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A. Les trois « échelles » du Levant

1. Un avant-poste en Orient

À l’échelle de l’Empire, Berytus apparaît jusqu'au règne de Claude comme un isolat sur la côte levantine. En revanche, la carte des colonies fondées avant les Sévères au Proche-Orient la révèle comme le premier jalon d’un réseau de cités situées sur la route qui va d’Antioche à Jérusalem361. Berytus, Ptolémais et Césarée Maritime sont trois colonies côtières qui constituent autant de points d’appui romains sur la route de la Judée-Palestine, avant la fondation d’Aelia Capitolina par Hadrien, qui semble clore un processus séculaire. D’un point de vue stratégique, la fondation augustéenne pourrait donc apparaître comme essentiellement tournée vers la Judée et la fondation de Ptolémaïs ne ferait que confirmer,

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Cf. ISAAC1992, chapitre VII, « The military function of Roman veteran colonies », p. 311-331, SARTRE

2001b, p. 122-124 et BRÉLAZ2004. RIZAKIS2004, p. 85-87, adopte une ligne intermédiaire. De même que BRU2009, p. 280- 281, en particulier : il ne cite pas cette bibliographie et axe sa présentation, classique de ce point de vue, sur la maîtrise du territoire dans une perspective géostratégique et dans le contexte de la pacification des provinces.

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quelques décennies plus tard, cette vocation à constituer un point d’appui au nord de la principauté cliente hérodienne. Est-il pour autant légitime de considérer qu’il était dans l’intention d’Auguste de faire de Berytus un avant-poste de Rome en Orient ? Au Proche- Orient, les quelques colonies fondées avant Septime Sévère renvoient effectivement à des considérations stratégiques, voire militaires. Parce que des Bérytains ont grossi par deux fois les troupes du gouverneur de Syrie en route pour la Judée, la fondation de la colonie augustéenne s’inscrit parfaitement dans ce modèle ; mieux, elle semble l’inaugurer. Nous ignorons cependant la signification de cette coïncidence, qu’il convient, par conséquent, de ne pas surinterpréter : elle tient sans doute plus à la nature même des colonies romaines, « réservoirs » de soldats au service de l’Empire, qu’à la mise en place délibérée d’un premier pôle de loyalisme par Auguste, sur la côte levantine.

B. Isaac a mis en évidence les considérations stratégiques qui ont présidé au choix de Ptolémais pour en faire la deuxième colonie déduite du Proche-Orient362. Fondée à l’extrême fin du règne de Claude363, elle se situe juste au nord de la Judée à un moment où la région retourne sous administration romaine, après l’intermède d’Agrippa Ier364. Un milliaire datant de 56 atteste que cette colonie claudienne a été immédiatement reliée à Berytus par une route côtière365. Le contexte de la fondation de Césarée par Vespasien est plus transparent encore. La colonisation y entérine l'accession collective à la citoyenneté romaine des habitants de cette ville de Samarie dont les gages de loyalisme qu’ils ont donnés au pouvoir romain durant la première guerre de Judée expliquent en partie la promotion. On a parlé de première « colonie honorifique » ou « honoraire »366 pour le Proche-Orient. L’expression, contestable, ne convient d’autant pas que Vespasien ne s’est pas contenté de récompenser les habitants de Césarée Maritime en leur accordant la citoyenneté romaine, il a également installé des vétérans dans la nouvelle colonie367. La colonisation y a en outre entraîné des avantages bien concrets : les citoyens, puis le sol, ont été progressivement exemptés de taxes sans que la colonie ne soit gratifiée du ius italicum368.

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ISAAC1992, p. 322-323. ISAAC1998, p. 93, décrit le site de Ptolémaïs « just outside the province but at the ‘gateway’ to it ». M. Sartre précise que « c’est la dernière ville importante sous l’autorité directe du

gouverneur de Syrie avant la Judée » (SARTRE2001a, p. 485).

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En 52, le titre colonial n’apparaît pas encore sur les émissions monétaires.

