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4. TENTATIVE DE DÉFINITION DE CETTE DIMENSION : UNE ÉTHICOLOGIE DE LA PERSONNE ÉTHICOLOGIE DE LA PERSONNE

4.1.2. Philosophie comme art de vivre

Dans son acception première, la philosophie est avant tout une « manière de vivre » pour reprendre les mots célèbres de Pierre Hadot. Cette représentation d’une philosophie comme pratique de vie, irriguée et non exclusivement représentée par un discours théorique, est commune à l’ensemble des écoles philosophiques de l’Antiquité20. Cette vision s’oppose à la perception universitaire moderne, centrée sur la connaissance et l’élaboration de théories complexes et systématiques, et interpelle le sens que nous donnons désormais au terme de

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« La philosophie n’est pas un métier public ni fait pour la montre ; elle n’est pas dans les mots mais dans les choses ». Sénèque. Lettres à Lucilius, 16,2. Flammarion, Paris, 1992. P 98.

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philosophie21. Merleau-Ponty indique lors de sa leçon inaugurale au collège de France : « Pour retrouver la fonction entière du philosophe, il faut se rappeler que même les philosophes - auteurs que nous lisons et que nous sommes - n'ont jamais cessé de reconnaître pour patron un homme qui n'écrivait pas, qui n'enseignait pas, du moins dans les chaires d'état, qui s'adressait à ceux qu'il rencontrait dans la rue (…) Il faut se rappeler Socrate »22. La pratique philosophique par le dialogue et la mise en gestes, en comportements bien concrets définit en premier lieu le philosophe23. Ainsi, on peut être considéré comme philosophe en raison de l'excellence ou la cohérence d'un certain mode de vie qui, certes, éclaire sur des principes doctrinaux, mais qui ne va pas nécessairement s'accompagner de l'émission d'un discours philosophique24.

Dans cette vision antique, la manière de vivre, de se comporter, et ce jusque dans certains détails du quotidien participera à la qualification d’une personne en tant que philosophe, et c’est aussi au travers de cette application concrète dans l’existence, qu’il sera possible d’identifier l’appartenance d’une personne à telle ou telle école philosophique25. Le fait même de philosopher n’est ainsi complet que si les deux faces de l’activité philosophique, théorique et pratique sont déployées26. Un des points communs à l’ensemble des écoles

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« Ne serait-il pas urgent de redécouvrir la notion antique du « philosophe », ce philosophe vivant et choisissant, sans qui la notion de philosophie n'aurait pas de sens ? Ne pourrait-on pas définir le philosophe, non pas comme un professeur ou un écrivain qui développe un discours philosophique, mais, selon la représentation qui était constante dans l'antiquité, comme un homme qui mène une vie philosophique? Ne faudrait-il pas réviser l'usage habituel du mot « philosophe », que l'on n’applique d'habitude qu'au théoricien, pour l'accorder aussi à celui qui pratique la philosophie, de même que le chrétien peut pratiquer le christianisme sans être théoricien et théologien? » Hadot Pierre. Qu’est-ce que la philosophie antique ? Folio essais, Paris, 1995. P 414.

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Merleau-Ponty Maurice. Eloge de la philosophie, leçon inaugurale au collège de France, Gallimard, 1960. P 39.

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« (…) prouve les mots par les choses (…) la philosophie enseigne à faire, non à dire, et elle exige que chacun vive selon sa loi, que la vie ne soit pas en dissension avec les paroles, ou plutôt que la vie ne le soit pas avec elle-même ». Sénèque. Lettres à Lucilius, 20,1. Flammarion, Paris, 1992. P 116.

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«Quiconque adopte le mode de vie épicurien ou stoïcien, quiconque le met en pratique sera considéré comme philosophe, même s'il ne développe pas, par écrit ou par oral, un discours philosophique ». Hadot Pierre. Qu’est-ce que la philosophie antique ? Opus cité. P 169.

