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CHAPITRE III : CONSTATS ET OBSERVATIONS

2. Analyse transversale

2.3 Analyse catégorielle

Les catégories d’analyse du contenu des entretiens ont conduit aux constats suivants : 2.3.1 Enonciation

De manière générale, les interviewés avaient trois points communs dans leur façon de se raconter : les comparaisons avec d’autres personnes adoptées, l’alternance de l’usage des pronoms personnels et l’utilisation de l’humour. En ce qui concerne les répétitions, contradictions et énonciations de généralités dans le discours, il n’y en avait pas ou peu communes à tous les récits. Toutefois, celles qui sont apparues dans certains discours m’ont semblées intéressantes à relever en raison de leur lien avec la construction identitaire.

Comparaisons avec d’autres personnes adoptées

Que ce soit par rapport à leurs frères et sœurs, à des amis ou connaissances, ou aux différents types d’adoptions, tous les interviewés, à un moment ou à un autre ont comparé leur histoire à celle d’autres personnes sans que je l’aie expressément provoqué. Cela m’avait particulièrement marqué lors du premier entretien, car Josefina parlait beaucoup de ses voisins adoptés, ce qui me donnait l’impression de sortir du cadre de son histoire. Après coup, je me suis rendu compte que cela faisait partie de son histoire. Chaque interviewé à un moment de son parcours se voit comparer son histoire d’adoption à celle d’une autre personne pour mieux se situer et évaluer sa propre histoire :

Par exemple, mon voisin il est né le 1er janvier, mais on sait pas si c’est sa vraie date. Etant donné qu’on ne sait pas si c’est la vraie date ou non, on sait pas s’il a vraiment 25 ans. Mais bon, lui au moins il est né dans un endroit précis, il a été dans un orphelinat et tout. Non, non, moi c’est vrai que c’était l’interrogation totale, quoi ! (Josefina, p. 8)

Pour moi, ma vie elle est ici, j’ai ma vie suisse, comme on peut dire. Ce qui n’a pas été le cas non plus pour ma sœur. (Karine, p. 2)

Ils nous montraient ça comme les paysages qu’on voit des vacances. Alors que je vois par exemple une des amies de ma mère, dans la chambre de son fils elle lui a mis un poster d’un bidonville. Pour lui rappeler justement d’où il vient. Mais je trouve ça un peu déprimant quand même. (Jasmine, p. 12)

Ma copine Noémie, elle oui à l’adolescence, elle est retournée là-bas avec ses parents. (Noémie, p. 4) C’est vrai qu’on a toutes eu un prénom, alors moi il a été donné par les infirmières… Ma grande sœur c’était son nom déposé sur les papiers d’identité. Et ma sœur cadette, comme elle avait 7 ans, on lui a pas changé son nom. (Dominique, p. 19)

Mon frère là, il est colombien, il est métis, mais assez clair, et lui aussi, il m’a dit des fois… enfin lui il travaille dans une papeterie, il est en contact avec des gens tout le temps. Il est vendeur et il dit que des fois aussi il y a des gens qui le regardent bizarrement… (Alexandre, p. 5)

Je suis né là-bas, mais j’ai jamais découvert vraiment. Et ma frangine, elle, elle a trouvé le lieu où elle a vécu, hein ! (Abhishek, p. 37)

Et donc j’étais très bien accueilli dans la famille comme, j’imagine, tous les enfants qui sont adoptés. Au début c’est toujours la classe ! [...] Donc ça c’était une sorte de contrat moral avec mes parents biologiques, ce qui n’est pas le cas avec toutes les adoptions, puisqu’en général l’adoption c’est… t’as l’enfant qui est bébé et il arrive dans une nouvelle famille et l’ancienne famille elle est complètement, disons, pas du tout reconnue. (Jampa Tenzin, pp. 2-3)

Alternance de l’usage des pronoms personnels

Parfois, à des moments particuliers du récit, l’interviewé passe du « je » au « nous » incluant ses voisins, frères et/ou sœurs, les adoptés en général ou d’autres personnes d’un groupe d’appartenance spécifique :

Mais étant donné que, nous on nous [i.e. ses voisins adoptés et elle] l’a toujours dit et tout, c’est vrai que moi, en tout cas dans mes souvenirs, jusqu’au décès de mon père, c’est vrai que je me suis ja-mais posé de question. (Josefina, p. 15)

