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6. Résultats

6.6 Considérations sur l’intégration scolaire

6.6.1 Considérations sur l’intégration scolaire selon la variable expérience

sous-thèmes qui constituent le thème Considération sur l’intégration scolaire en séparant les réponses des parents avec et sans expérience.

Intégration vs séparation selon la variable expérience

Le tableau 15 ci-après présente les données relatives au sous-thème intégration vs séparation en séparant les réponses des parents avec et sans expérience. Le coefficient de Cramer pour ce sous-thème est de 0,33, ce qui suggère l’existence d’une relation de moyenne intensité entre l’évaluation de ce dernier et la variable expérience.

Tableau 15 : Intégration vs séparation selon la variable expérience

Avec expérience (N = 9) l’opportunité de suivre une scolarité ordinaire, dans les mêmes classes que intellectuelle font davantage de progrès scolaires dans les classes spéciales que s’améliorent davantage dans les classes ordinaires que dans les classes spéciales.

Les classes spéciales préparent mieux les enfants avec une déficience

Si j’étais le parent d’un enfant avec une déficience intellectuelle, je souhaiterais

32(-) Si j’étais le parent d’un enfant avec une déficience intellectuelle, je voudrais Légende. En vert = affirmations issues de la seconde partie du questionnaire ; (-) = affirmations négatives ; (+) = affirmations positives

a Les pourcentages ne somment pas exactement à 100 du fait des arrondis.

Nous observons que le sous-thème a conduit à un grand nombre de non-réponses de la part des parents avec expérience (26 %), alors qu’aucune non-réponse n’a été donnée par les parents sans expérience. La présence de ce fort taux de non-réponses de la part du groupe de parents avec expérience rend délicate l’interprétation des différences constatées dans les réponses aux affirmations constituant le sous-thème. Seule l’affirmation 17 a conduit à une prise de position de la part de tous les parents. Le résultat obtenu est étonnant, puisque les parents sans expérience (80 %) considèrent davantage que les parents avec expérience (66 %) que les élèves avec une déficience intellectuelle devraient avoir l’opportunité de suivre une scolarité au sein d’une classe ordinaire. Ce résultat, le nombre de non-réponses pour ce sous-thème, ainsi que les commentaires ajoutés en marge par les répondants avec expérience pourraient renforcer l’hypothèse selon laquelle les parents avec expérience évalueraient les affirmations du questionnaire avec un esprit plus critique que les parents sans expérience.

Voici certains des commentaires écrits : cela dépend des enfants ; je ne peux pas répondre car je ne connais pas ces classes spéciales ; toutes les questions dépendent du degré de handicap ; tout dépend de la déficience et de l’assistance prodiguée à l’élève et à la formation des enseignants.

La majorité des commentaires sont liés à la variable type de déficience. Nous avions déjà relevé dans notre analyse incluant tous les répondants que cette variable pouvait expliquer les pourcentages relativement bas constatés pour ce sous-thème. Nous avions envisagé que certains parents s’étaient peut-être référés, pour répondre aux affirmations, à des types de déficiences pour lesquelles une intégration en milieu scolaire ordinaire leur paraissait difficilement réalisable. Le fait que les parents avec expérience aient ajouté ces commentaires n’est peut-être pas dû au hasard. Possédant plus de connaissances sur le handicap et la déficience, il se pourrait en effet que les parents avec expérience aient, davantage que les parents sans expérience, répondu aux diverses affirmations en référence à divers types de déficiences, dont certains ne leur paraissaient pas permettre une intégration en milieu ordinaire. Cela pourrait ainsi expliquer que les parents avec expérience aient donné moins de réponses favorables (42 %) que les parents sans expérience (56 %) ou se soient davantage abstenus de répondre. Marie, appartenant au groupe de parents avec expérience, remarquait lors de notre entretien :

Je connais une dame qui a un enfant qui est autiste, et je pense… enfin d’ailleurs il est pas intégré, il est dans une institution. Elle pense même pas d’ailleurs à l’intégrer.

Parce que je pense que pour lui […] ça serait pas possible. C’est tout. Parce que

l’école n’est pas adéquate pour cette forme de handicap qu’il a. (Marie, p. 32, l. 1077-1080)

Généralisation de la pratique de l’intégration scolaire selon la variable expérience

Les données présentées dans le tableau 16 ci-après relatives au sous-thème généralisation de la pratique de l’intégration scolaire selon la variable expérience indiquent une légère différence dans le positionnement des parents avec et sans expérience. Le coefficient de Cramer est de 0,16, suggérant qu’il existe une relation de faible intensité.

Tableau 16 : Généralisation de la pratique de l’intégration scolaire selon la variable classes ordinaires ne se préoccupent pas assez de la qualité de l’éducation Légende. En vert = affirmations issues de la seconde partie du questionnaire ; (-) = affirmations négatives ; (+) = affirmations positives

a Les pourcentages ne somment pas exactement à 100 du fait des arrondis.

