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sage-femme pour se prendre en selfie et publier une vidéo de l’obstétricien éberlué sur YouTube (grâce à l’ordinateur du médecin tombé par terre). Enfin, le bébé quitte la clinique en s’aidant du GPS intégré dans le smartphone. Fiction ou réalité ? Depuis les années 2000 les nouvelles technologies ne cessent de croître, d’exister et de se perfectionner. On s’informe via les réseaux sociaux, on regarde des films sur YouTube. On n’ouvre plus de dictionnaire mais on clique sur Wikipédia. Twitter a supplanté Voici et Gala, Instagram a remplacé l’ancien album photo familial (de polaroids). Mon journal intime s’appelle « Facebook ». J’achète sur Le Bon Coin et j’écoute de la musique sur Spotify. Bref, le virtuel est une partie intégrante de notre réalité. Nous sommes tous connectés, les objets sont connectés, ils font partis de notre quotidien et sont devenus invisibles de par leur banalité. La science-fiction d’hier est devenue la réalité d’aujourd’hui. J’écoute cet air de musique qui passe d’un vinyle à une cassette radio, un CD, un minidisque, un MP3 et finit par se noyer dans la base de données d’une plateforme musicale dans la fulgurance d’un quart de siècle.

De même, on se rend compte dans cette publicité que la musique n’a pas été choisie au hasard. En effet, c’est la célèbre chanson de Diana Ross « I’m coming out » ou « je me dévoile » (en français) sortie en 1980. On constate donc le clin d’œil face au temps qui passe et qui évolue avec ces nouvelles technologies par exemple. Dans cette musique, les paroles sont également expressives telles que « Je dois montrer au monde tout ce que j'ai envie de faire et toutes mes capacités, j'ai beaucoup plus de qualités » faisant référence certainement à la marque MTS et ses propositions innovantes. Finalement, les paroles de cette chanson peuvent aussi faire référence à l’humain car cette dernière citation peut, tout à fait, révéler un message. Comme si, grâce aux nouvelles technologies l’humain sera meilleur et aura davantage de capacités et de qualités. Une amélioration de l’humain à venir ? Je perçois et ressens aussi une dimension très psychologique à l’égard de cette publicité. Un monde qui change, qui évolue avec ses nombreuses technologies. Nous vivons aujourd’hui une aire numérique importante. Les changements sont conséquents, que ce soit au quotidien, au travail ou dans une dimension plus sociétale. Cette publicité peut faire rire de prime abord mais elle nous met surtout face au monde actuel, et à notre futur. La dimension

cultures populaires, cultures informelles

quant aux questions des relations entre sciences, techniques et société est remarquable. Cela transparaît au travers des nouvelles technologies ou encore des sciences sociales qui découlent de ce court métrage.

Aussi, on constate que le nourrisson va directement s’aider des nouvelles technologies, comme si cette innovation technologique permettait d’être plus performant, d’aller plus vite dans la vie et de tout comprendre plus facilement grâce aux ordinateurs et aux smartphones. On remarque aussi le décalage entre les parents et l’enfant, car dans cette publicité, le nourrisson ne cherche pas ses parents mais directement le smartphone, comme si l’important était d’abord « d’être connecté ».

Les nouvelles technologies feraient-elles perdre l’humanisme qui nous lie les uns aux autres ? Est-ce que finalement notre futur deviendra virtuel au point de ne plus communiquer ensemble ? L’humain deviendra-il dépendant et bientôt esclave de ces nouvelles technologies ?

Prochainement l’humain sera un « être augmenté » grâce aux nouvelles technologies. Nous serons déshumanisés car nous intégrerons à notre corps ces sciences technologiques pour améliorer nos capacités. Que restera-il de l’humain, de ses facultés, de ses sensations mais aussi de ses sentiments et de ses interactions avec autrui… ? Telle Scarlett Johansson qui interprète le major Mokoto Kusana Ji dans le film « Ghost in the shell » du célèbre manga de 1989 du Masame shirow, je me connecte. Mon esprit est mon ghost, mon corps n’est pas cybernétique mais demain n’est pas si loin.

Affiche du film SO.CI3.TY, de Khris Burton présenté en novembre 2016, en ouverture du festival de courts et moyens métrages à Madiana, complexe cinématographique Schœlcher, (Martinique)

U

ne affiche minimaliste campe le décor du dernier court métrage de science-fiction de Khris Burton, SO.CI3.TY. Un individu y apparait étendu sur le dos, sur une plage a priori déserte. Un certain ma-laise se dégage de l’image au cadrage inhabituel, avec un personnage vu en forte plongée, accentué par le basculement à près de 180° de la ligne d’horizon. Loin d’être idyllique, la plage entoure l’homme d’une atmosphère sombre et lugubre. Il apparait hurlant et désespéré, en proie à une profonde souffrance. Quelle en est la cause ? Elle provient sans doute de la situation du personnage, désemparé : son attitude en bord de mer laisse supposer quelque évènement tragique. Pourtant, contrairement aux apparences, il ne vient pas de s’échouer…

Quelques explications s’imposent. Au début du film, J0.hn, citoyen de la « Cité » se retrouve seul sur une île à première vue déserte. Il porte une combinaison standardisée, marque de son appartenance à cette métropole. A son poignet, un instrument ressemble étrangement à une montre. Elle le

2016

SO.CI3.TY (court métrage)

du mythe de l’homme-machine