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5. Méthodologie

5.4 Méthode de récolte des données

5.4.1 Le questionnaire

5.4.1.4 Procédure d’analyse

Nous avons privilégié une analyse par thèmes en procédant à un regroupement des affirmations. Nous utiliserons les pourcentages comme base de notre analyse. Nous y associerons les calculs du khi-carré et du coefficient de Cramer, qui nous renseigneront sur l’intensité de la relation entre nos variables, lorsque les pourcentages indiquent une différence suffisamment importante selon les variables genre et expérience. Nous effectuerons ces mesures à titre indicatif. Nous décrirons donc avant tout des tendances en comparant les données selon les variables constituant nos hypothèses de recherche, et non des liens statistiquement démontrés entre ces dernières.

« Pour la "pensée statistique", la raison d’être des calculs de proportions tient […] à ce qui fait l’essentiel de la méthode scientifique, la comparaison » (Novi, 1998, p. 8). Les pourcentages permettent la comparaison, car « calculer des pourcentages, c’est raisonner toutes choses égales par ailleurs en ce qui concerne les effectifs totaux. En les ramenant à 100, c’est faire comme si ces effectifs totaux n’avaient pas varié » (Novi, 1998, p. 12). En considérant le pourcentage de réponses données en faveur ou en défaveur de l’intégration, il nous sera ainsi possible de décrire l’attitude générale des parents vis-à-vis de l’intégration scolaire et d’identifier les différences selon les variables étudiées.

Notre démarche d’analyse des questionnaires se situe dans la statistique descriptive qui « a pour but de décrire (au sens usuel du mot, mais avec les moyens propres à la discipline) les caractéristiques d’un ensemble d’objets ou d’individus sur la base d’une ou plusieurs variables » (Pini, 2005a, p. 1). Elle se distingue de la statistique inférentielle qui définit, en établissant une marge d’erreur, dans quelle mesure il est possible de généraliser les résultats obtenus à l’ensemble de la population concernée par l’objet de recherche à partir d’un échantillon extrait de cette population. « La statistique descriptive n’autorise aucune généralisation des résultats à un ensemble autre que celui dans lequel les données ont été recueillies » (Pini, 2005a, p. 1). Les données obtenues à l’aide de notre questionnaire se réfèrent à une situation unique que nous souhaitons décrire. Nous ne chercherons pas à déterminer le caractère généralisable de nos résultats, mais à explorer les attitudes parentales dans cette situation précise. Seules les informations ayant un caractère utile pour l’organisation d’un projet d’intégration pourront être sujettes à une interprétation plus globale, telle que, par exemple, l’importance du rôle joué par les informations transmises aux parents d’élèves.

A l’intérieur de la statistique descriptive se distinguent également deux situations, selon que l’on considère une seule variable dont on décrit les caractéristiques (analyse univariée) ou

deux variables simultanément, dont on cherche à déterminer les liens qui les unissent (analyse multivariée). Notre recherche correspond à cette dernière étant donné que nous essayerons d’établir s’il existe un lien entre l’attitude vis-à-vis de l’intégration scolaire et l’expérience extra-scolaire avec un enfant en situation de handicap, entre l’attitude vis-à-vis de l’intégration scolaire et le genre du répondant, entre l’attitude vis-à-vis de l’intégration scolaire et l’intégration scolaire telle que vécue ou considérée comme pratique éducative en général.

Le niveau de mesure de nos variables étant essentiellement nominal, nous utiliserons la mesure du khi-carré et le coefficient de Cramer pour quantifier le lien entre les variables de nos hypothèses de recherche. Comme nous le relevions plus haut, ces mesures de corrélation seront uniquement utilisées comme indices supplémentaires pour la discussion et l’analyse.

Nous ne les calculerons pas systématiquement, mais uniquement lorsque des liens semblent exister entre les variables étudiées, autrement dit lorsque des différences importantes sont constatées entre les pourcentages.

Le khi-carré est utilisé pour exprimer par un nombre l’intensité de la relation entre deux variables nominales. Il détermine si la distribution observée diffère plus ou moins de la distribution qui serait attendue s’il n’y avait aucune relation entre les variables. Il s’agit donc de créer une distribution hypothétique dans laquelle aucun lien n’existe entre les variables et de la comparer à la distribution obtenue dans notre enquête. Le coefficient de Cramer est une standardisation du khi-carré, qui limite sa valeur entre zéro et un. Le zéro est l’expression d’une relation nulle entre les deux variables, tandis que la valeur un exprime une relation totale, parfaite, entre ces dernières. Le coefficient permet donc d’établir l’intensité de la relation entre les variables en la situant entre ces deux extrêmes. Plus la valeur du coefficient de Cramer est proche de un, plus la relation entre les deux variables doit être considérée comme forte. Il n’existe pas de règle pour définir à partir de quelle valeur la relation est forte.

L’expérience empirique a toutefois permis d’établir une grille d’interprétation : si la valeur est comprise entre 0 et 0,20, la relation est faible ; si la valeur est comprise entre 0,20 et 0,50, la relation est moyenne, c’est-à-dire non négligeable ; si la valeur est supérieure à 0,50 la relation est forte (Pini, 2005b).