Sinon ce que je sais par rapport à mon adoption, donc mes parents ils nous ont expliqué un peu le processus, comment ça s’est passé du moment où ils ont dû déposer la demande d’adoption et le moment où ils ont pu avoir l’autorisation. (Karine, p. 1)

Parce que je sais que nous, disons qu’on n’a pas à se plaindre, on vit très bien. On vit quand même dans un pays développé, donc c’est pas comme si j’étais restée dans mon pays d’origine. (Jasmine, p. 18)

C’est quelque chose qui était assez évident, avec lequel j’ai toujours grandi. Pour, pour donner un exemple, on dit des fois des enfants quand ils sont petits qu’ils viennent du… « Où est-ce que j’étais avant de

naître ? » « T’étais dans le ventre de Maman ». Pour nous, notre naissance elle commence « qu’est-ce qui s’est passé le jour où vous êtes venus me chercher ? » que ce soit à l’hôpital ou à l’aéroport. (Dominique, p.

2)

Les questions d’adoptés chez nous on n’en a pas. Les questions d’adoptés entre nous c’est : « Colombie ? Sri Lanka ? » « Non, Calcutta » « ouais même batch ‘81 ? » « Ouais ‘81 » « Terre des Hommes ? »

« Ouais » Voilà. T’as vite fais le tour. (Dominique, p. 18)

Dans mon handicap, j’ai la poliomyélite avec des problèmes de fatigue et d’énergie, il faut manger, boire beaucoup. Comme nous sommes handicapés, il faut toujours boire beaucoup. (Abhishek, p.12)

Je dois dire que dans ma tête, dans nos têtes, disons avec mes frères et sœurs, on ne s’est jamais sentis seuls en se disant « ah je suis perdu là dans ce pays avec personne » (Jampa Tenzin, p. 15)

Usage de l’humour et du rire

L’humour et le rire étaient très présents dans pratiquement tous les entretiens, souvent pour dédramatiser ou caricaturer des situations vécues :

Avec ma mère ça allait jamais, donc « de toute façon tu m’aimes pas ! » C’est toujours pareil : « pourquoi tu m’as adoptée moi et pas un autre alors que j’arrêterais de t’emmerder ?! » Parce que c’était un peu ça !...

(rires) (Josefina, p. 5)

Maintenant ça va mieux mais c’est vrai que moi je me confierais pas du tout à ma sœur… y a vraiment une distance, quoi. On se croise dans la maison… (petit rire gêné) (Karine, p. 7)

Mais je sais que ça se fait beaucoup les parents adoptifs qui se rencontrent, qui se voient, les enfants se reconnaissent… c’est tout juste si on n’essaie pas de les marier ! (Dominique, p. 9)

Quand t’envoies un CV, tous les noms, et tout, j’envoyais pas de photo. Et quand je rencontre les gens, tu vois tout de suite dans le regard « ah ! Mais il est pas… (rire) il est suisse et tout mais il est différent ! » (Alexandre, p. 3)

Y a une sorte d’insouciance, tu vois, quand t’es gamin, que t’es là, que tu débarques et que t’as vraiment tout qui est à disposition. C’est vraiment Noël tous les jours ! (rire) (Jampa Tenzin, p. 21)

Contradictions

Il y a très peu de contradictions flagrantes qui soient apparues dans les entretiens et surtout aucune qui soit commune à tous. Il me semble tout de même intéressant d’en relever une qui pourrait certainement se retrouver chez d’autres interviewés dans une recherche plus large :

dans le récit d’Alexandre, se mêle l’expression « je ne me sens pas différent » à une sorte de revendication de sa différence.

Je me sentais pas tellement différent des autres, à l’école. (p. 1) vs. On était déjà un petit groupe d’enfants différents, parce qu’on remarque tout de suite au début qu’on n’est pas comme les autres. (Alexandre, p. 2) Et pis disons que moi c’est un élément dont je me suis rendu compte assez vite, que je ne suis pas comme tous les autres donc il y a certaines choses qui ne vont pas se passer comme avec d’autres amis qui sont de premier aspect blanc comme ça, pas différent. Et c’est un peu, je sais plus, en 4ème primaire, 5ème primaire, non 3ème primaire, comme ça, où moi j’ai vraiment ressenti qu’il y avait un truc différent par rapport à moi.

