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III. Méthodologie

III.1 Hypothèses théoriques

III.1.1. Hypothèse générale : le diagnostic différentiel de personnalité et l’existence d’un

III.1.4.2 Problématique oedipienne

Nous voulons ici évaluer la structuration oedipienne des sujets ainsi que leur fantasmatique incestueuse.

a. Point commun

Les auteurs d’agressions sexuelles appartenant aux aménagements limites n’ont pas résolu le complexe d’Oedipe.

b. Différences

Les sujets ayant des traits pervers n’ont certes pas résolu le complexe d’Oedipe, qui n’est pas structurant pour eux, mais certains aspects de leur problématique, parmi les éléments qui suivent (pour la détermination desquels nous nous sommes basés sur la recherche de Gourlaouen-Couton, 2002), sont de niveau oedipien, ce qui n’est absolument pas le cas chez les individus structurés sur le mode de la perversion.

Il y a une ébauche d’élaboration d’un noyau génitalisé chez les individus ayant des traits pervers même si le complexe d’Œdipe n’est pas intégré.

III.1.4.2.1. Structuration oedipienne

III.1.4.2.1.1. Triangulation oedipienne

Nous pouvons émettre l’hypothèse que la triangulation oedipienne est ébauchée chez les sujets ayant des traits pervers alors que ce sont des relations duelles qui sont représentées chez les individus structurés sur le mode de la perversion avec éventuellement un scotome du personnage masculin.

III.1.4.2.1.2. La castration III.1.4.2.1.2.1. Angoisse de castration

Une sensibilité à l’angoisse de castration (Gourlaouen-Couton, 2002) existe chez les sujets ayant des traits pervers même si elle peut être évitée (Chabert et al. In : Ciavaldini, 2001). Elle n’est pas élaborée de façon satisfaisante.

Chez les individus structurés sur le mode de la perversion, la perception de la castration est immédiatement « maîtrisée, contrôlée par un déni pervers » (Gourlaouen-Couton, 2002). Ainsi, pour Dor (1987), « l’organisation perverse s’enracine dans […] la mobilisation

permanente de dispositifs défensifs destinés à contourner [l’angoisse de castration] ».

III.1.4.2.1.2.2. Déni de la castration féminine

Chez les individus structurés sur le mode de la perversion, il existe un déni de la castration féminine durable (Chabert et al. ; Husain In : Tychey (de), 2007) qu’on ne retrouve pas chez les sujets ayant des traits pervers.

III.1.4.2.1.3. Instances surmoïques

Nous posons l’hypothèse qu’il y a une ébauche de fonctionnement surmoïque chez les sujets ayant des traits pervers alors que les instances surmoïques sont quasi inexistantes chez les individus structurés sur le mode de la perversion (Bergeret, 1996b).

Cela se traduirait spécifiquement chez les pervers, selon Chabert et Husain (In : Tychey (de), 2007), par une jouissance à transgresser et une absence de culpabilité.

L’érotisation de la transgression sera moins prégnante chez les sujets ayant des traits pervers et une ébauche de culpabilité pourra être repérée.

III.1.4.2.1.4. Identifications secondaires

III.1.4.2.1.4.1. Identification sexuelle et différence des sexes III.1.4.2.1.4.1.1. Identification sexuelle

Les individus structurés sur le mode de la perversion ont une « identification féminine » à la mère (« phallique agressive ou incestueuse ») (Chagnon, 2000 ; Dor, 1987). Chez les sujets ayant des traits pervers, nous pouvons faire l’hypothèse que l’identification masculine sera prévalente même elle n’a pas les caractéristiques génitales

abouties (puisque ces individus appartiennent à la lignée des états-limites).

III.1.4.2.1.4.1.2. Déni de la différence des sexes

Chez les auteurs d’agressions sexuelles, la différence des sexes « n’est ni posée, ni structurante » (Gourlaouen-Couton, 2002) et nous émettons l’hypothèse qu’elle est plus

fréquemment déniée chez les sujets structurés sur le mode de la perversion (Dor, 1987) que chez les individus ayant des traits pervers.

Nous posons l’hypothèse en terme de fréquence plutôt que d’intensité parce que nous pensons qu’une rigidité défensive marquée peut gommer ou atténuer le recours à ces mécanismes.

III.1.4.2.1.4.2. Différence des générations et déni de la différence des générations

De la même façon que pour la différence des sexes, si nous nous projetons dans la perspective de notre continuum, nous posons l’hypothèse que le déni de la différence des générations est plus fréquent chez les sujets structurés sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers.

III.1.4.2.2. Fantasmatique incestueuse

Selon Gourlaouen-Couton (2002), tous les pédophiles « s’organis[ent] autour d’un fantasme incestueux regroupant la confusion sujet-objet, l’érotisation de l’imago maternelle précoce et le fantasme de retour dans le ventre maternel ». Il s’agit donc là d’un fantasme incestueux très archaïque.

Dans la présente recherche, ce point commun ayant déjà été mis en évidence et notre objectif étant de situer chaque sujet par rapport à la problématique oedipienne (et non d’évaluer le potentiel organisateur du fantasme incestueux), nous avons choisi dans son « expression directe» (Gourlaouen-Couton, 2002, p. 230), intergénérationnelle.

Nous posons ainsi l’hypothèse qu’un fantasme incestueux émergera plus fréquemment

et/ou de façon plus crue chez les individus structurés sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers puisque nous pensons que les censures sont moins fortes voire inexistantes dans le premier groupe de sujets (le Surmoi étant plus incomplet chez eux (Bergeret, 1996b), que chez les individus ayant des traits pervers).

III.1.5 Mécanismes de défense

Selon Husain (In : Tychey (de), 2007), le mécanisme de répression serait spécifique

aux sujets pervers et serait, par conséquent selon nous, très peu voire pas du tout rencontré chez les individus ayant des traits pervers.

Les autres mécanismes de défense cités par les différents auteurs (fixation, déni de la réalité et clivage du moi selon Dor, 1987 ; clivage selon Chabert In : Tychey (de), 2007), en dehors du déni de la castration déjà passé en revue plus haut, ne peuvent être considérés comme

caractéristiques de la perversion puisqu’ils sont retrouvés dans les différentes structures de personnalité.

De même, les mécanismes de défense des sujets ayant des traits pervers, recensés par Chabert et al. (In : Ciavaldini, 2001) et Chagnon (2000), sont majoritairement ceux qui sont communs aux états-limites.