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Sélection de bonnes plaques markoviennes instables. Jusqu’à la fin du paragraphe, nous suppo- serons l’existence d’un ensemble Borélien D ⊂ Aui0(p), pour un certain p ∈ IntCi0 de mesure positive

pour λuF,pet sur lequel s

i0 est constant.

Fixons un nombre δ > 0 inférieur à (µF(Ci)/4)2, i ∈ I. Par le théorème de densité de Borel (voir le corollaire 2.14 de [Matt]), il existe une petite boule B ⊂ Aui0(p) telle que λuF,p(B \D)/λuF,p(B) ≤109δ. De

plus, nous pouvons chosir B suffisamment petite de sorte que λuF,p(∂B) = 0.

Lemme 7.1.14. Il existe un nombre positif T0tel que pour t ≥ T0, il existe Bt⊂B tel que :

1. λu

F,p(Bt)/λuF,p(B) ≤109 ;

Preuve. Soit i ∈ I et t > 0. Nous disons qu’une composante connexe de IntCi∩ϕt(B) est markovienne si c’est une plaque instable markovienne Aui(q) pour un certain q : c’est-à-dire si elle croise le cube. Alors,

IntCi∩ ϕt(B) = bBM,i⊔ bBN M,i,

où bBM,i désigne l’union des composantes markoviennes de IntCi∩ ϕt(B), et bBN M,i, son complé- mentaire (l’union des composantes non-markoviennes).

Soit ∆ > 0 une borne supérieure des diamètres des plaques instables markoviennes. L’ensemble S

iBbN M,i est inclus dans le ∆-voisinage de ∂ϕt(B). Cet ensemble étant inclus dans une feuille in- stable, ϕ−t¡SiBbN M,i¢est inclus dans le ∆Cue−tχu-voisinage of ∂B. L’intersection décoissante de ces voisinages est ∂B, qui est de mesure nulle pour λuF,p : il est donc possible de trouver T0> 0 tel que pour tout t ≥ T0, λuF,p " ϕ−t à [ i b BN M,i !# ≤ λuF,p(B) 10 .

Il est alors immédiat que, lorsque t ≥ T0, l’ensemble Bt= ϕ−t¡SiBbM,i¢convienne. ä

Remarque 1. Puisque le flot préserve la classe de λuF,p, et puisque chaque ∂Aui(p) est de mesure nulle, il existe pour tout t ≥ T0une collection (Dj)j ∈Jd’ouverts disjoints de Bttels que :

– pour tout j ∈ J, ϕt(Dj) est une plaque markovienne instable ; – λuF,p¡Bt\ SjDj¢= 0.

Remarque 2. La première assertion du lemme7.1.14, et le choix de B, entraînent que pour t ≥ T0:

λuF,p(Bt\ D)

λuF,p(Bt) ≤ δ.

Lemme 7.1.15. Il existe T1≥ T0tel que pour tout t ≥ T1et tout i ∈ I,

λuF,p(Bt∩ ϕ−t(Ci))

λuF,p(Bt) ≥

µF(Ci) 2 . Preuve. Nous savons que la famille suivante de mesures :

µt=

ϕt∗ (λuF,p)|B

λuF,p(B) ,

converge vers µF(voir le théorème2.1.8) ) lorsque t croît à l’infini. En particulier, puisque pour tout

i ∈ I, µF(∂Ci) = 0, nous avons limt →∞λuF,p(B ∩ ϕ−t(Ci))/λuF,p(B) = µF(Ci). Or l’inégalité suivante a lieu pour tout t > 0 :

λuF,p(Bt∩ ϕ−t(Ci)) λuF,p(Bt) ≥ λuF,p(B ∩ ϕ−t(Ci)) λuF,p(B) − λuF,p(B \ Bt) λuF,p(B) .

