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PREMIERE PARTIE – ASPECTS HISTORIOGRAPHIQUES

4. Développement de la notion de conservation du patrimoine

Si la volonté de conserver le patrimoine local est bien présente dès la constitution des premières sociétés savantes à Autun et constitue l’une de leurs missions essentielles à en croire les discours tenus lors de leurs séances liminaires, elle ne cesse de se développer et surtout de se concrétiser dans des actions précises et ponctuelles au cours du XIXème siècle. Aussi le premier article des statuts de la Société Eduenne proclame-t-il que « [l]e but de la Société est de veiller à la conservation des antiquités dans l’Autunois et de contribuer au progrès des Lettres, des Sciences et des Arts », faisant apparaître la conservation du patrimoine et la recherche scientifique comme les deux facettes d’une même entreprise. Le dernier article des statuts en donne une autre preuve, lui qui prévoit que « [s]i la Société venait à se dissoudre librement, sa bibliothèque et ses collections deviendraient la propriété de la ville d’Autun, pour être réunies aux autres collections publiques existantes ». Nous n’avons plus affaire à des érudits passionnés par l’antiquité dont les collections ont vocation à être dispersées après leur disparition, mais à une entreprise collective de recherche associée à une ferme volonté de compréhension et de protection du patrimoine local.

Les sociétés savantes, à Autun comme ailleurs, et, avant elles, les antiquaires se sont vite rendu compte qu’en ce domaine il ne suffisait pas de proclamer des intentions car les impératifs de la conservation patrimoniale se heurtent aux inconciliables besoins entraînés par le développement urbain ainsi qu’au manque de fonds, ce qui ne va pas sans créer de difficultés, de protestations, de pétitions. On se rappelle les véhémentes protestations de Winckelmann contre la barbarie nîmoise lorsque les ruines de la Fontaine ont été dégagées pour créer un aménagement à la française475 mais aussi celles de Rousseau, dans le livre VI des Confessions, vis-à-vis de l’enchevêtrement de masures qui peuplent les « Arènes ». La dénonciation de ces comportements a sans doute son influence dans la conversion précoce, dès la fin du XVIIIème siècle, avant même l’invention de la notion de monument historique, des Nîmois à la conservation des édifices antiques476. Il en va à Autun comme ailleurs où la prise de conscience de la nécessité de protéger les vestiges antiques n’allait pas de soi et a dû être conquise au prix de nombreuses batailles et de défaites parfois désespérantes.

4.1.La Société Eduenne aux avant-postes du combat pour la défense du patrimoine autunois menacé

A plusieurs reprises la Société Eduenne est amenée à participer au débat qui entoure une porte de l’enceinte moderne, dite du Carrouge : la municipalité souhaite, depuis les années 1840, détruire cette porte située à peu de distance de l’antique porte Saint-Andoche, à l’ouest d’Autun, sous prétexte qu’elle provoque un rétrécissement de la chaussée compromettant la fluidité de la circulation dans Autun. En mai 1861, J.-G. Bulliot, dans un premier rapport, établit que cette porte est l’unique vestige conservé de l’architecture militaire du XVIème siècle à Autun et que, quoique plus jeune que les deux portes romaines, elle mérite pourtant d’être conservée ; lors d’une séance de la Société Eduenne de mai 1865, la question de la valeur patrimoniale de la porte du Carrouge est à nouveau posée, c’est A. de Charmasse

475 Pugnière 2010, p. 24. 476 Pinon 1991, p. 28.

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qui est chargé de répondre. La réponse qu’il fait est révélatrice de la situation des vestiges du passé aux yeux des Autunois, des problématiques d’une époque qui voit s’opposer les impératifs de la modernité et la conservation du patrimoine ainsi que du rôle que joue la Société Eduenne dans ce contexte. A. de Charmasse fait référence au rapport établi par Bulliot avant de citer un article de l’Eduen, journal local, du 2 août 1840 (soit un quart de siècle plus tôt), écrit par L. Boivin :

