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À propos d’un aunque dit « adversatif »

3. Vers une pragmatique de la construction avec aunque

3.4. Concession et adversation : deux stratégies argumentatives

3.4.1. À propos d’un aunque dit « adversatif »

Nombreux sont les auteurs qui soutiennent l’existence d’un aunque dit « adversatif ». Dans l’Esbozo, plus concrètement dans la section consacrée à l’emploi des conjonctions adversatives, les académiciens affirment : « De su primitivo empleo en la subordinación concesiva, tomó el que tiene en la coordinación adversativa »359. Mais aucune explication n’accompagne cette affirmation, seulement illustrée par quelques exemples : « Otros

357 Op. cit., p. 153-154. 358 Op. cit., p. 151. 359 Op. cit., p. 512.

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quedaron vivos de los azotes, aunque contra todas las fuerzas naturales » (Fr. L. de Granada, Símbolo, II, 23), « No andaba muy equivocado, aunque sí en decirlo en aquel sitio » (J. Valera, Correspondencia: enero 1847, en Obras, I, 1913), « Era el retrato de un hombre de edad indefinible, calvo, aunque no del todo » (P. Baroja, Aventuras de Silvestre Paradox, cap. I). Il faut signaler que les segments introduits par aunque apparaissent tous postposés et separés par une virgule.

Dans sa Gramática de la lengua castellana, A. Bello fait un constat du même type. Lorsqu’il explique les similitudes et les différences d’aunque et pero, ce qui attire son attention c’est la capacité d’aunque, « adverbe relatif », à se transformer en « conjonction adversative » : « Pero lo que más merece notarse es la transformación de aunque en conjunción adversativa que enlaza oraciones y toda especie de elementos análogos denotando cierta oposición entre ellos »360. Dans ce cas, aunque n’a plus, selon lui, le sens de sin embargo de que, mais celui de sin embargo ou pero. Il s’agit, d’une « conjonction corrective », autrement dit, celle qui sert à corriger ou rétracter ce qui vient d’être dit. Pour différencier l’adverbe relatif de la conjonction A. Bello a recours à trois critères : le mode verbal – l’adverbe peut se construire tant avec l’indicatif qu’avec le subjonctif alors que la conjonction peut seulement se construire à l’indicatif –, la position de la proposition – la proposition introduite par l’adverbe peut se placer en première ou en deuxième position, tandis que celle introduite par la conjonction apparaît forcément en deuxième position –, et sa prosodie différente – la pause entre les propositions est plus longue lorsque aunque est une conjonction. On peut résumer les propriétés signalées par A. Bello dans le tableau suivant :

AUNQUE

Conjonction Adverbe relatif 1. avec l’indicatif

2. en deuxième position 3. après une longue pause

1. avec les deux modes 2. anteposée ou postposée 3. après une brève pause.

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Ces trois critères essentiellement discursifs montrent, comme le fait remarquer Mª. José Serrano Montesinos361, que « la distinción de Bello entre un aunque adverbio relativo y otro conjunción correlativa no es más que un intento de separar dos variantes de un mismo signo »362.

Dans leur Gramática española, J. Alcina et J. M. Blecua considèrent que l’on est en présence d’un aunque dit « adversatif » « cuando no hay relación lógica entre ambas oraciones, con lo que la proposición marcada no hace sino puntualizar y matizar lo dicho en la oración principal (“Vive en Madrid, aunque no estoy seguro”)»363. S’il est vrai que la proposition en aunque nuance la proposition qui la précède, l’affirmation selon laquelle il n’existe pas de relation logique entre ces deux propositions est difficilement recevable, car toute construction avec aunque instruit une relation entre les propositions qu’elle relie, du fait qu’elle présuppose une relation implicative sous-jacente. Dans l’exemple fourni, le locuteur déclare au moyen d’aunque une contradiction entre deux déclarations, /vive en Madrid/ et /no estoy seguro/, contradiction qui repose sur une relation implicative selon laquelle la déclaration /vive en Madrid/ implique l’absence de la déclaration /no estoy seguro/. L’absence de relation logique n’est donc pas une explication recevable.

Dans l’étude que F. Lázaro Mora consacre au aunque « adversatif », l’auteur détermine que ses caractéristiques fondamentales sont celles qui avaient été signalées par A. Bello, à savoir : il doit être précédé d’une pause, la proposition qu’il introduit doit toujours apparaître en deuxième position et le verbe de cette proposition doit se construire à un temps de l’indicatif. Pour expliquer la différence entre le aunque proprement concessif et le aunque dit « adversatif », l’auteur a recours à la distinction à travers laquelle A. Bello expliquait la différence entre pero et aunque : « la intuición según la cual pero (y, por lo tanto, añadimos, aunque adversativo) enuncia "la idea principal" »364. Cela amène F. Lázaro Mora à affirmer que p, aunque q et aunque q, p sont des

361 M. J. Serrano Montesinos, « Aun/todavía y aunque/pero : ¿concesivas o adversativas? » in María Ángeles Álvarez Martínez (éd.), Actas del congreso de la Sociedad española de lingüística, XX Aniversario : (Tenerife, 2-6 de abril de 1990), Madrid, Gredos, 1990, vol. 1, p. 761-767.

