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III. Méthodologie

III.5. Opérationnalisation des hypothèses

III.5.1.2 Imago paternelle

L’imago paternelle peut être analysée dans les tests projectifs aux planches paternelles mais aussi éventuellement dans le discours du sujet -même si nous savons que les images conscientes ne correspondent pas forcément aux imagos inconscientes- à travers les aspects qui concernent le père ou un substitut paternel (paragraphes 1 et 2 du guide d’entretien). Il s’agira en particulier de se centrer sur :

-les planches 4 et 6 du Rorschach ainsi que sur le choix du sujet concernant la planche pouvant représenter son père et la planche 7BM du TAT, mais aussi éventuellement les planches 2, 6BM (à travers l’évocation du décès du père parfois liée à un fantasme parricide) et 8BM (là aussi par rapport à l’émergence d’un fantasme parricide) :

-l’image consciente que le sujet donne de son père dans son discours : les différents aspects cités ci-dessous peuvent apparaître dans la description qu’il fait de son père, des souvenirs qui lui sont associés, de la relation avec celui-ci.

A. Points communs :

a. Rappel des hypothèses théoriques :

Les auteurs d’agressions sexuelles sont tous en « souffrance sur le plan identificatoire au père » et une carence de la « fonction organisatrice » paternelle est repérable ainsi qu’un dédoublement de cette imago et un « échec d’intériorisation du phallus pourtant recherché désespérément ».

b. Opérationnalisation

Ces différents aspects pourront être appréhendés de la façon suivante :

-souffrance sur le plan identificatoire : d’après la définition qu’en donne Chagnon (2000), cet aspect peut être appréhendé dans la description que fait le sujet de son père, et éventuellement ses identifications données consciemment dans l’entretien, mais aussi à travers les symbolisations phalliques au Rorschach et la représentation de la relation père-fils à la

planche 7BM du TAT : l’ensemble de ces éléments, ou une partie seulement, seraient alors atteints, peu attractifs voire négatifs.

-carence de la fonction organisatrice paternelle : cette dimension, qui renvoie aux relations précoces des parents avec leur nourrisson et à l’intégration d’une fonction symbolique fondatrice, est difficilement appréhendable à travers les entretiens et les tests projectifs.

Elle peut éventuellement être mise en lien avec la façon dont le sujet parle de la place du père dans la famille, de la répartition des rôles dans le couple parental (question 1.6 du guide d’entretien).

Nous pouvons aussi supposer qu’elle pourrait se traduire, à la planche 7BM du TAT, par la figuration d’un père qui n’aurait pas de caractéristiques paternelles (il serait, par exemple, représenté comme un ami) ou à la planche 2 par un personnage qui serait cité mais auquel aucune fonction phallique ne serait attribuée ou qui ne permet pas la mise en place d’une triangulation stable. Enfin, à la planche 6BM, nous pouvons penser que cette carence de la fonction organisatrice paternelle pourrait s’exprimer, non pas par la projection franche d’un fantasme incestueux, mais à travers un fantasme perceptible de façon latente (identifiable, par exemple, en raison d’une désorganisation du discours, d’un télescopage des rôles).

-dédoublement de l’imago : à travers des représentations contrastées dans le discours et éventuellement le clivage aux planches 4 et 6 du Rorschach, le choix de la planche paternelle et la planche 7BM du TAT

-échec de l’intériorisation du phallus pourtant cherché désespérément : cet aspect peut se traduire en particulier au Rorschach par une insistance sur les contenus phalliques et une défaillance de leur symbolisation.

B. Différences :

a. Rappel des hypothèses théoriques :

-La fonction paternelle des sujets structurés sur le mode de la perversion est déniée et le père est très dévalorisé dans le discours de la mère.

La fonction paternelle n’est que carencée chez les sujets ayant des traits pervers.

-L’imago paternelle des sujets structurés sur le mode de la perversion peut être associée à des aspects « érotiques » voire « pédophil[iques] », qui le rendent proches du « père de la horde », ce qui n’est pas le cas des individus ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation

Ces différents aspects pourront être appréhendés de la façon suivante : -déni de la fonction paternelle :

Il peut se traduire par un déni du tiers à la planche 2 du TAT et le déni du rôle castrateur du père dans le discours du sujet (qui peut passer par une déqualification, le fait de bafouer le père – ce qui est différent d’une dévalorisation).

