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4.5 La population d’enquête

4.5.1 Présentation des familles et des acteurs de l’école rencontrés

Afin de situer plus précisément encore notre population d’enquête, nous présentons à présent des portraits les concernant. Ils permettront de se repérer plus aisément dans les verbatim illustratifs insérés dans le corps du texte.

Famille de Lisa

Les deux parents de Lisa sont nés au Portugal (ils sont originaires du nord du Portugal tout comme une majorité d’immigrés portugais à Genève). Leur enfant est née à Genève. La mère de Lisa a émigré avec sa famille vers la France lorsqu’elle avait 1 an, elle y a suivi sa

scolarité jusqu’à 9 ans où elle est arrivée à Genève. Le père de Lisa a émigré vers la Suisse à l’âge de 17 ans. Les parents du père vivent au Portugal ; d’autres frères et sœurs ont immigré en Suisse avant lui (ils sont dix frères et sœurs). Les parents de la mère sont à Genève (avec deux autres enfants). Du point de vue de la formation et du métier des parents de Lisa: le père a arrêté ses études très jeune (probablement après la scolarité obligatoire). Lorsqu’il a émigré, il est venu travailler dans la restauration à Lausanne, puis différents métiers avant de devenir machiniste (travail à temps plein : la mère explique qu’il travaille dans le génie civil et est dans la même entreprise depuis 15 ans). La mère de Lisa a suivi l’Ecole de Culture Générale (ECG) à Genève puis a commencé rapidement à travailler. Elle aurait aimé faire l’école du Bon Secours (aujourd’hui la Haute école de santé) pour devenir infirmière mais n’a pas pu (les raisons ne sont pas très claires, peut-être n’a-t-elle pas réussi les examens d’entrée ?). Aujourd’hui elle est secrétaire à temps partiel. A leur domicile familial, les langues parlées sont le portugais et le français. Lors de l’entretien, la mère nous a longuement parlé du hobby qu’elle partage avec son mari : la chanson de variété portugaise (ils souhaiteraient devenir professionnels). Ils se rendent par ailleurs souvent au Portugal et en Suisse romande pour des concerts. Ils ont chanté à plusieurs reprises lors d’émissions télévisées portugaises et de ce fait, ont acquis une certaine notoriété.

Famille de Romain

Les parents de Romain sont de nationalité suisse. Le père est avocat à temps partiel et la mère est aide-comptable, également à temps partiel. Ils ont suivi leurs études post- obligatoires dans le même établissement (où ils se sont connus). La mère de Romain est née à Genève et a grandi dans un quartier populaire de Genève ; ses parents y vivent toujours. Le père de Romain est né à Lausanne mais ses parents ont toujours vécu à Genève. Après leurs études post-obligatoires, le père a poursuivi des études universitaires en droit, puis un brevet. La mère a commencé à travailler. Romain (5 ans) a une sœur aînée (8 ans) qui fréquente également L’Ecole des Jonquilles. La famille habite le quartier des Cèdres depuis une dizaine d’années environ. Ils s’y sont installés à la naissance de leur premier enfant et avant que l’établissement scolaire ne soit en REP. Ils ont déménagé une fois mais en restant dans le même immeuble, leur nouvel appartement est plus grand : un spacieux duplex avec deux terrasses et deux salles de bain et se situe au dernier étage d’un immeuble faisant face à l’école.

Famille de Steve

Steve et sa sœur aînée sont nés en Suisse. Leurs parents sont nés au Portugal. Tous deux ont immigré dans leur adolescence, rejoignant un membre de leur famille déjà installé en Suisse. La mère de Steve, issue d’un milieu populaire rural et d’une famille nombreuse – elle a six frères et sœurs – a rejoint à l’âge de 12 ans sa sœur aînée (alors mariée) en Suisse pour garder des enfants de familles portugaises et suisses. Son mari a une histoire similaire : il a émigré vers la Suisse à l’âge de 18 ans, pour rejoindre deux de ses frères.

Auparavant, il a quitté sa famille (nombreuse également, il a six frères et sœurs) et son village pour émigrer vers l’Espagne à l’âge de 15 ans et rejoindre un frère. La famille de Steve habite le quartier des Cèdres depuis 2004.

