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Présentation géographique de la Guinée : le cadre géophysique de la Guinée géophysique de la Guinée

Cadre contextuel général de la Guinée

1.1. Le cadre contextuel

1.1.1. Présentation géographique de la Guinée : le cadre géophysique de la Guinée géophysique de la Guinée

Il convient, avant tout, de rappeler que la Guinée est un pays francophone d’Afrique subsaharienne d’une superficie de 245.857 km2. En effet, la Guinée-Conakry, appelée officiellement République de Guinée (RG), est un pays limité à l’Ouest par l'Océan Atlantique, au Nord-Ouest par la Guinée-Bissau, au Nord par

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le Sénégal, à l'Est par le Mali, au Sud-est par la Côte d'Ivoire et au Sud par le Liberia et la Sierra Leone.

La Guinée est divisée en quatre grandes régions naturelles représentées sur une carte dans les pages suivantes. En effet, d’Est en Ouest, s’étendent respectivement la Guinée maritime ou Basse-Guinée (en bordure de l’Atlantique), la Moyenne-Guinée ou le Fouta-Djalon (au sud du Sénégal), composé de hauts plateaux aux nombreux cours d’eau ce qui lui a valu le nom de « château d’eau » de l’Afrique Occidentale, la Haute-Guinée (une immense savane formant une zone de transition avec le Mali) et enfin la Guinée forestière (région de montagnes couvertes de forêts à l’extrémité sud-est, limitrophe du Liberia, de la Cote d’Ivoire et de la Sierra Léone.

Chap. 1 - Fig 1 : Carte des quatre Régions naturelles de Guinée

1.1.1.1. La basse Guinée ou Guinée Maritime

La mise en place de la population dans la région côtière de la Guinée résulte d’une migration en chaîne, qui s’inscrit dans la dynamique des mouvements de populations survenus en Afrique de l’ouest à partir du XVème siècle, suite à une

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poussée du Nord vers le sud. Située dans la partie Ouest du pays, la Basse Guinée ou Guinée Maritime, large de 150 Km, s’étale le long de l’Océan Atlantique sur environ 350 Km de côtes.

Elle couvre une superficie de 44OOO Km2. Son climat se singularise par d’abondantes précipitations avec une pluviométrie moyenne partout supérieure à 1800mm. Des sources historiques attestent que les Nalous, les Landouma, les Bagas et Cocoli (Tiapi) furent les premiers occupants de la Basse Guinée. Toutefois, l’étude du processus de la mise en place de ces populations, dans cette région, montre que les Baga, premiers habitants du Fouta Djallon, furent refoulés vers la Basse-Côte par les Djalonké qui s’installèrent sur les hauts plateaux du Fouta Djallon.

1.1.1.2. La Moyenne Guinée ou Foutah Djallon

La Moyenne Guinée ou Fouta Djallon est une région de montagnes et de hauts plateaux. Son relief culmine au mont Loura (Préfecture de Mali) à 1538 mètres. Ce massif est fortement entaillé par des vallées avec des plaines et dépressions profondes. Selon Goerg (1986 : 19) « Les mouvements des populations peules du

Moyen Niger vers le Fouta, à partir du XVème Siècle au plus tard provoquèrent les nouvelles migrations des soussous et des Djallonké ; celles-ci s’amplifièrent aux 17-18ème Siècles avec la formation de l’Etat théocratique du Fouta Djallon (1725). Fuyant l’islamisation forcée, les soussous essaimèrent vers la côte, refoulant à nouveau les Bagas ; ils assimilèrent les autres peuples et leur langue devient peu à peu la langue de communication de toute la Côte »11.

En plus des Peuls, groupe numériquement important dans la région du Fouta Djallon, il existe aussi d’autres minorités fortement assimilées. Les Djakanké, dont l’arrivée en Guinée est plus tardive, sont des Soninkés originaires de Diakaba en République du Mali. D’autres minorités composées de Coniagui, de Bassari et de Badiaranké se retrouvent dans les préfectures de Koundara et de Gaoual. Si ces

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groupes communautaires ont conservé leurs mœurs et coutumes, on remarque toutefois qu’elles ne sont pas restées à l’abri de l’influence de la culture peule.

