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et sinon de votre côté quelles sont les difficultés que vous vous rencontrez dans votre pratique professionnelle avec les patients atteints de maladie

généralistes interrogés

Question 2 et sinon de votre côté quelles sont les difficultés que vous vous rencontrez dans votre pratique professionnelle avec les patients atteints de maladie

chronique ?

MG12 : Déjà leur expliquer, leur faire comprendre parce que y’en a qui veulent pas comprendre.

136 MG12 : Ben je réessaye ! Je réessaye encore et puis ma foi… y’en même qui changent carrément de médecin parce que ça leur plait pas ! Ça leur plait pas et puis… on leur tient pas le discours qu’ils voudraient entendre, ç’est à dire minimiser leur truc… pouvoir continuer à faire comme avant c’est-à-dire, je sais pas continuer à fumer, continuer à manger n’importe quoi, continuer à… mais ce n’est pas quand même si fréquent que ça (rires) !

D’autres difficultés que vous avez avec certains patients ?

MG12 : Non c’est surtout la principale difficulté c’est de leur faire comprendre ce qu’ils ont pour qu’ils puissent mieux suivre justement…

Donc leur changement de vie ?

MG12 : Oui voilà leur changement de vie.

Question 3 : Et quelles sont pour vous les spécificités de la relation médecin-malade dans la maladie chronique ?

MG12 : Pfiou, j’ai jamais bien réfléchi à tout ça, quand on est pris dans le feu de l’action ! Les spécificités c’est d’établir une relation de confiance maximum, parce que s’ils vous font confiance, si on leur explique bien, s’ils arrivent à comprendre ou s’ils ont l’impression qu’on s’intéresse à eux surtout c’est plus facile… oui la relation de confiance.

« S’intéresser à eux », ça veut dire quoi pour vous ?

MG12 : Ben, s’intéresser, c’est pas se lasser nous-même de répéter toujours les mêmes choses. Et puis voilà c’est ça surtout. C’est vrai que quand on tombe dans la routine… le pire en médecine c’est la routine ! Alors bon un diabétique qui fonctionne bien, si vous voulez qui a bien compris, on a peut-être tendance si vous voulez à… peut-être pas forcément regarder les pieds toutes les fois, quand s’ils sont bien équilibrés si vous voulez on demande une fois, deux fois puis après on leur demande plus. C’est vrai que… les consultations ont tendance à se raccourcir mais bon des fois on se reprend quand même on se dit bon, on va revoir le fond d’œil, on va revoir ci, on va revoir ça. On suit pas forcément toujours les recommandations de la sécu… le fond d’œil tous les ans si tout va bien ben on aura peut- être tendance à le demander que tous les 2 ans, surtout s’ils sont disciplinés.

Question 4 : Est-ce que vous pouvez notre raconter une consultation, par exemple la dernière consultation que vous avez eue avec un patient atteint de maladie chronique ?

MG12 : Le problème c’est que quand on les prend pas… qu’on les connait depuis longtemps le problème si vous voulez la consultation est relativement courte. Moi le dernier c’est un diabétique qui a fait un infarctus il y a… 3 ans je crois, il va bien, il a repris son travail, il a refait du ski, bon on a regardé son bilan sanguin qui était normal, parfait même, bon alors j’ai pris la tension, j’ai posé les questions habituelles, voilà quoi… c’est-à-dire est-ce que le pieds vont, s’il a pas de souci à l’effort, de douleur dans la poitrine, on reprend un peu l’interrogatoire des symptômes qui peuvent représenter cette maladie chronique. J’ai tendance à parler beaucoup de diabète parce que bon voilà…

137 MG12 : Ben qu’il continue comme ça (rires). Parce que celui-là c’est un patient discipliné voilà. Qu’il continue comme ça et qu’à la prochaine consultation on retombe… que ce soit bien aussi quoi.

D’accord, et est-ce que vous avez connaissance de l’objectif du patient ? Quel était son objectif lorsqu’il est venu à cette consultation ?

