Chapitre 6 Le contexte de la recherche
6.1. Présentation des différentes composantes du dispositif
Les 20 heures de formation hebdomadaire sont partagées entre les heures
d’enseignement / apprentissage appartenant à un tronc commun, les cours choisis par les
apprenants, l’autoformation et des séances de conversation.
Selon qu’il appartient à un groupe de niveau débutant, faux-débutant,
intermédiaire ou avancé, chaque étudiant reçoit respectivement une formation de 12, 10,
ou 6 heures hebdomadaires allouées spécifiquement au tronc commun selon les
modalités suivantes :
- une centration sur l’apprenant : la formation tient compte de ses besoins, ses
intérêts et ses motivations en le questionnant par exemple sur son projet
d’apprentissage en début de formation ;
- une démarche participative et interactive : l’apprenant participe aux choix
d’apprentissage (par exemple au choix des ressources utilisées en
groupe-classe) et produit le feed-back
1habituellement délivré par l’enseignant ;
- des situations de communication tirées de la vie quotidienne (ex. : une
consultation chez le médecin), universitaire (ex. : assister à un cours ou une
conférence) ou professionnelle (ex. : interagir avec un client), avec un
recensement des objectifs communicatifs et des actes de paroles spécifiques ;
- la proposition d’activités réalistes à partir de documents authentiques
(extraits littéraires, articles de journaux, émissions de radio, clips vidéos,
etc.) pour l’acquisition de savoirs et savoir-faire linguistiques, pragmatiques,
culturels et civilisationnels ;
- une séparation du travail par aptitude : le travail de compréhension orale se
distingue de celui d’expression orale, de compréhension écrite ou
d’expression écrite même si des liens peuvent être établis au niveau des
thèmes ou du type d’activités choisies entre les différentes aptitudes (suivre
une conférence et prendre des notes par exemple).
6.1.2. Les cours à choix
En plus de ces heures de formation, les étudiants ont la possibilité de choisir 2, 3
ou 5 autres modalités d’enseignement / apprentissage supplémentaires en fonction de
1 Dans cette optique, l’enseignant a recours par exemple à un remue-méninges pour partir des
connaissances antérieures des apprenants et co-construire les savoirs et les savoir-faire utiles à l’acquisition d’un objectif.
leur niveau. Certaines de ces activités visent le renforcement du travail sur la langue
écrite ou orale, comme l’écriture créative ou la prononciation par exemple. D’autres
offrent l’opportunité de se confronter à des langues de spécialités à des fins
universitaires (français des arts, des sciences sociales, scientifique et technique,
juridique et économique) ou professionnelles (interactions professionnelles dans les
métiers de service tels que tourisme, vente ou hôtellerie). Certains cours ont également
pour but d’apporter un soutien méthodologique à leur apprentissage du français (utiliser
les médias pour améliorer son français) ou à la préparation d’examens du DELF et du
DALF. D’autres cours ou ateliers ont des visées plus culturelles (civilisation, littérature,
fêtes et traditions, découverte de Nancy, théâtre, chanson française, etc.). Ils ont pour
objectif de permettre à des étudiants de groupes différents de se rencontrer dans un
même cours, autrement dit de favoriser les interactions entre pairs et d’élargir leur
réseau de communication. Il s’agit aussi d’opérer une ouverture sur l’extérieur de
l’université dans le cadre de visites par exemple, où les apprenants vont à la rencontre
d’établissements culturels ou professionnels.
Ces cours ou ateliers sont un lieu de travail collaboratif ou coopératif,
c’est-à-dire un lieu où l’apprentissage passe par la réalisation collective d’un produit ou d’un
projet (une nouvelle, un journal, un blog ou une exposition par exemple). Dans le cadre
de ces activités, la langue française est à la fois une visée et un moyen. Autrement dit,
les apprenants communiquent ensemble dans la langue cible qui devient par la même
occasion la langue véhiculaire de ce travail de groupe.
6.1.3. Le tutorat
En plus du tronc commun et des cours choisis, la formation offre aux étudiants
dits débutant ou faux-débutants la possibilité de s’inscrire dans un processus
d’individualisation de leur travail via du tutorat, à raison de 2 heures par semaine.
Chaque tuteur est en fait l’un des enseignants déjà chargé de dispenser des cours pour
un même groupe d’apprenants. Il guide le travail de chaque apprenant vers des
ressources et des activités supplémentaires en fonction de besoins qu’il aura identifiés
en cours. Selon les pratiques des tuteurs, le travail peut être réalisé au CLYC (Centre de
Langues Yves Châlon)
1ou à distance grâce à un espace numérique de travail (ENT)
créé à cet effet. Ce système s’adresse à des étudiants qui ne disposent pas à leur arrivée
au DéFLE des outils linguistiques nécessaires et suffisants pour discuter de leur
apprentissage et des difficultés éventuellement rencontrées. L’objectif est ici d’offrir
une étape transitoire où le tutorat de contenu linguistique ou langagier pourra
progressivement se transformer en tutorat méthodologique pour inscrire l’apprenant
dans un processus d’autonomisation.
6.1.4. Le travail en autonomie et l’apprentissage autodirigé avec
soutien
La formation permet aux apprenants de niveau intermédiaire ou avancé de
s’inscrire dans un processus d’autonomisation ciblé grâce à l’autoformation ou
l’apprentissage autodirigé avec le soutien d’un conseiller. Les 4 heures dédiées au
travail en autonomie se déclinent de la façon suivante : elles n’ont pas lieu en salle de
classe mais au CLYC ou éventuellement dans un autre lieu propice à un apprentissage
en autonomie comme la salle informatique, la bibliothèque universitaire, l’institut de
lettres ou de journalisme, par exemple. Pendant ces 4 heures, l’apprenant travaille en
autonomie, c’est-à-dire travaille sur des besoins qui lui sont propres, des objectifs qui
lui sont particuliers, en choisissant lui-même ses ressources, aidé du catalogue du
CLYC ou de son journal personnel d’apprentissage (cf. annexe C1). Ce dernier
comprend :
- une biographie langagière qui résume le parcours d’apprentissage de
l’apprenant en FLE (formations suivies antérieurement, séjours, etc.) ;
- un questionnaire sur ses besoins liés à ses projets ;
1
Le CLYC est un centre de ressources en langues associé au DéFLE. Il est situé sur le campus lettres et sciences humaines à Nancy de l’Université de Lorraine. Ce centre de ressources est un lieu de travail en autodirection pour des langues telles que l’allemand, l’anglais, l’arabe, le danois, l’espagnol, l’italien, le polonais, le portugais, le russe, le suédois et le français langue étrangère. Il est équipé de ressources et d’équipements audio, vidéo et informatiques.