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Présentation des cas d’étude

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 111-126)

Introduction Partie 1

Chapitre 1. La reconstruction – un angle mort de la prévention en France ?

3.3. Présentation des cas d’étude

Nous avons décidé de présenter les terrains d’investigation dans l’ordre chronologique de déroulement des missions (cf. tableau 4). Trois pays sont présentés ici (cf. figure 13) : la France, l’Indonésie et le Japon. Cependant, les terrains français et indonésiens ont été davantage traités que les terrains japonais, ces derniers ont été traités à l’occasion de la 3èmeWCDRR (Sendai, mars 2015). Un certain nombre de critères a été établi pour sélectionner les terrains sur lesquels allait être appliquée la méthode pour collecter les données. Les catastrophes étudiées correspondent à la définition que Pigeon (2010) fait des catastrophes en utilisant la courbe de Farmer, à savoir qu’une catastrophe est un

«évènement de fréquence rare et d’intensité élevée» (ibid., p4).

Tableau 4 :Récapitulatif des terrains d'étude

Figure 13 :Localisation des terrains d'investigation

Le premier critère de sélection des terrains d’étude repose sur une évidence : la sélection de territoires soumis à l’effort de reconstruction suite à une catastrophe naturelle. Nous souhaitions étudier des catastrophes qui présentaient des caractéristiques différentes pour couvrir un panel assez large de situations de reconstruction. Ainsi la superficie des territoires sinistrés a été prise en compte lors de la sélection des terrains d’étude. La plus petite «catastrophe» en termes d’extension spatiale est la tornade d’août 2008 dans le département du Nord, avec une petite dizaine de communes sinistrées. Le faible nombre d’entretiens pour la première étude de cas dans le Val de Sambre s’explique par deux facteurs : d’une part le faible nombre de communes sinistrées (quatre communes ayant subi des dommages sur le bâti et les infrastructures), et d’autre part, par le fort taux de refus de nos demandes d’entretiens (50 %). Nous avons par ailleurs, pu collecter des données auprès des communes de Hautmont et Maubeuge sur les autres communes sinistrées dans le cadre des intercommunalités. Les inondations de 1999 dans l’Aude ou les lahars post-éruptifs de 2011 ont touché des territoires beaucoup plus vastes. La diversité de nature des aléas a aussi été un critère pris en compte. Le quatrième critère retenu est la diversité des étapes du processus de reconstruction. Les données collectées sur ces six territoires fournissent des éléments de réponse sur la nature et le fonctionnement des blocages, sur les leviers de l’intégration d’une «éthique préventive» en période de reconstruction et ce à travers les questions de temporalité du processus, de devenir des populations sinistrées, de recomposition territoriale et de réduction du risque de catastrophe.

3.3.1. La tornade du 3 août 2008 dans le Val de Sambre – Nord – France

La tornade du 3 août 2008 a affecté le territoire du Val de Sambre dans le département du Nord. Huit communes ont été traversées par cette tornade et sinistrées à différents degrés. Nous nous sommes concentrés sur les quatre communes les plus touchées Hautmont, Maubeuge, Neuf-Mesnil et Boussières-sur-Sambre (cf. figure 14). Les municipalités de Hautmont et Maubeuge ont accepté de répondre à nos questions mais celles de Neuf-Mesnil et Boussières-sur-Sambre ont refusé l’entretien.

Nous avons pu accéder à quelques données sur ces deux communes par le biais d’autres entretiens et des documents des communautés de communes. La tornade a été classée F3 par Météo-France, avec un pic d’intensité en F4 à Hautmont puis une décroissance en F2 sur les communes de Neuf-Mesnil et Maubeuge (Wesolek et Mahieu, 2011). Cette tornade est la plus puissante d’une série qui a touché le sol en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Selon Mahieu et Wesolek (ibid.), la tornade du 3 août 2008 est la plus forte tornade enregistrée en France depuis celle de 1982, sur la commune de Levier dans le Jura. C’est aussi la tornade la plus meurtrière sur le territoire métropolitain depuis celle de 1967 à Palluel dans le Pas-de-Calais où sept décès avaient été recensés. Ils démontrent que le tissu

urbain n’a pas eu beaucoup d’influence sur la force de la tornade mais a joué un rôle dans la trajectoire qui a été plus sinueuse du fait des obstacles qu’elle rencontrait (ibid.).

