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on va vous proposer un travail sur les représentations que vous avez sur maladies chroniques et les liens avec les patients Donc la première question

généralistes interrogés

Question 1 on va vous proposer un travail sur les représentations que vous avez sur maladies chroniques et les liens avec les patients Donc la première question

c’est : quelles sont pour vous les difficultés rencontrées par les patients atteints de maladie chronique.

MG1 : A quelles… enfin les difficultés ? Oui…

MG1 : Rencontrées par les patients… sur la maladie chronique…

Ce que vous vous ressentez comme difficultés quand vous les voyez ?

MG1 : Ben déjà faire accepter le diagnostic parce que… en plus ça dépend quelle type de maladie chronique mais c’est vrai que les maladies qui sont… asymptomatiques comme l’hypertension, le diabète, souvent c’est un peu… ben faut expliquer quoi, l’intérêt de… ben pourquoi on veut faire baisser la tension, pourquoi on veut faire baisser le sucre dans le sang. Parce qu’à la base eux… ben ils n’ont pas de symptôme donc ils ne sont pas malades (rires) ! Donc déjà faire comprendre la maladie, et après oui donc, faire accepter qu’il faut prendre un traitement ou suivre des recommandations qui… enfin en tout cas moi je trouve la difficulté… ah mais c’est pour le patient ?

Oui.

MG1 : Ah d’accord, donc moi je trouve que c’est d’accepter la maladie et de comprendre pourquoi il faut se traiter quoi.

Question 2 : et du coup, c’était un peu la deuxième question, les difficultés rencontrées par les professionnels de santé ?

MG1 : Ben du coup c’est… expliquer pédagogiquement, prendre le temps effectivement d’expliquer quels sont les intérêts, par exemple : la tension si on fait rien dans quelques années on augmente le risque cardio-vasculaire tout ça… C’est vrai que … c’est que comme ça là… comme c’est des fois un petit peu abstrait… alors après quand c’est une maladie comme la polyarthrite, voilà, ils comprennent pourquoi…

Parce qu’il y a des douleurs c’est ça ?

MG1 : Oui c’est ça il y a les douleurs, là quand il y a des symptômes c’est plus facile, quand c’est des maladies asymptomatiques c’est… les difficultés c’est de… oui pédagogiquement de faire comprendre l’intérêt de…

Donc c’est plus au niveau de la relation, de comment on fait passer le message ? Ou le temps ?

82 MG1 : Ben les deux : la façon puis le temps qu’on y passe… après c’est vrai qu’il y a des patients qui sont plus demandeurs que d’autres donc c’est vrai que quand eux-mêmes ils ont des questions c’est … on voit plus facilement ce qui les préoccupe que quand on est obligé d’aller à la pêche… « Est-ce que vous voulez des explications ? »… Et que on tombe sur quelqu’un qui, finalement , accepte le diagnostic et le traitement sans trop… faire de complications (rires) ! C’est vrai que quand les patients participent et ont des questions précises c’est plus facile… que quand vraiment ils acceptent et puis voilà quoi (rires) !

Question 3 : Ok d’accord ! Alors sinon quelles sont pour vous les spécificités de la relation médecin-malade dans la maladie chronique ?

MG1 : Ben déjà je pense qu’il faut qu’il y ait une grande confiance du patient par rapport au médecin… les spécificités… qu’est-ce que je peux dire d’autre… oui, la confiance du patient envers le professionnel… qu’est-ce que je peux dire d’autre, dans la maladie chronique, les spécificités… que dire… l’écoute, la confiance, la disponibilité …

Et l’écoute vous entendez par quoi ? Qu’est-ce que c’est qu’une bonne écoute ?

MG1 : Ben une bonne écoute je pense que déjà c’est faire attention à ce qu’exprime le patient que ce soit sur ses croyances, sur la maladie, sur le médicament, sur euh… comment je peux développer ça ? Oui l’écoute c’est ça, par exemple dans le diabète c’est la diététique tout ça… c’est vrai qu’en consultation de médecine générale ce n’est pas forcément facile, par exemple la diététique, parce que ça prend quand même beaucoup de temps et sur « prendre du temps » on est un peu limités…

C’est toujours l’histoire du temps ?

