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et du coup quelles sont pour vous les difficultés rencontrées par le professionnel de santé face aux personnes atteintes de maladie chronique ?

généralistes interrogés

Question 2 et du coup quelles sont pour vous les difficultés rencontrées par le professionnel de santé face aux personnes atteintes de maladie chronique ?

MG3 : et ben moi je pense qu’il faudrait qu’on ait… qu’on puisse avoir accès à un soutien psy, un accès plus facile au soutien psychologique, qui me semble indispensable… d’ailleurs dans le pôle moi je préfèrerais qu’on finance des séances de psy comme au Résadh (réseau addictologie de la maison des réseaux de Chambéry) que d’autres actions du pôle, pour ces situations-là justement. Euh… la question ?

Les difficultés rencontrées par les professionnels de santé ?

MG3 : Et ben le parcours de soin et l’accès aux soins complémentaires… par rapport aux soins organiques quoi, somatiques.

C’est-à-dire ?

MG3 : Alors ben une psychothérapie de soutien éventuellement… et moi mon impression c’est que ça serait vraiment fréquent, qu’on en a besoin fréquemment. Et vu nous la situation, enfin le quartier où on travaille, il y a peu de personnes quand même qui peuvent assumer ça, ils vont faire passer autre chose d’abord : la famille, les enfants, etc. Après les… nos difficultés c’est sûrement… que les gens comprennent leur maladie. A quoi ils s’exposent, quels sont les risques…donc euh, comment faciliter cette compréhension parce que donner les infos c’est bien beau mais ça suffit sûrement pas. Oui, donc là on rejoint l’ETP effectivement ! Oui, oui bien sûr !

Question 3 : quelles sont pour vous les spécificités de la relation médecin-malade dans la malade chronique ?

MG3 : Houhou j’aurais dû me préparer (rires) ! Les spécificités de la relation… ce qui est spécifique c’est que ça demande du temps, que ce sont des patients avec qui le lien se renforce au fur et à mesure parce qu’on les voit quand même souvent. Pffiou, je n’ai pas les idées très claires ! Qu’est-ce qui est spécifique par rapport à un truc plus aigu… ben on est beaucoup plus dans l’accompagnement, dans le soutien, on n’est pas trop prestataire de service on est… oui dans le renforcement… ça demande du temps, de la disponibilité, ça demande de pas se décourager…bon je trouve que c’est vraiment typiquement la médecine générale par rapport aux soins dispensés aux urgences par exemple, que c’est ça qui fait…

91 que c’est ça le cœur de la médecine générale. Après ça dépend où on travaille, les gens qui sont isolés ils font, ils savent tout faire (rires), les urgences et tout le reste !

Question 4 : Pouvez-vous nous raconter une consultation de suivi d’un patient atteint de maladie chronique ? Un exemple ?

MG3 : un exemple ? Récent ? Je peux me mettre sur un dossier ou pas ? Euh si l’ordi est ouvert ? Hier qui j’ai vu ? … Je n’ai pas une mémoire immédiate tellement… faudrait que je… je ne sais pas un hypertendu ou un diabétique… Récent… J’ai vu quelqu’un de diabétique hier… c’était un petit diabète… je n’arrive même pas à me resituer la personne (rires) ! Ah si là je pense à une dame, une dame magrébine que j’ai vue hier ou avant hier je sais plus, qui est venue, qui est diabétique donc, et qui est venue pour parler de la consultation cardio qu’elle venait d’avoir. Le cardiologue avait fait des petites modifications. Pour vous raconter donc c’est une dame qui a un diabète de type 2 depuis 10-15 ans, depuis pas mal de temps, qui est assez bien équilibrée…enfin assez bien équilibrée (rires) , tout est relatif, elle doit être à 7.8% par-là, enfin de mémoire, mais pour moi c’est quand même bien vu ce que j’ai par ailleurs (rires), et donc ça faisait 5 ans qu’elle avait pas vu de cardio elle avait eu une scintigraphie d’effort il y a 5 ans, et donc je l’ai quand même adressée chez le cardio… donc c’est une dame qui est très… coopérante qui... qui ne parle pas très bien français donc je ne suis pas sûre qu’on se comprenne toujours très bien… mais bon voilà on fonctionne comme ça. Qui pose pas de questions donc je ne sais pas exactement où elle en est dans la compréhension de sa maladie et c’est vrai que je ne vérifie pas actuellement. Qui en générale fait ce que je lui demande de faire mais qui n’en fait pas plus quoi… elle n’est pas du tout demandeuse. Elle par contre je ne pense pas qu’elle ait besoin de soutien psy parce qu’elle est… j’ai l’impression qu’elle a accepté, qu’elle accepte de prendre un traitement, elle est aussi hypertendue et elle a un traitement antiépileptique aussi. Donc elle est vraiment dans la maladie chronique. Elle ne se plaint jamais.

