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Les portes romaines dans les travaux de la Société Eduenne

PREMIERE PARTIE – ASPECTS HISTORIOGRAPHIQUES

3. Les portes romaines dans les travaux de la Société Eduenne

Tout cela témoigne du dynamisme de la Société Eduenne, société dont les activités et les travaux sur les questions historiques et archéologiques relatives au patrimoine local se poursuivent de nos jours. Parmi les travaux centraux des membres de la Société Eduenne, nous devons signaler prioritairement ceux de l’abbé J.-S.-A. Devoucoux, et de J. de Fontenay, ceux d’H. de Fontenay et ceux de J. Roidot-Deléage, étant donné que leurs recherches les

440 Les travers provoqués par le chauvinisme local sont hélas légion en archéologie. Si les querelles autour de l’identification d’Alésia ne sauraient se résumer au seul esprit de clocher, on ne peut toutefois que constater que les tenants d’une Alésia franc-comtoise sont bien souvent des franc-comtois – de l’architecte bisontin A. Delacroix, président de la société d’émulation du Doubs, à l’écrivain luron Georges Colomb qui, après avoir publié plusieurs feuilletons satiriques en bande dessinée tels que L’idée fixe du savant Cosinus ou Les facéties du sapeur Camember, relance la querelle au milieu du XXème siècle, avec toute l’autorité de son grade de maître de conférences à la Sorbonne (laboratoire de … botanique) – alors que ce sont la Société des Sciences historiques et naturelles de Semur en Auxoix et la Commission des Antiquités de la Côte-d’Or qui prennent la tête des partisans de l’Alésia bourguignonne, Alise-Sainte-Reine. Autre querelle non moins longue : le débat sur l’emplacement de Bibracte. Cette dernière se propage au sein même de la Société Eduenne et il faudra une trentaine d’années de fouilles sur le mont Beuvray (1867-1895) pour que le président J.-G. Bulliot voie sa position unanimement approuvée (ou presque !). J.-P. Guillaumet expose comment la querelle repose également sur des clivages politiques et religieux (Guillaumet 1996, p. 46-49).

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amenèrent à se pencher sur les portes d’Autun. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le très actif J.-G. Bulliot ne s’est qu’assez peu intéressé aux portes romaines d’Autun, du moins dans ses interventions lors des séances de la Société Eduenne et dans ses publications442. 3.1.Autun archéologique par les secrétaires de la Société Eduenne et de la Commission des

antiquités d’Autun

Il s’agit de la première synthèse consacrée à Autun qui soit le fruit des recherches engagées par les sociétés savantes autunoises. C’est plus précisément à l’abbé Devoucoux et à Joseph de Fontenay que l’on doit la rédaction d’Autun archéologique – ouvrage qui contient non seulement un résumé de l’histoire d’Autun à l’époque gauloise, à l’époque romaine et au Moyen Age, mais aussi le compte-rendu des activités de la Commission des Antiquités d’Autun et de la Société Eduenne, un large aperçu des collections du Musée, une description de chacun des monuments d’Autun (des vestiges antiques à la cathédrale Saint-Lazare) avant de se clore sur une étude des sculptures gallo-romaines découvertes à Autun.

Cet ouvrage hétérogène qui foisonne de renseignements et d’interprétations est un document essentiel pour comprendre l’état des connaissances des érudits locaux à la fin de la première moitié du XIXème siècle. Ce travail est d’autant plus intéressant qu’il est réalisé par des membres très actifs de la Commission des Antiquités et de la Société Eduenne, les deux institutions à l’avant-garde des recherches à cette époque. Autre intérêt, l’ouvrage est abondamment illustré, chaque monument étant accompagné d’une estampe qui vient compléter les informations livrées par le texte ; il ne faut pas en revanche espérer tirer de ces illustrations une quelconque information sur l’état des monuments en 1848. Nombre des estampes de l’ouvrage ont en effet été reprises de la réédition de l’Histoire de l’antique cité

d’Autun que la Société Eduenne avait confié au même imprimeur, Dejussieu, en 1846 :

chacun de ses dessins est de conception récente, la Société Eduenne ayant fait appel à Bernard, Chandelux et Dardelet mais souvent les dessinateurs ont cherché à représenter – non sans erreurs – un état ancien de l’édifice plutôt que son état contemporain443.