Famille de Diama

Diama a 5 ans, née d’une union mixte (mère française et père sénégalais) et vit avec sa sœur cadette de 3 ans et sa mère. Les parents de Diama sont séparés, son père vit en France. La mère des deux fillettes occupe un poste de cadre dans une organisation internationale importante et est souvent amenée à voyager à l’étranger. Cette famille monoparentale est arrivée dans le quartier des Cèdres il y a deux ans (depuis la séparation et l’opportunité pour la mère d’un nouveau travail à Genève). Auparavant, la famille vivait à Paris. Là, Diama avait commencé l’école maternelle (dès 3 ans en France). Sa scolarité préscolaire fut interrompue par le déménagement en Suisse. Diama a dû attendre l’âge légal suisse pour entrer à l’école (trop âgée pour être admise en crèche et trop jeune pour commencer l’école, elle a passé six mois chez elle). Venir habiter dans le quartier des Cèdres n’a pas été un choix a priori (arriver pour la première fois à Genève, sans attache familiale ou amicale et chercher un appartement relève du parcours du combattant).

Famille de Théo

Théo est né à Genève. Ses deux parents sont de nationalité russe : son père est venu en Suisse très jeune et y a effectué sa scolarité obligatoire (sa mère travaillait à l’ONU – traduction). Il y a obtenu un Certificat fédéral de capacité (CFC), a effectué divers jobs (vendeur, agent de sécurité) et travaille actuellement dans une entreprise multinationale (en lien avec la Russie) au département logistique. La mère de Théo a suivi une formation universitaire en ingénierie mécanique (ses parents sont ingénieurs mécaniciens) en Russie ; elle travaille aujourd’hui dans un cabinet d’architecte (en lien avec la Russie). Elle a connu son mari en Russie en 2002, mais celui-ci ne trouvant pas de travail, ils ont émigré vers la Suisse en 2004. Théo a un demi-frère plus âgé (environ 17 ans) qui est reparti vivre en Russie une année après notre enquête.

Famille de Stacy

Stacy est l’aînée d’une fratrie de trois enfants : une sœur de 4 ans et un petit frère de 2 ans. Les parents de Stacy sont britanniques : nés en Angleterre, s’y sont rencontrés puis mariés. Pour raisons professionnelles, ils ont vécu quelques années aux Etats-Unis (avant la venue des enfants), puis en Allemagne (naissances de Stacy et sa sœur). Ils ont immigré en Suisse en 2009 (naissance du troisième enfant). La langue de communication au domicile familial est l’anglais. Les parents ont également appris l’allemand. La mère de Stacy suit des cours de français à l’école des mamans allophones (projet initié par L’Ecole des Jonquilles, cf. Chapitre 7). Du point de vue du parcours professionnel, la mère a suivi une formation en sciences infirmières, puis voulant devenir enseignante, a obtenu un Bachelor en enseignement. Le père travaille pour un hebdomadaire britannique (domaine marketing and

advertising). Auparavant, il a suivi une formation universitaire afin de devenir acteur- comédien et s’est orienté ensuite vers un diplôme en agence de publicité. Ils habitent dans le quartier des Cèdres depuis deux ans, dans un grand appartement (dernier étage) situé dans un autre ensemble d’habitations qui ne donne pas directement sur l’établissement scolaire et le centre du quartier.

Famille d’Akash

Les parents d’Akash sont venus en Suisse suite à une opportunité professionnelle du père : il travaillait dans une entreprise informatique indienne, puis il a obtenu son contrat de travail au CICR (en tant qu’ingénieur informatique), ce qui l’a amené à Genève. La mère d’Akash a obtenu un master en business management en Inde. Ses parents sont « éduqués » comme le souligne-t-elle : sa mère était directrice d’établissement scolaire (niveau primaire) et son père, enseignant au collège (discipline commerce) puis responsable de département commerce dudit collège. Akash est né en Suisse et a fréquenté une crèche avant d’entrer à l’école. Il a un frère aîné (9 ans) qui a vécu en Suisse durant deux ans, puis est parti vivre en Inde auprès des grands-parents maternels (ne se plaisant pas en Suisse). Sept années se sont écoulées. Les frères se voient une à deux fois par année, lorsque les parents d’Akash rentrent en Inde rendre visite à leurs familles. La mère d’Akash souhaite effectuer les démarches pour que son mari et elle-même obtiennent la naturalisation suisse. Ils n’envisagent pas de rentrer en Inde. Les langues parlées au domicile familial sont l’anglais et l’hindi. Akash parle parfois en français avec ses parents (qui eux, ne le parlent pas mais le comprennent). La mère prend des cours de français avec le groupe des mamans allophones de L’Ecole des Jonquilles.

