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Cadre méthodologique, objet d’analyse et cadre théorique

4.1. Discours, paroles politiques et administratives

Nous avons procédé au choix des discours de manière sélective c’est-à-dire ce ne sont pas tous les discours de tous les leaders de tous les temps qui constituent notre centre d’intérêt de façon générale, mais les leaders qui développent dans leur argumentation une culture victimaire, par exemple, et qui prononcent des discours de ressentiment à l’adresse de leur communauté ethnique. Ensuite une autre piste qu’on appelle l’informel, nous a permis de collecter les données avec une analyse approfondie. Ces pistes seront entre autres :

1. Les cafeterias ;

2. Dans les taxis de Conakry (partie très importante dans le secteur informel) ;

3. Devant les magasins et boutiques ;

4. entre les cousinages à plaisanterie « le sanakouya 65», exemple quand le peulh dit à un malinké « ko kapperéé66»

5. Jeux de théâtre

4.2. L’Entretien

4.2.1. L’application de l’analyse de l’énonciation à l’entretien non directif

L’entretien non directif est le matériau privilégié de l’analyse de l’énonciation. Selon Bardin (année : 227), « L’entretien non directif, encore appelé

entretien non structuré est la technique de collecte des données la plus utilisée en anthropologie et en sociologie, en analyse de discours dans des contextes culturels spécifiques67».

65 Cousinage à plaisanterie beaucoup développée en Guinée et en Afrique en générale

66 Expression qui signifie l’originalité d’une personne qui vient de la haute guinée, malinké qui est origine de l’igname.

67 OMS, Recherche qualitative pour les programmes de santé, Division de la santé mentale, Hudson (USA), 2005

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L’avantage principal de l’entretien informel en forme de conversation est qu’il va nous permettre de réagir aux différences individuelles et aux caractéristiques de la situation. Il va être surtout utile auprès des informateurs clés avec lesquels nous avons jugé nécessaire de recourir à des entretiens en de nombreuses occasions (il est parfois arrivé qu’un seul enquêté soit rencontré deux fois ou plus pour approfondir un aspect du phénomène).

4.2.2. Procédure d’administration de l’entretien semi directif

Selon Durand et Weil cité par KOUNDOUNO Michèle Sona (2004), « L’entretien semi dirigé ou semi directif est l’outil qui utilise une grille d’entretien

mais n’impose pas une subordination de la forme et de l’ordre des questions comme dans le cadre du questionnaire. (…). Il consiste à faire produire par l’enquêté un discours plus ou moins linéaire avec un minimum d’interventions de la part de l’enquêteur68 ».

Les entretiens semi structurés supposent l’utilisation d’un guide d’entretien. Il s’agit d’une liste écrite de questions ou de thèmes qui devront être couverts pendant l’entretien. L’ordre et la formulation des questions varient d’un participant à un autre pendant les opérations de collecte des données. Si l’enquêteur peut suivre les indices et les nouveaux thèmes qui se présentent tout au long de l’entretien, le guide d’entretien comprend un ensemble d’instructions claires concernant les principales questions à poser et thèmes à sonder.

L’entretien semi structuré est la troisième technique de collecte des données que nous avons utilisée pour mener cette recherche. Il est le complément plus ou moins indispensable de l’observation ethnographique et de l’entretien non structuré.

68 KOUNDOUNO Michèle Sona, Les femmes dans l’administration publique guinéenne, Mémoire de Master en Sociologie, Université de Franche-Comté, Besançon (France), 2004

135 • Choix des participants

Pour conférer une pertinence à la collecte des données, il nous a fallu identifier des groupes constitués. Ces groupes représentent, d’une certaine manière, des leaders d’opinion qui rassemblent autour d’eux des personnes ressources disposées à fournir des informations sur la situation sociopolitique de la Guinée. De ce point de vue, nous avions au départ une idée quant aux catégories de personnes à interroger.

Ainsi, nous avons ciblé les groupes suivants : des responsables du bureau de partis, des militants des partis (au pouvoir et l’opposition), des leaders syndicaux, des représentants de la société civile. Dans chaque groupe ou strate sociale, notre critère de sélection a reposé sur leur disponibilité et de leur niveau de connaissance et de conscience, du processus de démocratisation en Guinée. C’est ainsi que nous avons constitué un échantillon raisonné d’informateurs clés pour mener des entretiens individuels. « Les informateurs clés sont des individus qui possèdent un

savoir clé et qui sont prêts à le partager avec le chercheur » (OMS, 2005).