Le second terme de la différence tend vers zéro (comme nous l’avons vu dans la preuve du lemme

7.1.14) alors que le premier tend vers µF(Ci). Le lemme suit donc. ä À présent, choisissons t ≥ T1. Nous avons déjà remarqué (remarque 1) qu’il y a une partition de Btmodulo λu

Lemme 7.1.16. Soit J0l’ensemble des indices j ∈ J tels que λuF,p(Dj\ D)/λuF,p(Dj) ≥pδ. Alors :

λuF,p¡Fj ∈J0Dj¢

λuF,p(Bt) ≤

p

δ.

Preuve. La preuve de ce lemme est une simple application d’une inégalité “à la Markov”. Puisque (Dj)j ∈Jest une partition of Btmodulo λuF,p, nous avons :

P j ∈Jbjaj P j ∈Jbj = λuF,p(Bt\ D) λuF,p(Bt) ,

où, pour j ∈ J, aj= λuF,p(Dj\ D)/λuF,p(Dj), et bj= λuF,p(Dj). En particulier, ce quotient est inférieur à

δ.

Puisque J0est formé des indices j tels que aj≥pδ, nous avons la chaîne suivante d’inégalités : p δ P j ∈J0bj P j ∈Jbj ≤ P j ∈J0bjaj P j ∈Jbj ≤ δ. Nous pouvons ainsi conclure puisquePj ∈J0bj= λuF,p¡Fj ∈J0Dj

¢

. ä

Lemme 7.1.17. Il existe une constante K0> 1, independante de t et δ, telle que pour tout i ∈ I et t ≥ T1,

il existe pi∈ IntCitel que :

λuF,pi(Aui(pi) \ ϕt(D))

λuF,pi(Aui(pi)) ≤ K0 p

δ.

Preuve. Soit i ∈ I, et t ≥ T1. D’après le lemme7.1.15, la proportion dans Bt des ensembles Dj dont l’image par ϕt est une plaque markovienne instable de Ci est supérieure à µF(Ci)/2. Et d’après le lemme7.1.16, la proportion dans Bt des ensembles Dj dont l’intersection avec le complémentaire de D pèse plus depδ de sa masse totale, est inférieure àpδ. De plus, nous avons choisi un δ tel que

p

δ ≤ µF(Ci)/4.

De tout ceci, nous déduisons l’existence d’un ensemble Djtel que : – il y a un pi∈ IntCitel que ϕt(Dj) = Aui(pi) ;

– λuF,p(Dj\ D)/λuF,p(Dj) ≤pδ.

Le lemme de distorsion6.1.5nous permet de conclure :

λuF,p i(A u i(pi) \ ϕt(D)) λuF,p i(A u i(pi)) ≤ K0 ϕt∗ λuF,p(Aui(pi) \ ϕt(D)) ϕt∗ λuF,p(Aui(pi)) = K0 λuF,p(Dj\ D) λuF,p(Dj) ≤ K0 p δ.

Nous concluons ainsi la preuve du lemme. ä

Lemme 7.1.18. Soit t ≥ T1, i ∈ I, et pi ∈ IntCi comme dans le lemme 7.1.17. L’application siest

constante sur Au

i(pi) ∩ ϕt(D).

Preuve. Afin de voir cela, nous utilisons le lemme7.1.8. La valeur du cocycle A−t est constante sur

Aui(pi), pour tout q ∈ IntCi. Ainsi, si q1, q2∈ Aui(pi) ∩ ϕt(D), nous avons :

si (q1) = A−t(q1)−1si−0(ϕ−t(q1)) = A−t(q2) −1si0(ϕ−t(q2)) = si(q2). ä

Un argument à la Hopf. Nous savons que dans chaque cube Ci, la fonction si−est constante sur une grande proportion d’une certaine plaque markovienne instable. En utilisant la continuité absolue du feuilletage centre-stable, ainsi que l’invariance de σpar les applications d’holonomie le long des chemins centre-stables, nous prouvons que la fonction s

i est constante sur une grande proportion du cube Ci. Ceci est l’objet du lemme suivant :

Lemme 7.1.19. Il existe une constante K1> 1, indépendante de δ, telle que pour tout i ∈ I , il y ait un

ensemble de Borel Oi⊂IntCisatisfaisant :

1. Oiest saturé dans Ci dans la direction centre-stable ;

2. s

i est constant sur Oi;

3. pour tout q ∈ Oi, nous avons :

λuF,q(Au

i(q) \Oi)

λuF,q(Au

i(q)) ≤ K 1pδ.

