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d’augmenter. Sa composition et les rouages de sa fabrication restent cependant un secret bien gardé.

Sur l’affiche du film, un globe terrestre occupe le centre de l’image. Un globe en plastique transparent évoque la mondialité du fléau. Le plastique a en-vahi toute la planète, terres et mers confondues. Plus qu’une image, ce sym-bole illustre avec force le titre du film, « Plastic Planet ». D’ailleurs, le titre de l’affiche semble lui aussi moulé dans ce type de plastique prêt à découper, utilisé parfois dans les jouets à monter soi-même.

Le plastique est partout mais en avons-nous réellement conscience ? Tels des satellites autour de la Terre, de multiples objets gravitent autour du globe synthétique : biberons, ballon, tétine, tong, chaise, emballages.... Ont-ils été placés là pour rappeler que nous avons également commencé à conta-miner l'Espace ? Comme les anneaux de Saturne, ces satellites de matières artificielles nous ceinturent, nous entourent, nous emprisonnent. Le plastique est omniprésent, y compris dans les jouets de nos enfants et nos vêtements. Nous sommes devenus les esclaves dépendants de cette matière. Dans tous les secteurs de l'industrie, le plastique est devenu incontournable, d'une manière ou d'une autre. Il est pratique, bon marché, mais aussi controversé… Peut-on parler du plastique sans aborder les thèmes du recyclage et de la pollution ?

Etant donné son abondance, nous sommes aujourd’hui en droit de nous interroger sur son impact environnemental. N’est-il pas la principale cause de pollution des mers ? N’affaiblit-il pas nos organismes ?

Les gobelets, bouteilles et sacs plastique de l’affiche sont des symboles forts de la surconsommation et de la pollution par le plastique. Ce sont ceux que nous retrouvons le plus sur le bord de nos routes. Et pourtant, ces produits sont à durée d’utilisation ultra courte ! Ces images de tortues avalant goulûment un sac plastique flottant dans l’eau, le prenant naïvement pour une méduse. Ces autres images d’oiseaux retrouvés morts, l’estomac plein de bouchons de bouteilles, dépeignent parfaitement le problème.

Comment ne pas mentionner ce continent de plastique flottant au milieu du Pacifique ? Un continent où les déchets produits par les activités humaines s'accumulent sous l'effet des courants marins. Un vortex, six fois plus grand que la France, attirant vers lui tous les résidus de notre société de surconsom-mation et qui ne cesse de grandir.

cultures populaires, cultures informelles

Nous savons depuis longtemps que le plastique pollue notre environnement. Placé dans des décharges ou abandonné dans la nature, il met 500 ans à se dégrader. Mais ce que nous savons moins, c'est que le matériau empoi-sonne la chaîne alimentaire et s’invite aussi dans notre organisme. Pour ne citer que lui, nous nous souviendrons du scandale du bisphénol A comme un des exemples forts des dégâts que peut engendrer le polymère. Le bisphénol A utilisé dans la synthèse de plastiques se retrouve dans de très nombreux contenants alimentaires comme les biberons et boîtes de conserve. Celui-ci, en entrant en contact avec les boissons et aliments, est ingéré. Il provoque des troubles de la reproduction et des dysfonctionnements thyroïdiens. L’utilisation de ce perturbateur endocrinien est interdite depuis janvier 2015. Cependant, il est remplacé par d’autres composés, tout aussi sinon peut être plus nocifs encore…

Sur un des sacs, nous distinguons le symbole des matériaux recyclables, comme un rappel que la pollution liée au polymère n’est pas inévitable. Ce sujet est intrinsèquement lié à celui du plastique. En effet, nous pouvons assez facilement donner une seconde vie à ces matières. Encore faudrait-il que tout un chacun joue le jeu du tri sélectif. Par ailleurs, même recyclé à 100%, il continuerait de compromettre notre santé.

Dans le cas du plastique, la science a peut-être révolutionné notre quotidien mais surtout bouleversé notre manière de consommer : l’usage unique, toujours plus, pour moins cher... Le plastique est devenu l'emblème de l'éphémère et du superficiel. Quelle ironie au vu de sa longévité dans l'envi-ronnement et des problèmes sanitaires qu'il pose !

Au fond, cette affiche reflète bien la société d’aujourd’hui et nous fait prendre conscience de l’omniprésence et de la surconsommation planétaire du plastique. De quoi changer nos habitudes de consommation ? Pas si sûr pour les habitants de la planète « Plastique ».

A

ucune chaîne de télévision, aucun producteur, personne ne vou-lait produire ce film. Les portes sont restées fermées. On parvou-lait de soupe indigeste “- Vous faites votre soupe. Vous avez une

casserole et vous y mettez : les droits de l’homme, Pinochet, les momies, l’astronomie, la voie lactée, les supernovas... Je ne crois pas en votre soupe. Je ne la comprends pas.” Malgré ses 40 ans de carrière, telle fut

la réponse donnée à Patricio Guzmán, le cinéaste contemporain le plus important de l’Amérique latine quand il présente son projet. Avec l’aide précieuse de son épouse, la productrice Renate Sachse, après deux ans de prospection déterminée auprès des maisons de production, le film voit le jour. Dans le patrimoine mondial du documentaire, il y a désormais, un avant et un après « Nostalgie de la lumière ».

Présenté en ouverture du festival de Cannes de 2010, chose rare pour un documentaire, ce film sort en France en 2011. Il propose au spectateur une expérience unique, celle de la mise en perspective