364

B. ISAAC 1998, p. 93, n. 29, cite opportunément Ulpien : Ptolemaensium enim colonia, quae inter

Phoenicem et Palaestinam sita est, nihil praeter nomen coloniae habet (Digeste, 50, 15, 1).

365

Cf GOODCHILD, 1949 et, plus généralement, SARTRE2001a, p. 487.

366 SARTRE2001b, p. 125. 367 Cf. COTTON& ECK2002, p. 381-385 et ECK2007. 368 Ulpien, Digeste, 50, 15, 1.

Contemporaine de la seconde révolte juive et donc possiblement à l’origine du soulèvement, la fondation d’Aelia Capitolina a fait l’objet de nombreuses études. S’il existe un relatif consensus pour affirmer qu’elle explique en grande partie le déclenchement de la révolte, en revanche, en ce qui concerne les motivations d’Hadrien, les avis divergent fortement. Longtemps considérée comme une provocation délibérée de l’empereur pour en finir avec l’agitation endémique des Juifs369, la fondation d’Aelia Capitolina a pu être plus récemment décrite comme un « bienfait mal compris », une « tragique méconnaissance » des réalités locales370. E.M. Smallwood, en 1976 avait déjà envisagé une telle analyse et avancé des arguments non négligeables pour la contredire : l’idée d’une provocation de la part d’Hadrien est toujours considérée comme une grille de lecture valide parmi les historiens371. Il reste que, s’efforcer de comprendre les motivations d’Hadrien nécessite d’analyser la fondation d’Aelia Capitolina dans le contexte plus large de la politique impériale et non pas seulement de celui de la province de Judée dans les décennies qui ont précédé l’éclatement de la révolte. M. Goodman372, dans une perspective diachronique (en proposant une analyse de la politique impériale depuis les Flaviens) et M. Zahrnt373, dans une perspective synchronique (en comparant la fondation coloniale aux autres fondations hadrianiennes), ont ainsi proposé des interprétations différentes, mais qui, en débordant le cadre provincial, renouvellent le questionnement. Quoi qu’il en soit, le contexte de la déduction coloniale est peut-être le seul élément indiscutable de cette difficile question : la présence d’une deuxième légion à partir de 120 et le réseau routier mis en place sous Hadrien montrent le souci que les autorités romaines avaient de mieux contrôler la Judée après les évènements des années 115-117374. La colonie d’Aelia Capitolina s’inscrit parfaitement dans ce contexte, tout en constituant, opportunément, un lieu d’installation pour les vétérans de la légion qui y était stationnée375.

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BEAUJEU1955, p. 260-262, et avant lui, D’ORGEVAL1950, p. 291 : « La construction d’Aelia Capitolina montrait aux Juifs que, pour l’empereur, la victoire romaine ne se limitait pas aux éléments matériels ; tôt ou tard Jupiter Capitolin devait devenir le dieu de tout l’empire ; la mesure était blessante, même provocante (…) ».

370

SARTRE2001, p. 603. Pour une lecture comparable, SCHÄFER 1990, p. 287-288 : selon cet historien, le statut de colonie a été considéré comme un avantage par une partie de la population juive.

371

SMALLWOOD1976, p. 433.

372

Cf. GOODMAN2003, pour les règnes de Trajan et d’Hadrien et GOODMAN2007, p. 463-485, pour un arc chronologique plus large.

373

ZAHRNT1991.

374

À quoi l’on peut ajouter la nomination de Lusius Quietus en tant que gouverneur de Judée en 117. Il s’était illustré par la dureté avec laquelle il avait mené la répression de la révolte de 115-117.