Comment j’étais, ce que je renvoyais aux autres, quoi. Et du coup, après j’ai toujours un peu… en fait non, ça m’a pas trop empêché de faire quoi que ce soit, aller vers les gens, être ouvert, aller rencontrer des gens, tout ça. (Alexandre, p. 2)

Moi je ne me sens pas différent des gens qui m’entourent, je les comprends tout à fait. (Alexandre, p. 6) Non, en fait moi je suis content d’avoir gardé mon prénom de naissance parce que ça me rappelle justement que je suis pas comme les autres. (Alexandre, p. 11)

Répétitions

Des répétitions sont apparues dans quatre entretiens, soulignant pour chacun l’importance de sujets différents : pour Josefina il s’agissait du sentiment d’échec apparu à plusieurs moments de sa vie ; pour Jasmine, le sentiment de solitude vécu à certaines périodes et l’éducation stricte qu’elle a reçue ; Dominique a beaucoup insisté sur les aspects « naturel », « normal » et

« facile » de l’adoption, tout en la comparant à la filiation biologique ; Abhishek a énormément évoqué la souffrance et le combat liés à son handicap. Il est difficile de pouvoir dire avec assurance que ces sujets pourraient se retrouver dans d’autres entretiens, néanmoins on peut admettre que les difficultés éprouvées par Abhishek le seraient aussi par une autre personne arrivée avec son degré de handicap. Quant à l’aspect « naturel » de l’adoption répété à plusieurs reprises par Dominique, il a aussi été prononcé par d’autres interviewés mais dans une moindre mesure (voir le thème « perception de l’adoption » du point 2.3.5). Par contre, personne d’autre n’a comparé l’adoption à la filiation biologique comme elle l’a très souvent fait :

Les événements marquants sont évidemment la mort de mon frère et l’adoption de ma petite sœur qui a suivi.

Et puis le décès de notre maman il y a 3 ans. Mais ça n’a pas vraiment de lien avec l’adoption, je pense pas.

(Dominique, p. 2)

Les comparaisons de toute façon se font entre cousins-cousines adoptés ou pas. (Dominique, p. 4) Et ça, adopté ou pas ça changera rien. Je peux pas la blairer, je peux pas la blairer ! (Dominique, p. 5) Donc on a été un peu forgées à l’image de nos parents comme n’importe qui qui finit par leur ressembler.

(Dominique, p. 6)

C’est nos parents, on fait avec comme n’importe qui qui n’aime pas ses parents à un moment donné.

(Dominique, p. 10)

Bon, y a des défauts psychologiques on s’en rend compte assez vite : quand ils sont caractériels, ils sont égoïstes ou ils sont… comme tous les défauts du monde qu’on peut avoir adopté ou pas. (Dominique, p. 12) Mais j’ai fait une p’tite crise de jalousie, ouais, ouais. […]Comme un enfant biologique, la même réaction…

(Dominique, p. 16)

Généralités

Les généralités étaient peu nombreuses et principalement utilisées dans les processus d’intellectualisation pour faire face à des attitudes racistes et/ou discriminatoires (voir thème

« racisme/discrimination » du point 2.3.5). En dehors de ce cadre-là, il n’y a que Dominique qui ait abondamment utilisé les « on dit » ou donné des références scientifiques (la biologie) ou institutionnelles (Terre des Hommes) pour argumenter son discours.

2.3.2 Evénements, périodes marquants

Plusieurs types d’événements ou de périodes de vie ayant été déterminants se retrouvent dans les parcours des interviewés : la période au pays d’origine avant l’adoption, l’adoption d’un autre enfant après celle de l’interviewé(e), une maladie grave ou le décès d’un des parents adoptifs, les années au collège, le retour au pays d’origine, un voyage ou séjour à l’étranger.

Etant donné que la plupart de ces moments de vie sont communs aussi bien à des personnes non adoptées qu’adoptées, c’est surtout sur la période au pays d’origine avant l’adoption, l’adoption d’un autre enfant après celle de l’interviewé(e) et le retour au pays d’origine qui vont être observés ici.