Famille de Leïla

La mère de Leïla (25 ans), à côté de son activité professionnelle (monitrice de sport en club, elle travaille principalement les week-ends), suit une formation universitaire à Genève pour devenir enseignante en éducation physique. Le père (29 ans) est né aux Pays-Bas et y a effectué sa scolarité jusqu’à la maturité. Il a commencé des études en informatique qu’il n’a pas terminées. Au moment de l’enquête, il débute un travail en tant qu’agent de sécurité (après une période de chômage). Plusieurs langues sont parlées dans l’environnement familial et scolaire de Leïla : français (maison et école), anglais et parfois néerlandais (père), pakistanais (les deux parents et la grand-mère maternelle). La mère de Leïla a suivi une partie de sa scolarité dans le canton de Neuchâtel et une autre à Genève. La mère de Leïla est née dans le canton neuchâtelois, d’une mère indienne réfugiée (elle vivait en Ouganda), horlogère, et d’un père pakistanais, technicien électronique. Le père est en Suisse depuis 2005. Leïla, qui est née en 2006, a fréquenté une crèche avant son entrée à l’école obligatoire.

Famille de Davide

Les parents de Davide sont tous deux nés en Espagne et ont émigré très jeunes. La mère de Davide a suivi sa scolarité primaire en Angleterre ; ses parents ayant émigré vers Londres pour des raisons économiques. Le père de Davide est arrivé en Suisse avec ses parents à l’âge de 6 ans et y a suivi sa scolarité. Il est ensuite rentré en Espagne quelques années puis est revenu en Suisse. La mère de Davide est arrivée en Suisse jeune mariée (elle a suivi son mari qui travaillait alors en Suisse). Les deux parents de Davide travaillent dans le domaine de l’alimentation : le père a suivi une formation en boucherie-charcuterie (il a obtenu un CFF) et travaille en tant que boucher (il est responsable aux déchets de viande au moment de l’enquête). La mère, après sa scolarité obligatoire, a commencé divers petits boulots (vendeuse, secrétariat) puis est entrée comme aide-cuisinière dans un hôpital genevois. Les deux parents travaillent à plein temps, avec des horaires décalés (horaires très tôt le matin pour la mère notamment). Davide a une sœur cadette qui entrait à l’école au moment de l’enquête.

Famille de Gesiel

Gesiel est arrivé à l’Ecole des Jonquilles en cours d’année scolaire (au mois de janvier) rejoindre sa mère qui vit clandestinement en Suisse depuis 2009. Gesiel est en 2E et ne parle pas français. Avant son arrivée en Suisse, Gesiel vivait au Brésil avec ses grands- parents maternels. Les parents de Gesiel sont séparés (environnement conjugal et contexte de séparation difficiles et violents), le père vit au Brésil. La mère de Gesiel est issue d’une famille nombreuse (ils sont onze frères et sœurs) et d’un milieu populaire rural (ses parents sont paysans). A l’âge de 2 ans, Gesiel est suivi par un neuro-pédiatre pour des problèmes de compulsion (il n’aurait jamais pris de médicaments tels que la Ritaline nous explique la mère). Le médecin a diagnostiqué une hyperactivité chez Gesiel, mais n’a pas donné de traitement. La mère de Gesiel ne parle pas français, vit de petits boulots (babysitting, ménage, nettoyage) en horaires décalés. Le déroulement et le contexte de l’entretien sont délicats : en présence d’une interprète, au domicile d’une amie brésilienne de la mère de Gesiel, chez qui cette dernière et son enfant habitent quelques jours par semaine.