Les pourcentages totaux sont relativement similaires d’un groupe à l’autre. Nous constatons toutefois que le groupe de parents avec expérience a évalué légèrement plus positivement l’ensemble du sous-thème (55 % de réponses favorables) que le groupe de parents sans expérience (40 % de réponses favorables). L’affirmation 27 représente la principale source de divergence entre les deux groupes. Les parents sans expérience se sont davantage abstenus de répondre (60 %) que les parents avec expérience (22 %). Les parents sans expérience ayant pris position sont en outre plus partagés que les parents avec expérience qui ont majoritairement estimé que l’intégration scolaire était compatible avec le maintien d’une éducation scolaire de qualité (66 % de réponses favorables).

Intégration à temps plein selon la variable expérience

Dans le tableau 17, ci-après, nous pouvons observer que les parents avec et sans expérience se sont positionnés différemment vis-à-vis d’une intégration à temps complet de Sophie dans la classe de leur enfant.

Tableau 17 : Intégration à temps plein selon la variable expérience

Avec expérience (N = 9) Légende. En jaune = affirmations issues de la première partie du questionnaire ; (-) = affirmations négatives ; (+) = affirmations positives

a Les pourcentages ne somment pas exactement à 100 du fait des arrondis.

Le coefficient de Cramer pour ce sous-thème est de 0,65, ce qui suggère qu’il existe une relation de forte intensité entre le positionnement vis-à-vis de ce dernier et la variable expérience. Toutefois, une nouvelle fois, il convient de considérer ce coefficient de relation avec prudence.

La question d’une intégration à temps complet de Sophie a conduit, à l’inverse du sous-thème intégration vs séparation, à plusieurs non-réponses de la part des parents sans expérience (40 %), alors qu’aucune non-réponse n’a été donnée par les parents avec expérience. Comme nous l’avions relevé précédemment, nous pensons que ces non-réponses sont dues à un oubli des répondants. Rappelons que le questionnaire concerné a été rempli par Couple (compté comme deux répondants) : bien que ces derniers aient écrit, en commentaire à cette affirmation, que leur fils trouve que ça serait très bien pour la petite Sophie, ils n’ont pas inscrit de croix dans les cases de réponse prévues. Nous ne pouvons par conséquent pas interpréter ces non-réponses comme la conséquence d’une différence dans l’évaluation de cette affirmation par les deux groupes de répondants. Par ailleurs, elles ont certainement eu un poids considérable dans le calcul du coefficient de Cramer, qui s’en trouve dès lors relativisé.

En revanche, nous constatons que ce dernier sous-thème divise les parents avec expérience alors que les parents sans expérience se positionnent clairement en faveur de celui-ci. Les parents avec expérience pourraient considérer que dans le contexte scolaire actuel, une prise

en charge duale, au sein d’une école ordinaire et d’une école spécialisée, est la solution la plus adaptée aux besoins d’un élève en situation de handicap. Ce constat est cohérent avec les résultats constatés pour le thème effets perçus pour l’élève intégré, puisque les parents avec expérience étaient plus partagés que les parents sans expérience quant aux bénéfices de l’intégration en classe ordinaire pour le développement social et scolaire d’un élève avec une déficience intellectuelle ou pour le développement scolaire de Sophie.

Conclusion sur le thème Considérations sur l’intégration scolaire selon la variable expérience

En guise de conclusion, le tableau 18, ci-dessous, présente les pourcentages totaux de réponses pour l’ensemble du thème Considération sur l’intégration scolaire selon la variable expérience.

Tableau 18 : Considérations sur l’intégration scolaire selon la variable expérience : pourcentages totaux

Total des réponses données (n) :

Avec expérience : n = 90 = 100 % Sans expérience : n = 50 = 100 %

Avec expérience Sans expérience

Faveur 43/90 = 48 %

Défaveur 30/90 = 33 %

Non-réponse 17/90 = 19 %

Faveur 31/50 = 62 %

Défaveur 14/50 = 28 %

Non-réponse 5/50 = 10 %

Nous constatons que les parents avec expérience ont exprimé moins de réponses favorables (48 %) que les parents sans expérience (62 %). Ils ont en outre donné davantage d’avis en défaveur de ce thème (33 %) que les parents sans expérience (28 %), ainsi que plus de non-réponses (19 % contre 10 % pour les parents sans expérience). Comme nous l’avons vu, deux sous-thèmes principalement semblent avoir conduit à ces résultats. Il s’agit des thèmes intégration vs séparation et intégration à temps plein. Le coefficient de Cramer pour l’ensemble du thème, d’une valeur de 0,15, nous indique qu’il existerait une relation de faible intensité entre la variable expérience et l’évaluation de ce thème.

Etant donné le fort taux de non-réponse, les pourcentages totaux obtenus sont toutefois à considérer avec précaution. Avec un si petit nombre de répondants, chaque non-réponse a en effet un poids considérable sur les pourcentages calculés en faveur ou en défaveur du thème.

Il nous semble ainsi délicat de conclure sur cette base que les parents avec expérience évaluent moins positivement l’ensemble du thème que les parents sans expérience.

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