Il n’y a qu’Abhishek et Jampa Tenzin qui aient vécu plusieurs années dans leur pays d’origine et qui en aient des souvenirs marquants. Ayant été enculturés dans un premier pays, il y a eu un choc et une adaptation nécessaire à leur arrivée en Suisse. Dans leurs récits, ils font souvent des comparaisons entre les deux cultures et démontrent une sorte d’émerveillement

quant à ce qu’ils ont découvert, reçu et vécu en arrivant en Suisse ou en faisant des voyages à l’étranger. Bien que la plupart des interviewés considèrent aussi qu’ils ont eu de la chance de pouvoir grandir dans des conditions meilleures que celles que leur réservait leur pays d’origine, il semble que cela soit encore plus fort chez Abhishek et Jampa Tenzin puisqu’ils peuvent effectivement faire la différence.

Certes la venue d’un autre enfant dans la famille provoque souvent de la jalousie chez les frères et sœurs aînés que ce soit dans une filiation biologique ou par adoption. Néanmoins, lorsqu’il s’agit d’adoption, si l’enfant n’est pas tenu au courant des projets parentaux, il ne peut pas se préparer au changement à venir comme cela paraît pendant une grossesse. Pour deux des interviewées, l’adoption d’un autre enfant a été une surprise, car pratiquement du jour au lendemain elles ont été mises devant le fait accompli.

J’ai jamais vu du tout ma mère enceinte, je pouvais pas du tout m’attendre à ce qu’il y ait un nouvel enfant dans la famille. Et du jour au lendemain, ils sont partis, ils m’ont confiée à ma grand-mère et le jour où ils sont revenus, ils avaient un petit bébé dans les bras et moi je comprenais pas du tout ce que c’était. J’étais un peu jalouse, parce qu’ils me faisaient « viens Jasmine, viens dire bonjour à ta p’tite sœur ! » alors que pour moi le bébé c’était encore moi. Donc j’étais très très jalouse ! (Jasmine, p. 1)

Ié : Bon, ça s’est fait vite, hein ! On m’a dit « la semaine prochaine on va aller rencontrer une petite fille qui s’appelle Irina, qui va devenir ta p’tite sœur. » « Ah! » Et oui, on choisit pas non plus quand Maman dit « je suis enceinte ! ».

Ir23 : mmm. Mais après on a 9 mois pour s’y préparer. Mais toi tu savais…

Ié : moi juste 2 semaines !

Ir : toi t’as eu que 2 semaines, mais tu savais qu’ils étaient encore en procédure d’adoption ? Ié : non. Je l’ai appris… je l’ai assez mal pris.

Ir : mmm

Ié : je l’ai très mal pris. J’ai dit « mais vous essayez de remplacer Olivier, qu’est-ce qui se passe ? » Et j’avais 10 ans, hein, j’avais 11 ans et on m’a dit « non, non, non… » […]. Mais… oui, oui, c’est vrai. On a eu moins de temps pour se préparer. Mais alors est-ce que… bon et puis à la fois un p’tit garçon de 2 ans est-ce qu’il comprend vraiment que sa maman elle est enceinte et pis qu’il va y avoir un petit frère ou une petite sœur ? Je suis pas vraiment convaincue… Il voit le ventre qui s’arrondit, mais est-ce qu’il prend vraiment conscience des choses ? Parce que tout à coup le petit frère ou la petite sœur est là, il prend de l’attention et il fait la même crise de jalousie… voilà. Mais j’ai fait une petite crise de jalousie, ouais, ouais.

(Dominique, p. 15)

23 Pour rappel, dans les citations d’entretien, « Ié » signifie « Interviewé » et Ir « Interviewer ».

Deux personnes sont retournées dans leur pays d’origine : Jasmine et Abhishek. Jampa Tenzin y va également de temps en temps, mais ce n’est pas pareil étant donné qu’il a toujours gardé contact avec sa famille d’origine. En ce qui concerne Jasmine, le voyage avait pour but de répondre aux questions qu’elle se posait sur les circonstances de son abandon et d’essayer de retrouver sa mère. Ce voyage lui a effectivement permis de trouver des réponses et d’accepter les raisons pour lesquelles sa mère biologique ne pouvait pas la revoir.