MG1 : Ben le temps joue beaucoup quand même ouais ! Enfin moi c’est un peu particulier parce que je ne suis pas encore en pleine bourre donc j’ai un peu plus de temps que d’autres confrères mais… bon je pense que oui, de toute façon, pour faire accepter la maladie, le traitement… faut y passer du temps !

Question 4 : Est-ce que vous pouvez nous raconter une consultation où vous avez reçu un patient atteint de maladie chronique ? La dernière par exemple ?

MG1 : La dernière… je vais essayer de me rappeler…euh…ça va pas être très long car le monsieur a quand même bien accepté son … enfin oui et non ! C’est un monsieur qui est quand même relativement jeune, une quarantaine d’années, et justement c’est pour une découverte de diabète ! Découverte ben, au début il est pas venu du tout pour ça ! Il était venu pour quoi au départ… ? Je crois pour une infection urinaire… enfin, il avait des symptômes d’une infection urinaire donc je lui ai fait une bandelette urinaire et il y avait 4 croix de sucre sur la bandelette. Donc ben du coup, on a fait un bilan, et du coup : ça s’est confirmé par la glycémie qui était élevée à deux reprises… en fait pour l’acceptation… alors, il s’y attendait un petit peu, bon parce que déjà c’est un monsieur un peu enveloppé, et puis en fait c’est un monsieur qui est… chef d’entreprise je crois, en tout cas qui, en fait, fait souvent des repas au restaurant par rapport à la clientèle et tout, donc ça l’a pas trop surpris quand je lui ai dit que… ouais que le taux de sucre était pas bon... alors je dirais peut-être que la difficulté dans ce cas-là c’était pas tellement l’acceptation du diagnostic c’est plus après, d’essayer d’adapter.. Bon par rapport à son travail il est obligé de recevoir des clients

83 et tout ça mais je crois qu’il était prêt à faire des efforts… bon avec les quelques conseils que j’ai pu donner sur la diététique je crois qu’il était prêt à faire un petit peu attention au restaurant tout ça. Par contre, je l’ai mis tout de suite sous metformine… et il a bien accepté le traitement… donc c’est vrai qu’on peut pas dire que c’était une consultation difficile ! Mais par contre oui ça rejoint… oui parce qu’il était demandeur de beaucoup…

C’était facilitant ?

MG1 : Oui quelque part c’était une consultation assez facile parce qu’il y avait une bonne … une bonne « interaction » c’est à dire que… en tout cas il était demandeur d’explications mais même d’explications de… après je sais plus dans quel domaine il travaille, mais sur le mécanisme du diabète, « pourquoi », « qu’est-ce qui se passe »… c’était rigolo parce qu’on est un peu rentrés dans le côté un peu technique de l’insulino-résistance et tout ça quoi… Voilà !

D’accord ! Et quel était à vous votre objectif lors de cette première consultation ? MG1 : Euh… ben j’avoue que… parce que j’ai reçu les résultats de la prise de sang avant de le voir… j’avoue qu’avant la consultation c’était « comment je vais lui dire qu’il a du diabète et qu’il va falloir »…

C’était l’annonce ?

MG1 : Oui c’était l’annonce du diagnostic… qu’il va falloir…qu’il y a un avant et un après quoi (rires) ! C’est-à-dire que là il va falloir mettre en route un traitement et que… j’ai fait les choses dans les règles, les glycémies contrôlées à plusieurs reprises, hémoglobine glyquée dernier coup qui était… j’ai plus le chiffre mais bon, il y avait aucun doute sur le diagnostic ! Donc, ouais, un monsieur jeune, actif, et lui dire « ben voilà vous avez une maladie chronique, voilà il va falloir prendre des médicaments, faire attention à votre alimentation », et c’est vrai que c’était plus avant la consultation, ouais je me rappelle avant la consultation je me suis dit « bon comment je vais lui annoncer ça » (rires) ! Bon finalement comme je vous ai dit ça s’est plutôt bien passé, il a bien accepté quoi…

Et d’après vous quel était l’objectif du patient quand il est venu ? MG1 : Alors l’objectif du patient …

Est-ce qu’il vous en a parlé lui ?

