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DEUX DEMARCHES COMPLEMENTAIRES

1. Démarche quantitative

1.2. Pré-test, mode de passation et retours

1.2.1. Le pré-test

La première version du questionnaire a été élaborée en mars 2017 et le pré-test a eu lieu au début du mois d’avril suivant. Il a été réalisé auprès de cinq collègues formatrices de l’IFSI dans lequel nous exerçons.

Leurs retours nous ont permis de préciser certaines questions et de retravailler plusieurs formulations. Ils nous ont également permis d’enrichir les items proposés pour quelques questions, notamment pour les questions 19 (motivations à devenir formateur), 22 (motivations actuelles par rapport à la profession), 29 (domaines d’intervention) et 31 (indicateurs d’une formation infirmière de qualité).

1.2.2. Mode de passation

Le questionnaire étant prêt en avril 2017, nous avons fait le choix de ne pas le diffuser avant début juillet 2017. En nous basant sur notre observation dans notre IFSI d’exercice, il nous est apparu que ce moment serait plus favorable. En effet, à cette période, les étudiants sont en congés et les formateurs ne le sont pas encore. Ces derniers nous semblaient plus disponibles et davantage enclins à consacrer une vingtaine de minutes à remplir un questionnaire de recherche.

Nous avons également adapté le questionnaire sur Google Forms afin de pouvoir le diffuser sous forme informatique. Afin de faciliter la diffusion et pour optimiser le taux de réponses, nous avons fait appel au CEFIEC afin de pouvoir bénéficier du réseau national de ce Comité.

Le questionnaire a donc été diffusé en ligne via le réseau du CEFIEC entre le 28 juin et le 6 septembre 2017.

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1.2.3. Retours

303 réponses ont été collectées sur la période de diffusion. Au final, 300 réponses sont exploitables : un questionnaire a été renvoyé entièrement vierge, un questionnaire a été rempli par une formatrice en IFCS et un questionnaire a été rempli par une directrice des soins. Ces trois réponses ont été logiquement exclues de notre corpus de données.

En ce qui concerne le taux de retour et en l’absence de données précises sur les formateurs IFSI, il convient de se référer aux quelques données socio-démographiques nationales disponibles concernant les infirmiers cadres de santé dans leur globalité en France.

En 2017, selon la DREES, la catégorie des cadres de santé infirmiers (dans laquelle sont regroupés sans distinction les cadres de proximité managers et les cadres formateurs) représentait 17 413 personnes. La population infirmière étant composée en 2017, toujours selon la DREES de 681 459 personnes, les cadres de santé représentent environ 2,6 % des infirmiers.

En 2010, Yahiel et Mounier estiment que les cadres formateurs représentent 20 % du corpus total des cadres de santé estimé alors à environ 25 000 agents (ce qui parait surprenant, les données de la DREES indiquant une hausse annuelle continue des effectifs des infirmiers cadres de santé). En transposant ce ratio aux données actuelles, il y aurait donc aujourd’hui environ 3 500 cadres formateurs IFSI, sans compter les infirmiers en situation de faisant-fonction.

Par ailleurs, le CEFIEC en 2017 indique la présence d’environ 3 000 formateurs en soins infirmiers sans préciser si les formateurs non cadres de santé sont comptabilisés. Ce chiffre correspond à un pourcentage d’environ 17 % de cadres formateurs sur le nombre total de cadres de santé infirmiers, en excluant de ce calcul les infirmiers faisant-fonction de cadres de santé.

Le taux de retour reste cependant difficilement quantifiable, car il est impossible de savoir avec certitude si le questionnaire a été diffusé dans tous les IFSI nationaux via le réseau CEFIEC.

Néanmoins nous pouvons, compte tenu des éléments chiffrés ci-dessus, estimer que les retours correspondent à environ 10 % de la population globale des formateurs IFSI.

144 La représentativité de ce questionnaire apparait difficile à évaluer. Comme indiqué précédemment, certaines données sont surprenantes et par moments en contradiction avec d’autres. Nous avons cité le rapport Yahiel et Mounier (2010) et les chiffres de la DREES qui s’ils concordaient signifieraient une réduction des effectifs des infirmiers cadres de santé d’environ 6 000 personnes en trois ans. Par ailleurs, la DREES recense en 2017, 60 cadres de santé étant diplômés d’un CCI et d’un diplôme de cadre de santé publique de moins de 45 ans et 260 personnes de moins de 50 ans dans le même cas. Ces formations ayant été remplacé en 1995 par le diplôme commun de cadre de santé, cela n’est pas possible pour les moins de 45 ans et très peu probable pour les moins de 50 ans.

En nous appuyant néanmoins sur les données de la DREES, nous relevons que les hommes représentent 15,83 % des infirmiers cadres de santé. Dans notre corpus issu de ce questionnaire, les hommes représentent 17,1 % des répondants.

La proportion d’hommes oscille dans les données de la DREES entre 14 % et 18 % environ selon les tranches d’âge. Dans notre étude, les hommes nés en 1975 et après représentent 30 % de cette tranche d’âge sans que nous puissions savoir si cela est une particularité de notre étude. Car rappelons que les données de la DREES concernent indistinctement les infirmiers cadres de santé managers et formateurs et que les personnes avec un statut de faisant-fonction ne sont pas comptabilisées.

En conclusion de cette partie relative aux données socio-démographiques des formateurs IFSI, nous constatons tout d’abord la non prise en compte des personnes avec un statut de faisant-fonction dans les données officielles. Le rapport Yahiel et Mounier (2010) se montre peu précis par rapport à ces dernières, tandis que les données de la DREES (2017) ne différencient pas les cadres managers et les cadres formateurs tout en excluant également les personnes avec un statut de faisant-fonction. Nous relevons un manque de concordance entre les données de la DREES (2017) et celles du rapport Yahiel et Mounier (2010). Par ailleurs, le CEFIEC recense 3 000 formateurs. Ceci nous permet d’évaluer le taux de retour de notre questionnaire de recherche à environ 10 % de la population totale des formateurs IFSI. Mais cela ne nous permet pas d’établir la représentativité de l’échantillon des formateurs IFSI issu de ce questionnaire. Nous qualifions donc celui-ci d’échantillon de convenance (Maubant, Lenoir, Routhier, Oliveira, Lisée & Hassani, 2005), reposant sur le volontariat des formateurs IFSI interrogés.

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