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« La manière de vivre philosophique, c'est tout simplement le comportement du philosophe dans la vie quotidienne. (…) Si bien qu'en fait il y a un comportement caractéristique de chaque école ». Hadot Pierre. La philosophie comme manière de vivre. Albin Michel, Paris, 2001. P 159-60.

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« La vie du philosophe, son comportement, sa personnalité constituent ainsi l'accomplissement de la notion complète et intégrale de la philosophie ». Domanski Juliusz. La philosophie, théorie ou manière de vivre ? Les controverses de l’Antiquité à la Renaissance. Éditions du cerf, Paris, 1996. P 11.

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antiques est cette consubstantialité du discours philosophique et du mode de vie philosophique, les deux étant intimement liés, même si l’accent est à mettre en premier lieu sur la manière de vivre27. Hadot dira des discours et mode de vie philosophiques qu’ils sont « incommensurables et inséparables ».

Le discours et le mode de vie sont incommensurables dans le sens où, s’ils se renvoient l'un à l'autre, leurs domaines d'application sont bien distincts, ils n’appartiennent pas au même ordre28. Les expériences de la vie philosophique ne peuvent être parfaitement décrites à l'occasion d'un discours. L'expérience de la vie philosophique dans son intensité, ses spécificités liées à sa mise en œuvre pratique, revêt un caractère indicible par n’importe quel discours. Pratiquer un choix de vie consiste en l’application de modalités concrètes plus ou moins énoncées, mais c’est aussi en faire personnellement l’expérience. Ainsi le discours philosophique pourra enjoindre à un certain mode de vie sans pour autant qu'il soit possible de décrire les manifestations précises de l'expérience29. La pratique philosophique ne relevant pas du même ordre de mesure que le discours philosophique, une même pratique philosophique peut se trouver justifier de manière différente par des écoles de pensée distinctes. La fonction du discours est de trouver une justification à l’expérience du mode de vie choisi mais certaines pratiques bien identifiées dans le mode de vie peuvent être partagées par plusieurs courants de pensée de la philosophie antique30. C’est ce caractère incommensurable avec une priorité donnée à la vie philosophique qui a fait qualifier, en son

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« (…) le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont il est à la fois le moyen et l'expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de vivre mais qui est étroitement liée au discours philosophique » Hadot Pierre. Qu’est-ce que la philosophie antique ? Opus cité. P19.

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« Vie philosophique et discours philosophique sont incommensurables surtout parce qu'ils sont d'ordre totalement hétérogène. Ce qui fait l'essentiel de la vie philosophique, le choix existentiel d'un certain mode de vie, l'expérience de certains états, de certaines dispositions intérieures, échappent totalement à l'expression du discours philosophique ». Ibid. P 267.

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« Tout au long de l'histoire de la philosophie antique, nous allons retrouver ces deux pôles de l'activité philosophique que nous venons de distinguer : d'une part, le choix et la pratique d'un mode de vie, d'autre part, un discours philosophique qui, à la fois, est une partie intégrante de ce mode de vie et explicite les présupposés théoriques impliqués dans ce mode de vie, un discours philosophique pourtant qui apparaît finalement comme incapable d'exprimer ce qui est l'essentiel (…), c'est-à-dire ce que l'on expérimente, de manière non discursive, dans le désir et dans le dialogue ». Ibid.P 121.

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« (…) La pratique philosophique était relativement indépendante du discours philosophique. Le même exercice spirituel peut être justifié par des discours philosophiques extrêmement différents, qui viennent après coup pour décrire, justifier des expériences dont la densité existentielle échappe finalement à tout effort de théorisation et de systématisation ».Ibid. P 414.

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temps, Marc-Aurèle de philosophe, sans qu’il ne soit su à l’époque qu’il avait écrit ses Pensées31.