Il peut aussi être déduit, appréhendé indirectement, au travers de la projection d’un fantasme incestueux envers la mère à la planche 6BM du TAT (ou à toute autre planche), mais c’est surtout la défaillance majeure des instances surmoïques qui peut rendre compte du déni de la fonction paternelle en tant qu’elle en est une des conséquences. En effet, selon Freud (193325), « l’institution du Surmoi peut être décrite comme un cas réussi d’identification avec l’instance parentale », précisément à « l’autorité parentale » selon Nasio (1992). Le Surmoi est aussi « l’héritier du complexe d’Œdipe et ne s’instaure qu’après la liquidation de ce dernier » (Freud, 1939) (ce que le déni du tiers rend impossible).

-grande dévalorisation du père dans le discours de la mère : cela peut éventuellement apparaître dans l’entretien avec le sujet (question 2.6)

-aspects érotiques voire pédophiliques associés à l’imago paternelle, le père ne respectant aucun tabou : nous examinerons le discours du sujet concernant son père dans l’entretien, la façon dont il parle de sa relation avec lui, la planche 7BM du TAT (projection d’un fantasme incestueux, d’une relation homosexuelle), l’existence d’une érotisation de l’imago paternelle dans les tests projectifs (contenus sexuels, pulsions partielles associés aux représentations paternelles au Rorschach et au TAT)

III.5.1.3. Identifications conscientes

a. Rappel de l’hypothèse théorique :

Une identification aliénante à des parents abuseurs sera plus fréquente chez les individus structurés sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers.

25 FREUD, S. (1933). La décomposition de la personnalité psychique. In : Nouvelles conférences d’introduction

b. Opérationnalisation

Il s’agira d’analyser les identifications conscientes du sujet vis-à-vis de ses parents à travers l’entretien (paragraphe 2 du guide d’entretien) et la description qu’il en fait (ont-ils eux- mêmes commis des agressions sexuelles ?).

Cela pourrait aussi se traduire dans le choix des planches paternelle, maternelle et personnelle au Rorschach : le sujet s’identifie-t-il à son père et/ou sa mère abuseurs(ses) ?

III.5.2. Élaboration de la position dépressive et fragilité narcissique

A. Points communs :

a. Rappel des hypothèses théoriques :

-l’élaboration de la position dépressive est « impossible » même si le « traitement de la problématique de perte » peut être repéré chez les auteurs d’agressions sexuelles

-ils souffrent de « troubles graves du narcissisme » en lien avec le fétichisme en général et l’« enjeu narcissique phallique »

b. Opérationnalisation

Ces différents aspects pourront être appréhendés de la façon suivante :

-élaboration de la position dépressive impossible et traitement de la problématique de la perte

L’absence d’élaboration de la position dépressive peut se traduire globalement par l’apparition d’angoisses de perte d’objet, d’abandon, une lutte maniaque contre la dépression, une impossibilité à reconnaître l’absence de l’objet et de la lier à des affects dépressifs, une incapacité à fantasmer l’objet absent, une relation d’objet anaclitique, un dégagement impossible par rapport à cette problématique.

L’élaboration de la position dépressive et le traitement de la perte peuvent être analysés de façon plus spécifique:

-dans sa traduction au niveau du réel, par le discours du sujet (paragraphe 3 du guide d’entretien et éventuellement questions 2.15 à 2.19)

-au TAT (en nous basant essentiellement sur Shentoub, 1990) : aux planches 3BM (non reconnaissance de la perte et des affects dépressifs), 6BM (traitement difficile de la représentation de la perte du père pouvant être sous-tendue par un fantasme parricide), 12BG (impossibilité de reconnaître l’absence de l’objet sans redouter sa perte), 13B (incapacité à

être seul, de fantasmer l’objet absent), 16 (traitement du manque) mais aussi éventuellement à la planche 2 (exclusion par rapport au couple parental)

-au Rorschach, à travers -les déterminants C’,

-l’identification de l’angoisse prédominante :

Il est possible que les angoisses ne soient pas perceptibles dans certains protocoles en raison des mécanismes de défense mis en place.