La force et la rareté du phénomène ainsi que la faible actualité nationale en ce début de mois d’août en ont fait un évènement médiatique. Malgré les dommages bien visibles dans le paysage, la tornade a été considérée comme une tempête ou encore «mini-tornade» par les journalistes qui ont alors largement diffusé ces termes réducteurs. Voici quelques exemples issus des archives de deux journaux : «Mini-tornade à Hautmont: l'aide de 300 000 euros va être allouée le plus rapidement possible27 » ; ou encore «Une mini-tornade dans le Nord fait trois morts et neuf blessés28». Le bilan humain de cette tornade est de 3 morts et 18 blessés. Le bilan aurait pu être plus lourd, et les acteurs de la gestion de crise ont salué les bons réflexes des populations qui se sont mises en sécurité à la cave ou sont sortis des bâtiments qui menaçaient de s’effondrer. Pour l’ensemble des quatre communes, 1600 logements ont été détruits ou endommagés et 290 ont été classés inhabitables par les experts. Sur ces 1 600 logements affectés, une cinquantaine n’étaient pas assurés. Outre les logements, un certain nombre d’édifices publics et d’entreprises ont subi des dégâts (l’hôpital de Hautmont, le Zoo de Maubeuge par exemple). L’image de la ville de Maubeuge a été fortement détériorée par la tornade, comme l’exprime son maire R. Pauvros, interrogé par La Voix du Nord : «Avant, à Maubeuge, il y avait des arbres immenses, ils donnaient du cachet à la ville, ils ont été soufflés par la tornade… ils ont été replantés mais maintenant il faut attendre que le temps fasse le travail…». Les édifices publics ont subi de lourds dommages, ce qui a posé d’énormes problèmes de fonctionnement. Malgré tout, «le principe de continuité du service public a toujours été respecté» (R. Pauvros). Les infrastructures routières ont aussi été endommagées, notamment à cause des nombreux arbres arrachés. Les axes principaux ont rapidement (quelques jours) été dégagés, le déblocage total des routes n’a été terminé qu’un mois après. Les réseaux électriques ont aussi été sinistrés. La forêt du Bois du Fay, entre Hautmont et Boussières sur Sambre a été complètement rasée, ce qui représente une perte économique importante puisque ces arbres étaient destinés à la construction de mobilier et qu’ils étaient prêts à être coupés.

Le bilan économique des dommages directs (publics et privés) a été chiffré à 39 millions pour Hautmont, avec 1005 personnes sinistrées. Pour Maubeuge, les dommages s’élèvent à 28 millions (dont 17 millions pour le parc privé) avec 3057 personnes sinistrées. Le coût des dommages est

27Journal 20 minutesdu 5 août 2008

28L’Expressdu 4 août 2008

identique pour les communes de Neuf-Mesnil et de Boussières-Sur-Sambre, il s’élève à 1 300 000 euros, en revanche le nombre de sinistrés varie. A Neuf-Mesnil, il s’élève à 133 personnes alors qu’à Boussières-Sur-Sambre, il est de 30 individus.

Figure 14 :Intensité de la tornade du Val de Sambre associée aux coûts des dommages

Cette carte permet de mettre en relation les changements d’intensité de la tornade avec le coût des dommages. On constate que pour Boussières-sur-Sambre et pour Hautmont, le coût des dommages augmente simultanément avec l’intensité de la tornade. En revanche, on observe un basculement entre Neuf-Mesnil et Maubeuge : la tornade et plus puissante à Neuf-Mesnil mais le coût des dommages est plus important à Maubeuge. Ceci est lié à la trajectoire de la tornade et au niveau d’équipement des communes. Maubeuge est une commune bien plus développée et riche que Neuf-Mesnil et la tornade est venue frapper des infrastructures collectives en majorité. Ces deux paramètres expliquent que le coût des dommages soit bien plus élevé à Maubeuge qu’à Neuf-Mesnil.

Malgré sa faible extension spatiale, la tornade a généré des destructions particulièrement graves sur des bâtiments privés et infrastructures publiques. En trois ans, les stigmates se sont peu à

peu effacés grâce à un processus de reconstruction qui, finalement, suit les grandes lois du genre.