Ces informateurs disposent d’informations précises sur la mise en pratique de la démocratie en Guinée Cela veut dire que les participants aux entretiens (individuels et groupe) sont des membres actifs du processus de démocratisation, donc ont une source d’information sur le sujet de la recherche. « Ils connaissent

tellement bien leur culture, qu’ils ne réfléchissent plus » (OMS, 2005). Il ne s’agit

pas seulement de posséder des connaissances sur le sujet à l’étude, mais il faut être disposé à participer à l’entretien permettant la collecte des données. « Au moment

de la recherche, les participants doivent être effectivement engagés dans la culture étudiée et être engagés à collaborer avec le chercheur » (OMS, 2005). C’est auprès

de cette catégorie d’individus, que nous avons collecté des données à l’aide d’entretien non directif et semi directif. Dans l’ensemble, nous avons réalisé 30 entretiens en deux mois. Parallèlement aux entretiens individuels, nous avons organisé des discussions de groupes.

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Tableau. 3. Distribution des groupes de discussion Catégorie Leaders

Partis

Militants Syndicats O.N.G. Op. Ecques Total NG NI NG NI NG NI NG NI NG NI NG NI Hommes 1 6 1 6 1 6 1 6 1 6 5 30 Femmes 1 6 1 6 0 0 1 6 1 6 4 24 Jeunes 1 6 1 6 0 0 0 0 0 0 2 12 TOTAL 3 18 3 18 1 6 2 12 2 12 11 66 NG : Nombre de Groupes. NI : Nombre d’Individus

Il apparaît que nous avons constitué onze groupes comprenant chacun 6 personnes ; ce qui correspond à 66 personnes qui ont participé aux discussions de groupe :

➢ Responsables de bureau des partis politiques : trois groupes d’hommes (hommes, femmes, jeunes) ;

➢ Militants des partis politiques : 3 groupes constitués d’hommes, de femmes et de jeunes ;

➢ Leaders syndicaux : 1 groupe d’hommes ;

➢ ONG : 2 groupes composés d’hommes et de femmes ;

➢ Opérateurs Economiques : 2 groupes d’hommes et de femmes.

Ces animations de groupes sont l’œuvre d’étudiants de 4ème année sociologie sous la supervision des responsables du département. Les données collectées aussi au cours d’entretiens non directifs et semi directifs concernent des femmes, hommes et jeunes sélectionnés au rang des groupes stratégiques. Au total, nous avons réalisé 20 entretiens (8 non directifs et 12 semi directifs).

4.2.3. Technique de collecte des données

La recherche documentaire est au centre du processus d’ensemble de la recherche ; selon Gauthier (1990) « En s’engageant sur le terrain, un chercheur

doit se situer du côté de la fabrication des données et non du côté de la divulgation des résultats. Cette opération devait nécessairement passer par la recherche documentaire ».

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4.2.4. Les groupes stratégiques et échantillonnage

En plus des focus groupes, nous avons souvent impliqué notre sujet d’étude lors des débats qui se tenaient entre les jeunes dans les cafétérias, et autres rencontres. L’intérêt de ces débats porte sur l’opinion qu’ont les jeunes et hommes sur notre sujet d’étude. En l’absence d’une liste exhaustive de l’ensemble des acteurs directement concernés par la question du communautarisme politique nous avons procédé à la sélection des participants à la collecte des données.

4.2.5. La recherche documentaire

Qu’est-ce que l’analyse documentaire ? On peut la définir comme une « opération ou un ensemble d’opérations visant à représenter le contenu d’un

ensemble d’opérations visant à représenter le contenu d’un document sous une forme différente de sa forme originelle afin d’n faciliter la consultation ou le repérage dans un stade ultérieur 69».

L’analyse documentaire est une phase préliminaire à la constitution d’un service de documentation ou d’une banque de données. Elle permet de passer d’un document primaire (brut) à un document secondaire (représentation du premier)70. L’exploitation de ces documents va permettre d’accéder à des informations relatives à la diversité du travail, à son étendue, à sa complexité. Les données documentaires vont nous aider à élaborer la problématique, à préciser les objectifs, à faire la clarification conceptuelle et enfin à procéder à une analyse critique des théories relatives au thème à l’étude. Car, tout travail de recherche scientifique s’inscrit dans un continuum et peut être situé dans un rapport à des courants de pensées qui le précède et l’influence.

Il était donc nécessaire pour nous de prendre connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des sujets comparables et qu’ils soient explicites, en d’autres termes, ce qui rapproche et sur ce qui distingue notre travail de ces courants de pensées. Par ailleurs, l’Analyse de discours emprunte à l’Analyse de contenu

69 J. Chaumer, Les techniques documentaires, PUF, 1974, 5e éd., 1989 ; 70 Laurence Bardin, L’analyse de contenu, Paris, 1977, P ; 50, 51

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les étapes de constitution d'un ensemble de documents, la lecture, la classification et l'interprétation.