-l’angoisse de perte d’objet peut être exprimée directement ou être inférée à partir de relations d’objet anaclitiques, en particulier aux planches bilatérales ou à la planche 10 (individuation et séparation vis-à-vis du testeur) et des indicateurs en lien avec la dépression dans les tests projectifs, cités précédemment (sensibilité dépressive à la couleur noire au Rorschach, la lutte maniaque contre la dépression dans les tests projectifs) ;

-l’angoisse de perte de cohésion de soi correspond à des réponses renvoyant à un éparpillement, des réponses humaines ou objectales insistant sur le délitement, l’aspect défectueux, des réponses « anatomie » (n’étant pas trop crues). Un G% trop élevé peut aussi rendre compte de cette angoisse ;

-l’angoisse d’anéantissement (qui est proche de l’angoisse de morcellement) renverrait davantage à la mort, à la disparition de soi-même si ces termes sont un peu inexacts puisque le narcissisme de ces sujets n’est pas constitué.

Elle pourrait être déduite d’une relation d’objet telle que celle décrite dans la perversité (dont nous avons rappelé les caractéristiques plus haut).

L’existence d’une problématique de séparation-individuation (se traduisant, par exemple, au Rorschach par des relations d’objet où les corps ne sont pas entièrement séparés) renvoie, selon nous, à une organisation plus régressive que la relation anaclitique : nous pouvons donc penser que les sujets luttent alors, non pas contre des angoisses de perte d’objet mais contre des angoisses de perte de cohésion de soi, voire d’anéantissement (la séparation vis-à-vis de l’objet mettant en péril l’intégrité narcissique de l’individu).

-troubles graves du narcissisme, fétichisme, enjeu narcissique phallique *troubles graves du narcissisme

Il s’agira là d’évaluer la représentation de soi dans sa dimension identitaire.

-L’absence de caractère unitaire sera évaluée au Rorschach à travers un G% bas (qui reflète une capacité d’ancrage unitaire défaillante), un H% (qui évalue les capacités d’identification à l’humain) bas, des réponses humaines ou animales détériorées et/ ou parcellaires.

Les planches 1 et 5 renvoient particulièrement à la représentation de soi et une attention particulière doit donc leur être portée (nous pouvons par exemple retrouver des réponses correspondant à une déqualification sur le plan narcissique) ainsi qu’à la planche 3 qui met en jeu le schéma corporel.

Des réponses correspondant à une confusion humain/ animal, des confabulations, la multiplication des réponses « defect », « anat » rendent compte d’un trouble identitaire de même que l’interprétation assez systématique des détails blancs révèle une difficulté à élaborer le manque (nous nous référons pour cela en particulier à Husain et al., 1984 qui ont décrit les « réactions défensives face au risque de perception du manque »).

-Au TAT, les éléments suivants sont révélateurs de troubles identitaires : le télescopage des rôles, la représentation de personnages atteints dans leur intégrité physique (en particulier à la planche 10 qui est floue), une difficulté dans la constitution des limites (planche 19), des plongées régressives et projectives pouvant conduire à l’émergence d’objets partiels persécuteurs à la planche 12 BG du TAT (Shentoub, 1990).

-Dans les entretiens, le sujet peut, par exemple, exprimer une dévalorisation ou, au contraire, de la mégalomanie ; il peut aussi directement faire part d’atteintes narcissiques provoquées par des événements de vie.

*fétichisme et enjeu narcissique phallique :

-Rappelons que le concept de fétichisme est, à l’origine, lié au déni de la castration et que, par conséquent, il renvoie à une difficile élaboration du manque donc à la fragilité narcissique des sujets. Sa théorisation est particulièrement complexe comme nous l’avons souligné précédemment.

Nous renonçons donc à l’opérationnaliser spécifiquement ici.

-La question de l’enjeu narcissique phallique peut, quant à elle, être abordée à travers la notion de recherche du phallique (dans le chapitre consacré à l’imago paternelle), développée plus haut (mais aussi dans le paragraphe relatif à la symbolisation des pulsions sexuelles), dans sa mise en relation avec une extrême fragilité narcissique.

B. Différences :

a. Rappel des hypothèses théoriques :

-Nous posons l’hypothèse que l’atteinte narcissique est plus forte chez les sujets structurés sur le mode de la perversion (elle-même moins forte que celle des sujets atteints de perversité au sens de Balier) que les individus ayant des traits pervers.