Discours et mode de vie philosophiques sont aussi inséparables. Nous l’avons déjà dit, aucun discours ne peut être considéré dans ce contexte comme philosophique s’il ne s’accompagne pas d’une vie qui illustre ce discours. Sont qualifiées de Sophistes par les philosophes antiques, les personnes qui, une fois l’énonciation du discours terminée, ne présentent pas dans l’exercice de leur existence, une cohérence avec leur discours. Mais il est tout aussi essentiel d’intégrer que le mode de vie philosophique est conditionné par le discours et que c’est dans, et par le discours que le mode de vie trouve sa source. Pour reprendre les mots de Hadot : « Pas de discours qui mérite d'être appelé philosophique, si il est séparé de la vie philosophique, pas de vie philosophique, si elle n'est étroitement liée au discours philosophique»32. Le discours expose les justifications du mode de vie sur le plan théorique. Chacune des écoles antiques développe un discours théorique qui sera plus ou moins étayé. Même au sein de l'école cynique, qui selon Hadot représente « une situation limite » dans la mesure où les modalités d'expression restent avant tout de l'ordre de la manière de vivre, on peut retrouver un discours philosophique. Celui-ci trouve une place minimale mais une place centrale tout de même : de manière irréfutable, le mode de vie cynique, se trouve lié à une certaine option, un certain choix dans la manière de vivre sa vie et qui est énoncé et justifié par un discours33.

Au contraire, le Lycée pourrait de prime abord privilégier le discours et ne pas proposer un mode de vie bien identifié. On dit que l’école aristotélicienne invite à un mode de vie théorétique. On sait la place centrale que joue le savoir dans la pensée d’Aristote, avec un savoir qui n’a pas à avoir de fin extérieure à lui-même pour en justifier la recherche. C’est à

31 Ibid. P 267. 32 Ibid. P 268. 33

« Et, dans toute l’antiquité, on s'est accordé à considérer le cynisme comme une philosophie, mais comme une philosophie dans laquelle le discours philosophique était réduit au minimum (…). Ce choix implique d'une manière évidente une certaine conception de la vie, mais celle-ci, probablement définie dans les entretiens entre maître et disciple ou dans les discours publics, n'est jamais justifiée directement dans des traités philosophiques théoriques. Il y a bien des concepts philosophiques typiquement cyniques, mais ils ne sont pas utilisés dans une argumentation logique, ils servent à désigner des attitudes concrètes correspondant au choix de vie. ». Ibid. P 172.

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une vie « selon l’esprit » qu’exhorte Aristote34. Mais on ferait une erreur en imaginant que cette vie théorétique n’est qu’une vie théorique (au sens moderne du terme, c'est-à-dire non incarnée, sans passage à une étape concrète) : la vie théorétique est une vie privilégiant l’intellectuel, incitant à la contemplation, aboutissant à l’indépendance vis-à-vis d’autrui, apporte l’absence de trouble, et apporte le plus grand des bonheurs. Les manifestations extérieures du mode de vie sont probablement moins explicites, moins visibles mais le mode de vie existe bien. La pratique pour Aristote ne doit pas se faire pour les autres, et ne consiste pas non plus en des actions affichées : les pratiques sont celles de l’esprit35. Le terme de théorétique désigne à la fois le principe de justification de la quête du savoir par elle-même, ainsi que le fait de consacrer sa vie à cette quête36. Cette consubstantialité du discours et du mode de vie est caractéristique des écoles antiques, avec selon celle choisie, une apparente prédominance de l’un ou de l’autre de ces deux versants. Une des pistes de recherche en philosophie que propose Hadot, est de faire l’analyse de la perception par les comiques antiques du comportement des philosophes selon leur école : les platoniciens au « sourcil hautain » selon Épictète, les épicuriens qui ne mangent rien ou encore les stoïciens exagérément austères37.