375

Comme le remarque M. Zahrnt, avec Hadrien, la fondation de municipes l’emporte en nombre, pour la première fois, sur celle des colonies. La fondation d’Aelia Capitolina offre donc peu de parallèles dans l’entreprise municipale hadrianienne. Si l’on met de côté les municipes (africains pour la quasi-totalité) promus au rang de colonie, les seules colonies déduites sont Mursa en Dacie et Aelia Capitolina, c’est-à-dire

S’il n’était pas aussi étalé dans le temps, le processus de colonisation au Proche- Orient semblerait répondre à une logique : baliser et contrôler la route qui mène à Jérusalem376. Sur la côte levantine, à mi-chemin entre Antioche et Ascalon, la colonie contrôle de fait deux grandes voies de passage nord-sud de l’espace syrien377. C. Brélaz a néanmoins attiré à juste titre l’attention sur le caractère attendu, banal et finalement peu significatif de l’analyse géostratégique d’un site colonial378. Par ailleurs, lorsqu’Auguste fonde Berytus en 15 avant notre ère, la situation y est stabilisée. Quelques années auparavant, à l’occasion de la disparition lente et pleine de péripéties de l’Etat hasmonéen (entre 65 et 41), Rome a été amenée à intervenir pour limiter les troubles. L’arrivée d’Hérode au pouvoir inaugure une nouvelle période d’accalmie et lorsqu’Octavien- Auguste doit réorganiser l’Orient, dans les années qui suivent Actium, il ne s’y trompe pas. Il ne cesse d’agrandir son royaume, au détriment de petites principautés, preuve qu'il reconnaît en lui un auxiliaire efficace. Interpréter la fondation de Berytus comme un premier jalon sur la route de la Judée ne fait donc qu’anticiper les évènements qui ont accompagné l’arrivée au pouvoir des successeurs d’Hérode. Le caractère transitoire des principautés, tel qu’il nous apparaît avec le recul, est évidemment trompeur pour apprécier la politique d’un empereur.

Il reste que la fondation que Berytus s’est révélée être un point d’appui de Rome au nord de la Judée-Palestine. Le témoignage de Flavius Josèphe montre qu’à deux reprises, des Bérytains ont participé à des opérations militaires : une première fois en 4 avant notre ère, lorsque Varus, en route pour Jérusalem, passe par Berytus : « les habitants de Béryte grossirent ses troupes de quinze cents hommes ... »379, puis au début de la guerre de Judée, en 66, lorsque le gouverneur Cestius Gallus commence ses opérations en Galilée et que des Juifs de Zabulon « tuent près de deux mille Syriens dont la plus grande partie était de

des colonies au caractère militaire marqué. Cf. ZAHRNT1988 et 1991. La comparaison entre les fondations de Mursa et d’Aelia Capitolina a aussi ses limites.

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Cf. annexe, fig. 6.

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MAC ADAM 2001-2002, p. 198 : « Both settlements [i.e. Berytus et Héliopolis] were located at the

junction of major arteries of communication and trade. Beirut was a harbor-city on the coast road and Heliopolis a major religious center on the parallel route that linked the northern Orontes River valley to the southern Jordan River valley ». BUTCHER2003, p. 131-132, évoque Théophane, un fonctionnaire qui a fait le voyage d’Égypte à Antioche au début du IVesiècle. La carte que K. Butcher dresse des étapes de Théophane (fig. 43, p. 132) montre que Berytus se situe à mi-chemin entre Antioche et Ascalon c’est-à-dire à environ trois jours de l’une ou l’autre ville.

378

BRÉLAZ2004, p. 189 : « Lorsque l’on traite d’une colonie romaine, il est habituel de justifier sa création par la fonction stratégique qu’elle est censée assumer et de se référer, dans cette optique, à sa position géographique. Le plus souvent, une telle justification est aisée à fournir, puisque toute colonie se trouve nécessairement sur un axe de communication de plus ou moins grande importance et paraît ainsi avoir naturellement quelque finalité stratégique ».