Une analyse par thème

Selon Quivy et Van Campenhoudt (2006), il est utile « de travailler par composante ou dimension et d’entreprendre, pour chacune d’elles, une synthèse des informations, en regroupant si possible les réponses qui s’y rapportent » (p. 190). Nous avions construit notre

questionnaire en identifiant dans nos lectures un certain nombre de thèmes qui nous paraissaient importants en vue d’explorer les attitudes parentales. La grande majorité des affirmations qui constituent notre questionnaire peuvent ainsi être regroupées à l’intérieur de ces différents ensembles, que nous utiliserons pour notre analyse. Il s’agit des thèmes suivants : comportement ; effets perçus pour l’élève intégré ; effets perçus pour l’élève tout venant ; interactions entre enfants avec et sans déficience souhaitées par les parents ; enseignement et dynamique de classe ; considérations sur l’intégration scolaire : intégration vs séparation, généralisation de la pratique de l’intégration scolaire, intégration à temps plein.

Si l’attribution de la plupart des affirmations à un thème s’est imposée d’elle-même, certaines affirmations ont fait l’objet de longues tergiversations. Les décisions que nous avons prises restent discutables, d’autres choix auraient été possibles.

Certaines affirmations n’ont pas été retenues pour l’analyse. Il s’agit des affirmations dont la réponse ne permet pas de déterminer si elle exprime un avis favorable ou défavorable vis-à-vis du thème étudié. C’est le cas des affirmations suivantes :

6. L’enfant en situation de handicap placée dans la classe de mon enfant demande plus d’attention et de temps à l’enseignante.

21. Un enfant avec une déficience intellectuelle a des difficultés à gérer les rythmes et les règles imposés par une classe ordinaire.

33. Les enfants avec une déficience intellectuelle et les enfants sans déficience se ressemblent plus qu’ils ne sont différents.

La présence de ces affirmations ambiguës dans notre questionnaire est d’ores et déjà critiquable. Nous aurions dû réaliser leur inadéquation bien avant de débuter la procédure d’analyse des résultats.

Une fois le regroupement effectué, il s’agit de rendre compte des informations récoltées à l’aide d’un indice le plus pertinent possible (Quivy & Van Campenhoudt, 2006).

Comme nous l’avons relevé précédemment, le pourcentage est un outil intéressant pour la comparaison. Il nous est donc apparu approprié pour déterminer les tendances qui se dégagent des données. Nous présenterons le nombre et le pourcentage de réponses totales en faveur ou en défaveur de chacun des thèmes retenus.

Afin de faciliter la lecture et la procédure de synthétisation des données, nous avons regroupé les items de réponses en deux groupes : d’accord (regroupant les items tout à fait d’accord, d’accord et plutôt en accord) et pas d’accord (regroupant les items pas du tout d’accord, pas d’accord et plutôt en désaccord). Pour établir si une réponse donnée était en faveur ou en

défaveur du thème étudié, il s’agissait de prêter une attention particulière au caractère positif ou négatif de l’affirmation et de la réponse. Deux situations notamment nécessitaient cette attention : lorsqu’une réponse négative était donnée à une affirmation négative, la position du parent était favorable au thème ; lorsqu’une réponse positive était donnée à une affirmation négative, la position du parent était défavorable au thème.

L’analyse du questionnaire comportera donc trois phases. Dans un premier temps, nous discuterons les données générales du questionnaire, sans étudier les résultats en fonction des variables de nos hypothèses de recherche. Il s’agira de considérer la position générale des parents d’élèves vis-à-vis de l’intégration scolaire. Dans un deuxième temps, nous analyserons les résultats en fonction de notre première hypothèse de recherche. Nous observerons si les personnes qui ont ou ont eu une expérience avec le handicap ont des attitudes plus positives que les parents sans expérience en la matière. Pour cela, nous comparerons les pourcentages des réponses des parents avec et sans expérience pour chacun des thèmes. Chaque thème où les positions parentales divergeront selon la variable de l’expérience sera un indice en faveur ou en défaveur de notre hypothèse.

Ensuite, nous analyserons les données récoltées selon notre deuxième hypothèse de recherche.

Nous vérifierons donc si les parents ont une attitude plus favorable lorsque l’on considère la situation d’intégration vécue que lorsque l’on considère l’intégration comme pratique éducative en général. Le questionnaire étant séparé en deux parties, la première se rapportant à l’intégration scolaire telle que vécue dans la classe, et la deuxième traitant de l’intégration scolaire comme pratique générale, nous comparerons les pourcentages de réponses en faveur et en défaveur de l’intégration pour chacune des deux parties.

Enfin, nous procéderons à l’analyse des données selon notre troisième et dernière hypothèse de recherche. Nous chercherons donc à établir s’il existe une différence d’attitude selon le genre du parent. Nous comparerons les réponses des femmes à celles des hommes pour chacun des thèmes. Nous considérerons chaque thème dont les positions entre hommes et femmes divergent comme un indice en faveur de notre hypothèse.

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