D’autre part, et pour encore lier discours et mode de vie philosophiques, l’exercice du mode de vie se fait aussi au travers du discours lui-même : par le biais du dialogue que l’on instaure avec autrui ou avec soi-même, l’exposition, la remémoration ou encore l’explicitation du discours participent pleinement au mode de vie philosophique38. La philosophie antique se pratique en communauté, et le discours théorique participe aussi à cette vie commune entre philosophes ayant fait le choix d’un certain mode d’existence, et

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« Et pour l’homme(…) ce sera la vie selon l’intellect, s’il est vrai que l’intellect est au plus haut degré l’homme même. Cette vie-là est donc la plus heureuse ». Aristote. Ethique à Nicomaque, X, 8 1178a, 5-9. Vrin, Paris, 2007.

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« La vie pratique n’est pas nécessairement dirigée vers autrui, comme le pensent certains, et ce ne sont pas seulement les pensées qui visent des résultats qui seront produits par l’agir qui sont « pratiques », car sont « pratiques », bien plus encore, les activités de l’esprit et les réflexions qui ont leur fin en elles-mêmes et sont développées en vue d’elles-mêmes ». Aristote, Politique, 3, 8, 1325 b. Vrin, Paris, 1995. P 124.

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« (…) Aristote lui-même n’emploie que le mot « théorétique », et il l’utilise pour désigner, d’une part, le mode de connaissance qui a pour but le savoir pour le savoir, et, d’autre part, le mode de vie qui consiste à consacrer sa vie à ce mode de connaissance » Hadot Pierre. Qu’est-ce que la philosophie antique ? Opus cité. P 129.

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Hadot Pierre. La philosophie comme manière de vivre. Opus cité. P 160.

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pour reprendre Victor Goldsmith : « Le discours philosophique sert avant tout à former plus qu’à informer »39. Le discours est formulé avec une intention pratique, concrète de formation de l’autre, dans une perspective de créer en lui des changements profonds qui vont toucher son être et influencer sa manière d’être. Ainsi théorie du discours et pratique philosophique dans l’exercice de son existence sont intimement liées, et le discours n’est pas que théorique, de par sa participation effective au mode de vie et à sa modification.

Mais il serait tentant, dans une approche simpliste, de laisser à la théorie l’ensemble des énoncés abstraits de la philosophie (logique et physique notamment) et à la pratique ce qui est de l’ordre du comportement, de l’éthique. Hadot au contraire, insiste au sujet de la philosophie stoïcienne, que chacune des parties de la philosophie comporte en son sein un aspect théorique et un aspect pratique : la théorie ne concerne pas que la logique et la physique ; il existe une théorie mais aussi une pratique de la logique et la physique. La philosophie ne réside pas dans le discours pour certains aspects et dans l’expérience pour d’autres, mais chacune de ses dimensions comporte intrinsèquement sa théorie et sa pratique4041.

Discours et mode de vie philosophiques sont donc distincts mais indissociables dans la philosophie antique, et ceci se retrouve dans le sommet de la démarche philosophique antique, à savoir la sagesse. On distingue ainsi un savoir théorique et un savoir pratique qui permettront, par leur acquisition et exercice, d’atteindre la vertu42. A nouveau dans cette figure du sage qui oriente le choix de vie du philosophe, discours théorique et manière de

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Goldsmith Victor. Les dialogues de Platon. Presses Universitaires de France, Paris, 1947. P 3.

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« Ainsi la frontière qui sépare le théorique et le pratique se situe à l'intérieur de chaque partie de la philosophie ; il y a d'une part un discours théorique se rapportant à la physique, à la logique, à l’éthique, il y a d'autre part une physique pratiquée, logique pratiquée, une éthique vécue ». Hadot Pierre, Qu’est-ce que la philosophie antique ? Opus cité. P 168.

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« Lorsque l'on enseigne la philosophie, on explique aux élèves la théorie de la logique, la théorie de la physique, la théorie de la morale. Mais, en même temps, ils disaient que ce discours philosophique n'était pas la philosophie. La philosophie c'est l'exercice effectif, concret, vécu, la pratique de la logique de l'éthique et de la physique ». Hadot Pierre. La philosophie comme manière de vivre. Opus cité. P 154.