362 Ibid., p. 767. 363 Op. cit., p. 1000. 364 Op. cit., p. 124.

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structures différentes, car l’inversion altère le « significado de la oración »365. Selon l’auteur, la différence entre « Cogimos fresas ; aunque estaban verdes » et « Aunque estaban verdes, cogimos fresas » tient au fait que la première construction permet la continuation discursive « y no las pudimos comer », alors que la deuxième la rend impossible : « *Aunque estaban verdes, cogimos fresas y no las pudimos comer »366. Le caractère agrammatical que l’auteur attribue à cette construction le conduit à soutenir que « la transformación de p, aunque q en aunque q, p no es libre »367. F. Lázaro Mora essaie de démontrer cette affirmation au moyen de quelques exemples. En voici la première paire : « Eres pobre; aunque decente » et « Aunque decente, eres pobre ». Selon l’auteur, la première construction laisse entendre que si on est pauvre on ne peut pas être décent, alors que la deuxième acquiert une signification inacceptable, car elle présuppose que les gens décents sont prédisposés à être riches. L’incohérence de cette explication est due à l’analyse subjective faite par F. Lázaro Mora, car, ce qui serait inacceptable, moralement et non linguistiquement, n’est pas la deuxième construction, mais le propos que toutes les deux présuposent pour le contredire : déclarer que quelqu’un est pauvre implique l’absence d’une déclaration exprimant qu’il est décent. Quant à la deuxième paire d’exemples, « Hay crisis económica; aunque la gente gasta mucho » et « Aunque la gente gasta mucho, hay crisis económica », l’explication se révèle à nouveau dénuée de sens. Selon l’auteur, la deuxième construction « produce un resultado ambiguo, pero concesivo en sus dos interpretaciones posibles : “el que la gente gaste mucho no constituye obstáculo para que haya crisis económica” y “el que la gente la combata gastando mucho, no impide que haya crisis económica”»368. L’ambiguïté signalée par l’auteur est néanmoins difficile à saisir, car les deux interprétations s’équivalent. À nouveau, les deux constructions présupposent un même propos, dont la formulation pèche par ambiguïté : déclarer qu’il y a crise économique implique l’absence d’une déclaration exprimant que les gens dépensent beaucoup, propos contredit par les deux propositions.

365 Op. cit., p. 126.

366 Cette séquence est pourtant tout à fait recevable en espagnol.

367 Op. cit., p. 127. 368 Op. cit., p. 127.

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En ce qui concerne la troisième série d’exemples :

Dice que está casado: aunque no te lo creas Aunque no te lo creas dice que está casado Dice que está casado aunque no te lo creas369

l’explication est pour le moins surprenante, car, selon l’auteur, la première et la troisième construction expriment que ce qui n’est pas crédible, c’est le fait qu’il soit marié, alors que dans la deuxième construction, ce que l’on ne peut pas croire, c’est le fait de le dire. Au delà, ces trois constructions présupposent et contredisent le même propos : rapporter le discours d’autrui implique l’absence d’une déclaration exprimant qu’il ne faut pas croire ce qu’il dit.

En somme, s’il est incontestable que, dans une perspective argumentative, une proposition en aunque postposée, séparée par un signe de ponctuation et construite avec l’une des formes que la tradition appelle indicatives, a plus de force que celle qui apparaît en tête de phrase, il est néanmoins difficile d’accepter que l’inversion altère le « significado de la oración ».

Pour expliquer ce qui a permis à aunque d’acquérir cette valeur adversative, F. Lázaro Mora à recours à la notion de « rectification ». Selon l’auteur, le fait que la proposition en aunque apparaisse postposée montre qu’elle n’a pas été conçue comme concessive, mais elle répond à une rectification réalisée dans le courant du discours, la pause étant un signe prosodique de cette rectification. De ce fait, à la différence d’une construction où la proposition en aunque n’est pas séparée par un signe de ponctuation, la construction de sens adversatif présente le propos introduit par ce relateur comme l’élément déterminant pour l’interprétation de l’énoncé. Ainsi, dans une construction comme « Aún no ha amanecido. Aunque ya es tarde », le propos introduit par aunque parvient à s’imposer, alors que dans une construction comme « Aún no ha amanecido aunque ya es tarde », il ne constitue, selon l’auteur, qu’une simple objection. Bien que le terme d’« objection », ainsi qu’il a été précédemment montré, suscite de sérieuses réserves, la notion de « rectification » se révèle sans doute adéquate, car elle rend parfaitement compte des caractéristiques discursives définissant la valeur dont il est ici question :

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Ese origen que propugnamos, según el cual la estructura adversativa p, aunque q procede de un acto de corrección de p, explica dos hechos ya aludidos, y con los que se ha contado a lo largo de este trabajo: que aunque deba ir precedida de pausa, y que su proposición no pueda adelantarse a p370.