L’idée fixe qui triomphe pour le monument, c’est la démolition des portes. On leur a juré haine à mort. On veut, à tout prix, que la ville présente une entrée de bourgade ; qu’elle perde le peu de physionomie qu’elle a comme ville, comme ville ancienne surtout. D’abord, on a démoli la porte Saint-Nicolas ; puis cette inoffensive porte des Marbres477, la seule moderne qui eût un aspect quasi monumental ; cette besogne faite, on a jeté à bas la porte de Paris ; maintenant on parle de renverser celle du Carrouge. Encore un peu de courage ! Débarrassez-nous des portiques romains d’Arroux et de Saint-André, ces deux vieilleries dont l’éternelle vue doit vous importuner, et, de par la municipalité, la place sera nette ; les voitures pourront circuler librement à l’entrée comme à la sortie de la ville celtique et romaine478

Ce à quoi A. de Charmasse ajoute sur un ton à peine moins cynique mais tout aussi préoccupé :

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De toutes les raisons qu’on met en avant contre elle, il n’en est pas une qu’on ne puisse étendre à tous les monuments de la ville : à notre cathédrale, si encombrante pour les maisons voisines ; à notre portail d’Arroux, que les malles-postes et les volumineuses diligences de Paris à Lyon ne trouvaient pas cependant trop étroits, que tous les voyageurs admiraient et dont ils ne se plaignaient point ; au portail Saint-André, transformé depuis peu en dépôt de décombres, pour le rendre encore plus étroit, et peut-être un jour faire de son état un argument en faveur de sa destruction479

Qu’il s’agisse d’un vestige du XVIème siècle ne change rien à l’affaire, étant donné que Boivin comme Charmasse établissent naturellement le parallèle avec la situation des monuments romains : leurs réactions de 1840 et de 1865 sont tout à fait comparables et témoignent bien de la volonté de certains Autunois de mettre un terme à la destruction progressive « de par la municipalité »de tous les vestiges du passé, pour citer la formule provocatrice de l’Eduen. D’un côté, les tenants d’une modernité pragmatique ne perçoivent des vestiges du passé que la gêne qu’ils imposent aux yeux, tout d’abord, du fait de leur état ruiné et, ensuite, à la circulation, par conséquent à la vie économique, par leur existence même au milieu du tissu urbain. De l’autre, on s’insurge contre la volonté d’effacer toute trace du passé, contre l’indifférence et le vandalisme dont font preuve la municipalité et ceux qui considèrent les vestiges du passé comme des vieilleries dépourvues de sens risquant de s’effondrer. La situation de la Société Eduenne est complexe. Autunois et notables, fervents catholiques pour la plupart, ses membres ne sont pas plus des nostalgiques de l’ordre ancien que des révolutionnaires, ils ne souhaitent s’opposer ni à la modernité ni aux autorités locales,

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477 Il s’agit ici de la porte des Marbres moderne dans sa deuxième version. En effet, il existe plusieurs portes autunoises susceptibles d’être appelées porte des Marbres : premièrement, la porte de Rome, porte gallo-romaine située au sud de l’enceinte qui a disparu, est parfois appelée porta Marmorea au Moyen Age ; ensuite, une porte des Marbres est construite entre 1575 et 1621 (1608 ?) et partiellement détruite en 1777 ; troisième possibilité, on reconstruit au même endroit une nouvelle porte des Marbres, c’est celle dont parle ici le rédacteur en chef de L’Eduen. Sa destruction a lieu le 24 août 1839 (Breton 1840, p. 254) à la demande d’habitants ayant adressé au maire les mots suivants : « Messieurs les habitants du quartier des Marbres vous exposent pour la seconde fois depuis 1830, qu’ils attendent avec impatience la destruction de la porte des Marbres. Ce monument, par l’extension qu’a prise la ville, l’abolition du mur, du fossé et de la bascule est devenu complètement inutile et ridicule. » (Grivot 1967, p. 277). La vision pragmatique et utilitaire semble à cette époque difficilement conciliable avec la volonté de conservation des vestiges anciens et, à en lire la dernière phrase de la lettre précédemment citée, on comprend les craintes d’A. de Charmasse à propos des deux portes romaines d’Arroux et de Saint-André.

