• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 2 – CADRE D’ANALYSE

2.5 LA DÉFINITION DES CONCEPTS IMPORTANTS

Au-delà des concepts propres aux théories des systèmes et du parcours de vie, d’autres en lien avec les questions de recherche doivent être définis afin de préciser l’objet d’étude. La présente section permet de décrire de manière concrète les différents concepts abordés dans ce mémoire, soit la famille, la relation ainsi que les sous-systèmes familiaux.

D’abord, la famille est un concept important puisqu’il constitue l’objet d’étude. Les auteurs mentionnent que réussir à définir clairement la famille s’avère une tâche ardue puisqu’il n’y a pas d’uniformité dans les conceptions de ce qu’est une famille (Allen, Fine et Demo, 2000; Saint-Jacques et Drapeau, 2008). En effet, une grande diversité des familles est observable puisqu’il existe une multitude de structures, de liens, de cultures, de compositions ainsi que de conditions de vie (Allen et coll., 2000; Saint-Jacques et Drapeau, 2008). L’Institut Vanier de la Famille (2014) mentionne sur son site Internet qu’une famille est « toute association de deux personnes ou plus liées entre elles par des liens de consentement mutuel, la naissance, l’adoption ou le placement […] ». Saint-Jacques et Drapeau (2008) ajoutent un aspect

37

important, soit qu’une famille doit comprendre un lien parent-enfant. Les auteurs définissent d’ailleurs la famille comme étant « […] une cellule sociale qui comporte au moins une relation entre un parent et un enfant, liés biologiquement, légalement ou par choix.» (Saint- Jacques et Drapeau, 2008, p.102). Cette définition est celle qui a été retenue pour la présente étude. La famille permet aux membres qui la composent d’établir des liens socioaffectifs et de partager diverses responsabilités dans le but de répondre à différents besoins comme la procréation, la cohabitation, les soins, le soutien économique, l’affection, la protection et la signification (Allen et coll., 2000). En bref, la famille peut prendre différentes formes, avoir des besoins différents ainsi que des façons diverses de répondre à ces besoins (Allen et coll., 2000).

Un second concept à définir est la relation. La recension des écrits effectuée sur les relations intrafamiliales a permis de constater qu’il n’y a pas une définition unique et partagée par tous les auteurs pour décrire la relation entre un jeune et son beau-père. De plus, les définitions proposées n’offrent pas une vision holiste d’une relation. L’intégration de certains aspects mis en évidence par les auteurs a permis de développer une définition pour tenter de dresser un portrait plus complet de la relation beau-parentale. Ainsi, quatre dimensions ont été retenues pour décrire la relation entre un jeune et son beau-père dans un contexte de recomposition familiale : le développement de la relation, la communication, la proximité et la satisfaction. L’aspect développemental de la relation possède deux sous-dimensions, soit la chronologie du développement de la relation et l’implication des acteurs concernés (Ganong et coll., 2011). La chronologie du développement permet de décrire le déroulement de l’arrivée du beau-père dans la famille et les différents rôles qu’il a joués dans la vie du jeune, du début de la relation jusqu’à la situation actuelle. L’implication des acteurs réfère aux efforts effectués par le jeune pour développer la relation et la perception des efforts faits par son beau-père pour contribuer au développement d’une relation positive.

La seconde dimension de la relation comprend la communication. Certains auteurs mentionnent que la communication est un des principaux aspects d’une relation (Barnes et Olson, 1992; Baxter et coll., 2006). Selon Barnes et Olson (1992), les aspects qui décrivent une communication positive entre les membres d’une famille sont l’ouverture, la confiance,

l’expression des émotions ainsi que la satisfaction face à la communication. La troisième dimension de la relation présente dans les recherches sur les relations intrafamiliales est la proximité (King, 2006; King, 2009; Jensen et Shafer, 2013; King et coll., 2014). La proximité se définit comme étant le fait pour un jeune de se sentir proche de son beau-père, de penser qu’il se soucie de lui ainsi que la perception que son beau-père est chaleureux et affectueux avec lui (King et coll., 2014). La quatrième et dernière dimension est la satisfaction face à la relation (Fine et Kurdek, 1995; Schrodt et coll., 2008). Il s’agit de l’appréciation générale de

la relation par le jeune ainsi que les changements que le jeune aimerait apporter à sa relation.

Le dernier concept examiné est constitué des sous-systèmes. Selon la théorie systémique, la relation entre deux membres ou plus d’une famille réfère à la notion de sous-système (Whitchurch et Constantine, 1993). Saint-Jacques et Drapeau (2008) mentionnent qu’il y a trois principaux sous-systèmes relationnels dans la famille, soit les relations entre les parents (relations conjugales ou ex-conjugales et les relations coparentales), les relations parents- enfants (incluant les relations entre les beaux-parents et les enfants) et les relations fraternelles. Dans la présente étude, le sous-système principal de l’objet d’étude est composé du jeune et de son beau-père. D’autres sous-systèmes ont également été retenus puisqu’ils sont susceptibles d’influencer le développement et la qualité de la relation jeune-beau-père. Ainsi, la relation entre le jeune et sa mère, la relation entre le jeune et son père ainsi que la relation entre le jeune et les membres de sa fratrie, sa demi-fratrie et sa quasi-fratrie ont été sélectionnées. Le principal aspect étudié est composé des perceptions du jeune par rapport aux comportements posés ou aux attitudes adoptées par chaque membre de la famille qui ont pu encourager ou non le développement d’une relation positive entre lui et son beau-père (Ganong et coll., 2011). Enfin, les réactions du père, des membres de la fratrie, de la demi- fratrie et de la quasi-fratrie par rapport à l’arrivée du beau-père dans leur vie sont étudiées.