3.2. L’élaboration d’une documentation graphique scientifique : J. Roidot-Deléage

Rares sont les contributions aussi marquantes que celle de l’architecte-voyer J. Roidot-Deléage444 (1794-1878) et de son fils, inspecteur des Monuments historiques et lui aussi architecte, A. Roidot-Errard445

442 Il a toutefois effectué en 1876 la visite de la tour Saint-Andoche aux participants de la 42ème session du Congrès Scientifique de France. Par ailleurs, il est le coauteur d’un rapport préconisant la liste des réparations urgentes à effectuer à la porte d’Arroux – un rapport qui lui fut commandé par la Commission des antiquités d’Autun en 1841.

(1825-1905) : le travail de relevé effectué par Jean

Roidot-443 C’est notamment le cas pour la porte Saint-André et la tour Saint-Andoche. Par ailleurs, la représentation de la porte d’Arroux est trop simpliste pour être exploitée d’une quelconque manière dans la restitution de l’histoire longue du bâti de la porte. Cf tome II, fiches n° 69, 134, 195 ; cf également la fiche « Devoucoux – Fontenay 1848 ».

444 Cf. tome II, dans le catalogue des sources textuelles anciennes relatives aux portes d’Autun, fiche « Archives Roidot-Deléage ».

445 Le président de la Société Eduenne au moment du décès d’A. Roidot-Errard rend précisément hommage aux travaux des deux architectes : « M. Roidot-Errard appartenait à une famille, disons-mieux, à une dynastie d’architectes qui se sont toujours distingués dans leur art et qui n’ont jamais cessé de donner à la Société Eduenne et à nos antiquités le témoignage d’une sollicitude en quelque sorte héréditaire et partagée par tous ceux de son nom. Son père, M. Roidot-Deléage, avait été l’auteur du beau plan de l’Autun romain, dont les découvertes de chaque jour confirment l’exactitude et la précision. La tâche du fils fut de tenir à jour ce plan, que nous avions publié dans nos Mémoires en 1872, et d’y inscrire les découvertes faites depuis l’époque de la

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Deléage a représenté une telle avancée dans les recherches autunoises que ce sont encore ces relevés, établis entre 1850 et 1875 environ, qui servent de base de travail à qui doit étudier aujourd’hui un monument d’Autun, et cela en raison de leur réputation de précision et de leur clarté. L’utilisation de ces relevés du XIXème siècle par des architectes et des archéologues contemporains prouve la valeur dont jouissent les relevés de Roidot-Deléage446

Jean Roidot[-Deléage] n’est plus sensible, comme ses collègues des Monuments historiques, au pittoresque romantique de la ruine : dans ses dessins, il la débroussaille, la nettoie dans ses moindres recoins et, chaque fois qu’il s’y croit autorisé, en présente les parties les mieux conservées à l’état de neuf, de façon presque idéale, débarrassée des blessures, des malfaçons, des irrégularités qui, à ses yeux, la déparent (…) le respect de l’échelle et des cotes, par la précision et le soin avec lesquels est rendu tout ce qui ne prête pas à restitution, par la parfaite connaissance, enfin, qu’avait notre architecte de tous les vestiges qu’il releva et dont il dégagea, semble-t-il, certains

. P.-M. Duval et P. Quoniam expliquent clairement la raison de ce succès à long terme par la qualité de la documentation scientifique que l’architecte a constituée :

447

Reconnaître Roidot-Deléage comme l’auteur de la première documentation graphique scientifique jamais réalisée sur les portes d’Autun, voire comme l’auteur de l’unique documentation graphique valable, est toutefois excessif

.

448.

La réalisation d’un plan par un architecte-voyer tel que J. Roidot-Deléage a permis d’importants progrès pour la recherche sur Autun antique, notamment en ce qui concerne les problématiques liées à la fondation urbaine. C’est la qualité du relevé qui rend ici possible les progrès de la connaissance. On disposait, bien avant J. Roidot-Deléage, de toute une série de plans d’Autun qui représentaient les vestiges romains au milieu de la ville moderne : le plan de Belleforest et Saint-Julien de Balleure, celui de Braun et Hogenberg, de Tassin ou encore celui de Pasumot ou de Moni mais tous ces plans sont approximatifs et il est notamment impossible de les utiliser pour prendre des mesures (et ainsi retrouver des modules d’îlots urbains par exemple) ou pour vérifier des alignements éventuels. Ainsi, à la lecture des sources écrites, on se rend compte à quel point la vision de la topographie antique d’Augustodunum était fautive, et ce jusqu’au début du XIXème siècle : on a longtemps pensé que la porte Saint-André et la porte dite des Druides (porte Saint-Andoche) étaient reliées par publication. » (Charmasse 1905, p. 373). C’est d’ailleurs la bibliothèque de la Société Eduenne qui conserve les nombreuses planches (plans, coupes, relevés, restitutions, détails) dans l’album Roidot, Autun ancien et moderne.