C’était surtout le fait de pas savoir d’où je viens. De pas savoir qui était ma mère, qui était mon père, comment est-ce que j’ai été adoptée, qu’est-ce qui s’est passé pour que je sois placée en adoption et c’est seulement à mes 18 ans où justement on m’a montré les papiers comme quoi elle (soupir) m’avait donnée, qu’elle pouvait pas me garder, que maintenant elle pouvait pas reprendre contact avec moi parce qu’elle avait peur, à cause de son mari, de sa famille tout ça. C’est là où j’ai réalisé que c’était son choix à elle.

(Jasmine, p. 23)

Pour Abhishek, le retour à l’orphelinat et les retrouvailles avec la femme qui s’occupait de lui là-bas a éveillé de fortes émotions.

Je suis retourné voir, mais c’est pas… c’était totalement différent entre 1983 et 1998, c’était vachement dur.

Mais j’ai une photo de ça et ma mère elle l’a. C’était magnifique, vraiment, le voyage… Là j’ai pleuré, presque pleuré, parce que j’ai vu ma deuxième mère d’adoption. Ah de dzou, je me suis dit « mais est-ce que c’est elle ? Est-ce que c’est vraiment elle ou c’est l’autre ? » C’était vraiment elle et je l’ai tout de suite reconnue. Elle m’a montré à sa manière en expliquant avec ses mains, ce langage différent. Mais c’était la même chose que quand j’étais tout petit, elle prenait comme ça avec cette voix un peu aigüe. (Ahbishek, pp.

36-37)

2.3.3 Personnages importants

Pour tous les interviewés, les parents adoptifs et les frères et sœurs (adoptifs ou biologiques) jouent un rôle dominant dans leur parcours de vie, tout comme ils le sont la plupart du temps dans la vie d’une personne qui n’a pas été adoptée. La famille élargie et l’entourage proche sont également souvent mentionnés comme soutien moral.

J’ai été aidée aussi par tous mes voisins, justement. Tu vois parce que mon père il faisait beaucoup de ski et là du coup ma mère elle aime pas du tout skier donc je partais avec des voisins là au ski. Je partais avec d’autres à droite à gauche. Du coup, on a essayé de reprendre le dessus un peu tous ensemble, quoi.

(Josefina, p. 4)

Ma tante qui est aussi ma marraine elle s’est aussi beaucoup occupée de moi, parce qu’elle a jamais eu d’enfants en fait, vu qu’elle a toujours vécu avec ma grand-mère. C’est la vraie vieille fille, enfin bon. Et ce

qui fait que c’est un peu ma deuxième mère, parce qu’on a fait beaucoup de choses ensemble, donc voilà.

(Noémie, p. 11)

Et mon grand-père quand il m’a vu : « C’est vraiment génial ce gamin ! Il va être gentil, il va être beaucoup de choses et il va être beaucoup intelligent ! ». (Abhishek, p. 9)

Y a tout le monde qui disait « allez Abhishek, tu vas réussir à marcher jusqu’au bout ! Tu vas insister jusqu’au bout ! Tu vas réussir, tu vas pas te laisser tomber, tu vas te défendre par terre ! » Tout le monde m’a encouragé. (Abhishek, p. 11)

Quand j’ai grandi, peu à peu, les gens disaient « Abhishek, tu vas réussir. Tu vas réussir, tiens bon ! Tu vas être un garçon qui aura beaucoup de bonheur et tu auras beaucoup d’amour et tu auras tout ! » Et après, peu à peu, j’ai voyagé partout : en Suisse, en Valais. Ma tante elle me disait « allez ! Tu vas réussir ! » Quand j’étais en vacances, mon grand-père il disait : « écoute Abhishek, tu vas réussir. Même si tu es handicapé, tu vas réussir. Tu as la volonté. » Tous, tout le monde me disait « tu vas réussir ». (Abhishek, pp.

11-12)

À un niveau plus large, des amis peuvent aussi jouer un rôle dans un avenir plus ou moins proche concernant la recherche des origines :

À un niveau plus large, des amis peuvent aussi jouer un rôle dans un avenir plus ou moins proche concernant la recherche des origines :