Et du coup quel était votre objectif à vous ? Dans cette consultation ?

MG3 : L’objectif c’était qu’elle… elle part en Algérie pour l’été donc c’était organiser un peu tout ça. C’était… j’étais très embarrassée car je n’étais pas complètement d’accord avec les prescriptions du cardiologue donc j’étais un peu sur ma faim là… mon objectif c’est prendre un deuxième avis téléphonique auprès d’un autre cardiologue en qui j’ai un peu plus confiance donc euh, je suis embarrassée sur les décisions thérapeutiques qui ont été prises. Et par contre pour elle-même ce serait encore améliorer un peu plus l’équilibre de son diabète… mais c’est très compliqué parce que de toute façon elle a une arthrose des deux genoux et elle est obèse, elle a une arthrose sévère des deux genoux, elle voudrait bien marcher mais bon, elle ne peut pas, elle a des douleurs tout de suite.

Et du coup qu’elle était son objectif à elle vous pensez ?

MG3 : à elle c’était… avoir ses médicaments pour son départ en Algérie… parler de la consultation chez le cardiologue, je suis pas sûre qu’elle avait envie d’en parler… enfin si c’est plus compliqué que ça ! Elle n’est pas venue pour ça, elle a compris que j’étais un peu perplexe, et elle m’a dit que ce n’était pas sérieux ! Que le cardiologue qu’elle avait vu il y a 5 ans l’avait examinée, et là elle m’a dit : « il a fait comme ça avec le stéthoscope ». Enfin elle n’a pas dit stéthoscope mais quand il l’a examinée, il a fait comme ça (mouvement de

92 stéthoscope posé, levé rapidement). Et puis c’est tout ! Et bon, ça rejoint un peu mon impression… c’est compliqué hein (rires) !

Question 5 : oui… et dans cette consultation qu’est-ce-que vous rangeriez sous le terme ETP ?

MG3 : Rien ! J’ai rien fait en ETP (rires) ! J’étais vraiment très tracassée par l’histoire du cardio…

D’accord…

MG3 : J’en fais… maintenant que je commence à comprendre un peu mieux ce que c’est… j’en fais pas…

Et dans d’autres consultations, d’autres moments ?

MG3 : Ben j’essaye un petit peu quand même mais je me rends compte que c’est très, très succinct ! Enfin le retour du premier groupe qu’on a eu, il y a une dame qui a un diabète insulino-requérant que je suis depuis 15 ans moi, elle est sous insuline depuis 2-3 ans parce qu’elle a fait un infarctus donc on l’a mise sous insuline, et dans le groupe il est apparu que tant que je lui donnais des antidiabétiques oraux que je lui prescrivais elle les a jamais, jamais pris ! Je voyais bien que son diabète était très mal équilibré, qu’il y avait des problèmes d’observance mais… que ça soit à ce point-là j’aurais jamais imaginé ! Donc je pose un peu des questions là-dessus mais… je ne vais sûrement pas assez loin… c’est vachement difficile quand même à faire apparaitre… du coup oui ça me sensibilise un peu à tout ça quand même… mais on n’a pas le temps, c’est ça qui est infernal ! Faudrait une consultation dédiée… faudrait… faut de l’aide faut … (rires) !

