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Chapitre 4 : Analyse et discussion des résultats

4.1. Paramètres analytiques

4.1.4. Première Ovation 2011-2012

La dernière année du premier partenariat entre le MCCCF et la Ville de Québec concernant la mesure Première Ovation porte le signe du développement. C’est-à-dire le renforcement des acquis des deux années précédentes (2009-2011) et l’ouverture à d’autres secteurs de création artistique et culturelle, notamment les nouvelles technologies.

Pour cette dernière année du programme triennal de l’Entente 2009-2012, le budget a été revu légèrement à la baisse, soit 9 261 000 $. Les axes de l’Entente n’ont pas évolué, mais de nouvelles orientations semblent avoir été prises en compte, notamment l’impact des innovations technologiques sur la création artistique et culturelle. Comme dans les années précédentes, le tiers du budget de 2011- 2012 est alloué au sous-volet se proposant de « Développer et consolider les arts, la culture et les technologies ». Mais à la différence des années précédentes, la dernière année de l’Entente n’a vu que 61 % du budget dépensé. 23 % des sommes sont réservées à d’autres projets ultérieurs et un montant résiduel de 16 % a été aussi retenu pour de nouveaux types de dépenses vers la toute fin de l’année 2012. Cependant, en dépit de cette légère diminution budgétaire et de la réduction des dépenses annuelles, comme dans les deux années précédentes, tout ce qui a été prévu pour 2011-2012 a été réalisé avec satisfaction selon les deux principaux partenaires, à savoir le MCCCF et la Ville de Québec. Le budget est resté en équilibre et dans chaque secteur considéré, d’intéressantes réalisations ont été effectuées selon le rapport du comité chargé de la coordination de l’Entente. Rappelons au passage, côté budgétaire, entre 2009 et 2012, ce sont 37,8 M$ qui ont été investis dans le cadre de

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l’Entente de développement culturel, dont 1,3 M$ annuellement au programme Première Ovation si l’on ne considère que les montants provenant des deux partenaires : 1 000 000 $ de l’Entente de développement culturel et 300 000 $ de la Ville de Québec (Première Ovation, bilans 2010, 2011, 2012).

L’analyse du rapport annuel de Première Ovation concernant la dernière année de mise en œuvre de l’Entente, soit 2012, relève également que le comité de coordination a pris soin de citer des noms d’artistes de la relève ayant bénéficié de son soutien, désormais reconnus au Québec et même au niveau international. Le comité de coordination témoigne tout autant de sa satisfaction quant à la mobilisation et la participation du public aux activités culturelles et artistiques de Première Ovation, à l’instar de la deuxième édition du festival Relève en Capitale du 1er au 11 décembre 2011 où 7 000 spectateurs ont pris une part active. Selon le rapport annuel 2012 de Première Ovation toujours, la mesure a enregistré une diminution, comparativement à 2011, du nombre d’artistes soutenus dans les différentes disciplines, soit 1565, due à la non-tenue du festival Relève en Capitale cette année-là. « Cependant, si nous comparons les chiffres avant la création du festival, c’est à dire en 2009, nous en avons soutenu plus. En effet en 2009 nous avons soutenu 876 artistes et en 2012, nous en avons soutenu 1565 soit 56 % en plus » (Première Ovation, rapport annuel 2012).

En effet, plus que dans les années précédentes, la dernière année de l’Entente a accordé une grande importance aux organismes culturels professionnels. Ainsi trente-huit organismes ont été soutenus dans la réalisation de quarante-et-un projets, alors qu’en 2010-2011, seuls vingt-et-un projets ont pu être réalisés. Mais comme dans les années précédentes, en 2011-2012, c’est encore le théâtre qui demeure le secteur ayant le plus reçu en soutien financier et professionnel de la part de l’Entente de développement culturel. Pour cette troisième année, quatorze organismes et quinze projets ont été soutenus dans le secteur du théâtre, pour seulement quatre organismes et cinq projets dans les arts visuels et deux organismes et deux projets dans les arts littéraires. En somme, pour la dernière année de l’Entente, près de la moitié du budget consacré au « Soutien aux activités culturelles professionnelles » a été réservée au théâtre comparativement aux autres secteurs de création artistique et culturelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 029 571 $ pour le théâtre, 55 689 $ pour les arts visuels et 52 708 $ pour les arts littéraires (Entente de développement culturel — 2009-2012, bilan 2011-2012). On retrouve les mêmes disparités en ce qui concerne le sous-volet « Consolidation et développement des organismes professionnels ». Là aussi, le théâtre vient largement en tête. Il se voit allouer près du quart du budget prévu à cet effet.

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Ainsi, au terme du parcours des bilans de Première Ovation pour la période étudiée, un constat récurrent que celui de l’écart budgétaire entre le secteur du théâtre et les deux autres retenus par l’étude ressort de l’analyse. De prime abord, pour comprendre cet écart quant au financement accordé au secteur du théâtre comparativement aux deux autres et qui s’échelonne sur les trois années du partenariat (2009-2012) entre le MCCCF et la Ville de Québec, il importe de préciser que les besoins, les pratiques et les usages dans les trois secteurs pris en considération dans notre recherche sont réellement différents. Au-delà du travail de conception, les besoins logistiques d’un projet en théâtre n’ont pas grand-chose à voir avec ceux d’un projet d’écriture d’un livre ou de ceux d’un projet en arts visuels : l’écriture de la pièce ou la composition de la musique, les répétitions, le décor, l’accès à une salle de spectacle, le travail de marketing et de publicité pour faire venir le public, les comédiens ou artistes à recruter et à payer, entre autres besoins, voire nécessités. Ainsi, sans chercher à hiérarchiser les secteurs, mais plutôt à les appréhender dans leur réalité de production, l’écriture d’un livre, ou encore un projet en arts visuels d’un artiste soutenu par la mesure Première Ovation s’avère très peu comparable. Le fait que les arts du spectacle, principalement le théâtre, la danse et la musique, soient largement favorisés au niveau financier par l’Entente de développement culturel pourrait en toute conséquence trouver son explication dans l’étendue des besoins matériels que demande la réalisation d’un projet dans ce secteur de la culture.

Avant de passer au prochain point conformément à l’ossature du chapitre — la mesure sous le regard des bénéficiaires eux-mêmes, notons qu’il se dégage, à l’analyse des bilans de Première Ovation entre 2009 et 2012, un fort sentiment de satisfaction et du côté des deux grands partenaires de l’Entente, et du côté des coordonnateurs de la mesure. En 2008-2009, le souci majeur des responsables de la mesure était de l’amener à s’imposer dans le corpus général des programmes de l’Entente. Trois ans après sa mise en œuvre, elle semble avoir acquis une solide légitimité pour poursuivre sa route, celle de sa pérennisation. Aujourd’hui où la mesure s’approche de sa première décennie d’existence, la question n’est plus de savoir si la mesure Première Ovation doit demeurer dans le temps, car il semble qu’en principe les deux grands partenaires impliqués dans ce programme reconnaissent clairement aujourd’hui l’importance de celle-ci dans la promotion et le développement de la culture à Québec et que par conséquent, ils demeurent résolument prêts à poursuivre sur la longue durée leur partenariat (Entente de développement culturel – 2009-2012, bilans 2009-2010, 2010-2011, 2011-2012).

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4.2. PREMIÈRE OVATION DU POINT DE VUE GLOBAL DES ARTISTES BÉNÉFICIAIRES