MG1 : Mmmmh… l’objectif du patient… je ne crois pas qu’il m’en ait parlé, en tout cas j’en ai pas…

Vous ne l’avez pas ressenti ?

MG1 : Non je crois qu’en fait il était surtout demandeur de savoir ce qu’il avait… enfin voilà je crois qu’il était vraiment intéressé par le côté technique de la maladie… ouais la physiopathologie… « pourquoi », « comment c’est arrivé »… Alors bon, comme je lui expliquais, qu’il avait bien le morphotype qui préparait le diabète de type 2, mais c’est surtout … Enfin je pense le facteur déclenchant c’est qu’il a eu une infiltration de cortisone pour des problèmes rhumatologiques et que je pense que c’est à ce moment-là que ça s’est

84 déclenché. Mais comme je dis, de toute façon le diabète était là…il aurait certainement fait un jour ou l’autre et bon ça arrive à ce moment-là… Mais je crois que oui, il était intéressé par… et puis oui quand même si : sur son mode de vie, ce que ça allait changer, parce que…ben parce que ouais, professionnellement … pour lui c’est ce qui l’intéresse le plus, et voilà, « comment je vais faire »… Je pense que voilà, lui, il voulait se soigner. Enfin, il veut toujours se soigner j’imagine ! Je n’ai pas eu de ses nouvelles récemment mais… (rires) ! Il voulait se soigner, mais voilà quoi, ça a quand même des complications sur son travail et donc il voulait un petit peu savoir, parce que voilà, lui il reçoit des clients au restaurant, il peut pas commander une salade et puis regarder ! Donc c’est vrai que là il y avait beaucoup de choses à faire sur le plan adaptation en fait, je pense qu’il était intéressé par ça, enfin « quel impact » ça allait avoir sur vie professionnelle dans un premier temps.

Question 5 : D’accord, du coup dans tout ce que vous nous avez dit, qu’est-ce que vous rangeriez sous le terme d’éducation thérapeutique du patient ? Dans cette consultation ?

MG1 : Dans cette consultation… l’éducation… alors déjà… parce qu’on a quand même passé un petit peu de temps, lui il m’a quand même posé pas mal de questions effectivement sur la diététique, donc je pense effectivement prendre le temps de… et puis d’expliquer pourquoi si vous prenez tel aliment c’est pas bon ou…y’a ça, prendre le temps d’expliquer un petit peu les intérêts de la diététique, et que ça compte pour autant que les médicaments et… les médicaments pourquoi, quel est l’intérêt de prendre le médicament , qu’est-ce qu’on en attend… donc euh… vous pouvez me reformuler la question j’ai l’impression d’être un peu hors-sujet !

Oui bien sûr ! Qu’est-ce qu’il s’est passé dans cette consultation que vous rangeriez sous le terme d’ETP ? Mais sinon c’était très bien (rires) !

MG1 : Oui d’accord, d’accord ! Donc oui je pense que c’est surtout ça… oui parce qu’on a quand même passé beaucoup de temps, heureusement c’était le dernier patient de la journée donc j’ai pu passer un peu plus de temps ! Ouais, ouais, c’était prendre le temps sur la diététique puis le médicament… mais en fait c’était très facilité parce que… le monsieur était demandeur donc lui il voulait juste les explications du pourquoi et après je pense… je pense que quand je le reverrai il va me dire que… sur ce monsieur j’ai pas de souci je pense sur l’observance de son traitement… après voilà il m’a dit « je vais essayer de voir ce que je peux faire sur l’alimentation » donc je pense qu’on en rediscutera la prochaine fois que je vais le voir.

Question 6 : En quoi la formation de médecin vous a-t-elle préparé à la prise en charge éducative du patient ?

MG1 : En rien (rires) ! Non, non, mais… l’ETP on a commencé à en parler euh… ben je crois il y a un an ou deux peut-être ou justement j’étais allé à une soirée organisée par un labo et y’avait …

Vous étiez déjà médecin ?

