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Chapitre 6 : Le financement du secteur informel

3. Les différents programmes d’appui

Il s’agit de la micro finance qui recouvre le programme Caritas, le FSD et le programme de l’OMS. Même si les activités de micro crédit visent la même catégorie de la population et avec le même niveau des montants distribué que la finance informelle, elles sont toutefois encadrées légalement et institutionnellement.

3.1. Programme Caritas

L’expérience de Caritas a lieu de 1996 à 2001. De 1996-1999, cette ONG a mis en place un total cumulé de crédit de 126.241.670 FDJ soit l’équivalent de 710,096 $. Pendant les trois premières années, Caritas a enregistré de bons résultats en termes de taux de pénétration (près de 800 femmes bénéficiaires de crédit) et de taux de remboursement (98%). Par la suite, il est apparu de graves problèmes dans le dispositif de gestion du système et du suivi, ce qui a fait chuté le taux de remboursement à moins de 40% et entraîné par la suite la clôture du projet à la fin de l’année 2001 [Plane, 2004].

Aujourd’hui, les activités de micro crédit se limitent essentiellement à deux dispositifs qui comprennent un programme de micro-crédit solidaire conduit par un organisme public (le Fonds Social de Développement) et un programme de l’OMS qui met l’accent sur la santé des populations vulnérables, notamment les femmes.

3.2. Le Fonds Social de Développement

Le Fonds Social de Développement (FSD) est un projet créé en 2000 sur financement de la Banque africaine de développement (BAD) et qui assure 5 mission : financement des activités génératrices de revenus et d’emploi grâce à des systèmes de micro crédits destinés aux femmes; réhabilitation des services sociaux de base, renforcement des capacités institutionnelles, vulgarisation et suivi, et enfin la coordination de l’ensemble des activités du projet.

Son champ d’intervention couvre la totalité du pays avec une présence à Djibouti-ville (2 ONG partenaires), Arta (1 ONG), Dikhil (1 ONG), Tadjourah (1 ONG), Obock (1 ONG), Ali Sabieh (1 ONG).

Tableau 54/ Montants et remboursements des prêts

Cycle de prêts Montant du prêt (FDJ) Tranche de remboursement (FDJ)

Périodicité Durée totale de remboursement Montant total du remboursement (FDJ) 1 30 000 1 155 Hebdomadaire 30 semaines 34 620 2 60 000 8 740 Mensuelle 8 mois 69 920 3 100 000 11 800 Mensuelle 10 mois 118 015 4 200 000 23 500 Mensuelle 10 mois 236 000 Source : FSD [2007]

Tableau 55/ Nombre des bénéficiaires : base du FSD et de l'échantillon par cycle

Cycle de prêts Bénéficiaires de la Base du FSD Bénéficiaires Echantillon Taux de sondage en % Cycle 1 1486 379 25,5 Cycle 2 965 246 25,5 Cycle 3 383 98 25,5 Cycle 4 52 13 25,0

Total des bénéficiaires 2886 2736 25,5

Non bénéficiaires 1969 502 25,5

Source : FSD [2007]

Selon le rapport d’étude d’impact du FSD [2007], 2886 personnes ont pu bénéficier des crédits. 97,1% des bénéficiaires ont investi la totalité ou une partie des prêts reçus dans des activités génératrices de revenus regroupés dans le tableau 56 par ordre d’importance de fréquence. Ces activités relèvent, pour la grande majorité, des activités de commerce de vente de produits et des activités de transformation alimentaire.

Tableau 56/ Activités créées par le programme de FSD

Secteurs Activité principale (en % des bénéficiaires) 1er cycle 2ème cycle 3ème et 4ème cycles Ensemble des bénéficiaires FSD Biens alimentaires Boutique/Kiosque/Bazar/Détaillant/Autre commerce 11,4 15,9 20,0 14,2 Fabrication et vente de beignets/ Gâteau/Autres

aliments

12,3 11,8 5,7 11,1 Vente de légumes/Fruits 6,4 12,3 3,8 9,0 Gargote/Restaurant/Café 8,3 9,1 3,8 7,8 Vente de glace en eau/Ice cream 4,3 8,6 1,9 5,3 Vente de beurre/Lait/Miel 7,1 1,8 3,8 4,9 Boucherie 3,4 1,4 1,0 2,4 Boisson/Jus de fruits 0,6 1,8 1,0 1,0 Vente de blé/Autres céréales 1,4 0,5 1,0 1,0 Vente de pain 0,9 0,5 1,0 0,7 Vente d'épice/Autres condiments 0,9 0,5 0,6 Vente d'animaux vivants 0,6 0,3

Biens non alimentaires

Vente de vêtements/Textile/Chaussures/Parfum 27,1 26,8 27,6 27,1

Charchari 4,3 10,0 11,4 7,2

Artisanat/Autres activités de transformation 1,4 2,7 11,4 3,4 Vente de vaisselles 0,9 2,9 0,9 Change de monnaie 0,6 2,9 0,7 Jardinage 1,4 0,7 Vente de Charbon/Pétrole 0,6 0,9 0,6 Lavage/Repassage 1,4 0,4 Vidéo 0,6 0,3 Coiffure 1,0 0,1 Total 100, 100 100 100

Source : FSD [2007]; reconstitution par nos soins

Par ailleurs, en dehors de l’activité de vente des produits textiles, pratiquée dans des proportions quasi égales par les différents cycles, les résultats indiquent une certaine catégorisation des activités en fonction des rangs des cycles : plus on s’élève dans les rangs des cycles, plus les pourcentages des activités nécessitant moins de fonds d’investissement diminuent et plus ceux des activités nécessitant plus de fonds d’investissement s’élèvent. Le choix de l’activité dépend aussi du montant du prêt.

Quant à la nature des activités, il s’agit en faite, de petites unités d’exploitation individuelles ou familiales : 71% des activités sont exploitées par une seule personne et 23,3% les sont par la propriétaire aidée des membres de leur famille ; ce qui fait un total de 94,3% des activités. Ces activités sont choisies, en grande partie, pour les éventuels bénéfices qu’elles peuvent générer ou en fonction du montant du prêt qui est de 30.000 FDJ (près de 170 $) pour le 1er cycle de prêts par exemple.

Tableau 57/ Impact sur l’emploi du programme FSD

1er cycle 2ème cycle 3ème et 4ème cycles Ensemble Seule 73,4 67,2 71,0 71,0 Avec les membres de la famille 20,9 26,4 24,7 23,3 Avec des employés salariés 3,8 5,0 4,3 4,3 Avec des associés 0,9 1,0 0 0,8

Autre 0,9 0,5 0 0,7

Total 100 100 100 100

Source : FSD [2007]

Toutefois, une fois atteints les objectifs de la première phase (micro crédit), le fonds devait lancer un programme de financement aux petites et moyennes entreprises qui n’a pas été réalisé et le projet a clôturé fin décembre 2007. Dans certaines régions, la population cible du projet était choisie non pas selon leur revenu mais surtout à l’appartenance ou non au parti politique au pouvoir. S’ajoutent à cela des médiocres performances en matière de management, qui ont fait que le projet n’a pas atteint l’ensemble de ses objectifs. Même si les remboursements se situent autour de 76%, l’ensemble des crédits destinés au projet n’ont pas pu être utilisé. Seul 33% des fonds du projet ont été distribué [FSD, 2007].