L’analyse des discours ethniques et régionalistes des acteurs politiques guinéens permettra certes de mieux éclairer les stratégies mises en œuvre pour construire des clichés d’origines ethniques et sur celles qui, en sens inverses, contribuèrent à entretenir la propagande politique autour de la gestion des institutions républicaines.

1.1.1.3. La Haute Guinée ou la savane mandingue

La Haute Guinée fait partir d’une unité géographique de savanes et de plaines le long des fleuves dont la morphologie et le climat chaud et sec sont très étendus. Elle est une région de savanes et de plateaux, le relief est peu accidenté, à cause de l’existence de vastes plaines qui s’entendent le long des fleuves : le Niger et ses affluents, Tinkisso, Milo, Niandan, Sankarani. Le Niger et ses affluents y ont entaillé des plaines humides en terrasse très favorables à la riziculture inondée. Du point de vue du climat, c’est la région la plus aride de la Guinée. Les précipitations varient entre 1200 et 1800 mm par an.

La saison sèche est plus longue (7 à 8 mois) que la saison pluvieuse qui ne s’étend que sur une durée maximale de 5 mois et les températures moyennes y sont relativement élevées pendant presque toute l’année. La végétation est jalonnée par de minces galeries forestières. L’exploitation artisanale de l’or et du diamant est une activité traditionnelle des populations de cette région. Selon Goerg (1986 : 183) « Toutes les traditions ainsi que la dégradation des formations végétales

témoignent de l’ancienneté de l’occupation de cette région ».

D’origine mandingue, la population de la Haute Guinée présente une plus grande homogénéité par rapport à celle de chacune des autres régions de la Guinée. En effet, les Malinkés constituèrent le noyau principal de l’ancien empire du Mali, dont la capitale Niani, se situait sur la rive gauche du Sankarani dans la préfecture de Siguiri en territoire guinéen. On note que l’occupation Mandingue du territoire

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de Kankan, capitale de la Haute Guinée, celle du Hamana12 et celle du Bouré13, s’est poursuivie du 13ème au 17ème Siècle. L’unité linguistique du mandingue, malgré quelques variantes dialectales, suite à l’assimilation de la minorité peule du Wassouloun14, des kouranako dans le Sankaran, ainsi que les contacts avec la population de la forêt, notamment à Beyla, Kissidougou et Macenta, résulte de l’effet historique des conquêtes de Samori15.

La pratique du commerce à grande échelle depuis l’empire du Ghana au 11ème siècle est une activité prisée chez les mandingues. Les activités commerciales caravanières des mandingues entre les grandes agglomérations des empires de l’Afrique de l’Ouest, s’est étendu aux pays arabes. L’un des motifs de l’incursion mandingue en Forêt est le commerce de la cola et Person (1968) fait observer que : « plus au sud un important groupe Maninka, autour du clan des Kamara, se fixa

dans la région pour participer au commerce des Colas »16.

1.1.1.4. La Guinée Forestière ou Guinée Subéquatoriale

Le relief de la Guinée Forestière est entièrement dominé par la dorsale guinéenne sur laquelle se juxtaposent des massifs élevés aux versants souvent abrupts, des plateaux, des plaines de piedmont, des bas-fonds et des vallées inondables. L’ensemble culmine au mont Nimba, (Lola) à 1752 mètres. Son climat est subéquatorial avec des précipitations abondantes et quasi-régulières tout au long de l’année (8 à 9 mois). La pluviométrie moyenne annuelle varie entre 1800 et 2300mm. La température est douce tout au long de l’année et oscille autour de 25°C.

Contrairement au processus d’homogénéité en cours dans les trois autres régions guinéennes, la Guinée Forestière est composée de groupes de population essentiels dont la valeur ethnologique repose sur la conservation des mœurs, coutumes et institutions sociales. L’existence de la forêt servait de frein à

12 Préfecture de Kouroussa

13 Préfecture de Siguiri

14 Préfecture de Mandiana

15 L’Almami Samori Touré, qu’on appelle communément l’Empereur du Wasouloun, est l’un des plus résistants à la pénétration coloniale française en Afrique occidentale.

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l’intercommunication et favorisait le maintien des cultures locales. Toutefois il convient de préciser que les cultures de cette autre région sont de nos jours largement affectées par les transformations sociales dues aux contacts.