478 Charmasse 1872, p. 519. 479 Charmasse 1872, p. 520-521.

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pourtant ils entendent clairement faire cesser la destruction du patrimoine autunois par les Autunois eux-mêmes, situation qui avait suscité les cris indignés de Millin dès la première décennie du XIXème siècle480

La situation est simple : si rien n’est fait pour préserver les monuments anciens, ils finiront par être détruits sur ordre de la municipalité juste avant qu’ils ne s’effondrent d’eux-mêmes. Il n’y a pas dans ce débat de position médiane : les bâtiments qu’on n’entreprend pas de préserver (ne serait-ce qu’en les consolidant sommairement ou en nettoyant la végétation qui les recouvre…) seront tôt ou tard démolis. Dans ce domaine, la Société Eduenne s’investit nettement en faveur de la conservation des vestiges, dans la limite de ses moyens financiers mais sans compter ses efforts. Il suffit de rappeler l’activité déployée de concert avec la Commission des antiquités d’Autun pour en être convaincu.

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Outre les efforts de la Société Eduenne en vue de la restauration des portes (ses membres envoient aux services des Monuments historiques des rapports sur l’état du bâti des portes, des devis estimatifs sur les réparations à effectuer, la Société contribue financièrement aux travaux…), il faut également souligner son action de conservation préventive, si l’on peut dire. En 1860, les Ponts-et-Chaussées élaborent un projet de rectification du tracé de la route départementale 14 qui viendrait lécher le flanc sud du corps central de la porte Saint-André (au niveau du grand contrefort érigé lors des travaux de Viollet-le-Duc à la fin des années 1840). C’est la Société Eduenne qui alerte les services des Monuments historiques : ce projet occasionnerait la destruction des vestiges enfouis de la tour de flanquement sud de la porte. Face au scepticisme du Préfet et du Sous-préfet, Mérimée est obligé de hausser le ton pour que le projet soit modifié de sorte que le tracé longe sur l’extérieur le sommet de l’avancée semi-circulaire de la tour de flanquement (c’est le tracé actuel de la route). Sans l’initiative locale de la Société Eduenne, les murs de la tour de flanquement sud de la porte Saint-André, aujourd’hui enfouis sous un espace vert de la Ville d’Autun, aurait été spoliés par une large tranchée.

4.2.Mise en place d’actions et de structures chargées de la conservation des monuments anciens

La gestion du patrimoine antique avant le XIXème siècle

Il existe plusieurs preuves de l’intérêt des rois de France pour les antiquités gallo-romaines : François Ier, en compagnie de Louise de Savoie et Claude de France, s’est rendu à Autun en 1521 et a demandé à B. de Chasseneuz de le guider devant la pyramide de Couhard. En 1533, c’est à Nîmes qu’il se rend, avant d’y retourner deux ans plus tard, pour visiter ses vestiges antiques, en particulier les arènes : il fit part publiquement de son déplaisir face à l’insouciance que manifestaient les Nîmois pour leurs vestiges antiques et fit démolir un certain nombre de masures qui défiguraient les monuments romains, notamment autour de la Maison Carrée et à l’intérieur des arènes, dans la cavea de l’amphithéâtre nîmois481

480 Millin 1807, p. 308-309.

. Trente ans plus tard, entre 1564 et 1565, le roi Charles IX effectue un grand voyage dans le Midi de la France, à Glanum, en Arles, à Nîmes et au Pont du Gard mais aussi à Narbonne et à Saintes. Cet intérêt se résume souvent pour le monarque à un simple goût intellectuel pour l’antiquité ou à un sentiment passager de fierté à la vue des antiquités de son royaume ; après

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tout, comme le souligne très justement F. Lemerle, ce patrimoine faisait d’eux les héritiers des Césars482

Cela dit, malgré quelques initiatives ponctuelles .

