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La disposition du titre sur trois niveaux, limité en haut et en bas par un fin liseré blanc, crée un socle qui supporte le personnage. La taille du terme « exo » rappelle le gigantisme de l’ovni. Sous le titre la problématique justifie la tenue de cette conférence : « réglons la question de la vie extraterrestre ».

L’ovni à la forme classique des soucoupes volantes qui peuplent l’univers ufologique depuis 1947 et l’utilisation de ce terme par la presse pour relater le témoignage de Kenneth Arnold. Ses lumières blanches qui se répartissent régulièrement le long de la structure circulaire éclipsent les étoiles qui ressemblent aux feux de positions d’un véhicule. Les lumières jaunes ou disposées en rectangles lumineux indiquent le fonctionnement d’appareils, et symbolisent l’avancée technologique de ces aliens, capables de voyager dans l’espace et de visiter la terre de façon inaperçue ou presque. La lumière vive enveloppe le personnage comme pour le happer ou le déposer. Dans le faisceau bleuté et blanc, les poussières qui s’élèvent de la prairie volent la vedette à la voix lactée. Celle-ci, en apparaissant en biais à droite et partant de la montagne, paraît protester contre la concur-rence de cette lumière artificielle.

Le personnage mis en lumière est debout dans la prairie, campé sur ses jambes. Son corps est orienté de ¾ vers sa droite, son visage est tourné vers nous, mais son regard est orienté vers sa gauche, regardant au loin. Il garde ses mains dans les poches de son pantalon. Toute son attitude indique qu’il est totalement indifférent aux évènements, ses jambes solidement plantées dans le sol préviennent que le personnage restera imperturbable. Ou bien il s’agit de quelqu’un de têtu et borné, qui ne changera pas d’avis, même mis devant le fait accompli, comme ici où il a été transporté au milieu de nulle part par les extraterrestres.

Alors qu’il est relié à la soucoupe volante par le faisceau lumineux, le person-nage s’enracine dans le bloc compact du titre via le « l’ ». Cette disposition du titre représente la solidité et la densité du savoir sur lequel repose les certitudes du personnage, et qui lui permettent de résister à l’attraction des extraterrestres. Le scepticisme de l’homme de la Pampa face à la repré-sentation populaire de la question extraterrestre, symbolisée par la soucoupe volante, s’exprime dans le sous-titre de la conférence : « réglons la question de la vie extraterrestre ». Le but de la conférence est de « régler son compte »

cultures populaires, cultures informelles

à la représentation populaire des extraterrestres à l’aide de ses certitudes scientifiques. Ainsi le bloc-titre contraste fortement avec le halo vaporeux – fumeux – qui entoure le conférencier. Ce halo peut symboliser toutes les théories fumeuses ou les histoires farfelues qui ont contribué à forger la représentation populaire. Cette aura peut aussi être vue comme la vanité du scientifique qui sait, et qui va dévoiler aux profanes crédules la supercherie de la vie extraterrestre. Peut-être utilisera-t-il des arguments tous aussi fumeux, répondre à l’absurde par l’absurde ?

Exo, étymologiquement « hors de ». Existe-t-il quelque chose ailleurs ? Ce paysage, composé par la longue prairie bordée par les hautes montagnes de l’horizon, véhicule un sentiment d’immensité. La nuit dense et profonde, surgissant des montagnes et emplissant le ciel, évoque l’infini. On imagine facilement le sentiment de solitude et de petitesse de l’humain placé au centre de cet environnement magnifique et inquiétant. Pour se rassurer, l’homme se raconte des histoires, les montagnes – Atlas portant le ciel pour l’empêcher d’écraser la terre. Puis il peuple le ciel, s’imaginant que d’autres êtres viennent lui rendre visite et combler sa peur du vide. Ainsi, comme les enfants apeurés dans le noir imaginent des monstres sous le lit, les adultes modernes imaginent des machines volantes dans le ciel. Finalement, on peut supposer que le personnage apporte paternellement les lumières de la science aux spectateurs, veilleuse d’une chambre d’enfant, pour extraire cette peur hors de l’imagination collective en montrant l’irrationalité de ses représentations.

Arrêt sur image à 34' -

Robocop

U

ne phrase : « Votre corps a disparu, mais vous êtes toujours là ». Une maigre tentative de réconfort du Docteur Dennett Norton (joué par Gary Oldman) face à Alex Murphy découvrant son corps deve-nu cyborg au terme d’un coma long de trois mois. Elle résume à elle seule l’une des problématiques de cette version nouvelle du film Robocop.

Que sommes-nous ? Qu’est-ce qui nous définit en tant qu’être humain ? Un corps ? Un esprit ? Une alliance des deux ? De ce corps mutilé par une explosion destinée à le tuer, il ne reste presque rien : un visage, une main, des poumons, un cœur, un cerveau morcelé. Et pourtant cet être vit. Il pense. Il s’exprime. Il se souvient, et ceci grâce ou à cause d’une technologie réparatrice, source de résurrection.

L’intrigue de ce film se situe en 2058. Dans ce futur relativement proche les conflits hors du territoire américain sont menés par des robots soldats. Cette nouvelle forme de guerre permet d’épargner de nombreuses vies de GIs, à la grande satisfaction des médias et des états-majors.

Robocop (film)

une machine avec des vrais