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CHAPITRE 3 – MÉTHODOLOGIE

3.3 POPULATION ET ÉCHANTILLONNAGE

Cette recherche s’intéresse au regard que portent les jeunes adultes sur la relation qu’ils ont vécue avec leur beau-père au cours de leur enfance ou leur adolescence. Selon les tenants de la théorie du parcours de vie, il est nécessaire d’avoir un certain recul par rapport aux événements vécus pour pouvoir bien évaluer le sens qu’ils ont eu dans la vie d’une personne (Gherghel, 2013). De plus, la séparation des parents ainsi que les transitions familiales subséquentes constituent un processus complexe, notamment parce qu’il faut prendre en considération l’accumulation des étapes traversées après la séparation des parents (Sun et Li, 2002). La population à l’étude comprend donc des jeunes adultes âgés entre 20 et 29 ans qui ont vécu avec un beau-père pendant leur enfance ou leur adolescence. Ce critère d’âge a été défini en fonction du recensement canadien effectué par Statistique Canada (2011b) qui situe le début de l’âge adulte entre 20 et 29 ans.

De plus, les participants devaient se souvenir de l’arrivée de leur beau-père dans leur vie afin de pouvoir dresser un portrait complet de la relation, de son commencement jusqu’à la situation actuelle. En addition, la relation entre le jeune et son beau-père devait avoir duré un nombre d’années suffisamment élevé pour pouvoir apprécier le développement de la relation et son évolution à travers le temps. Papernow (1993) a élaboré le modèle de développement des familles recomposées. Selon l’auteure, les membres de ces familles prennent de 4 à 7 ans pour traverser toutes les étapes de développement. Pour la présente étude, il a donc été décidé qu’une relation d’au moins 4 ans était nécessaire pour que le jeune ait traversé plusieurs étapes de la relation. En effet, le jeune a ainsi vécu l’arrivée de son beau-père ainsi que les premières rencontres, la première année de cohabitation ainsi que le passage d’une étape de vie à une autre (ex. : de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence au début de l’âge adulte). Durant cette période, le jeune et son beau-père devaient avoir cohabité un minimum d’une

semaine sur deux ou l’équivalent. Les auteurs n’utilisent pas le temps passé avec le beau- père comme critère de sélection dans leurs études. Il s’agit davantage d’une caractéristique qui se retrouve dans la description des échantillons.

La population visée a exclu les jeunes qui ont vécu une recomposition familiale suite au décès de leur père d’origine. Cette décision se base sur le fait que les familles formées à la suite du veuvage comportent certaines particularités et impliquent une dynamique familiale différente des autres familles recomposées (Klaus et coll., 2012). De plus, les familles qui se recomposent suite au décès d’un parent sont beaucoup moins nombreuses aujourd’hui que celles causées par la séparation des parents. Enfin, la taille restreinte de l’échantillon ne permettrait pas de capter suffisamment cette réalité pour pouvoir obtenir des résultats significatifs.

En ce qui concerne le type de famille recomposée, les participants pouvaient avoir vécu une relation avec un beau-père dans un contexte de recomposition familiale homoparentale, c’est- à-dire que le beau-père est le conjoint du père d’origine. Cette décision se base sur le contexte social actuel ainsi que sur les données portant sur ce type de recomposition familiale. En effet, les familles homoparentales sont de plus en plus reconnues au plan social au Québec (Lavoie, Bédard et Petit, soumis), notamment depuis l’adoption de la Loi instituant l’union

civile et établissant de nouvelles règles de filiation (loi 84) en 2002 qui stipule que deux

personnes de même sexe peuvent être reconnues comme parents sur le plan légal (Bureau, 2009). En addition, les études scientifiques réalisées au cours des dernières années montrent que les familles recomposées homoparentales ne sont pas fondamentalement différentes des familles recomposées hétéroparentales ou des familles biparentales intactes (Le Gall, 2005; Lynch, 2005). C’est pourquoi il s’avère pertinent d’inclure les jeunes ayant vécu une relation beau-parentale avec le conjoint du père d’origine. Afin de bien identifier le parent en couple avec le beau-père (qu’il s’agisse du père ou de la mère) et le parent qui n’est pas dans le couple recomposé étudié dans la présente étude, les termes « parent » et « autre parent » sont utilisés tout au long de ce mémoire.