446 C’est le cas chez les archéologues du Centre d’Archéologie et du Patrimoine de la ville d’Autun A. Rebourg (Y. Labaune a recalé les découvertes qu’il a effectuées lors d’une surveillance à l’occasion de travaux d’illumination de la porte d’Arroux en décembre 2000 sur un plan établi par Roidot-Deléage, dans Labaune 2002), c’est aussi le cas chez les architectes des Monuments Historiques qui ont la responsabilité d’effectuer des restaurations (l’architecte en chef des Monument historiques, M. Jantzen, chargé d’une restauration de la porte d’Arroux en 1984, réutilise les relevés de Roidot-Deléage, après les avoir actualisés sommairement).

447 Duval – Quoniam 1963, p. 156-157. Je propose une évaluation de la qualité de ces relevés dans le chapitre quatre qui amène à nuancer ce jugement.

448 On l’a vu, plusieurs architectes ont relevé les portes d’Autun avant lui, en ont donné des plans cotés, levé les élévations, représenté les détails ornementaux et proposé des restitutions architecturales (Boudan, Hittorff, Chenavard, Viollet-le-Duc). Surtout, bien d’autres les ont relevées après lui : L. Moissonnier (élévations campagne et ville, coupe, plan, détails du décor de la porte d’Arroux) dans le dernier quart du XIXème siècle, L. Sauvageot (élévation côté ville et plans de la porte d’Arroux, plan de la porte Saint-André) en 1901, R. Schultze (élévation restituée et plan de la porte Saint-André) en 1909, F. Frigerio (plan, détails du décor et restitution axonométrique de la porte Saint-André, élévation côté campagne et plan de la porte d’Arroux, détails du décor de la porte d’Arroux et de la porte Saint-André) en 1935-1936, L. Pitet (élévations campagne et ville, coupes, plans et détails du décor de la porte d’Arroux) en 1944, A. Olivier (élévation côté campagne et détails du décor de la porte d’Arroux) en 2010. D’autres relevés ont été réalisés en recourant à la photogrammétrie : A. Carrier (élévations campagne et ville de la porte d’Arroux) au début des années 1980 et moi-même (élévations campagne et ville de la porte d’Arroux) dans le cadre universitaire d’un Master en 2008.

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une rue linéaire et perpendiculaire à celle qui relie effectivement la porte d’Arroux à la porte de Rome, créant ainsi un carrefour situé à l’exact centre de la ville qui la diviserait en quatre parts égales. A commencer par J. Léauté, le premier antiquaire qui ait décrit les portes et se soit interrogé sur leur localisation les unes par rapport aux autres449

Cette conception est parfaitement traduite spatialement dans les plans de J. G. Labouré et F. Pasumot. En réalité, à partir du plan réalisé par J. Roidot-Deléage, on se rend bien compte que si le cardo maximus relie bien les portes d’Arroux et de Rome, en revanche, les portes Saint-André et Saint-Andoche sont desservies par des decumani différents (mais parfaitement parallèles) : c’est là un progrès considérable dans la perception de la topographie antique et, par conséquent, dans la réflexion sur le projet urbain au moment de la fondation d’Augustodunum ! P. Pinon souligne bien que c’est grâce aux travaux de Roidot-Deléage menés conjointement avec Joseph de Fontenay qu’a été élaborée l’hypothèse selon laquelle les fondations urbaines gallo-romaines se caractérisaient par l’adoption d’un plan en damier dont les îlots urbains présentaient tous le même module, une hypothèse présentée par J. de Fontenay dans une note adressée à A. de Caumont et publiée dans le Bulletin monumental

.