Comparé à la littérature scientifique qui concerne le plus souvent des catastrophes de grande ampleur, le processus de reconstruction post-tornade dans le Val de Sambre fut dans son phasage et sa durée comparable à celui donné pour les catastrophes internationales de grande ampleur (Oliver-Smith, 1977 à Yungay au Pérou ; Gaillard et Leone, 2000 et Gaillard, 2002 sur le Pinatubo aux Philippines ; Hernandez, 2008 et 2009, sur la Nouvelle-Orléans).

Concernant la prise en charge de la reconstruction, des spécificités apparaissent. En effet, la catastrophe, du fait de sa faible ampleur est facilement absorbée par les mécanismes de solidarité nationale. L’Etat et les collectivités territoriales ont répondu rapidement aux besoins financiers des sinistrés. Le système assurantiel mis en place par la loi de 1982 relative à l’indemnisation des victimes et la mobilisation de la solidarité à toutes les échelles ont assuré globalement une remise en état rapide du secteur sinistré. Malgré cela, ce qui ressort fortement de la gestion de crise et des premiers mois après la catastrophe est l’impression d’une improvisation reposant sur la bonne volonté des personnes et sur un surcroît d’énergie des communautés et autorités locales. Ceci peut expliquer les frustrations à l’origine des refus d’information que nous avons essuyés. Les difficultés rencontrées sur les plans technique, juridique et social sont les mêmes que pour d’autres cas de reconstructions post-catastrophe, à savoir : la gestion des logements non assurés, l’absence de dispositif de gestion de crise local de type Plan Communal de Sauvegarde (PCS) avant la catastrophe, la gestion de la communication auprès des médias et la gestion des rumeurs, les actes de délinquance et la gestion du traumatisme des populations. En termes de perception de l’espace, les habitants d’Hautmont et de Maubeuge ont changé leur vision de leur ville. Grâce à la solidarité nationale, aux indemnisations des assurances, les élus et leurs administrés ont saisi cette opportunité d’insuffler un nouveau dynamisme à ces villes. Des enquêtes psychosociologiques et des entretiens complémentaires seraient nécessaires pour expliquer la trace laissée par cet événement sur le territoire et pour comprendre les écarts de résilience entre Hautmont et Maubeuge et les deux autres communes.

Cette étude de cas nous fournit des éléments sur le processus de reconstruction suite à un évènement très localisé avec un nombre relativement important de sinistrés (dans le contexte local) et pose la question de la réhabilitation des logements et de la restauration d’un quartier particulièrement touché : les Exotiques à Hautmont. L’échelle d’analyse est ici celle de la commune.

3.3.2. Les lahars suite à l’éruption de 2010 du volcan Merapi – Province de Yogyakarta et de Java Centre

L’éruption de 2010 a débuté le 26 octobre 2010 et s’est terminée autour du mois de janvier 2011. 353 personnes sont décédées pendant cette éruption, dont le «Juru Kunci» : le gardien des clés du volcan. 350 000 personnes ont été sinistrées et les dommages se sont élevés à plus de 500 millions d’euros. Entre les familles sinistrées par l’éruption et celles sinistrées par les lahars29, ce sont 2 083 foyers à reloger réparties en 12 centres dans la province de Yogyakarta et neufs dans celle de Java Centre. Les fonds débloqués pour la reconstruction par le gouvernement indonésien et le fonds International pour la Réponse aux Catastrophes (International Disaster Response), s’élèvent à plus de 80 millions d’euros. Au lendemain de la saison des pluies de 2011, d'énormes lahars ont eu lieu sur les vallées qui descendent le Merapi, ensevelissant tout sur leur passage. Face à l’ampleur des destructions, le gouvernement a mis en place un programme de reconstruction en-dehors des zones définies comme représentant un risque de péril pour les vies humaines.

Le travail de terrain a porté sur deux vallées du flanc sud du volcan Merapi : la vallée de la Gendol, localisée sur le Territoire Spécial de Yogyakarta, et la vallée de la Putih, située dans la province de Java Centre. Le travail d’enquêtes a été réalisé en trois temps (cf. tableau 4). La première mission a été dédiée au repérage des villages (desa en bahasa indonesia) et des hameaux (dusunen bahasa indonesia) sinistrés et reconstruits, à la prise de contact et à l’élaboration et au test des questionnaires et de la grille d’entretien. Lors de la deuxième mission nous avons réalisé les enquêtes sur six villages : Kayen et Jelapan sur la Gendol et Sirahan, Salakan, Glagah et Berokan sur la Putih.