-Nous posons alors, en vertu de notre postulat relatif à un continuum, que les angoisses des individus structurés sur le mode de la perversion sont plus fortes que celles des sujets ayant des traits pervers (mais moins fortes que les individus atteints de perversité) et nous faisons l’hypothèse qu’elles sont de l’ordre de la perte de cohésion de soi chez les individus structurés sur le mode de la perversion et de l’ordre de la perte d’objet chez les sujets ayant des traits pervers.

C’est une défense contre l’angoisse de castration qui apparaîtrait comme fondamentale chez les pervers sexuels.

-Nous posons donc que les agressions sexuelles relèvent a minima d’une lutte contre la perte de cohésion de soi et d’une défense contre l’angoisse de castration chez les pervers sexuels alors qu’il s’agirait davantage d’une lutte contre la dépression chez les individus ayant des traits pervers .

b. Opérationnalisation

Ces différents aspects pourront être appréhendés de la façon suivante :

-intensité de l’atteinte narcissique : elle est à traiter en lien avec l’analyse des « troubles graves du narcissisme » opérationnalisés ci-dessus.

L’intensité de l’atteinte narcissique peut être évaluée :

- à travers la nature de l’angoisse (renvoyant à une atteinte narcissique de moins en moins grave) : angoisse d’anéantissement, de perte de cohésion de soi, de perte d’objet - de façon qualitative et quantitative en tentant de dénombrer les indicateurs d’atteinte narcissique que nous avons énumérés plus haut (combien sont retrouvés dans chaque protocole et dans quelles proportions ?) en rapport avec ceux traduisant une représentation de soi satisfaisante.

Les indicateurs les plus importants, au Rorschach, nous paraissent être, d’une part, celui qui porte sur la capacité à donner des réponses unitaires non détériorées (en particulier pour les réponses H et A), les planches capitales pour évaluer la représentation de soi étant 1, 3, 5, et, d’autre part, le G%.

Au TAT, ce sera la présence de personnages atteints dans leur intégrité corporelle qui sera particulièrement prise en compte.

-défense contre l’angoisse de castration : nous détaillerons plus loin notre opérationnalisation de l’angoisse de castration dans les tests projectifs ainsi que la façon dont les sujets pervers peuvent s’en défendre.

Cette sous-hypothèse sera donc examinée en lien avec les résultats relatifs à l’angoisse et au déni de la castration.

-L’évaluation des angoisses de perte de cohésion de soi et de perte d’objet a été explicitée plus haut.

-Le lien entre les passages à l’acte et ces différentes angoisses peut apparaître dans le discours du sujet concernant les faits (paragraphe 10 du guide d’entretien) mais, aussi, dans les tests projectifs à travers la mise en évidence d’un rapport entre ces angoisses, les pulsions sexuelles et éventuellement les pulsions agressives.

Il s’agira aussi de prendre en compte ici les caractéristiques de la relation d’objet, en particulier telle que le sujet l’a mise en place avec la ou les victimes (ce qui pourrait permettre d’établir, par exemple, un rapprochement entre des angoisses de perte d’objet et les agressions sexuelles commises à travers une relation anaclitique).

III.5.3. Évolution libidinale et problématique oedipienne

III.5.3.1. Problématique oedipienne

A. Points communs :

a. Rappel de l’hypothèse théorique :

Les auteurs d’agressions sexuelles n’ont pas résolu le complexe d’Oedipe.

b. Opérationnalisation

Nous nous basons essentiellement sur le travail de Gourlaouen-Couton (2002) pour évaluer la problématique oedipienne à travers la triangulation oedipienne, la question de la castration, les instances surmoïques, les identifications secondaires, l’intégration de la différence des sexes et des générations.

B. Différences :

a. Rappel des hypothèses théoriques :

-Les sujets ayant des traits pervers n’ont certes pas résolu le complexe d’Oedipe, qui n’est pas structurant pour eux, mais certains aspects de leur problématique, parmi les éléments qui suivent, sont de niveau oedipien, ce qui n’est absolument pas le cas chez les individus structurés sur le mode de la perversion.

b. Opérationnalisation

III.5.3.1.1 Structuration oedipienne

III.5.3.1.1.1. Triangulation oedipienne

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Nous pouvons émettre l’hypothèse que la triangulation oedipienne est ébauchée chez les sujets ayant des traits pervers alors que ce sont des relations duelles qui sont représentées chez les individus structurés sur le mode de la perversion avec éventuellement un scotome du personnage masculin (ce dernier point étant étudié dans l’imago paternelle).

b. Opérationnalisation

La triangulation oedipienne peut être analysée à la planche 2 du TAT.

