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généralistes interrogés

Question 2 et donc les difficultés des professionnels avec ces patients ?

MG7 : C’est de rester motivé par rapport à ces pathologies-là. Et toutes les pathologies ne sont pas… par rapport à l’image que l’on a de cette pathologie, toutes les pathologies ne nous passionnent pas de la même façon et que…on peut être passionné pour l’asthme et moins passionné pour le diabète.

Et du coup c’est dur de s’investir sur ces… ?

MG7 : c’est plus dur de s’investir au long cours par rapport à … ces maladies chroniques vont nécessiter de la part du patient un investissement, cet investissement n’est pas toujours fait de la part de patient ou de la part du médecin, et que ça donne des choses pas toujours très faciles dans ce couple-là à mener dans le temps.

C’est un petit peu épuisant j’entends ?

MG7 : Non ce n’est pas épuisant, mais chaque jour il faut repartir un tout petit peu à zéro, se remotiver un tout petit peu à chaque fois, parce que sinon on pourrait avoir vite tendance à… je ne dirais pas à baisser les bras, mais que ça peut être un obstacle pour un bon suivi de la chose dans le temps.

Question 3 : d’accord, et qu’est-ce qui est spécifique dans la relation médecin-malade dans la maladie chronique ?

MG7 : De tenir la distance… un tout petit peu comme il est très facile quand vous commencez un marathon de faire les 20 premiers kilomètres, mais les 2O suivants c’est très difficile, et les 20 derniers c’est épouvantable, et donc la maladie chronique c’est un petit peu comme ça et donc euh…

110 MG7 : C’est tenir ensemble, et ça repose la question du couple médecin-malade et de qui fait quoi, et comment on peut continuer à cheminer ensemble dans cette voie-là.

Question 4 : est-ce que vous pouvez me raconter une consultation de suivi d’un patient atteint de maladie de chronique ?

MG7 : Si on prend, si on caricature alors le diabète par exemple… l’asthme c’est quelque chose de plus aérien et… mais dans le diabète, le syndrome métabolique… et ce qui me parait pour moi le plus difficile c’est le syndrome métabolique avec le sujet qu’on a du mal à motiver ! Et… pour lesquels on n’est pas toujours écouté dans les conseils que l’on donne et que malgré ça, on sait que ça fait partie de la maladie et que faut qu’on continue à remettre l’ouvrage sur le bureau à chaque jour. Voilà.

Du coup dans vos consultations, il y a un peu… d’entretien motivationnel j’entends ? MG7 : Oui alors, l’éducation thérapeutique si on reprend l’exemple du diabète ou de l’asthme ou de la dyslipidémie, le malade que nous avons vu avec ses 2 béquilles hier qui est diabétique, qui a de multiples problèmes d’une polynévrite diabétique, et qui malgré ça marchait dans les cailloux avec une paire de béquilles (rires), voilà ! Ça pour le diabète. Au niveau du dyslipidémique, pour lequel on sait que malheureusement bon, il est agriculteur et qu’il fait des tommes… euh voilà (rires) !

On s’adapte ?

MG7 : On s’adapte et puis c’est ce qu’on disait hier, on peut pas soigner forcément tout le monde, le tout c’est d’arriver au bon moment et d’apporter la petite pierre qui va se placer dans le puzzle à ce moment-là, qui est le bon, et que malgré tout il faut faire l’essai de la pièce de puzzle à chaque fois.

Et dans ces consultations quels sont vos objectifs à vous en tant que médecin généraliste ?

MG7 : Alors, selon les pathologies, alors on bien sûr les références médicales opposables avec les objectifs que nous avons tous avec… si on pouvait jeter une petite pierre dans la cour de la sécu par rapport aux hémoglobines glyquées, que le diabétique qui est parfaitement observant de tout, de son traitement, de son régime, à qui on va faire 2 hémoglobines glyquées par an, et ben ça va aller très bien. Donc nos objectifs, ce sont quand même ceux qui sont dictés par les rênes. Alors bien sûr qu’on y arrive pas (rires). Ce que nous savons, ce que nous devrions faire, et ce que nous faisons… (rires). Voilà.

Et en dehors des objectifs médicaux vous voyez d’autres choses ?

MG7 : Ben sur le plan relationnel… le côté relationnel que nous avons est pour une bonne partie dans l’adhérence au programme que l’on va fixer, et là encore une fois ça dépend aussi de nos imagos… j’imagine que le médecin qui est fumeur va avoir moins de mordant par rapport au tabac, que le médecin qui est obèse et dyslipidémique n’aura pas la même… approche du régime que l’ascète qui fait du sport sans arrêt (rires).

111 MG7 : Alors les objectifs des patients…c’est toujours la même ambivalence : c’est à la fois « je ne veux pas être malade et vous pouvez essayer de me dire ce qu’il faut faire pour pas être malade, et puis je vais essayer de voir ce que je peux en faire ». Et… on avance à petit pas, et tout ce qu’on dit fait trace quand même, et que faut essayer d’apporter à chaque fois, de présenter sa petite pièce du puzzle, et que si la béance présentée n’est pas la bonne… mais que tout ce qu’on dit fait trace… mais qu’on peut pas rentrer, qu’on ne soumettra jamais, qu’on ne soignera jamais les gens en se substituant, qu’il faut proposer, il faut offrir le soin, proposer la chose, laisser la porte ouverte.

Question 5 : et qu’est-ce que vous rangeriez sous le terme ETP dans vos consultations ?

MG7 : Alors les conseils hygiéno-diététiques peut-être en premier, l’hygiène de vie. Que la santé, je crois que dans la santé le soin ne vient qu’en 3e position. Que l’hygiène de vie …

me semble y être pour beaucoup, que le niveau socio-culturel malheureusement est pour beaucoup aussi, et qu’à ce titre là l’éducation pour la santé me semble plus payante que le soin.

Du coup qu’est-ce que vous entendez par éducation thérapeutique ? C’est donner des informations ?

MG7 : Oui, c’est informer les gens surtout, leur dire le peu que l’on sait et le peu de certitudes que l’on a, en gros si on fume 2 paquets par jour et qu’on boit 3 litres de vin que ça ira moins bien que si on s’alimente à peu près comme il faut, et que malgré tout ça n’est pas suffisant !

Question 6 : en quoi votre formation initiale vous a préparé à cette prise en charge des

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