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Les éléments indispensables sont l’enceinte, les portes, s’il est possible, quelques points appartenant de manière certaine à des rues, et, à la rigueur, trois suffiraient pour retrouver le réseau entier

. J. de Fontenay souhaite vérifier sa théorie et propose une méthode qui pourra être appliquée à chaque ville afin de déceler la présence d’une trame urbaine antique orthogonale :

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A partir des portes et des axes qui les desservent, il suffit de tirer des perpendiculaires et des parallèles à intervalles égaux pour obtenir le plan de la ville tel qu’il a été prévu dans le projet urbain. Bien sûr, J. de Fontenay, dans l’enthousiasme de sa découverte, va beaucoup trop loin dans la systématisation de ce modèle : il pense par exemple qu’il existe un rapport entre les dimensions de chaque insula et le nombre total de ces îlots dans la ville. Par ailleurs, il prétend que le seul examen de l’orientation du système viaire moderne d’une ville permet, si l’on se focalise sur les rues les plus anciennes, de lire en palimpseste l’organisation antique et d’en déduire s’il s’agit ou non d’une ville romaine

.

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449 Léauté 1650, p. 29 : Ita dispositae sunt urbis pylae ut Lithostratum à porta marmorea ad eam quae d’Aronx vocatur, adamussim dirigatur : & quod à porta D. Andreae incipit, ad portam Divi Andochij recto deducatur tramite : & sic ambo dividatur in quatuor angulos aequales dividunt. Adde quod si alterum circini pedem in horum interfectione, vel centro figas, reliquum circumducas, quatuor pari intervallo pylas distantes offendes c’est-à-dire « les portes de la ville sont disposées de telle sorte que la voie pavée de la porte des marbres en direction de la porte d’Aronx est tracé au cordeau et que celle de la porte Saint-André part en ligne droite vers la porte de Saint-Andoche ; ainsi tous deux partagent la cité en quatre angles égaux. Ajoute que si on plante la branche d’un compas à leur intersection ou plutôt au centre, on entoure tout le reste et on trouve les quatre portes à la même distance » (traduction VB). L’idée que le plan d’Autun était structuré selon des axes orthogonaux n’est donc pas due à J. Roidot-Deléage et J. de Fontenay.

.

450 Pinon 2010, p. 177-178. 451 Fontenay 1852, p. 366.

452 Cette remarque préfigure les études archéogéographiques menées notamment par G. Chouquer sur la transmission et persistance des limites dans le cadre de l’histoire longue des paysages. Pour le dire rapidement, un paysage conserve les traces de ses organisations successives, des traces qu’il est parfois possible d’identifier au moyen d’une lecture régressive afin de mieux cerner l’organisation antérieure d’un paysage. Ceci étant dit, l’hypothèse formulée par J. de Fontenay porte également en elle, dès sa formulation, les dérives que peuvent entraîner ces raisonnements s’ils sont systématisés : G. Chouquer insiste en effet sur l’idée qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre un type de forme de paysage et une datation : si l’on examine une carte de la plaine du Pô, on croit à première vue reconnaître partout les traces du cadastrage romain sans penser qu’en réalité l’ensemble de cette organisation n’a pas été entièrement réalisée de manière effective. Les époques successives se sont souvent fondées sur les lignes directrices du paysage laissées par l’organisation antérieure (le cadastrage romain par exemple) en les prolongeant sur plusieurs kilomètres : du point de vue du module ou de l’orientation, rien ne distingue ces aménagements postérieurs à l’Antiquité des traces de cadastrage romaines. La forme de l’organisation du paysage ne permet donc pas à elle seule de dater ou d’identifier une trame urbaine.

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Le premier plan établi par Roidot-Deléage est publié en 1852453

C’est seulement dans un deuxième temps et vingt ans plus tard, en 1872

. Le tracé de l’enceinte y est correctement représenté ainsi que l’emplacement des quatre portes. La légende, en latin, reprend les appellations héritée des antiquaires : la tour de Jouère est appelée « Jovis ara », la pierre de Couhard, « Pyramis Cucubarri » et la tour Saint-Andoche, « Turris Minervae, porta Sti Andochii ».