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La dite ville a aussi retenu iusques à aujourd’huy la supériorité & primauté de leurs anciens Peres : & que combien les Roys de France, comme souverains, ayent estably leur Parlement à Dijon, diocese de Langres, neantmoins l’Evesque d’Autun preside aux Etats du païs

, ni François Ier, ni Charles IX, ni aucun autre souverain n’a cherché à instaurer une structure de contrôle qui aurait eu pour mission de gérer le patrimoine antique du royaume de manière centralisée et cohérente. Ces ruines romaines ont donc concrètement été abandonnées aux pouvoirs locaux, avec un inégal succès selon les autorités municipales et les priorités des époques. A priori, les magistrats locaux avaient tout intérêt à préserver le patrimoine antique dont leur cité était dépositaire comme preuve de son ancienneté, ce qui plaçait la ville en situation de justifier son ascendant sur les cités voisines, voire son indépendance par rapport au pouvoir royal et à ses tentatives de centralisation. Entre l’évocation du temple de Janus et celle de la pyramide de Couhard, A. Thevet n’insère-t-il pas cette remarque :

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remarque qui témoigne de l’idée selon laquelle c’est l’ancienneté d’une ville qui justifie ses prérogatives contemporaines. Paradoxalement, alors que ces vestiges témoignent de la conquête par Rome des territoires gaulois, ils sont perçus par les antiquaires non comme la marque d’une présence étrangère mais comme l’héritage des ancêtres et de leur grandeur passée. Ce phénomène de fierté explique pourquoi les monuments anciens sont inégalement protégés : si en règle générale les monuments associés aux Eduens sont aussi sacrés que les grands édifices religieux médiévaux, en revanche la conservation du patrimoine médiéval et moderne non religieux ne va clairement pas de soi.

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Pour autant, il n’existe pas encore réellement à l’époque moderne de conscience du patrimoine et de la nécessité de le conserver : ainsi, les municipalités peuvent à la fois légiférer pour empêcher les particuliers d’utiliser les édifices antiques comme carrière de matériaux485 et dans le même temps commanditer des travaux d’urbanisme destructeurs. Ce qui fait défaut dans la gestion du patrimoine antique telle qu’on peut la percevoir de la Renaissance jusqu’à la fin du siècle des Lumières, c’est la cohérence dans la durée. Le cas d’Autun est typique, avec une succesion de décisions contradictoires : les autorités municipales ont assez tôt légiféré pour interdire aux habitants d’utiliser le temple de Janus comme carrière de matériaux, dans le même temps, on laisse l’évêque G. de Roquette (1666-1702) construire le Grand Séminaire en démantelant les édifices de spectacle voisins et on concède un droit de pacage sur le théâtre antique.

La création de structures chargées de protéger le patrimoine

Le premier XIXème siècle est traversé par un questionnement récurrent sans que celui-ci ne débouche encore sur des initiatives probantes en termes de protection du patrimoine : le sol français est riche de monuments mais encore faut-il déterminer, premièrement, à quels monuments la nation doit s’identifier, deuxièmement, quels monuments il faut prioritairement protéger, voire restaurer. En effet, si la période révolutionnaire a parfois malmené, voire purement et simplement démantelé, certains édifices légués par les hommes des siècles

482 Lemerle 2005, p. 55 ; même développement dans Lemerle 2011, p. 6-8.

483 Quelques rares exemples d’intervention du monarque en faveur du patrimoine antique sont toutefois attestés : François Ier qui fit dégager la Maison Carrée des constructions qui lui étaient accolées ou Henri IV qui projeta un temps de faire déblayer l’intérieur des arènes d’Arles des constructions qui occupent sa cavea (Lemerle 2005, p. 55).