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L’ensemble des critères retenus pour l’étude a permis d’obtenir un échantillon plus homogène par rapport à l’expérience vécue. En résumé, les critères de sélection des participants sont les suivants :

 Être âgé de 20 à 29 ans;

 Vivre actuellement ou avoir cohabité avec un beau-père pendant au moins 4 ans;  Se souvenir de l’arrivée de son beau-père dans sa famille;

 Avoir cohabité avec son beau-père au moins une semaine sur deux ou l’équivalent;  Avoir vécu dans une famille recomposée à la suite d’une séparation parentale et non

du décès d’un parent.

Un échantillon minimal de 12 participants était visé. Ce nombre a été déterminé en fonction des ressources disponibles et de la faisabilité du projet de recherche. Le recrutement consistait à demander aux personnes de participer à l’étude sur une base volontaire (Gauthier, 2009). Il s’agit donc d’un échantillon de type non probabiliste comme c’est le cas dans de nombreuses recherches en sciences sociales, particulièrement lorsqu’une approche qualitative est utilisée (Ouellet et Saint-Jacques, 2000). L’échantillon a été constitué selon une technique d’échantillonnage de cas multiples par homogénéisation. Cette technique permet de constituer un groupe présentant des caractéristiques communes tout en permettant au chercheur de porter une attention particulière à la diversité que les membres du groupe peuvent présenter (Pires, 1997). En plus d’avoir tous grandi dans une famille recomposée et d’avoir développé une relation avec un beau-père, les participants de cette étude ont un vécu s’apparentant sur certaines dimensions dont celles d’avoir vécu au moins la moitié du temps dans leur famille recomposée et d’avoir vécu une relation avec un beau-père pendant au moins 4 ans. Cependant, plusieurs éléments varient comme le sexe du participant, l’âge lors de la recomposition familiale, l’étendue de la fratrie, le type de garde, le type d’union entre la mère et son conjoint et autres.

La stratégie de recrutement utilisée est la sollicitation de volontaires par la liste d’envoi de l’Université Laval. L’annonce de recrutement (annexe 1) a été envoyée par courrier électronique à l’ensemble des étudiants de la communauté universitaire, soit à 40 289 étudiants. Deux autres stratégies de recrutement avaient été élaborées, soit la sollicitation de

volontaires sur les réseaux sociaux ainsi que la diffusion de l’annonce de recrutement auprès des membres de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). Ces deux stratégies n’ont finalement pas été utilisées pour recruter les participants puisque la liste d’envoi de l’Université Laval a permis de trouver un nombre suffisamment élevé de participants par rapport à la faisabilité du projet de recherche.

Lors de la période de recrutement, un premier contact téléphonique était effectué auprès des personnes intéressées à participer à cette recherche afin de s’assurer que les participants correspondaient bien aux critères de sélection. La grille de contact téléphonique est présentée à l’annexe 2. La période de recrutement a débuté à la mi-janvier et les entrevues se sont déroulées du 29 janvier au 11 mars 2015.

3.4 DESCRIPTION DE L’ÉCHANTILLON

Parmi les 15 participants recrutés, on retrouve une nette surreprésentation de femmes, puisque l’échantillon comprend 12 femmes et 3 hommes. Sur les 15 participants, trois sont de nationalité française alors que les autres sont d’origine québécoise. Les participants sont âgés entre 20 et 25 ans avec une moyenne d’âge de 22,9 ans. Tous les participants sont issus de la communauté universitaire et ils étaient tous étudiants à l’Université Laval au moment de la collecte des données. Dix participants ont obtenu un diplôme d’études collégiales et cinq participants détiennent un diplôme universitaire de premier cycle. Le revenu annuel des participants est de moins de 10 000$ (n = 5), de 10 000$ à 19 999$ (n = 8) ou de 20 000$ à 29 999$ (n = 2). Dix participants étaient en couple alors que les

cinq autres étaient célibataires lors de la collecte des données. Enfin, aucun participant rencontré n’a d’enfant. Le tableau 2 résume les principales caractéristiques sociodémographiques :