ANALYSE MIXTE DES DONNÉES

Dans un deuxième temps, les données qualitatives et quantitatives ont été superposées afin de faire ressortir les points de convergence, mais aussi certaines nuances.

Tant les données quantitatives que qualitatives convergent sur le plan de la communication. En effet, les cinq participants qui ont mentionné avoir une bonne communication avec leur beau-père lors de l’entrevue semi-dirigée ont obtenu les scores les plus élevés au Parent

Adolescent Communication Scale (scores variant entre 81 et 93). Ces participants ont tous

une relation chaleureuse et affectueuse avec leur beau-père et ils se sentent proches de lui. De plus, les résultats obtenus pour les deux items sur la satisfaction et la qualité de la relation (Fine et Kurdek, 1995) montrent que ces participants ont une relation positive avec leur beau- père (plutôt bonne, très bonne ou excellente) et ils mentionnent être satisfaits, très satisfaits ou extrêmement satisfaits de leur relation. Les participants de ce groupe ont des trajectoires relationnelles stables positives ou instables avec amélioration. Au final, ils ont tous une relation actuelle positive. La communication pourrait être un élément important qui favorise le développement d’une bonne relation jeune-beau-père. Cependant, la portée des données recueillies lors de la présente étude est limitée puisque l’impact de la communication sur le développement de la relation entre un jeune et son beau-père n’a pas été mesuré de manière directe. Par contre, il semblerait que le fait d’éprouver certains problèmes sur le plan de la communication ne signifie pas nécessairement que la relation sera négative. En effet, certains jeunes ont des relations stables positives ou des relations instables avec amélioration même s’ils ont une perception moins positive de leur communication.

Une seconde convergence est présente par rapport aux deux items qui traitent de la qualité générale de la relation et de la satisfaction des jeunes face à leur relation (Fine et Kurdek, 1995). En effet, de manière générale, les participants qui qualifient leur relation de bonne à excellente sont également satisfaits de leur relation. Une autre convergence peut être observée entre le type de trajectoire relationnelle, le statut des beaux-pères et la durée de la relation. En effet, les cinq jeunes qui ont mentionné que leur beau-père a le statut de « deuxième père » auprès d’eux sont en relation avec lui depuis longtemps (entre 8 et 16 ans) et ils ont tous une trajectoire relationnelle stable positive. De plus, ils sont tous satisfaits de leur relation et ils évaluent la qualité générale de leur relation comme étant bonne. Pour les dix autres jeunes, il ne semble pas y avoir de lien entre le type de trajectoire relationnel, la durée de la relation et le statut occupé par le beau-père.

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Enfin, une dernière convergence importante issue de l’analyse mixte des données se situe sur le plan de la proximité. Près de la moitié des participants ont abordé l’absence ou le peu de proximité physique entre leur beau-père et eux (n = 7). L’analyse mixte ne permet pas de déceler de relation entre l’âge du jeune lors de la recomposition familiale (variant de 5 à 17 ans) et la proximité physique avec le beau-père. Les participants de ce groupe sont tous satisfaits de leur relation et ils évaluent leur relation positivement sur les items de Fine et Kurdek (1995). De plus, ils se sentent tous proches de leur beau-père. Ces constats semblent indiquer que la proximité entre un jeune et son beau-père n’est pas nécessairement liée à la présence de proximité physique. En effet, un jeune peut se sentir proche de son beau-père et avoir une relation positive avec lui sans qu’il y ait de proximité physique.

L’analyse des données qualitatives et des données quantitatives permet d’observer certaines nuances. En effet, lorsqu’on analyse seulement les données quantitatives, on constate que les réponses obtenues au Parent Adolescent Communication Scale ainsi qu’aux deux items sur la satisfaction et la qualité de la relation (Fine et Kurdek, 1995) sont plutôt positives. Ces instruments de mesure quantitatifs semblent indiquer que les participants rencontrés évaluent leur relation comme étant positive de manière générale. Cependant, les réponses obtenues lors de l’entrevue qualitative étaient un peu plus négatives. En effet, chaque participant a identifié des aspects qui fonctionnent un peu moins bien dans leur relation ou qui pourraient être améliorés. Par exemple, un participant peut mentionner avoir une bonne relation avec son beau-père depuis le début de la recomposition familiale, mais éprouver tout de même certaines difficultés sur le plan de la communication. Les instruments de mesure quantitatifs permettent donc d’apporter des réponses précises, mais moins nuancées alors qu’une méthode qualitative permet d’obtenir des réponses nuancées, mais imprécises. La combinaison des données quantitatives et qualitatives offre un matériel de recherche riche et diversifié.

De manière plus spécifique, l’analyse mixte des données permet de faire ressortir une autre nuance importante sur le plan de la communication. En effet, les résultats obtenus au Parent

Adolescent Communication Scale montrent qu’une grande majorité de participants ont une

bonne communication avec leur beau-père puisqu’ils obtiennent des scores élevés au questionnaire. D’un autre côté, les propos tenus par les jeunes indiquent que la majorité des

participants considèrent ne pas avoir une communication optimale avec leur beau-père (n = 8). Cette différence pourrait être expliquée par le fait que, de manière générale, la communication entre le jeune et son beau-père va bien, mais qu’il y a tout de même certains aspects plus difficiles qui ont pu être identifiés par une exploration qualitative. D’ailleurs, les relations interpersonnelles en général sont fort complexes et il y a généralement des aspects qui pourraient être améliorés.

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