Avant de présenter les objectifs de cette recherche, il convient de préciser la signification de quelques termes et concepts utilisés. Tout d’abord, la génération adolescente évolue dans une ère hautement technologique pour laquelle nous retenons la définition de Castells (2002), reprise par Feixa, Fernandez-Planells et Figueras-Maz (2016), pour « l’ère technologique hyperdigitale ». Cadre sociotechnologique de cette génération, elle est nommée ainsi puisqu’elle survient après l’arrivée d’Internet, de l’émergence des courriers électroniques, de l’utilisation des jeux digitaux et des téléphones mobiles avec leur messagerie SMS. Cette ère de l’ « hyperdigital » est marquée par le web social ou participatif (réseaux sociaux, messageries instantanées, blogues, microblogues et vlogues –vidéo-blogues-) qui accompagne la transformation des usages du web de consommation à production de contenu par la diffusion d’outils collaboratifs (Codina, 2009; Fernandez- Planells, Figueras-Maz et Feixa, 2014).
Ensuite, par site web, comme le suggère Brügger (2012), nous entendons un lieu numérique qui offre un élément web, une page web, un site web, une sphère web ou le web en tant que tel. Plus précisément, l’élément web se compose de termes, de graphiques, d’images et de son (Brügger, 2012). La page web, pour sa part, comprend tout ce qui est visible dans
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une fenêtre de navigation (Brügger, 2012). Le site web, quant à lui, est composé de pages web cohérentes dans leur ensemble, tandis que la sphère web équivaut à tous ces derniers points, soit les éléments, les pages et les sites, qui sont reliés à des évènements ou à des thèmes (Brügger, 2012). Enfin, le web pris dans son ensemble correspond aux normes et aux institutions qui l’influencent (Brügger, 2012). Ainsi, reprenant cette définition, nous comprenons par « site web » l’ensemble des pages web, des ressources et des hyperliens trouvés sur un site web d’une commission scolaire et de ses établissements d’enseignement secondaire. C’est la page d’accueil d’un site web qui est la première page visitée par un utilisateur; elle correspond à l’adresse racine du site web. Ainsi, lorsqu’un utilisateur clique sur un lien offert par la page d’accueil, il est redirigé sur une autre page web, offrant du contenu supplémentaire. Cette autre page web est donc considérée comme faisant partie du site web de la commission scolaire ou de l’école. Il est à noter que certains sites web ne sont pas accessibles par Internet, particulièrement les intranets offerts par les écoles, puisqu’ils ne sont accessibles qu’aux membres invités.
Quant à la définition des sites Facebook, nous l’entendons comme celle de Bastard (2018) qui définit ce média social comme un lieu soutenant la sociabilité par différents partages de contenus (statuts, actualités, vidéos, photos, musique, chats ou tout autre contenu d’intérêt) qu’un individu désire partager. Toutes ces fonctionnalités permettent de recréer un environnement où il est possible de développer et d’entretenir des amitiés et des conversations, en y partageant des gouts, des contenus informationnels, des expressions et des réactions (Bastard, 2018). Tout comme le site web, le site Facebook offre une page présentant des termes, des graphiques, des images, du son et différents liens externes vers des contenus de même nature à l’aide d’un clic (vidéo, son, image, liens, etc.). Mais à la différence du site web, Facebook offre la possibilité d’exprimer une appréciation ou une émotion à partir d’émoticônes ou de commentaires écrits et de participer à une conversation de groupe ou avec une personne en particulier. Il offre également la possibilité de faire partie d’une communauté par la fonctionnalité « suivre », qui procure un abonnement afin de recevoir, par exemple, les publications de la commission scolaire ou de l’école dans son propre fil d’actualités. De plus, il est possible de lancer des invitations à des amis Facebook afin qu’ils puissent « suivre » et recevoir eux aussi les publications. Enfin, plusieurs onglets sont offerts par l’interface du site Facebook (Accueil, Publications, Avis, Vidéos, Photos, À propos, Communauté, Infos et publicités, Évènements et Créer une page). De ce fait, un
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clic sur chacun de ces onglets permet d’accéder à des contenus et à des conversations tantôt différentes, tantôt similaires à ceux retrouvés sur la page d’accueil du site.
Cela dit, outre les possibilités techniques des sites web et Facebook, une bonification des définitions est pertinente pour une compréhension plus complète des sites. En effet, Cottier et Person (2018) emploie l’appellation « dispositifs sociotechniques » et Klein (2012), « dispositifs socionumériques », pour parler du web et du web social ou participatif avec leur lot de médias sociaux, mais également de toutes les formes de communication électronique par voie de messageries électroniques. Ces termes, qui soulignent l’aspect social des sites, font écho à la définition de Hugon (2011) qui confère à la technologie numérique une vision sociale. Ici, c’est l’idée d’une communauté présente dans les cultures et dans les environnements numériques qui est mise de l’avant. Ainsi, dans le cadre de cette étude, les syntagmes technologie(s) numérique(s) et technologies de l’information et de la
communication (TIC) prennent le même sens et font référence à la même notion. Nous
incluons, d’une part, les équipements intégrés et utilisés dans les écoles et les commissions scolaires pour recueillir, stocker, analyser, partager et communiquer de l’information avec les acteurs de la communauté scolaire (MELS, 2017). D’autre part, nous incluons également tous les outils et moyens technologiques par lesquels sont possibles trois actions : la mise en contact, l’échange et le partage d’un espace commun permettant ainsi d’établir une relation en ligne (Hugon, 2011).
Enfin, nous définissons le terme « contenus d’orientation scolaire et professionnelle (COSP) », présents dans les projets éducatifs de tous les établissements scolaires (MEES, 2016) comme le fait le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Ces contenus se composent d’apprentissages liés à trois thèmes : la connaissance de soi (personnelle, sociale et scolaire), du monde scolaire et du monde du travail (MEES, 2016). Pour les fins de notre étude, nous parlons de contenus numériques d’orientation scolaire et professionnelle (CNOSP) puisque les contenus d’orientation que nous étudions se trouvent sur des sites web et Facebook.