454, que J. Roidot-Deléage publie son Plan géométrique des restes d’Augustodunum, en collaboration avec Harold de Fontenay, le fils de Joseph de Fontenay. C’est, après Autun archéologique, la deuxième réalisation de référence due à des membres de la Société Eduenne. Les deux hommes ont étudié l’ensemble des monuments antiques d’Autun afin d’établir un plan de la ville antique et de proposer des notices fondées à la fois sur la documentation ancienne et sur les données archéologiques récentes pour chacun de ces monuments. Ce premier plan complet (établi par Roidot-Deléage et légendé par H. de Fontenay) est publié dans le premier volume de la nouvelle série des Mémoires de la Société Eduenne, en 1872 ; dans sa légende apparaissent, assortis de quelques lignes de commentaire historico-archéologique et de références bibliographiques455, les éléments suivants : Murs d’enceinte, Porte dite de Rome, Porte d’Arroux, Porte Saint-André, Porte Saint-Andoche, Rues, Aqueducs, Théâtre, Amphithéâtre, Emplacement présumé du temple de Cybèle, Temple présumé de Jupiter, Temple dit d’Apollon, Temple dit de Minerve, Capitole, Temple dit de Pluton, Temple dit de Janus, Temple dit de Proserpine, Ponts, Emplacement présumé du prétoire, Grande Muraille, Pierre de Couhard, Ruines importantes, Ilots456

L’inventaire des découvertes archéologiques, rédigé par H. de Fontenay, tient compte des nombreuses observations effectuées par J. Roidot-Deléage depuis plusieurs dizaines d’années, au cours d’un considérable travail de relevé des vestiges romains d’Autun. Quant à H. de Fontenay, il cherche, au-delà de la simple description, à retracer l’histoire de chaque monument antique (date de construction, éventuellement date de destruction, évolution de la toponymie, techniques de construction employées, événements particuliers survenus…) : cet ouvrage de grande envergure a pour fonction de créer un texte à la hauteur de la qualité des relevés de J. Roidot-Deléage, c’est ce que préfigure la Légende détaillée du plan

d’Augustodunum (1872) et que concrétise Autun et ses monuments, publié l’année du décès

d’H. de Fontenay, en 1889. Mais avant d’évoquer cette somme archéologique, il faut présenter un événement phare qui a permis à la Société Eduenne de faire connaître ses travaux au monde de la recherche et d’en démontrer la qualité.

, Castrum. La ville moderne apparaît en noir tandis que l’ensemble des vestiges antiques et un grand nombre de restitutions apparaissent en rouge, ce qui permet de situer facilement les vestiges par rapport à l’urbanisme contemporain. Ce travail de longue haleine constitue une avancée très importante de la recherche par rapport aux nombreux plans d’Autun imprécis, pour ne pas dire fantaisistes, qui existaient jusque là (à l’exception du plan sommaire de 1852). J. Roidot-Deléage a d’ailleurs reçu en 1868 une médaille de la Société française de Numismatique et d’Archéologie dans le cadre du concours du meilleur plan d’une cité gallo-romaine.

3.3.La 42ème session du Congrès Scientifique de France à Autun (1876)

453 Fontenay 1852, p. 368.

454 Selon, J.-G. Bulliot, ce plan est le fruit de plus de quarante années de travail.

455 Les deux références principales sont l’Histoire de l’antique cité d’Autun, d’E. Thomas, rééditée en 1846 par l’abbé Devoucoux et J. de Fontenay (Thomas 1846) et Autun archéologique (Devoucoux, Fontenay 1848). 456 Les vestiges et les découvertes matérielles sont présentés ici comme dans une carte archéologique, îlot par îlot, de l’îlot n°1 situé au faubourg d’Arroux à l’îlot n°182 situé à l’opposé, au faubourg Saint-Pancrace.

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La 42ème session du Congrès Scientifique de la France457 qui s’est tenue à Autun du 4 au 13 septembre 1876 ne saurait être omise ici tant les membres de la Société Eduenne y jouent un rôle central, non seulement dans l’organisation matérielle et logistique458

Les débats sont répartis en différentes sections selon les champs disciplinaires. La quatrième section est celle qui traite des questions historiques et archéologiques : 19 questions relevant de l’histoire sont posées pour 42 questions relevant de l’archéologie (du Néolithique à la période médiévale). Trois d’entre elles concernent les portes d’Autun : la 16ème question (Citer et décrire les enceintes romaines construites en Gaule avec des matériaux entièrement