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PARTIE 4 : LA PRISE EN CHARGE À L’OFFICINE DES ENTORSES DE LA CHEVILLE ET

C. La prise en charge par la phytothérapie

1. Qu’est-ce que la phytothérapie ? (78)

Etymologiquement, le mot phytothérapie vient des mots grecs « phytos » et « therapeuo » qui signifient respectivement « plante » et « soigner ». C’est l’emploi des plantes (sous forme de poudres, préparations en ampoules, infusions, …) pour soigner naturellement les différents maux du corps humain.

Les premières traces de la médecine par les plantes remonte à 3000 ans avant J.-C. Puis, pendant des milliers d’années, la phytothérapie a constitué la principale source de remèdes contre de nombreuses maladies. De nos jours, malgré l’avènement de la chimie

moderne, elle reste encore très utilisée. En effet, dans les années 1980, elle a été officiellement reconnue comme une médecine à part entière par le ministère de la Santé qui a également attribué le statut de médicament à certaines plantes.

La phytothérapie se pratique préférentiellement sur des périodes prolongées. Son but est d’agir en douceur et en profondeur afin de contribuer au bon équilibre de notre corps en stimulant le corps humain. Cette discipline préconise une médecine sans effets secondaires.

L’efficacité d’un traitement repose sur le choix des plantes. Il est indispensable que celles-ci soient de bonne qualité, obtenue par une sélection rigoureuse de l’espèce, de la partie active de la plante (racine, sommité fleurie, tige, feuille, fruit) en veillant aux bonnes conditions de culture (exposition au soleil, sol, climat) et de période adéquate pour la cueillette. Les plantes sont ensuite contrôlées par des analyses garantissant leur innocuité (recherche de bactéries et vérification de l’absence d’éventuels pesticides) mais aussi leur teneur en principe actif.

Le principe d’action de la phytothérapie repose sur la synergie d’action des différents composants présents dans une même plante. En effet, certaines molécules constituent le principe actif, d’autres vont agir pour favoriser le transport de ces dernières jusqu’au site d’action, d’autres protègent des effets secondaires, … Tous les constituants sont plus efficaces ensemble plutôt que séparément.

Les formes galéniques des plantes sont diverses : tisane, gélule, ampoule, …

Les tisanes ont longtemps été la forme privilégiée d’utilisation des plantes. Elles sont constituées des extraits secs de la plante. Cependant un problème se pose : seules les substances solubles dans l’eau chaude sont récupérées. De nos jours, c’est la poudre totale qui est majoritairement utilisée car elle ne subit aucun traitement chimique et représente la forme la plus proche de la plante à l’état naturel. Celle-ci est obtenue par la méthode de cryobroyage (Figure 135). Ce procédé consiste à pulvériser la partie active de la plante sèche en la broyant à froid sous azote liquide. Ce gaz inerte, présent naturellement dans l’air protège les composants de la plante de l’oxydation de l’air et le froid empêche les dégradations dues à l’échauffement mécanique observé lors d’un

broyage classique. La poudre totale recueillie contient donc les vitamines, les enzymes, les substances volatiles, les autres composants actifs thermolabiles.

Enfin, la phytothérapie doit généralement être évitée chez les enfants (l’aubépine est par exemple réservée à l’adulte), sauf pour certaines plantes dont l’utilisation peut être autorisée chez les enfants à partir de 7 ans (le coquelicot par exemple) ou de 12 ans (le charbon végétal, la valériane, …). De plus, certaines plantes, comme l’acérola, peuvent être utilisées par les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse.

2. Prise en charge des entorses de la cheville et du genou par la

phytothérapie (78)

La prise en charge des entorses en phytothérapie va être réalisée à partir de deux plantes : l’ananas et l’harpagophytum. Si un œdème est présent, il sera traité par les queues de cerise.

L’ananas

Son nom latin est Ananas comosus (Figure 136). Ce fruit a été connu des européens en 1493, lors du second voyage de Christophe Colomb vers le Nouveau Monde. Les parties

Figure 135 : Procédé de cryobroyage des plantes

http://phytotherapietpe2014.e-monsite.com/pages/derte/methodes-d-extraction-des-principes-actifs- des-plantes.html

utilisées sont la tige et le fruit. En effet, c’est dans la tige que sont concentrées toutes les vertus médicinales.

En effet, la tige renferme de grandes quantités d’une enzyme protéolytique : la bromélaïne. Cette dernière scinde les grosses protéines accélérant ainsi leur digestion et facilitant leur élimination. Elle est capable de digérer jusqu’à 1000 fois son poids en protéines. Son utilisation permettra l’élimination des dépôts graisseux et de la cellulite. De plus, cette molécule possède des propriétés anti-inflammatoires. Elle est donc utilisée pour résorber les œdèmes localisés, liés aux contusions, fractures, entorses, luxations, …

L’utilisation de l’ananas en phytothérapie est réservée à l’adulte.

L’harpagophytum ou griffe du diable

L’harpagophytum procumbens est utilisé depuis des siècles par les sorciers et les guérisseurs sud-africains. Mais, pour les Occidentaux, sa découverte est relativement récente. En effet, elle remonte au début du 20ème siècle, lorsque le pays a été placé sous le protectorat allemand. Un médecin découvrit que les blessures des autochtones se refermaient rapidement et ce grâce aux décoctions à base d’harpagophytum préparées par les guérisseurs.

La partie utilisée est la racine secondaire (Figure 137).

Figure 136 : L’ananas sur sa tige https://fr.dreamstime.com/photos-libres-de-droits-

Les racines de l’Harpagophytum procumbens sont riches en gluco-iridoïdes (harpagoside et procumbide). Ce sont des molécules à activités anti-inflammatoires et analgésiques. Cette plante sera donc indiquée dans le traitement des manifestations articulaires douloureuses, des rhumatismes, de l’arthrose, de l’arthrite et des tendinites. De plus, des études ont montré qu’elle donne des bons résultats chez les sportifs (douleurs articulaires).

L’utilisation de l’harpagophytum en phytothérapie est réservée à l’adulte.

La queue de cerise

De son nom latin Prunus ceresus, le cerisier vrai ou le griottier a été introduit en Europe dès l’Antiquité (Figure 138). Figure 137: La fleur d’harpagophytum et sa racine http://www.tinkuy.fr/conseil/l- harpagophytum-une-solution-naturelle-pour-l- arthrose Figure 138 : Le cerisier vrai et les queues de cerise https://www.aujardin.info/plantes/ceri

La partie utilisée est le pédoncule (=queue d’une fleur) du fruit pour ses actions diurétique et dépurative. Celles-ci sont dues aux flavonoïdes et sels de potassium que les queues de cerises contiennent. Ils stimulent l’élimination urinaire et digestive, mais aussi celle de toutes les toxines accumulées dans l’organisme.

C’est pour cette action qu’elles sont indiquées dans la prise en charge des entorses présentant un œdème.

L’utilisation des queues de cerises est réservée à l’adulte.