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Béryte, que l’ardeur du pillage avait fait demeurer en arrière »380. Dans le cadre de ces nouvelles interprétations qui nuancent le rôle militaire des colonies ou le caractère géostratégique de leur implantation, le cas de Berytus reste toujours un peu troublant, car en ces deux occasions, au moins, Berytus fournit des hommes, en nombre assez important (un peu moins de 2000)381, sans que l’on sache pour autant si cela entre dans les obligations de la colonie382. B. Isaac a donc analysé les termes (hoplitai, hoplites / epikouroi, auxiliaires) choisis par Flavius Josèphe ; d’après cet historien, ils n’impliquent pas autre chose que la présence d’une milice mobilisable par le gouverneur en cas de troubles383. Par ailleurs, si l’on suit l’interprétation de C. Brélaz, la loi d’Urso ne prévoit guère plus de logistique pour une colonie que pour toute autre cité pérégrine en ce qui concerne la question des milices384. Il reste que, par leur nature même, les colonies ont vocation à fournir de manière privilégiée des contingents à l’armée romaine, parce qu’elles sont des viviers de citoyens romains385. À la suite d’une observation de A. Mócsy pour les provinces danubiennes, B. Isaac et M. Zahrnt estiment que la corrélation entre fondations coloniales et stationnement de légions dans la province de Judée est peut-être significative : le nombre de colonies pourrait augmenter avec celui des légions stationnées dans la province386.

La colonie bérytaine a donc été une étape pour les troupes au service de Rome qui, en route pour la Judée, effectuaient leur jonction à Ptolémaïs387. En l’espace d’un peu moins d’une génération après la déduction, la colonie apparaît déjà comme un « relais », un « pôle de loyalisme » du pouvoir romain au nord de la Judée : dès les troubles consécutifs à la mort d’Hérode, elle est en mesure de fournir des soldats au gouverneur de Syrie. Que le cas de Berytus soit ou non particulier, on ne peut minimiser à l’excès le rôle militaire de la colonie et l’on peut malgré tout penser que des considérations stratégiques

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Josèphe, BJ II, 18, 9 (504-506).

381

Rappelons qu’une légion se compose d’un peu plus de 4000 hommes. La participation des Bérytains, quelle que soit leur ‘inexpérience’, n’est pas négligeable et Flavius Josèphe prend soin de la quantifier.

382

BRÉLAZ2004, p. 196, n. 27, et surtout BRÉLAZ2005, p. 206-208 (en particulier p. 207, n. 621).

383

ISAAC1992, p. 325.

384

BRÉLAZ2004, p. 203-204. Cf. aussi ISAAC1992, p. 315, n. 19.

385

ISAAC1998, p. 104-106.

386

ISAAC1998, p. 104. Cela ne convient pas, en revanche pour la Syrie si l’on considère qu’Héliopolis n’est pas une colonie augustéenne, cf. p. 104, n. 83. M. ZAHRNTest plus affirmatif encore pour expliquer de cette manière la fondation d’Aelia Capitolina, ZAHRNT1991, p. 480-481.

387

Dans les trois passages où il mentionne la participation des Bérytains, Josèphe évoque également Ptolémaïs.

contribuent à expliquer son installation388. Par ailleurs, au Ier siècle, Berytus représente Rome au Proche-Orient et joue un rôle particulier lié à sa position au nord de la Judée. Elle rejoint en cela, d’une certaine manière, Césarée Maritime qui incarne également le nouvel ordre romain, mais n’est pas colonie avant Vespasien. Selon la volonté d’Auguste, c’est à Berytus que les fils d’Hérode, Antipater et Aristobule, sont jugés389. Sur le chemin du retour, en 70, Titus s’emploie à y fêter l’anniversaire de son père « avec munificence ». La cité offre ainsi un cadre à ce qui peut apparaître comme une sorte de répétition du grand triomphe romain à venir, car Titus organise des jeux en sacrifiant des prisonniers juifs390. Elle apparaît bien comme cette « image réduite » (effigies paruae simulacraque) de « la grandeur et majesté du peuple romain » (amplitudinem maiestatemque populi Romani) selon la célèbre formule d’Aulu-Gelle. À cet endroit, Josèphe souligne d’ailleurs le statut colonial, il n’en est pas de même lorsqu’il décrit la politique évergétique des Hérodiens. La cité bérytaine est à double face chez Josèphe : une cité comme les autres lorsqu’elle fait l’objet de largesses de la part d’Hérode et de ses successeurs, une colonie lorsque Titus s’y arrête. Enfin, si nous ne sommes pas fondés à dire que les déductions ultérieures dévoilent les intentions d’Auguste lorsqu’il fonde Berytus, en revanche, on peut remarquer que la colonie bérytaine inaugure un modèle de colonisation au Levant : les quelques colonies fondées avant Septime Sévère au Proche-Orient sont des colonies déduites – avec le cas particulier de Césarée Maritime391 – et semblent constituer une forme de réponse à l’agitation endémique de la Judée-Palestine plus que s’inscrire dans une logique de