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« Et Musonius Rufus disait : L'acquisition de la vertu implique deux choses. Il faut d'une part un savoir théorique (epistemê theôrêtikê), et puis elle doit aussi comporter une epistemê praktikê (un savoir pratique) ». Foucault Michel. L’herméneutique du Sujet, Cours au collège de France. 1981-1982. Gallimard Seuil, Paris, 2001. P 302.

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vie pratique sont tous deux convoqués, et trouveront chacun leur excellence au travers du discours et du mode d’agir du sage43.

La philosophie dans son sens antique n’est pas le discours philosophique mais elle l’inclut nécessairement. Discours et mode de vie se déterminent et s’alimentent l’un l’autre. Ils doivent chacun être envisagés en regard de l’autre pour être saisis complètement44. Ainsi Hadot propose l’image de l’ellipse pour représenter ce lien et cette distinction entre discours philosophique, et la philosophie, manière de vivre : « Au fond, on pourrait parler de la philosophie comme d'une ellipse, qui a deux pôles : un pôle de discours et un pôle d'action, extérieure et aussi intérieure, car la philosophie en opposition au discours philosophique est aussi un effort pour se mettre dans certaines dispositions intérieures »45.

La philosophie n’est donc pas que le discours détaché du réel et de la manière de conduire sa vie. Au contraire, la philosophie antique est avant tout une réflexion dont la visée est l’exercice concret de son existence : philosopher c’est poser, méditer, réfléchir les règles théoriques de la bonne vie, mais c’est aussi et avant tout, vivre selon ces préceptes.

Si l’on reprend le champ des réflexions appartenant à l’ε, à savoir réflexions sur la condition humaine en général, discours au sujet de ce qui permet selon la personne de mener sa vie et enfin, pensées se rapportant à sa manière de vivre concrètement, ce terme de philosophie tel que la philosophie antique la propose dans sa description par Pierre Hadot, nous paraît effectivement particulièrement adapté. Cette proposition est de plus intelligible pour les personnes du fait du recours contemporain à la notion de philosophie pour expliciter sa pensée mais aussi ses actes. La consubstantialité, la combinaison, la concomitance du discours et de la manière de vivre, sans qu’ils soient pour autant confondus, reflètent très

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« Si la philosophie et l'activité par laquelle le philosophe s'exerce à la sagesse, cet exercice consistera nécessairement non pas seulement à parler et à discourir d'une certaine manière, mais à être, agir et discourir d'une certaine manière ». Hadot Pierre, Qu’est-ce que la philosophie antique ? Opus cité. P 334.

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Ibid. P 19.

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bien le fait que les propos de l’ε décrivent, certes, ce que l’on pense mais aussi ce que l’on fait. La circulation existante entre discours et manière de vivre et les changements qui ont lieu dans ces deux pôles à l’occasion de la pratique antique philosophique coïncident aussi très bien avec l’ε. La philosophie en tant que pensée qui irrigue ma manière de vivre et la détermine de manière appliquée, concrète pourrait donc bien être une modalité tout à fait cohérente de dénommer l’ε.

Cette terminologie de philosophie dans son acception antique présente des limites théoriques et pratiques, principalement en termes de positionnement de « médecine de l’âme » ou encore de fait d’une application méthodologique allant dans le sens d’une conversion. Ce points essentiels seront développés ultérieurement dans ce travail.

Nous nous proposons désormais d’analyser la seconde possibilité de dénomination de l’ε, par le terme de spiritualité, la force de cette proposition siégeant dans sa possibilité de décrire ce qui relève du contenu de l’ε.

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4.2. Spiritualité

Le principal problème de la notion de spiritualité réside dans la difficulté d’en donner une définition. Bien que reconnue, et bien identifiée par les soignants, il n’est pas évident de dire avec précision ce que recouvre cette notion de spiritualité dans le domaine du soin. Il est remarquable de noter que depuis quelques années, la littérature scientifique médicale s’est appropriée massivement cette notion et en a fait un domaine de recherche à part entière. Nous en voulons pour preuve le recensement en annexe de ce travail, indiquant le nombre