85 Et sans parler du terme ETP, en quoi votre formation vous a préparé à la relation un peu particulière…

MG1 : Ben par contre sur ça… je dirais que c’était surtout la forme pratique pendant les stages d’internat… ben c’est vrai qu’après ça dépend avec quels médecins on a travaillé, y’en a qui sont… oui sans dire faire de l’ETP, simplement dans la relation… patient-médecin, ben oui, qui sont plus à l’écoute que d’autres… c’est plus ça : voir des maitres de stage qui sont déjà dans l’écoute plus que d’autres qui seraient peut-être plus sur le plan technique et qui font moins attention à ce que le patient raconte…oui surtout au cours des stages hospitaliers ou même de médecine générale… en fonction des maitres de stage quoi. Mais sinon dans mon cursus en soi…

Question 7 : Et qu’attendriez-vous d’une formation à l’ETP ?

MG1 : Ben des bases un peu plus rigoureuses parce que là c’est un peu… au feeling on va dire (rires) ! Donc après c’est vrai que… voilà pour moi l’ETP c’est, je suis juste allé une fois à une présentation vite fait… ben je crois que c’était Madame Waterlot…

Avec MG France ?

MG1 : Non c’était vraiment une soirée de labo… mais c’était y’a pas longtemps, c’était au mois de décembre. Il y avait le professeur Halimi aussi, enfin c’était vraiment une soirée organisée par un labo… et c’est vraiment là que j’ai vu pour la première fois en quoi ça correspondait… parce qu’elle avait passé un petit film avec deux diététiciennes, une on va dire classique et une plus dans l’ETP, et c’est vrai que c’est là un petit peu que j’avais touché du doigt la différence entre les 2…

En une soirée pour pouvez sentir ce que peut être une démarche ? MG1 : Oui un petit peu mais ça reste du feeling ! Et c’est vrai qu’après… Et vous pensez que ca pourrait vous aider dans votre pratique ?

MG1 : Certainement… mais quelque chose de plus structuré parce que là c’est…

Ça vous aiderait dans les difficultés que vous avez citées avant ? Et dans celles du patient ?

MG1 : Ah oui certainement… mais il me semble que je suis déjà… enfin il me semble (rires), quand même à l’écoute du patient ! Mais c’est vrai que j’ai un peu l’impression que… enfin pendant le cursus on apprend… à examiner… voilà une douleur abdominale, un truc assez structuré… là c’est un peu l’impression que j’ai, c'est-à-dire que je vois de, il me semble que je vois de quoi ça consiste l’ETP mais ça reste quand même assez flou ! C’est un peu flou et donc une formation ça clarifierait les choses et donc… et oui je pense que ça m’aiderait certainement (rires) !

Question 8 : Et, la dernière question, pour vous est-ce que l’ETP c’est une mode ? MG1 : Non, je pense c’est une évolution un petit peu logique des choses ! C’est vrai que , enfin, je vois un petit peu les choses comme ça, c’est vrai qu’il y a encore trente ans c’était très la médecine un peu mandarin ou le patient reçoit la bonne parole du grand gourou de la

86 médecine et en fait, je pense que, ouais progressivement au fil des années, on donne de plus en plus la parole au patient… et non, moi ça me parait… être une évolution logique des choses effectivement. De manière générale les patients participent de plus en plus aux soins, à la démarche thérapeutique… non moi ça me parait… pas mal ! Sachant que moi j’avais peut-être un peu touché du doigt parce que, comme je vous l’avais dit l’autre fois, ma thèse je l’avais faite sur… en fait c’était une enquête sur les médecins généralistes pour voir s’ils étaient intéressés par la mise en place d’un réseau comme le réseau Tiercel sur la Savoie parce qu’en fait j’avais travaillé avec le Dr Morel, le chef de service de néphro qui est bien avec Lyon et donc on était parti sur ce concept donc c’est vrai que j’avais déjà un petit peu vu le… en faisant le travail de thèse… déjà dans le travail de réseau en quoi ça… on s’orientait plus sur la participation active du patient tout ça quoi…

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Entretien MG2

Durée : 15 minutes

Question 1 : quelles sont pour vous les difficultés des patients atteints de maladie

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