Question 6 : en quoi la formation des médecins vous a-t-elle préparée à la prise en charge de la maladie chronique ?

MG3 : En rien ! En rien (rires) ! Enfin ça commence à être vieux maintenant mais… je… ETP je crois je crois que c’est un mot que j’ai jamais entendu… moi j’ai fini mes études en 1989… je pense qu’on est un peu plus préparé à la maladie aigue, mais pathologie chronique, selon les stages que l’on fait…

Question 7 : et qu’attendriez-vous d’une formation à l’ETP ?

MG3 : ben justement un soutien et une amélioration et une meilleure efficacité dans la prise en charge de ces patients. C’est évident, c’est évident que c’est indispensable ! Je ne sais pas comment on peut… c’est contester encore un peu ou… C’est pas admis encore ?

La prise en charge psychologique ?

MG3 : non, l’ETP dans son ensemble ? C’est admis mais ce n’est encore pas mis en place ? Non ce n’est pas encore mis en place. Moi je sors, enfin j’ai bientôt fini mes études mais je n’ai pas eu de formation à l’ETP par exemple.

93 Oui par le biais de… oui de mon passage au B8 avec Christine, en endocrino. Et aussi parce que mon copain qui est pharmacien a fait une thèse sur l’ETP. Ils sont peut-être plus sensibilisés que nous.

MG3 : ils sont plus avancés hein ?

Ils sont plus avancés oui, oui enfin en tout cas sur Grenoble, ça dépend des facs, mais en tout cas sur Grenoble les pharmaciens sont au moins sensibilisés… nous… on en parle dans le diabète…

MG3 : oui, dans les maladies chroniques on n’en parle pas ?

Il y a des étudiants de Besançon qui disaient que pour eux l’ETP, avant leur formation, c’était un mot-clé pour le concours

MG3 : ah oui ! Voilà (rires) ! C’est à peu près l’image !

MG3 : ah oui pour répondre aux QCM !

Et dans le diabète pas dans les autres items ! MG3 : ah oui !

Enfin voilà ! Et la dernière question !

Question 8 : et pour vous l’ETP est-ce que c’est une mode ?

MG3 : (rires) non, non ce n’est pas une mode ! C’est vrai qu’on en parle de plus en plus, il y a un effet un peu… c’est un peu branché quoi, j’ai l’impression que les gens un petit peu novateurs, dynamiques, s’y intéressent. Mais non, non, une mode : faut pas exagérer quand même (rires) !

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Entretien MG4

Durée : 17 minutes

Question 1 : Donc la première question c’était : quelles sont pour vous les difficultés rencontrées par les patients atteints de maladie chronique ?

MG4 : Les difficultés ? Les principales… ?

MG4 : Les principales c’est souvent, dans les maladies chroniques, bien connaitre leur maladie, et puis appliquer ce qu’on leur dit. C’est l’application qui est le plus difficile ! A mon avis…

Qu’est-ce que vous entendez par « application » ?

MG4 : Prendre le traitement correctement, appliquer les conseils diététiques… tout ce qu’on peut leur dire en consultation, qui est des fois un peu rapide et qui… aurait besoin d’être répété, peut-être expliqué plus longuement quoi. C’est l’intérêt d’avoir quelqu’un derrière qui réexplique quoi ! Alors nous on a une expérience avec l’Azalée à Artemar, qui est une infirmière qui prend un peu les gens derrière… ben il y en a une à Artemar, vers chez nous… ça c’est pratique pour le diabète, c’est extraordinaire ! Magnifiquement efficace, mieux que les médicaments ! Mais bon…

Question 2 : Et donc quelles sont les difficultés rencontrées par les professionnels de

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