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III. Méthodologie

III.5. Opérationnalisation des hypothèses

III.5.3.2. Fantasme incestueux

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Le fantasme incestueux est exprimé directement plus fréquemment et/ou de façon plus crue chez les individus structurés sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation

-Les fantasmes incestueux, dans leur expression directe, peuvent être appréhendés au TAT (et non au Rorschach comme le souligne Gourlaouen-Couton, 2002) en particulier aux planches figurant les relations parents-enfant (planches 2, 6BM -interdit du rapprochement oedipien, différence des générations prégnante-, 7BM).

De la même façon, nous pouvons aussi penser qu’ils pourraient émerger aux planches où la dimension libidinale est en jeu (planches 4, 10, 13MF) si des relations parents-enfants y sont représentées.

-Une expression directe, crue du fantasme signifie que des relations érotisées sans censure ni référence aux interdits portant sur l’inceste seront projetées à ces planches.

La fréquence de la projection de ce fantasme peut aussi être décomptée (nombre de fois où le fantasme émerge par rapport au nombre de planches concernées).

-Nous pouvons supposer que l’expression des fantasmes incestueux se fera de façon plus indirecte chez les sujets ayant des traits pervers, par exemple à travers une lutte contre son émergence qui peut se traduire par une exagération de la différence d’âge ou un télescopage des rôles.

III.5.4. Mécanismes de défense

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Le mécanisme de répression est spécifique aux sujets pervers et est très peu voire pas du tout rencontré chez les individus ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation

-Pour l’opérationnalisation de ce mécanisme de défense, nous nous basons sur les définitions de Neau (2001) et Husain (In : Tychey (de), 2007).

La répression est donc identifiable, selon nous, lorsque le sujet suspend son discours avant de verbaliser un fantasme, une réponse sexuelle crue ou choquante dans les tests projectifs ou dans les entretiens. Cela peut aussi correspondre à l’interruption de séquences à des moments cruciaux (toujours avec une connotation sexuelle ou subversive) qui prend la forme de sous- entendus.

-Il s’agira donc de relever la fréquence d’apparition de ce mécanisme dans les deux groupes de sujets.

III.5.5. Mentalisation

III.5.5.1. Symbolisation du sexuel

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec la sexualité dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation

Il s’agira de dénombrer les réponses sexuelles crues au TAT comme au Rorschach (niveaux de symbolisation D et E selon la grille de Cassiers27) pour chaque sujet puis d’établir une comparaison entre les deux groupes.

Cet aspect correspond à un item de l’analyse de la relation transféro-contre-transférentielle comme nous le verrons plus loin (paragraphe « l’autre comme spectateur anonyme »).

III.5.5.1.1. Symbolisation du sexuel féminin

A. Points communs

a. Rappel des hypothèses théoriques :

La symbolisation des pulsions sexuelles féminines pose particulièrement problème chez les auteurs d’agressions sexuelles et, en particulier, « il n’y a aucune représentation du creux féminin » chez ces sujets.

b. Opérationnalisation :

En ce qui concerne la symbolisation des pulsions sexuelles (féminines et masculines), elles sont particulièrement appréhendables au Rorschach.

Le TAT permet davantage de les étudier dans leur dynamique relationnelle et leur liaison avec les pulsions agressives (comme l’a fait Gourlaouen-Couton, 2002), ce qui n’est pas strictement notre propos ici.

-Une attention particulière sera portée aux planches à symbolique féminine (7 et 9), aux détails féminins des planches 2 et 6 ainsi qu’à l’ensemble des symbolisations féminines pouvant être relevées dans les protocoles.

Une bonne symbolisation implique que la réponse fasse l’objet d’une bonne appréhension formelle et que le degré de symbolisation, évalué selon la grille de Cassiers (ibidem), soit de niveau B ou C.

D’après notre hypothèse, nous nous attendons à ce que ces deux critères soient rarement réunis et que, globalement, très peu de symbolisations féminines soient relevées.

-Les planches 2, 7 et 9 sont concernées par des détails creux qui ne devraient faire l’objet d’aucune symbolisation selon notre hypothèse.

B. Différences

a. Rappel des hypothèses théoriques :

La symbolisation des pulsions féminines est plus défaillante chez les sujets structurés sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation :

Il s’agira de comparer les degrés de symbolisation des pulsions sexuelles féminines prédominants dans chacun des deux groupes.

III.5.5.1.2. Symbolisation du sexuel masculin A. Points communs

a. Rappel des hypothèses théoriques :

« La symbolique phallique est reconnue » mais pas réussie chez les auteurs d’agressions sexuelles.

Il existe une alternance entre « l’attachement au phallique et la propension à l’exhiber » et « l’effort même que font de nombreux sujets pour réduire une position phallique active et menaçante. ».

b. Opérationnalisation :

-La symbolique phallique peut être étudiée spécifiquement aux planches 4 et 6 du Rorschach et une attention particulière doit être portée au détail phallique de la planche 2 mais toutes les réponses masculines des protocoles doivent être analysées.

-« Une symbolisation phallique reconnue mais pas réussie » se traduit par des réponses masculines en adéquation avec la symbolique des planches mais dont le degré de symbolisation est peu élevé et/ou dont l’appréhension formelle est mauvaise.

-« L’attachement au phallique et la propension à l’exhiber » correspondent à une insistance sur les détails phalliques relevés tout au long des protocoles ou à certaines planches et/ou une mise en avant de cette dimension.

-« L’effort même que font de nombreux sujets pour réduire une position phallique active et menaçante » renvoie à la tendance à minimiser la puissance phallique perçue en insistant sur un côté passif ou en la dévalorisant. L’aspect « menaçant » s’apparente au phallique agressif (par exemple, la réponse « dard »).

-D’après nos hypothèses, ces différents volets de la symbolisation masculine seront retrouvés chez l’ensemble de nos sujets.

B. Différence

a. Rappel des hypothèses théoriques :

Chez les sujets structurés sur le mode de la perversion, la symbolisation des pulsions masculines est plus défaillante que chez les individus ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation :

Il s’agira de comparer les degrés de symbolisation des pulsions sexuelles masculines prédominants dans chacun des deux groupes.

III.5.5.2. Symbolisation des pulsions agressives