Les populations de ces hameaux ont été enquêtées par le biais de questionnaires et des entretiens ont été réalisés auprès des chefs de villages, des gestionnaires de la reconstruction et des risques naturels, ainsi qu’avec des associations et des universitaires de l’Université Gadjah Mada. Les questionnaires portaient sur les thèmes suivants : bâtiments et maisons reconstruction, de l'aide au processus de récupération, des bâtiments et des infrastructures communautaires, de subsistance, transmigrasi et programme relocasi, la perturbation de la vie quotidienne, la perception des nouveaux logements et perspectives d'avenir. En ce qui concerne les chefs de villages, les questions ont porté sur l'ensemble du processus de la reconstruction (depuis l'évacuation et les questions d’abris et de logement temporaire, jusqu’à la comparaison de la qualité avant et après). Les entretiens menés avec les

29Le mot laharest un terme indonésien qui peut être définit comme un flux hyper-concentré d'eau et de dépôts volcaniques (cf. glossaire).

gestionnaires ont été porté sur leur rôle dans la reconstruction et la stratégie qu'ils ont adoptée. Les questions posées aux chefs de villages et aux communautés locales étaient essentiellement les mêmes que celles adressées aux organismes gestionnaires des risques et des reconstructions (gouvernementaux et non gouvernementaux). Ceci dans le but de recouper les données pour vérifier les informations et appréhender les différentes positions sur les problématiques majeures de la stratégie de reconstruction. La troisième et dernière mission a été l’occasion de réaliser une étude diachronique sur un groupe de personnes originaires du hameau de Sirahan que nous avons enquêté au centre de relogement temporaire lors de la deuxième mission et au centre de relogement permanent lors de la troisième mission.

La carte ci-dessous (cf. figure 15) a été réalisée en utilisant les données du Bureau de Volcanologie à Yogyakarta (BPPTK) ainsi que les données collectées par les entretiens auprès des chefs de village. Une large majorité des villages enquêtés ont un taux de destruction supérieur à 5 %.

Le zonage rose foncé correspond à la zone de plus fort danger (KRB 3) qui est fréquemment touchée par des coulées pyroclastiques, le zonage rose pâle correspond à la zone de danger modéré (KRB 2) qui est exposée aux coulées pyroclastiques, coulées de lave et de boues ainsi qu’aux projections de matériaux volcaniques (cendres et bombes). Le zonage jaune (lahar area) correspond à la zone de danger liée aux lahars ou aux inondations. C’est ce dernier zonage qui nous intéresse et la sélection des villages à enquêter s’est faite en partie grâce à ce document réglementaire.

Figure 15 :Pourcentages des destructions causées par les lahars sur les communes étudiées (flanc sud du Merapi)

La politique de réduction des risques du gouvernement indonésien est fondée sur cette cartographie mise à jour après l’éruption de 2010. Une bande de 300 mètres à partir des berges des rivières a été classée inconstructible en raison de la forte exposition au risque de lahars. Tous les foyers dont le logement est situé dans ce secteur ont eu la possibilité d'être déplacés : relogés dans un village construit ex nihilo dans une zone moins exposée aux aléas volcaniques. Les autorités indonésiennes, à travers le programme Rekompak (Programme de réhabilitation et de la reconstruction, du Ministère des Affaires Publiques (PU)), ont fourni à chaque foyer qui souhaitait être relocalisé une maison de 36m² construite aux normes parasismiques sur un terrain de 100 m². Ce sont environ 3 500 maisons qui ont été construites, financées par Rekompak (dont les fonds proviennent du gouvernement indonésien et d’organismes étrangers). Le programme a également financé la construction d'infrastructures dans les centres de relogement permanents.

L’étude de ce processus de reconstruction permet d’illustrer les problématiques spécifiques liées à une extension géographique des lahars relativement limitée (plus grande que tornade Nord mais plus petite que l’éruption du Merapi) sur deux territoires étudiés (Java Centre et la Province de Yogyakarta). La comparaison des temporalités de réhabilitation, restauration, reconstruction et

relèvement, des modalités de reconstruction sur le Territoire Spécial de Yogyakarta et dans la province de Java Centre permet de comprendre les disparités entre ces deux territoires pourtant soumis à la même politique de délocalisation et relocalisation des foyers sinistrés. L’échelle d’étude est principalement celle des communautés et individus, mais aussi celle des communes et des vallées.

