprit, même s‟il ne le prononce pas.

Récapitulons maintenant les cinq types de Fihavanana dans un tableau.

TABLEAU N°4 : La structure des cinq types de Fihavanana

1- NOUS SOMMES IRAY («UN») en tant-que père-fils, père-fille, mère-fils, mère-fille, frère-frère, sœur-

sœur, frère-sœur. =

1- IRAY («UN») des consanguins

2- NOUS SOMMES IRAY («UN») en tant qu'époux- épouse.

= 2- IRAY («UN») des époux 3- NOUS SOMMES IRAY («UN») en tant que frères,

Fati-drà.

= 3- IRAY («UN») des Fati-drà

4- NOUS SOMMES «UN»-en tant-que-vivifiés-par-une- même-terre.

= 4- Fihavanana des cohabitants 5- Fokonolona-en-tant-que-père-des habitants. = 5- Fihavanana du gouvernement

Ainsi, nous pouvons résumer - avec Robert DUBOIS - ce que nous avons vu

jusqu'à présent : les trois IRAY («UN») par la généalogie et les deux Fihavanana par la résidence constituent les sources de la culture et de l'identité malgaches. Pourtant, l‟IRAY («UN») des époux et celui des frères, des Fati-drà sont toujours la source des IRAY («UN») des consanguins :

1- le Malgache partage le même aina188 avec ses parents (havana), avec ses ancêtres, avec le Zanahary [c‟est l‟effet de l‟IRAY («UN») par la généalogie];

2- le Malgache partage le même aina189 avec ses frères, avec ses Fati-drà, avec leurs ancêtres, avec le Zanahary [c‟est l‟effet la cérémonie du Fati-drà, une création de l‟IRAY («UN») par généalogie];

3- le Malgache partage le même aina190 avec son terroir, avec ses cohabitants, avec le chef de fokonolona, avec le fanjakana, avec le Zanahary [c‟est l‟effet du Fihavanana par la résidence]191.

188 Cf. Le lexique, le terme aina : ce qui fait que l'homme vit selon son développement normal, la vie la

plus intime et la plus concrète d‟un être, signification n° : 1.

189 Cf. Le lexique, le terme aina, signification n° : 1. 190

Cf. Le lexique, le terme aina : ce qui fait que l'homme vit selon son développement normal ; ce qui fait vivre son aina, significations, n° : 1 et 5).

191 Cf. R. D

UBOIS, op. cit., pp. 91-92. Notons cependant que Robert DUBOIS n'a pas étudié spécifiquement dans ce livre le Fati-drà, c'est la raison pour laquelle, probablement, qu'il n'a pas mentionné dans son résumé provisoire cet IRAY («UN») créé.

CHAPITRE 2 :

CHAQUE IRAY («UN») PAR GENEALOGIE EXPRIME PREMIEREMENT DOUZE