Famille de Julija

La mère de Julija est d’origine suisse par sa mère et espagnole par son père. Le père de Julija est d’origine serbe. Julija est une enfant unique de 5 ans. Le père a suivi une formation en Serbie pour devenir pâtissier, mais une fois arrivé en Suisse, son diplôme n’a pas été reconnu. Il a trouvé du travail dans une entreprise de nettoyage. Faire des ménages reste aujourd’hui son activité professionnelle à raison de deux fois par jour : le matin (tôt) et le soir (tard). La mère, après sa scolarité obligatoire, a obtenu un CFC d’assistante dentaire mais n’a jamais travaillé dans ce domaine. Elle a fait divers petits boulots (dans la vente, en usine, dans le secrétariat) couplés à plusieurs périodes de chômage plus ou moins longues. Au moment de l’enquête, elle venait de retrouver un emploi (elle travaille dans des centres commerciaux, à un stand. L’entreprise qui l’emploie s’occupe de la livraison à domicile). Les

langues parlées à la maison sont le français et le serbo-croate. La mère a toujours vécu dans le quartier des Cèdres ; elle y a toute sa famille (ses parents, son frère) ainsi que sa belle- famille (l’oncle et la tante de son mari).

Famille d’Afonso

Afonso est le benjamin d’une fratrie de quatre enfants : un frère et deux demi-frères et sœurs. La mère d’Afonso s’est mariée à l’âge de 16 ans, au Portugal (elle a eu son premier enfant à 17 ans). La mère (séparée de son premier conjoint) est arrivée en Suisse il y a quatre ans (au moment de l’enquête), pour rejoindre son nouveau compagnon et sa belle- famille. Dans la famille de la mère d’Afonso, plusieurs membres ont émigré vers différents pays européens. Les parents du beau-père d’Afonso vivent en Suisse depuis une dizaine d’années. Lorsque la mère d’Afonso arrive en Suisse, elle n’a pas de travail ; aujourd’hui elle a un permis B et fait des ménages. Deux ans après son arrivée en Suisse, elle a pu faire venir ses deux enfants aînés, restés au Portugal. Les parents d’Afonso ne parlent pas français : le portugais est la langue parlée avec les parents ; les frères et sœurs se parlent en français.

Famille de Lylia

Lylia est en 2E et a 5 ans. Elle est la benjamine de son groupe d’âge scolaire. Lylia est également la benjamine de deux sœurs qui ont 16 ans et 8 ans. Tous les enfants ont fréquenté ou fréquentent L’Ecole des Jonquilles. Les parents de Lylia sont Bosniaques ; ils ne maîtrisent pas très bien le français (compréhension plus facile que l’expression). Ils parlent également albanais. Au moment de l’enquête, le père de la fillette est au chômage. C’est lui qui se rendra à l’entretien formel parents-enseignante avec la présence d’un interprète albanais-français, là où nous le rencontrons pour la première fois. Quelques mois plus tôt, nous avons rencontré la mère de Lylia, également lors d’une convocation organisée par l’enseignante pour « faire le point » sur la scolarité de la fillette (sans la présence d’un interprète).

Famille de Soazig

Soazig est la benjamine de la classe. Elle est entrée à l’école avant ses 4 ans. Ses parents ont une trentaine d’années (35-38 ans) et viennent d’accueillir un nouveau-né. Lorsque Soazig commence l’école, elle ne parle pas français : son père est bosniaque, sa mère est hongroise et la langue commune du couple est l’anglais. Soazig côtoie ainsi très tôt quatre langues dans son contexte familial, scolaire et social. Au moment de l’enquête, le père termine des études universitaires. Nous supposons que la mère a également effectué une formation universitaire, tout au moins une formation post-obligatoire, peut-être à l’étranger ? (L’usage parfait et quotidien de l’anglais au sein du couple nous le fait supposer).

Famille de Mariya

Mariya a un frère aîné, lui aussi scolarisé à L’Ecole des Jonquilles. Avant de commencer l’école, Mariya a fréquenté une crèche. Elle fréquente également le parascolaire (restaurant scolaire et les activités parascolaires en fin de journée d’école).

Famille de Nolan

Nolan a un frère de quelques années plus âgé que lui, qui a également fréquenté l’Ecole des Jonquilles (il vient de terminer l’école obligatoire au moment de l’enquête). D’origine portugaise, les deux parents, la trentaine, parlent très bien le français avec un léger accent. Les parents de Nolan sont séparés, la relation dans le couple semble tendue, voire conflictuelle. Il semble que ce soit la mère qui ait la garde des deux enfants. Celle-ci est au chômage.