En ce qui concerne le troisième critère pris en compte, à savoir, l’emploi du mode indicatif, l’explication fournie par F. Lázaro Mora semble pour le moins improbable. Selon l’auteur, lorsqu’une forme subjonctive apparaît dans une proposition en aunque postposée et séparée par un signe de ponctuation le propos qui y est exprimé ne constitue pas une correction à l’assertion du sujet parlant, mais à ce qui a été dit ou pensé par l’interlocuteur :

La oración: (30) Aún no ha amanecido, aunque sea ya tarde, no corrige una aserción del hablante, sino del interlocuteur. Tal oración no es posible si no es en una situación en que éste, tras emitir Aún no ha amanecido, se adelanta a rechazar la posible objeción del oyente, según la cual es ya tarde. El orden inverso, (31) Aunque sea ya tarde, no ha amanecido, es el esperable si la objeción del interlocutor se ha producido efectivamente. En ambos casos, no se trata de una corrección de una aserción que el hablante juzga sufieciente, sino de una refutación, que convierte en contra r lo que para el locutor era r371.

Cela amène F. Lázaro Mora à soutenir que dans ces constructions « aunque subordina su proposición a lo dicho o a lo probablemente pensado por el hablante. Ni en (30), ni muchos menos en (31) hay coordinación intraoracional, sino subordinación a un acto de discurso que está fuera de la oración »372, affirmation difficilement démontrable. Il y a, au contraire, de sérieuses raisons de penser que le fait qu’une forme subjonctive empêche l’interprétation rectificative s’explique par le fait que cette forme signifie en langue une inactualisation, représentation qui ne convient pas à la rectification, dans la mesure où cet acte de parole requiert une conviction véhiculée par l’actualisation de l’action verbale. Il faut néanmoins préciser que le mode verbal n’est pas un critère déterminant, car il est des propositions en aunque construites au subjonctif qui pourraient être interprétées comme rectificatives. L. Flamenco García le montre au moyen des exemples suivants :

370 Op. cit., p. 129. 371 Op. cit., p. 129. 372 Op. cit., p. 129.

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(10) a. Dice que Pedro se ha casado aunque / *pero no te lo creas (10) b. Dice que Pedro se ha casado; aunque / pero no te lo creas373.

Si la première construction ne permet pas, selon l’auteur, une interprétation rectificative, c’est parce qu’elle n’est précédée d’aucune pause, et non parce qu’elle est construite avec une forme subjonctive, car la deuxième construction, dans laquelle la concessive est interprétée comme rectificative, présente la même forme. L. Flamenco García fournit un autre exemple : « María es una chica muy espabilada y siempre está en todo; ¡aunque a veces nos {viene/venga} con unas cosas más extrañas! »374. Selon lui, « En estos casos no sólo se limita la validez de lo expresado en el primer miembro, sino que parece ponerse en duda la verdad del contenido proposicional »375. S’il est vrai que le premier exemple permet une interprétation rectificative, cette interprétation est plus difficile à saisir dans le deuxième. Le fait que la proposition en aunque soit précédée d’un point virgule et marquée par des points d’exclamation ne semble pas suffisant pour parler en l’occurrence d’un aunque rectificatif. Il y a cependant de bonnes raisons de penser que l’explication est à chercher dans le subjonctif, car le fait que, dans le premier exemple, il exprime une interdiction n’est pas une donnée negligeable. On accorde toutefois à l’auteur que le fait que la proposition soit précédée d’une pause très longue et qu’elle reçoive une réalisation prosodique particulière sont deux conditions sine qua non pour que la lecture rectificative se concrétise.

Ce sont justement ces propriétés prosodiques qui amènent F. Hernández Paricio à défendre que le aunque dit « adversatif » met en place deux énonciations, à la différence de la construction dite « concessive », qui constitue une seule énonciation :

Como explicación, pienso que puede argumentarse que en el caso de las concesivas se trata de una única enunciación, planeada desde su origen como tal, lo que hace que la interrelación entre A y B sea, de alguna manera, mayor. Y ello es siempre cierto en los casos en que aunque encabeza el enunciado, pero no en todos los casos en que aparece encabezando el segundo miembro, pues en tales casos pueden darse las dos situaciones, como implican claramente la pausa correspondiente y la entonación. Precisamente en los casos en que la curva entonativa del primer miembro termina en semicadencia seguida de pausa es cuando se habla del aunque “adversativo”, que, en tal caso, admite el mismo análisis de doble enunciación propuesto para las adversativas

373 Op. cit., p. 3820. 374 Op. cit., p. 3819. 375 Op. cit., p. 3819.

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con pero, a lo que se añade el hecho de que este aunque únicamente aparece en posición intermedia, sin posibilidad de variación376.

