• Aucun résultat trouvé

Prévisions pour le 21 ème siècle

Dans le document en fr (Page 26-30)

1.1 Le contexte du Changement Climatique Global

1.1.2 Prévisions pour le 21 ème siècle

Dans la précédente section, nous avons fait un état des lieux du changement climatique observé. An de voir les conséquences de celui-ci sur les prochaines dé-cennies, des simulations ont été réalisées à partir de plusieurs modèles et scénarii d'émissions de GES. La prise en compte de plusieurs simulations permet d'avoir une meilleure visibilité de ce que pourrait être notre climat dans l'avenir.

Les scientiques travaillent sur plusieurs scénarii (voir Fig. 1.6) décrivant les évo-lutions d'émissions des GES jusqu'en 2100 selon diverses hypothèses. Il existe 4 familles de scénarii designées par les sigles A1, A2, B1, B2 représentant une évo-lution diérente sur le plan démographique, social, économique, technologique et environnemental :

Le scénario A1 décrit un monde futur où la croissance économique est très rapide. La population mondiale culmine à9milliards d'individus en 2050puis décline à 7milliards en 2100. De nouvelles technologies énergétiquement éco-nomiques sont introduites, et une réduction des diérences régionales en terme de revenu par habitant s'opère. Cette famille comprend trois variantes suivant que l'on ait une utilisation intensive des énergies fossiles (A1FI), une utilisa-tion intensive des énergies non fossiles (A1T), ou une utilisautilisa-tion équilibrée des diérentes sources (A1B).

Le scénario A2 décrit un monde futur très hétérogène où la population mon-diale ne cesse de croître pour atteindre15milliards d'individus en 2100. Le dé-veloppement économique a une orientation principalement régionale. La crois-sance économique par habitant et l'évolution technologique sont plus lentes et plus fragmentées que dans les autres familles de scénarii.

Le scénario B1 décrit un monde où l'évolution démographique est la même que celle prévue dans le scénario A1. Les structures évoluent vers une économie de services et d'information. Des technologies propres, utilisant les ressources de manière eciente, sont introduites. Les problèmes économiques, sociaux et environnementaux constituent un point important pour les politiques, mais il n'y a pas d'initiatives supplémentaires par rapport à aujourd'hui en matière climatique.

Le scénario B2 décrit un monde où la population mondiale s'accroît de ma-nière continue, à un rythme plus faible que pour le scénario A2, pour atteindre 10milliards d'individus en 2100. Le développement économique et l'évolution technologique sont moins rapides et plus inégaux que pour les scénarii A1 et B1. Ce scénario s'oriente vers la protection de l'environnement et l'équité sociale, mais à un niveau régional.

CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

Fig. 1.6 Émissions mondiales de GES (en Gt équiv.-CO2) en l'absence de politiques climatiques : six scénarios illustratifs de référence (SRES, lignes colorées) et intervalle au80èmepercentile des scénarios publiés depuis le SRES (post-SRES, partie ombrée).

Les lignes en pointillé délimitent la plage complète des scénarios post-SRES. Les GES sont le CO2, le CH4, le N2O et gazs uorés. Figure issue de [53].

La Figure 1.7 (à gauche) montre l'évolution attendue des températures annuelles sur la surface du globe jusqu'en2100à partir des diérents scénarii d'émissions des GES.

Les courbes en trait plein correspondent aux moyennes mondiales multimodèles du réchauement en surface (par rapport à la période 1980−1999) pour les scénarios A2, A1B et B1 du SRES (Special Report on Emissions Scenarios), dans la continuité des simulations relatives au 20ème siècle. La courbe rose correspond au cas où les concentrations se maintiendraient aux niveaux de 2000. Les barres au milieu de la gure indiquent les valeurs les plus probables (zone foncée) et les fourchettes probables selon les six scénarios SRES de référence pour la période 2090−2099 par rapport à1980−1999. Ces valeurs et ces fourchettes tiennent compte des projections établies à l'aide des modèles de la circulation générale couplés atmosphère-océan (MCGAO) (partie gauche de la gure) ainsi que des résultats d'une hiérarchie de modèles indépendants et des contraintes liées à l'observation. À droite, la Figure 1.7 montre l'évolution projetée de la température en surface pour le début et la n du

CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

1.1 Le contexte du Changement Climatique Global 15

21ème siècle par rapport à la période 1980−1999, selon les projections moyennes obtenues à l'aide de plusieurs modèles MGCAO pour les scénarios A2 (en haut), A1B (au milieu) et B1 (en bas) du SRES, pour les décennies2020−2029 (à gauche) et2090−2099 (à droite).

Les scénarios montrent une tendance à la hausse (jusqu'à +3.6C en 2100 pour le scénario A2) même dans le cas où le taux des GES restent constants (+0.6C en 2100). D'après ces simulations, les changements observés lors du20èmesiècle auraient tendance à être ampliés lors du 21ème si le niveau de GES ne baisse pas. La Figure 1.7 (à droite) montre également la répartition géographique des évolutions de la température pour les 3 scénarii A2, A1B et B1. Dans les 3 cas, on observe une tendance à la hausse de la température accentuée sur les terres et l'hemisphère Nord. L'ampleur du réchauement semble être directement lié à l'évolution de la concentration atmosphériques des GES.

Fig. 1.7 Évolution de la température mondiale moyenne à partir de diérents scénarios. Figure issue de [53].

Concernant la pluie, une augmentation des cumuls de précipitations est atten-due dans les hautes latitudes et une diminution dans les régions inter-tropicales (voir Fig. 1.8 pour le scénario A1B). On observe également une diérence entre les deux saisons prises en compte. Par exemple la France serait soumise à une diminution de

CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

l'ordre de 20% sur 100 ans (surtout sur le bassin méditérranéen) en été4 et à une augmentation de l'ordre de10% en hiver5. Les projections sont en concordance avec les observations : les régions humides ont tendance à devenir de plus en plus humides et les régions sèches de plus en plus sèches.

Selon les études du GEIC, les épisodes de fortes pluies devraient grandement aug-menter dans de nombreuses régions, y compris celles dans lesquelles on anticipe une diminution de la moyenne des précipitations. Le risque accru d'inondation qui s'y associe ne sera pas sans conséquence pour la société, les infrastructures physiques et la qualité de l'eau. Il est probable que jusqu'à 20%de la population mondiale vivra dans des zones où le risque de crue des cours d'eau pourrait augmenter d'ici aux années 2080.

Fig. 1.8 Variations relatives du régime des précipitations (en %) pour la période 2090−2099, par rapport à la période 1980−1999. Les valeurs indiquées sont des moyennes tirées de plusieurs modèles, obtenues à partir du scénario A1B du SRES pour des périodes allant de décembre à février (à gauche) et de juin à août (à droite). Les zones en blanc correspondent aux régions où moins de 66%des modèles concordent sur le sens de la variation et les zones en pointillé à celles où plus de90%

des modèles concordent sur celui-ci. Figure issue de [53].

4de juin à août

5de décembre à février

CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

Dans le document en fr (Page 26-30)