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1. MÉTHODE

1.1 Matériel

Les entrevues utilisées permettent d’effectuer les diagnostics afin de s’assurer des critères d’inclusion. Les questionnaires quant-à-eux permettent d’évaluer le sommeil, le niveau d’anxiété, et la perception subjective des difficultés. Ils sont toutes validées pour une population francophone en clinique ou en recherche. Enfin, les grilles d’entretien semi- structuré permettent d’accompagner les participants dans l’élaboration de sens et le partage de leur vécu subjectif concernant l’anxiété et l’insomnie comorbides.

1.1.1 Entrevues diagnostiques semis-structurées

Entrevue diagnostique de l’insomnie (EDI) (Morin, 1993). Cette entrevue est

composée de 9 questions principales qui comprennent des sous-questions. Elle documente les critères diagnostiques de l’insomnie, sa sévérité, son développement et ses conséquences dans la vie d’un individu. Elle permet aussi de vérifier les critères principaux d’autres troubles de sommeil et l’environnement de sommeil.

Mini-International Neuropsychiatric Interview (MINI) (Sheehan et al., 1998). Il

s’agit d’une entrevue semi-structurée qui permet de soutenir les psychologues dans le diagnostic des troubles de santé mentale selon les critères du DSM-IV et du ICD-10. L’entrevue a un haut niveau de sensibilité. Elle est formée de questions lues par le clinicien auxquels les participants doivent répondre par oui ou non. Les psychologues se référaient également au DSM-5 afin de compléter leur évaluation (APA, 2013).

1.1.2 Questionnaires

Index de sévérité de l’insomnie (ISI) (Morin, 1993). Il s’agit d’un questionnaire

comprenant 7 items qui évalue la sévérité de l’insomnie et de ses conséquences sur le bien- être de l’individu. Chaque question se répond sur une échelle de Likert de « 0 » à « 4 », et concerne les difficultés d’endormissement, du maintien du sommeil, des éveils précoces, les conséquences diurnes de l’insomnie et la satisfaction concernant le sommeil. Les qualités

psychométriques de la version francophone du questionnaire ont été validées (Bastien, Vallières, & Morin, 2001).

Inventaire d’anxiété trait forme-y (Stai-Y) (Spielberger, 1983). Une version canadienne-française a été validée par Gauthier et Bouchard (1993). Il s’agit d’un questionnaire qui comprend 20 items permettant de mesurer la réponse habituelle d’anxiété de l’individu dans sa vie quotidienne. Chaque question se répond sur une échelle de Likert de « 0 » à « 4 » et porte sur l’anxiété qui peut se manifester de différentes manières (p. ex. : inquiétudes, tension).

1.1.3 Entretiens pour l’expérimentation

Grille d’entretien semi-structuré sur la comorbidité insomnie et anxiété (Annexe A). Cette grille a été développée par l’auteure. Elle est inspirée du « questionnaire explicatif

de la maladie de Kleinman » (1980) et de « l’entretien de la formulation culturelle » (APA, 2013). Elle questionne également le point de vue des participants sur les modèles de Uhde et Cortes (2008). Cette grille d’entretien comporte 18 questions ouvertes accompagnées de sous-questions permettant d’explorer la perception des participants de leurs difficultés.

L’entretien porte sur 7 thèmes afin d’aider le participant à créer un sens concernant son expérience de la comorbidité : (1) le thème de la définition des problèmes est abordé. Il permettra aux participants d’identifier leurs difficultés et le nom qu’ils leur donnent ; (2) le thème de l’origine des difficultés est abordé. Les participants sont invités à s’exprimer sur les causes de leurs difficultés qu’eux et leur entourage perçoivent (p. ex. : événements de vie, maladie physique) ; (3) le thème de l’évolution des difficultés est exploré. Les participants sont invités à s’exprimer sur comment ils croient que leurs difficultés évolueraient sans aide, les raisons de leur maintien et les événements et circonstances qui les soulagent ou les aggravent ; (4) le thème des conséquences de leurs difficultés fait l’objet d’un questionnement. Celui-ci va permettre de connaître les conséquences sur les différentes sphères de leur vie (tâches quotidiennes, relations familiales, travail, loisir, finances, vie sociale et communautaire). Les participants sont également questionnés sur la perception qu’ont leurs proches de ces conséquences ; (5) le thème des solutions est abordé avec eux. Il est discuté des solutions entreprises, envisagées et des attentes envers la psychothérapie ; (6)

le thème de la relation entre les difficultés est exploré. Les participants sont questionnés sur la présence d’interactions entre leurs difficultés. Le cas échéant, ils sont invités à détailler les influences perçues ; (7) le dernier thème porte sur l’opinion des participants sur la recherche. Il leur est demandé de s’exprimer sur les modèles de Udhe et Cortes (2008) qui seront vulgarisés pour eux. Pour chacune des difficultés nommées par le participant, les questions des thèmes 1 à 5 sont posées à nouveau.

Entretien de la ligne du temps (Martin, 1997) (Annexe B). Cet outil est utilisé en art

thérapie et vise à permettre l’exploration et l’intégration des émotions et perceptions des clients en lien avec leurs événements de vie passés, les étapes importantes de leur vie et les relations vécues avec des personnes importantes. Le participant est invité à dessiner une ligne du temps de sa naissance jusqu’à aujourd’hui, à illustrer les moments marquants de sa vie et à identifier le début de son insomnie et anxiété. Cette entrevue pourra aider les participants à définir leurs modèles explicatifs de l’anxiété et de l’insomnie selon une perspective développementale en facilitant la réflexion sur ces difficultés en lien avec leur histoire de vie à l’enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte. Dans une première étude pilote sur la validité de l’outil avec des clients en psychiatrie, l’auteure constate que le graphique est un média accessible qui facilite l’expression des émotions chez les clients en psychiatrie (Martin, 1997). Dans une seconde étude auprès de la même clientèle, elle confirme que les caractéristiques de la ligne du temps représentent fidèlement les émotions vécues par les participants (Martin, 2003). Il y est constaté que la ligne du temps a facilité l’atteinte des objectifs des clients, qui étaient de retrouver un fonctionnement qui leur convient auprès de leur famille et des engagements personnels. Combinée à de la thérapie de groupe à court et long terme, l’utilisation de la ligne du temps a favorisé l’expression des émotions, le développement de mécanismes de gestion du stress plus sains, la socialisation et l’adoption de comportements plus adaptés (Martin, 2003).