Si la triangulation est établie, les 3 personnages sont clairement reconnus, différenciés et mis en relation.

Lorsque la triangulation pose problème, une relation duelle peut être mise en scène (jeune fille en situation de dépendance par rapport au couple parental englobé dans une sorte d’entité unique, scotome du troisième personnage selon Shentoub, 1990) ou une pseudo-triangulation peut apparaître (télescopage des rôles ou clivage entre un bon et un mauvais objet selon Shentoub, 1990). Les trois personnages peuvent aussi être différenciés mais isolés.

Compte tenu de la reviviscence d’une problématique de perte sollicitée par cette planche (renoncer à ses premiers objets d’amour), lorsque la problématique narcissique et/ou anti- dépressive prévaut, l’élaboration du conflit oedipien s’avère particulièrement difficile (fragilité du maniement pulsionnel, précarité des investissements libidinaux, maniement de l’agressivité mal géré).

III.5.3.1.1.2. Castration III.5.3.1.1.2.1. Angoisse de castration

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Une sensibilité à l’angoisse de castration existe chez les sujets ayant des traits pervers (même si elle peut être évitée) et elle n’est pas élaborée de façon satisfaisante.

Chez les individus structurés sur le mode de la perversion, la perception de la castration, du manque est immédiatement maîtrisée, contrôlée par un déni pervers.

b. opérationnalisation

L’angoisse de castration peut être appréhendée dans les tests projectifs :

-au TAT, aux planches 1 (la problématique essentielle de cette planche étant, selon Shentoub, 1990, la reconnaissance de l’angoisse de castration à travers celle de l’immaturité actuelle de l’enfant et la possibilité de s’en dégager dans un projet identificatoire, un jeu entre les positions actives et/ou passives de même que l’accession à la jouissance et au plaisir étant envisagés) et 8 BM (« la scène de l’opération condense à la fois les vœux parricides et les fantasmes de castration qui les engendrent au sein d’une culpabilité oedipienne. Cependant, elle peut aussi être interprétée comme scène de séduction homosexuelle (fantasme de pénétration) » Shentoub, 1990).

-au Rorschach, aux planches 2, 4 et 6, selon Gourlaouen-Couton 2002 : « classiquement, c'est la planche 2 qui réactive préférentiellement les angoisses de castration, en raison, du double symbole phallique en haut et féminin en bas, mais surtout de sa vacuité centrale, et de la présence du rouge mobilisant les pulsions tant sexuelles qu'agressives. Cela dit, toute planche peut susciter des réponses mettant en évidence cette angoisse et plus particulièrement les autres planches sexuelles 4 et 6. »

-Si l’angoisse de castration est évitée, cela peut se manifester par la perception d’une angoisse exprimée de façon comportementale (planche retournée à de nombreuses reprises, temps de - latence important…) mais sans verbalisation ni symbolisation en lien avec cette problématique ou, par exemple, à la planche 1 du TAT par l’affirmation de la toute-puissance en lieu et place de la reconnaissance de l’immaturité.

-Le fait que la perception de la castration, du manque soit maîtrisée, contrôlée par un déni pervers sera développé dans le paragraphe qui suit.

III.5.3.1.1.2.2 Déni de la castration féminine

a. Différence : rappel de l’hypothèse théorique

Chez les individus structurés sur le mode de la perversion, il existe un déni de la castration féminine durable qu’on ne retrouve pas chez les sujets ayant des traits pervers.

b. Opérationnalisation

-Selon Neau (2001, p.48) citant Mormont26, le déni de la castration est pratiquement indécelable au Rorschach.

Nous posons néanmoins ici qu’une inversion des symboliques au Rorschach comme au TAT pourrait en être un indicateur. Cela se manifesterait, selon nous, par des réponses phalliques données à la place des symboliques maternelles-féminines, par des représentations féminines ou de contenant sur des symboliques habituellement phalliques.

Ces cas de figure renvoient à ce que Gourlaouen-Couton (2002) dénomme strictement un « déni pervers de la castration féminine ».

Une analyse dynamique des planches du Rorschach est nécessaire, en lien avec le traitement de l’angoisse de castration, concernant la façon dont le manque et le creux féminin sont