Famille de Rita

Rita est l’avant-dernière d’une fratrie de cinq enfants. Le père est ouvrier et la mère s’occupe de l’éducation des enfants. Rita n’a pas fréquenté d’institution de la petite enfance avant son entrée à l’école (telles que crèche ou jardin d’enfants). La famille de Rita est albanophone ; les parents ne parlent pas le français. Les enfants, qui sont tous scolarisés à L’Ecole des Jonquilles, parlent entre eux à la fois français et albanais.

Famille de Cristiano

Cristiano a une sœur aînée qui fréquente également l’Ecole des Jonquilles. Avant d’entrer à l’école, Cristiano n’a pas fréquenté d’institution de la petite enfance (telles que crèche ou jardin d’enfants). Les parents de Cristiano parlent portugais et français. Lorsque Cristiano commence l’école, il ne maîtrise pas le français et parle parfois en portugais en classe. L’enfant se rend régulièrement au restaurant scolaire durant la pause de midi, avec des difficultés pour s’y rendre (crises de larmes). Cristiano a attiré l’attention de l’enseignante Solène pour comportement « très vif » selon ses propres termes. La sœur de Cristiano a connu cette même préoccupation de la part de son enseignante.

Famille d’Esra

Esra a une sœur jumelle qui se trouve dans la classe parallèle, celle de l’enseignante Alexandra. Les parents d’Esra parlent arabe mais ne parlent pas français (nous n’avons pas su de quel pays ils étaient originaires). Le père parle anglais, dû notamment à son travail au sein d’une entreprise de négoce international spécialisée en produits pétroliers et basée à Genève. La mère, au foyer, ne parle ni anglais ni français. Au moment de l’enquête, elle débute les cours de français avec le projet des mamans allophones initié par L’Ecole des Jonquilles.

Famille de Besmira

Besmira est née à Genève de parents albanophones (Kosovo). Elle est l’avant-dernière d’une fratrie de quatre enfants, dont le petit dernier est né deux mois après le début de notre enquête. La mère de Besmira vit en Suisse depuis 21 ans (nous n’avons pas d’informations sur le père) et au moment de l’enquête, elle vient d’obtenir la naturalisation suisse. Egalement au moment de l’enquête, les parents de Besmira sont en pleine séparation. La mère de Besmira parle français (mais ne le maîtrise pas complètement). Elle suit les cours de français avec le groupe des mamans allophones. Besmira est née avec une demi- paralysie du côté droit du corps (visage, bras et jambe).

Laurence (directrice d’établissement)

Laurence est née à Genève d’un père tessinois ingénieur à l’Etat en génie civil (elle précise que la langue maternelle de son père est l’italien) et d’une mère fribourgeoise (employée au service traduction du CICR puis femme au foyer). Mariée récemment, elle a deux enfants qui ont 13 ans et 15 ans d’une précédente union. Ils vont au Cycle d’orientation. Laurence occupe la fonction de directrice de l’Ecole des Jonquilles à 80% depuis août 2008 (soit dès l’entrée en REP de cet établissement scolaire). Avant d’occuper ce poste, Laurence a été enseignante pendant 14 ans dans une autre école en contexte de diversité culturelle et sociale. Du point de vue de sa formation et de son parcours professionnel, elle a tout d’abord suivi des études pédagogiques à l’Université de Genève, puis a enseigné pendant plusieurs années en tant qu’enseignante titulaire à 75% (mandat de gestion d’équipe, gestion de la pédagogie) cumulé avec un 30% d’enseignement. Finalement, elle a suivi une formation de direction d’institution (qu’elle dit avoir trouvé « très lourd » à gérer) afin de devenir directrice d’établissement. Laurence et son mari n’habitent pas dans le quartier investigué (tout comme les autres acteurs scolaires que nous avons rencontrés).

Raphaël (éducateur social)

Raphaël est né à Genève, d’une mère suisse alémanique (CFC de téléphoniste) et d’un père italien (région de Gênes, formation hôtelière). Il a avec sa conjointe trois enfants âgés de 12, 10 et 6 ans et un quatrième enfant qui allait naître dans quelques mois. Avant d’exercer le métier d’éducateur social à temps plein93 à l’Ecole des Jonquilles, Raphaël a suivi une formation d’animateur. Il a effectué sa scolarité obligatoire à Genève. Il a ensuite suivi sa formation à l’Institut d’Etudes Sociales (IES) appeléaujourd’hui Haute école de travail social