3.3.3. Inondations des 12 et 13 novembre 1999 dans l’Aude

Le bassin versant de l’Aude s’étend sur 5 500 km². Il correspond grossièrement aux limites du département du même nom. Le bassin de l’Aude a été durement touché par les inondations des 12 et 13 novembre 1999 dans l’Aude faisant 25 morts et plus de 413 millions d’euros de dégâts. Les départements voisins (Hérault, Pyrénées-Orientales, Tarn) furent également touchés pour un bilan total de 35 décès. 228 communes ont été sinistrées et ont fait l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle le 17 novembre 1999. Les dommages ont été homogènes dans le sens où toutes les catégories d’enjeux ont été sinistrées : les infrastructures et bâtiments publics, les entreprises, le secteur agricole et les particuliers (qui représentent 36 % du coût des dommages). En termes de répartition géographique, les basses plaines de l’Aude dans leur ensemble concentrent la majorité des dommages avec 74 % des dégâts matériels.

Nous avons collecté des données sur l’ensemble du territoire sinistré afin d’obtenir des éléments de contexte pour comprendre les logiques et choix stratégiques élaborés par les institutions.

Ces données nous ont permis d’identifier des territoires particulièrement sinistrés, ainsi nous avons recentré l’étude sur les Hautes-Corbières, le Lézignanais et le Narbonnais. Une liste de communes a émergé (cf. figure 16) du travail de mise à jour du bilan de la catastrophe et de synthèse bibliographique. Dans les Hautes-Corbières, nous avons choisi d’enquêter plus finement les communes de Durban-Corbières et Cascastel-des-Corbières. Dans le Lézignanais, nous avons soumis à l’enquête les communes de Lézignan-Corbières et Tournissan. Et sur le territoire Narbonnais, nous avons étudié la reconstruction des communes de Bize-Minervois, Sallèles-d’Aude, Cuxac-d’Aude et Coursan. La commune de Cabrespine a elle aussi été soumise à l’enquête parce qu’elle présente l’intérêt d’être une petite commune rurale ayant eu beaucoup de dommages et relativement éloignée du cœur du département. L’étude de ces communes présentait un intérêt particulier au regard des objectifs de caractérisation des processus d’adaptation mis en œuvre pendant la phase de reconstruction post-catastrophe.

Figure 16 :Coût de l’indemnisation (valeur absolue en euros) dans l’Aude par commune pour l’ensemble du marché (suite aux inondations de novembre 1999)

La phase de réalisation des enquêtes s’est étendue sur une année, de janvier 2014 à décembre 2014. Certaines personnes ont été interrogées plusieurs fois et en parallèle nous avons analysé des documents «d’époque» mis à disposition par les personnes rencontrées. Leur analyse a permis de compléter et de valider les informations données par les personnes enquêtées mais aussi de mettre à jour les bilans et informations collectées par la lecture des travaux et REX réalisés à la suite des évènements.

L’effort de reconstruction a été à la hauteur de l’importance des dégâts : sur une grande partie du territoire départemental, sur toutes les activités, et sur tous les secteurs de la société, des biens publics aux biens privés en passant par les entreprises et exploitations agricoles. Une cérémonie officielle a clôturé la phase de programmation des crédits de la reconstruction le 12 novembre 2002 au troisième anniversaire des crues dévastatrices. Mais certains dossiers ont traîné comme celui des digues de Cuxac-d’Aude qui furent promises aux cuxanais après les inondations de 1999 dont

L’effort de reconstruction a été à la hauteur de l’importance des dégâts : sur une grande partie du territoire départemental, sur toutes les activités, et sur tous les secteurs de la société, des biens publics aux biens privés en passant par les entreprises et exploitations agricoles. Une cérémonie officielle a clôturé la phase de programmation des crédits de la reconstruction le 12 novembre 2002 au troisième anniversaire des crues dévastatrices. Mais certains dossiers ont traîné comme celui des digues de Cuxac-d’Aude qui furent promises aux cuxanais après les inondations de 1999 dont

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