F. Hernández Paricio poursuit son explication en soulignant que lorsque la construction avec aunque comprend une seule énonciation, le relateur précède le segment le plus faible, alors que quand elle comporte deux énonciations il introduit l’assertion argumentativement la plus forte. Cet aunque impose, selon l’auteur, « una lectura retroactiva, es decir, invita a reconsiderar la aserción ya emitida (como cláusula inicial) y supone el aviso de que en la siguiente aparecerán datos, opuestos “en algún sentido” a los ya conocidos de la primera »377. La postposition est de ce fait une condition sine qua non pour que le relateur aunque puisse introduire un argument qui vise à rectifier un argument déjà posé. L’existence d’un aunque « adversatif » se justifie ainsi selon cet auteur dans une perspective discursive – il présente une prosodie particulière – et dans une perspective pragmatique – il introduit le segment argumentativement le plus fort. F. Hernández Paricio présente le schéma suivant en guise de résumé :

pero, aunque(adv.) antítesis…, pero…tesis síntesis aserc. asum. + aserc. asum. aunque (conces.) tesis…aunque…antítesis síntesis ?378 + ?379

Dans son article « La evolución de los conectores contraargumentativos : la gramaticalización de no obstante y sin embargo », M. Garachana Camarero380 propose une explication très différente de celles qui viennent d’être présentées. L’auteur y explique le passage de la concession à l’adversation comme une étape dans le processus de grammaticalisation de ces particules. L’évolution se fait dans ce sens parce que, selon cet auteur, toute grammaticalisation entraîne généralement une perte de signification et qu’un relateur adversatif possède une signification plus restreinte qu’un relateur concessif, car il se limite à signaler un contraste :

376 Op. cit., p. 177. 377 Op. cit., p. 183.

378 Les points d’interrogation veulent représenter pour cet auteur la possibilité d’une présentation non assertive des segments.

379 Op. cit., p. 182.

380 M. Garachana Camarero, « La evolución de los conectores contraargumentativos: la gramaticalización de no obstante y sin

embargo », in M. A. Martín Zorraquino et E. Montolío (éds.), Los marcadores del discurso: teoría y análisis, Madrid, Arco, 1998, p.

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El sentido de contraste, inherente al concepto de concesión, es el significado básico de los conectores adversativos, que tienen, en consecuencia un sentido más restringido que los conectores concesivos […]. Al estar contenido el significado de oposición en la noción de concesión, cuando un conector concesivo se emplea con valor adversativo, esto es, para señalar básicamente el contraste que media entre los enunciados que ponen en relación se produce una metonimia del tipo EL TODO POR LA PARTE, pues empelamos un conector que prototípicamente designa el todo, el concepto de concesión, para señalar una parte de dicho concepto, la idea de contraste381.

On pourrait alors penser que pour M. Garachana Camarero le aunque dit « adversatif » présente une grammaticalisation majeure que celle du aunque proprement « concessif » et qu’il n’est qu’un emploi « métonymique » du aunque concessif, car il se contente d’indiquer un contraste. Cette affirmation suscite de sérieuses réserves, car le aunque dit « adversatif » n’a nullement une signification plus restreinte : il exprime, de même que le aunque concessif, un contraste entre deux propos, contraste qui repose sur une relation implicative sous-jacente.

Tout compte fait, on reconnaît que aunque peut mettre en place une dynamique adversative. Cela arrive lorsque la proposition introduite par ce relateur exprime une restriction, autrement dit, une réserve, une considération qui restreint, qui apporte des limites à ce qui a été précédemment dit. Pour produire cet effet de sens il faut qu’elle apparaisse obligatoirement postposée et separée de la proposition précédente par un signe de ponctuation. S’il est vrai qu’elle est normalement construite avec une des formes que la tradition appelle indicatives, car l’actualisation en tant que mode de représentation convient mieux à l’acte de parole consistant à rectifier, il faut remarquer que l’on peut aussi trouver des formes subjonctives. Or, le fait de reconnaître une valeur restrictive à certaines propositions en aunque n’oblige pas, comme le reconnaît L. Flamenco García, à postuler un type sémantique particulier, car la restriction n’est qu’un effet de sens discursif. Ce qui est « dit » par aunque est toujours et dans tous les contextes un rappel à l’unité. En d’autres termes, on est face à un seul et même aunque qui, dans un contexte discursif bien précis, est capable d’introduire une proposition exprimant une rectification, effet de sens qui l’apparente à pero.

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