MG12 : La dernière consultation ? Ben c’était surtout renouveler son traitement avant que je parte en vacances déjà (rires). Ce qui va se faire à la fin de la semaine (rires). Voilà surtout, il n’avait rien de spécial à me dire parce que ça va bien. C’était avoir son traitement à temps pour pas être emmerdé avec la pharmacie, quoique les pharmaciens sont relativement cool ici, souvent ils avancent le mois de traitement quand ils savent que je suis en vacances… Et vos objectifs à vous ? En dehors de ce patient qui prend bien son traitement et avec qui vous n’avez pas de problème, dans la maladie chronique ?

MG12 : Ben dans la maladie chronique c’est de leur faire passer la vie la meilleure possible, le diabétique, ben l’équilibrer, celui qui a fait un infarctus bien faire attention à son cholestérol, qu’ils suivent bien son traitement parce que c’est important… voilà après y’en a qui oublient, qui disent « oh ça va bien, moi j’ai arrêté ce médicament », mais c’est pas fréquent quand même.

Votre objectif vous diriez que c’est l’observance du coup ?

MG12 : Ben oui ! L’observance c’est important on est d’accord ! Qu’est-ce que je peux avoir d’autres, on a la BPCO, mais essentiellement les diabétiques… ah ! Les psychiatriques j’allais les oublier ceux-là ! Quand ils vont bien ils ont tendance à arrêter leur traitement sans nous demander notre avis, parce que vous savez la psychiatrie c’est… ça touche quelque chose de plus profond que le diabète… les gens qui ont déraillé… j’ai eu un cas récemment, ça a quand même trainé 6 mois, une patiente qui finalement fait un syndrome bipolaire, on a eu beaucoup de mal à lui faire, parce qu’elle est allée à Bassens quand même, à lui faire admettre qu’il fallait qu’elle prenne un traitement. Maintenant elle va bien, elle reconnait que… mais je lui ai dit « attention, surtout vous n’arrêtez pas ». Mon objectif déjà c’est ça, qu’elle n’arrête pas, qu’elle n’oublie pas son traitement ou qu’elle ne l’arrête pas volontairement parce que ça l’embête quoi. Vous savez les traitements psychiatriques on vous met un antidépresseur, un régulateur de l’humeur, un neuroleptique… plus les effets secondaires. Là elle est venue me voir parce qu’elle avait une constipation opiniâtre…il a fallu que j’essaie de régler le problème.

Question 5 : et dans ce que vous décrivez qu’est-ce que vous rangeriez sous le terme d’éducation thérapeutique ?

MG12 : Education thérapeutique ben ça dépend des maladies. Le diabétique ben c’est lui faire comprendre que si son diabète est pas équilibré, il va bouffer ses petites artères, donc il aura des problèmes de reins, des problèmes de vue, des problèmes de cœur, des problèmes d’artérite des choses comme ça quoi. Le psychiatrique ben il risque de rechuter. Et puis ce sera pire qu’avant. Le bronchiteux chronique, ben c’est lui faire comprendre qu’il faut qu’il marche tous les jours, parce que la bronchite chronique, enfin bronchite chronique on dit BPCO maintenant, c’est une maladie générale c’est pas une maladie de poumons, ça

138 atteint les muscles, ça atteint tout, il faut leur faire faire de l’exercice physique, surtout ceux qui ont l’oxygène en permanence et qui se baladent avec leur petite bouteille. Voilà.

Et comment vous faites, vous, pour leur faire comprendre ?

MG12 : Comment je fais ? Ben je leur explique encore et encore voilà ! Ce qu’ils risquent s’ils ne suivent pas leur traitement.

Question 6 : est-ce que vous pouvez nous dire en quoi votre formation initiale vous a préparé à la prise en charge de la maladie chronique ?

MG12 : DDans mes études ? Oui.