484 Thevet 1575, p. 556.

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passés, c’est toutefois à ce moment que se développe la prise de conscience que les monuments antiques et médiévaux participent de l’idée de nation française. C’est dès la période révolutionnaire que se généralise la dénonciation du « vandalisme », pour reprendre le terme utilisé par l’abbé Grégoire486

Dès le début du siècle, en effet, certaines voix s’élèvent pour demander aux pouvoirs publics de prendre en charge ou de superviser la conservation des vestiges anciens :

, c’est dès le début des années 1790 qu’est organisée la conservation matérielle des œuvres saisies au sein du dépôt créé par Alexandre Lenoir et bientôt baptisé Musée des monuments français, c’est encore dans ces années que fleurissent en province une multitude de sociétés savantes qui se fixent très souvent comme objectif de préserver leur patrimoine local. Même s’il faut attendre 1837 pour que naisse la Commission des Monuments historiques, étape décisive de l’institutionnalisation des idées de conservation du patrimoine, c’est à partir de la Révolution et tout au long du premier XIXème siècle qu’elles germent.

O Gouvernement ! il est de ton caractère et de ta dignité de porter un coup d’œil attentif sur les chefs-d’œuvre de l’art qui ont survécu, comme par miracle, aux ravages des tems et aux outrages des hommes !

s’exclame J. de Rosny à propos des dégâts causés par les Autunois à leur propre patrimoine487. Nombre d’initiatives privées créent, par ailleurs, les conditions favorables à une prise de conscience collective de la valeur du patrimoine architectural national : les

Monuments de la France classés chronologiquement de Laborde (1816), les lithographies du

Voyage pittoresque de Taylor et Nodier qui diffusent à partir de 1820 les vues des monuments région par région, l’activité d’Arcisse de Caumont à l’origine de la création de la Société française d’archéologie qui ne cesse de lutter contre le vandalisme et de promouvoir les restaurations, les travaux du même A. de Caumont qui, dans son Cours d’antiquités

monumentales (1831-1841), propose une méthode de classement typologique et

chronologique des monuments. Dans chacun de ces quatre projets, les portes d’Arroux et de Saint-André trouvent leur place aux côtés des monuments français les plus insignes, participant ainsi à la diffusion de ce patrimoine architectural dont on n’avait pas pris pleinement conscience avant que ces initiatives de classement et d’inventaire ne soient menées au cours du premier XIXème siècle. Ces inventaires des monuments sont une étape préalable indispensable à leur sauvegarde.

La mise en place de structures ayant la conservation du patrimoine monumental français pour mission spécifique se fait sous la Monarchie de Juillet. L’historien F. Guizot, appelé à plusieurs reprises dans les cabinets ministériels comme Ministre de l’Instruction publique ou comme Ministre de l’Intérieur, a su convaincre Louis-Philippe que la mise en place d’une politique de conservation patrimoniale lui permettrait d’asseoir sa fragile légitimité488

486 Dans son Rapport sur les destructions opérées par le vandalisme et sur les moyens de le réprimer daté du 14 fructidor an II (31 août 1794), l’abbé Grégoire affirme une idée que le XIXème siècle fera sienne : « Les Barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts ; les hommes libres les aiment et les conservent ». Cf également Leniaud 2002, p. 112.

. Trois mesures se distinguent particulièrement : la création en 1830 du poste

487 Rosny 1802, p. 223-224.

488 On voit nettement à l’œuvre cette instrumentalisation de la sauvegarde du patrimoine national dans un projet de loi du 3 mai 1845 déposé par D. Nisard sur la conservation des monuments historiques : « Le respect pour les travaux du passé rend le présent plus honorable ; il accoutume les nations à ne pas tout dater de la veille, et il tempère l’ardeur du changement, qui, si elle n’est réglée, n’est plus la vie, mais la fièvre. ». La conservation des monuments historiques apparaît comme un rempart politique contre la tentation révolutionnaire résumée par la formule « du passé, faisons table rase ».

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d’inspecteur des Monuments historiques489, la circulaire ministérielle du 16 novembre 1832 interdisant aux préfets d’effectuer sans autorisation des travaux sur des Monuments historiques et la création de la Commission des Monuments historiques (rattachée au