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1. MÉTHODE

1.2 Procédure

Des critères d’inclusion et d’exclusion ont orienté le recrutement des participants. Les trois critères d’inclusion sont les suivants : (1) être âgé de 18 ans et plus; (2) avoir un diagnostic d’insomnie selon les critères du DSM-5 (APA, 2013); et (3) avoir au moins un

trouble anxieux diagnostiqué ou un trouble anxieux non spécifié selon le DSM-5 (APA, 2013). Afin d’avoir le diagnostic d’un trouble anxieux non spécifié, la personne ne satisfait pas tous les critères nécessaires au diagnostic d’un trouble anxieux et elle présente de l’anxiété qui entraîne des difficultés de fonctionnement dans la sphère personnelle ou professionnelle et de la détresse (APA, 2013).

Voici les quatre critères d’exclusion retenus : (1) une condition médicale chronique non traitée (diabète, cancer, arthrite, démence, maladie cardio-vasculaire, maladie inflammatoire de l’intestin, maladie neurologique, maladie respiratoire chronique, ostéoporose) (Agence de la santé publique du Canada, 2019); (2) une condition médicale chronique traitée qui n’est pas dans un état stable depuis au moins 1 mois; (3) un diagnostic d’un autre trouble du sommeil que l’insomnie, excepté l’apnée du sommeil (p. ex. : hypersomnolence, narcolepsie, parasomnie); et (4) un diagnostic d’apnée du sommeil non traitée par un appareil de ventilation en pression positive continue (CPAP) ou avec une adhérence de l’utilisation de cet appareil durant moins de 80 % de la nuit. La présence d’une maladie chronique ou d’un autre trouble de sommeil que l’insomnie non traité amènerait un portrait trop complexe pour mieux comprendre la perception des participants de la relation qui unit l’anxiété et l’insomnie dans le devis de l’étude actuelle.

Le projet de recherche a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval (No d’approbation 2017-031, le 09-05-2017). La première étape de la recherche était le recrutement. Les participants sont recrutés au sein du Service de consultation de l’École de psychologie de l’Université Laval (SCEP). Avant de commencer la première rencontre, l’intervenant expliquait le formulaire de consentement du SCEP (Annexe C) dans lequel il invitait le participant à donner son consentement libre et éclairé à participer à un projet de recherche. L’évaluation comprenait deux rencontres d’une durée totale d’environ quatre heures avec un intervenant du SCEP.

Les mesures utilisées permettaient d’évaluer le sommeil, le niveau d’anxiété, la présence d’un trouble de santé mentale de l’axe 1 et la perception subjective de ces difficultés. Elles sont toutes validées pour une population francophone en clinique ou en recherche.

Entrevue diagnostique de l’insomnie (EDI) (Morin, 1993). Cette entrevue est

composée de 9 questions principales qui comprennent des sous-questions. Elle documente les critères diagnostiques de l’insomnie, sa sévérité, son développement et ses conséquences dans la vie d’un individu. Elle permet aussi de vérifier les critères principaux d’autres troubles de sommeil et l’environnement de sommeil.

Mini-International Neuropsychiatric Interview (MINI) (Sheehan et al., 1998). Il

s’agit d’une entrevue semi-structurée qui permet de soutenir les psychologues dans le diagnostic des troubles de santé mentale selon les critères du DSM-IV et du ICD-10. L’entrevue a un haut niveau de sensibilité. Elle est formée de questions lues par le clinicien auxquels les participants doivent répondre par oui ou non. Les psychologues se référaient également au DSM-5 afin de compléter leur évaluation (APA, 2013).

Index de sévérité de l’insomnie (ISI) (Morin, 1993). Il s’agit d’un questionnaire

comprenant 7 items qui évalue la sévérité de l’insomnie et de ses conséquences sur le bien- être de l’individu. Chaque question se répond sur une échelle de Likert de « 0 » à « 4 », et concerne les difficultés d’endormissement, du maintien du sommeil, des éveils précoces, les conséquences diurnes de l’insomnie et la satisfaction concernant le sommeil. Les qualités psychométriques de la version francophone du questionnaire ont été validées (Bastien, Vallières, & Morin, 2001).

Inventaire d’anxiété trait forme-y (Stai-Y) (Spielberger, 1983). Une version canadienne-française a été validée par Gauthier et Bouchard (1993). Il s’agit d’un questionnaire qui comprend 20 items permettant de mesurer la réponse habituelle d’anxiété de l’individu dans sa vie quotidienne. Chaque question se répond sur une échelle de Likert de « 0 » à « 4 » et porte sur l’anxiété qui peut se manifester de différentes manières (p. ex. : inquiétudes, tension).

Les intervenants du SCEP qui effectuaient le recrutement auprès des participants étaient dotés d’un document sur lequel l’étude était détaillée (Annexe D) et d’une grille pour vérifier les critères d’inclusion et d’exclusion (Annexe E). Lorsqu’il y avait correspondance, l’intervenant expliquait brièvement l’étude. Il recueillait les coordonnées du participant (Annexe D) et les transmettait à l’auteure de l’étude après avoir obtenu le consentement

verbal du participant. Par la suite, l’auteure communiquait par téléphone ou par courriel avec chacun des participants intéressés. Elle leur réexpliquait brièvement l’étude et fixait un entretien.

La deuxième étape était l’entretien expérimental. Il se tenait immédiatement après l’évaluation des participants au SCEP (n = 10), après la rencontre de bilan ou au début du traitement (n = 3). La rencontre de bilan permet de discuter des conclusions de l’évaluation psychologique, de la description des interventions proposées et des recommandations concernant le traitement. L’entretien durait en moyenne deux heures. En guise d’introduction à l’entretien, l’intervieweuse expliquait à nouveau le but de l’étude et invitait le participant à donner son consentement écrit (Annexe C). Ensuite, elle demandait au participant de remplir un questionnaire sociodémographique. Puis, elle l’invitait à dessiner et à expliquer la ligne du temps (Barnett, 2004). Pour finir, les questions de la grille d’entretien semi-structuré lui étaient posées tout en étant reliées avec les données de la ligne du temps. En s’appuyant sur les recommandations de Josselson (2013), des notes sur les réactions non verbales du participant ont été consignées après chaque rencontre. L’enregistrement audio a été transféré dans un ordinateur et identifié selon un codage alphanumérique. Aussitôt la première entrevue terminée, la transcription des verbatims a débuté. Le recrutement des participants s’est poursuivi jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de nouveaux thèmes qui émergent des entrevues réalisées (n = 13), tels que suggérés dans les écrits scientifiques (Guest, Bunce, & Johnson, 2006). Un participant a fait l’objet d’une entrevue après trois rencontres de traitement. L’influence du début du traitement a été prise en compte lors de l’analyse des données.

En guise de compensation pour le temps et les efforts investis, le tirage d’un certificat cadeau de 40 $ valide dans un restaurant a été fait parmi les participants. Une fois l’entrevue terminée, les participants ont été systématiquement informés des services d’aide psychologique disponibles et ils ont tous poursuivi leur traitement psychologique au SCEP.