MG12 : Rien ! Ce n’est pas comme maintenant ! Je trouve qu’on a été très mal préparés y’a 30 ans à notre exercice. On a eu des stages qui ne nous ont servi à rien. A l’époque on était trop nombreux, donc on était externes on était les gens à tout faire, on classait des examens, c’est tout. Moi je trouve qu’on a appris notre métier quand on s’est installé. Puis en suivant des formations complémentaires, des EPU des choses comme ça. Voilà.

On ressent de la colère… ?

MG12 : Non ce n’est pas la colère, je dis simplement qu’on nous a lâchés dans la nature en étant mal formés ! Moi j’avais jamais vu un gamin, jamais fais de pédiatrie. J’avais jamais vu de femme enceinte parce qu’à l’époque on suivait encore quelques grossesses, on n’avait jamais fait d’examen gynéco. C’est pour ça que quand je suis arrivé à St Jean, moi j’avais passé l’internat périphérique de Lyon, puis je l’avais eu, j’avais jamais fait de pédiatrie, j’avais jamais vu de femme à poil, quasiment, carrément, c’était ça, donc je me suis dit ben je vais compléter ma formation puis je vais peut-être faire carrément le CES. Et puis comme j’étais ici comme interne et que les cours étaient là-bas finalement ça s’est mal goupillé. Mais j’ai quand même fait 2 ans de formation dans un hôpital ici à St Jean en obstétrique. Et ça m’a beaucoup servi quand je me suis installé en médecine générale. Ce que d’ailleurs j’ai toujours voulu faire d’ailleurs. Et j’ai passé la cessation de pédiatrie en tant que... pour avoir une formation à peu près complète. De toute façon on apprend son métier en le faisant tous les jours ! Quand on s’installe, quand on arrive comme ça dans un cabinet, ben je peux vous dire on est un peu paumé !

Et est-ce que vous avez reçu des formations à l’éducation thérapeutique ? MG12 : Non. Non on n’a jamais eu ça.

Question 7 : et qu’est-ce que vous en attendriez aujourd’hui d’une telle formation ? MG12 : Ben pas grand-chose parce qu’avec l’expérience on sait à peu près ce qu’il faut faire avec les gens, on a l’habitude, on apprend à les juger. On sent tout de suite avec quelqu’un si ça va coller ou si ça ne va pas coller. Voilà on essaie de faire en sorte que ça colle, on n’y arrive pas toujours (rires).

139 MG12 : Ben qu’on établisse une relation médecin-patient qui soit… bénéfique, surtout pour le patient. Qu’il comprenne pourquoi il prend tel ou tel médicament et que… et pourquoi il le prend, c’est-à-dire pour éviter les complications…

C’est pareil vous dites « on apprend à les juger » qu’est-ce que vous entendez ?

MG12 : Ben on sent si vous voulez quand ça va coller, parce que y’a des gens qui arrivent ici, si vous voulez, vous dites « ben monsieur vous avez un diabète etc. etc. », ben alors déjà… alors je leur dis déjà le diabète ce n’est pas comme y’a 30 ans, maintenant on le traite, on sait le traiter, on a quand même des moyens de plus en plus performants pour éviter les complications. Je leur dis et je leur explique que le problème du diabète ce n’est pas tellement d’avoir une hyperglycémie c’est que l’hyperglycémie est toxique pour les petites artères, et qu’à long terme de toute façon ça atteint les organes nobles quoi… le rein, les yeux etc., le cœur, les artères, le cerveau, etc.

Question 8 : et en dernière question, pour vous l’éducation thérapeutique est-ce que c’est une mode ?

MG12 : Une mode, non ce n’est pas une mode c’est une nécessité (rires) ! Ben ça a d’ailleurs toujours existé ! On ne va pas faire de l’éducation thérapeutique parce que c’est la mode ! Ça doit faire partie de l’exercice quotidien.

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Entretien MG13

Durée : 35 minutes

Question 1 : on aimerait vous demander quelles sont pour vous les difficultés

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