Preuve. Soit i ∈ I, et t ≥ T1. D’après le lemme7.1.17, il existe un point pi∈ IntCitel que la proportion pour λuF,pi dans la plaque markovienne instable Aui(pi) du complémentaire de ϕt(D) soit inférieur à

K0pδ pour un certain K0> 1. Nous pouvons définir Oi⊂IntCi comme le saturé de Aui(pi) ∩ ϕt(D)

dans la direction centre-stable. Par le lemme7.1.3, la fonction s

i est constante dans les plaques centre-stables de Ciainsi, puis- qu’elle est également constante dans Aui(pi) ∩ ϕt(D), elle l’est dans Oitout entier.

À présent, si q ∈ Wloccs(pi), nous avons :

Aui(q) \Oi= holcspi→q(A

u

i(pi) \ ϕt(D)).

Le point crucial est alors la propriété suivante d’absolue continuité des transformations d’holo- nomie centre-stable. Supposons que q∈ Au(q), et notons q′′= holcs

q→pi(q), ainsi que π

s(q) la pro- jection de qdans Ws

loc(q′′) le long du flot : il y a un temps T ∈ R tel que ϕT(q) = πs(q′). Nous avons alors : dhholcspi→q∗ λuF,pii dλuF,q (q′) = exp ·ˆ ∞ 0 (F ◦ ϕ−t (q′′) − F ◦ ϕ −t(πs(q)))d t ¸ exp "ˆ T 0 (F ◦ ϕt (q) − P(F ))dt # .

Puisque le diamètre des plaques centre-stables à l’intérieur de Ci est uniformément borné, et puisque F est bornée et Hölder continue avec des constantes uniformes, les dérivées de Radon- Nikodym ci-dessus sont uniformément bornées. Par conséquent, la troisième assertion est également

prouvée. ä

Lemme 7.1.20. Il existe une constante K2> 1, indépendante de t et δ, telle que pour tout i ∈ I et t ≥ T1,

si Oiest l’ensemble de Borel construit dans le lemme7.1.19, nous ayons :

µF(Ci\Oi)

µF(Ci) ≤ K2

p

δ.

Preuve. Nous utilisons la structure de produit local de l’état de Gibbs µFdans Ci: cette mesure est ob- tenue par intégration de mesures ψuF,qλuF,qcontre λcsF,pi. Puisque les densités ψuF,qsont uniformément log-bornées dans les plaques instables, ces mesures finies sont équivalentes à (λuF,q)|Au

i(q)/λ

u

F,q(Aui(q)) avec des dérivées uniformément log-bornées.

Fin de la preuve du lemme7.1.13 Les lemmes7.1.19et7.1.20donnent pour tout δ > 0, un ensemble de Borel Oiinclus à l’intérieur du cube Citel que :

– s

i est constant sur Oi;

– µF(Ci\Oi)/µF(Ci) ≤ K2pδ pour un nombre K2> 1 indépendant de δ.

Nous voyons que la constante est indépendante de δ suffisamment petit, en effet deux Oidoivent se couper puisque leurs complémentaires pèsent moins de la moitié de la masse de Cilorsque δ est assez petit. Appelons cette constante s

i. Le complémentaire de (si−)−1(si∗) est de mesure arbitraire- ment petite : il a une mesure nulle pour µF, et le lemme est ainsi prouvé. ä.

1.6–

Cas particulier des états deu-Gibbs et des mesures harmoniques