388

SARTRE 2001a, p. 485 : « … on peut s’étonner qu’aucune légion n’ait été stationnée dans le sud de la province, à proximité de ce foyer d’agitation permanente que constitue la Judée dès la mort d’Hérode, à Ptolémaïs ou à Damas par exemple ».

389

Josèphe, BJ, I, 27, 2 (538-539) et AJ, XVI, 11, 2 (361-362). SCHWENTZEL2011, p. 76 pour le jugement à Berytus (Alexandre et Aristobule sont citoyens romains).

390

Josèphe, BJ VII, 3, 1 (37-40) : « Durant son séjour à Césarée, il célébra avec éclat l’anniversaire de son frère, faisant exécuter en son honneur un nombre considérable de prisonniers juifs : en effet, le nombre de ceux qui périrent en luttant contre les fauves, ou entre eux, ou dans les flammes, dépassa deux mille cinq cents. Pourtant, tout cela paraissait aux Romains une punition trop légère, malgré les innombrables formes que prenait leur supplice. Après quoi César se rendit à Bérytos, ville de Phénicie et colonie romaine. Il y séjourna encore plus longtemps, déployant une magnificence encore plus grande à l’occasion de l’anniversaire de son père, tant par la somptuosité des spectacles que par d’autres dépenses témoignant de beaucoup de recherche. Et de nombreux prisonniers périrent dans les mêmes conditions que précédemment » : Διατρίβων δ' αὐτόθι τὴν τἀδελφοῦ γενέθλιον ἡμέραν ἐπιφανῶς ἑώρταζε, πολὺ καὶ τῆς τῶν Ἰουδαίων κολάσεως εἰς τὴν ἐκείνου τιμὴν ἀνατιθείς. ὁ γὰρ ἀριθμὸς τῶν ἔν τε ταῖς πρὸς τὰ θηρία μάχαις καὶ τῶν καταπιμπραμένων ἔν τε ταῖς ἀλληλοκτονίαις ἀναιρουμένων πεντακοσίους ἐπὶ τοῖς δισχιλίοις ὑπερέβαλε. πάντα μέντοι Ῥωμαίοις ἐδόκει ταῦτα μυρίοις αὐτῶν ἀπολλυμένων τρόποις ἐλάττων κόλασις εἶναι. μετὰ τοῦτο Καῖσαρ εἰς Βηρυτὸν ἧκεν· ἡ δ' ἐστὶν ἐν τῇ Φοινίκῃ πόλις Ῥωμαίων ἄποικος· κἀνταῦθα χρονιωτέραν ἐποιήσατο τὴν ἐπιδημίαν πλείονι χρώμενος τῇ λαμπρότητι περὶ τὴν τοῦ πατρὸς ἡμέραν γενέθλιον ἔν τε ταῖς τῶν θεωριῶν πολυτελείαις καὶ κατὰ τὴν ἄλλην ἐπίνοιαν τῶν ἄλλων ἀναλωμάτων. τὸ δὲ τῶν αἰχμαλώτων πλῆθος τὸν αὐτὸν τρόπον ὡς πρόσθεν ἀπώλλυτο. 391

Des vétérans sont installés, comme dans les autres colonies ‘pré-sévériennes’ ; il reste que les citoyens de la cité grecque sont incorporés dans le corps civique de la nouvelle colonie. De ce fait, la colonie préfigure de nombreuses colonies sévériennes du Proche-Orient.

« marches » en bordure de limes comme c’est le cas pour certaines colonies sévériennes, fondées de l’Arabie au Tigre392.