• Aucun résultat trouvé

l'idéal de la science au service de la paix

preuve que la science peut se diffuser autrement que par les acteurs classiques. Si on lit attentivement cette plaque elle soulève le questionnement suivant : « Qu’est-ce que les sciences viennent faire ici » ? « Qui sont ces personnes, et qu’ont-elles accompli en lien avec les sciences pour mériter une plaque à leur effigie » ? Cette démarche de questionnement est un premier pas pour chercher la raison de ce lien étrange de l'Abbaye avec les sciences et techniques.

En commençant ce travail de documentation, j’ai découvert que l'Abbaye était le lieu d'une histoire très riche. D’abord monastère cistercien construit au 13e siècle, L’Abbaye de Royaumont passe aux mains des industriels dès le 18e siècle suite à la Révolution Française. Elle est revendue en 1899 à Jules Gouïn, président de la Société de construction des Batignolles. Henry Gouïn en hérite dans les années 1930. Il transforme ce monastère en lieu culturel musical. Il faut attendre l’après seconde guerre mondiale pour y voir naître la Fondation Royaumont Gouïn-Lang pour le progrès des sciences de l’homme. Durant cette guerre Henry Gouïn est déporté. Plusieurs membres de sa famille périssent à Auschwitz. Il en revient traumatisé. Il est important de connaître ces faits pour comprendre comment un industriel mélomane a eu l’idée de transformer un monastère en un lieu scientifique et philanthropique.

H. Gouïn et son épouse réfléchissent alors à fonder un lieu d’échange de nature scientifique. La fondation voit le jour en 1964. C’est la première fondation privée à vocation culturelle en France. La même année, elle est reconnue d’utilité publique.

H. Gouïn estime qu’à travers l’étude de l’homme sous tous ses aspects, à travers les différentes disciplines scientifiques, il est possible d’arrêter les guerres, les révolutions, la haine et le fanatisme. Voilà une tâche noble à confier à une fondation. Comment H. Gouïn mélomane invétéré a-t-il eu cette révélation ? Il aurait été logique qu’il fonde la même initiative autour de la musique car on le sait, la musique adoucit les mœurs. Mais c’est aux sciences qu’il a pensé. Plus exactement à l’anthropologie, à la sociologie et à la biologie.

Je pense qu’une explication réside dans la définition suivante de l’anthropo-logie : « branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques et culturels. Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles ».

A travers les missions de cette fondation, H. Gouïn souhaite sans doute comprendre comment des hommes ont pu commettre des actes aussi cruels

cultures populaires, cultures informelles

envers d’autres hommes. Comprendre mais pas seulement. Il vont aussi favoriser les échanges et les contacts humains, fonder une élite éclairée, solidaire et sans frontières. H. Gouïn parle d’un lieu « de rencontre où l’esprit et l’intelligence sont seuls pris en considération, nonobstant les différences de nationalité, de situation sociale, de discipline politique ou religieuse ».

Voilà tout ce que raconte cette simple plaque.

Elle est aujourd’hui le seul témoin qu’il a existé une activité scientifique au sein de cette abbaye. A la mort du fondateur en 1977, l’Abbaye renoue avec son passé musical des années 1930 et se consacre désormais aux repré-sentations musicales. Même s’il y a eu une volonté de la part de la nouvelle direction de se souvenir de la vocation scientifique du lieu, la plaque n’est pas vraiment mise en valeur. Le visiteur peut facilement passer sans la voir. Pourtant je trouve qu'elle est un symbole très fort et émouvant. La rencontre inopinée avec cette plaque m'a permis de découvrir une partie cachée de l’histoire, un secret murmuré entre les vieilles pierres humides de ce monastère. Cette plaque est le témoin infaillible qu’un homme et une femme ont essayé de créer en ce lieu quelque chose de profondément humain, de profondé-ment pacifique et de philanthropique. Qu’ils ont cru à la portée salvatrice des sciences, et surtout que la science pouvait réunir des hommes et des femmes dans le seul but de faire le bien, de le partager et de le transmettre.

Le Robot Building à Bangkok érigé en 1986 selon la proposition de l'architecte thaïlandais Sumet Jumsai pour la Bank of Asia

S

i vous empruntez le métro aérien de Bangkok, vous devriez croiser un gigantesque robot ! Plus haut building (83 mètres) de la capitale thaïlandaise lors de sa construction en 1986, le Robot Building, aujourd’hui noyé parmi les gratte-ciels, se distingue et interpelle de par son architecture originale : un robot résolument fun et attachant ! Et quelle surprise lorsque l’on apprend que le Robot Building, situé dans le quartier des affaires de Sathorn, n’est autre que le siège social d’une banque !

Ce choix audacieux est celui de l’architecte thaïlandais Sumet Jumsai pour la Bank of Asia. Selon les attentes du commanditaire, il figure l’infor-matisation du secteur bancaire. Après l’arrivée des premiers ordinateurs dans les années 1950, l’informatisation bancaire s’accélère dans les an-nées 1980 avec la mise en place des réseaux numériques portés par des innovations techniques telles que la télématique, les micro-ordinateurs et bientôt internet.

Le choix architectural de figurer un robot fun et mignon peut surprendre tant il tranche avec cette activité sérieuse qu’est la finance… Inspiré par le robot-jouet japonais de son fils, l’architecte a en effet pris soin de rendre son robot ludique jusque dans les moindres détails. Dans la partie