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environnementale urbaine au service de la qualité du cadre de vie

1.3. L’identification de thèmes environnementaux d’ordre local

1.3.2. Les perceptions sensorielles

Les habitants ne sont pas uniquement sensibles à l’urbanité. Ils évoquent aussi la perception sensorielle de leur environnement. Les thèmes environnementaux les plus évoqués sont relatifs à la perception sensorielle de l’environnement urbain. Nous entendons par perception sensorielle ce qui peut être perçu à travers les sens : l’ouïe, la vision, l’odorat et le toucher. Nous évoquons donc dans cette partie :

- La perception auditive, - La perception visuelle, - La perception olfactive, - La perception sensitive.

Parmi les perceptions sensorielles citées, les perceptions sonores et visuelles sont les plus prépondérantes dans le discours des habitants, celles-ci ayant été évoquées de manière quasiment systématique lors des parcours commentés et des ‘focus groupe’.

La perception auditive : le bruit

Les habitants ont en premier lieu évoqué leur perception auditive du quartier à travers l’expression de gênes sonores importantes. Les nuisances sonores sont en effet une préoccupation récurrente en milieu urbain et constituent la gêne la plus exprimée (Rozec and Ritter, 2003). Le terrain d’étude choisi pour l’étude cumule en effet les nuisances acoustiques avec la présence de la rocade à proximité immédiate des immeubles de logements, d’une voie urbaine très passante et du couloir aérien.

Les nuisances sonores comme sources de mal-être

Les nuisances sonores peuvent avoir des répercussions sur la santé des individus dans la mesure où elles provoquent du stress et perturbent le sommeil (Rozec and Ritter, 2003). Certains habitants expriment ainsi une souffrance quotidienne et intolérable face au bruit extérieur. Un habitant des Tours de Seysses explique que « le bruit par rapport aux gens c’est stressant »19. Cet habitant de Tabar explique avoir changé de logement pour un immeuble moins exposé au bruit de la rocade pour enfin retrouver le sommeil : « pour moi c'est surtout par rapport à la rocade. J'ai habité derrière au 4ème étage, et j'allais devenir fou. Alors cette rocade qui ne cesse jamais, 24 heures sur 24. Une nuit c'est bon, mais une année j'allais devenir dingue. Je ne dormais pas, j'avais le balcon qui donnait sur la rocade, même avec le double vitrage... C'est aussi la nuit et les week-ends. Je ne me suis pas habitué, je me disais que j'allais m'habituer mais non »20.

Un autre habitant explique que la qualité du quartier se mesure au calme durant la nuit. Il estime que « si tu peux dormir les fenêtres ouvertes, c'est que tu es dans un bon quartier »21.

19M. Coccinelle, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté 20 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

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D’autres habitants ont également exprimé un état de stress environnemental face aux nuisances sonores (Sénécal et al., 2008). Ces habitants expliquent être stressés par le bruit des avions : « le plus chiant c’est l’A380. Lui il nous gave. Quand il passe, on fait un sursaut. Il y a les fenêtres qui vibrent quand il passe »22, « Moi je les ai toujours entendu, et ils me gênent toujours autant, c'est stressant »23.

Le niveau acoustique n’est pas le seul facteur explicatif de la gêne sonore

Guillaume Faburel attire l’attention en faveur d’une prise en compte de la gêne sonore de manière globale, et appelle à ne pas négliger les facteurs psychosociaux de la gêne sonore (Faburel, 2005a). En effet la gêne sonore n’est que partiellement expliquée par le niveau acoustique, pourtant unique facteur pris en compte dans la législation française pour la lutte contre le bruit. Des études scientifiques montrent que la gêne sonore est à mettre en relation avec :

- la modulation du niveau acoustique (Glass, Singer, 1972 in (Rozec and Ritter, 2003),

- le différentiel avec le bruit de fond (Faburel, 2005b), - la nature de la source sonore (Rozec and Ritter, 2003), - le vécu de l’habitant (Faburel, 2005a; Rozec and Ritter, 2003).

Ces caractéristiques se retrouvent sur le terrain d’étude. La modulation du niveau acoustique

Des bruits imprévisibles et irréguliers perturberaient davantage que les bruits réguliers (Glass, Singer, 1972 in (Rozec and Ritter, 2003). C’est ainsi qu’un habitant de Bordelongue24 qui habite en front de rocade explique s’être habitué au bruit de la rocade qui, bien que fort, est un bruit régulier. Un autre habitant qui habite également en front de rocade à Tabar explique aussi que « la rocade ça [le] dérange pas trop parce que [il est] au rez-de- chaussée. Ça dépend où on habite, pour [lui] la rocade ça va »25. Ce même habitant explique être gêné par des bruits plus ponctuels comme « les voitures qui roulent à grande vitesse sur la route de Sarthe ».

22 M. Jonquille, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté 23 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

24 M. Chêne, un habitant de Bordelongue interrogé lors d’un parcours commenté 25 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

Le différentiel avec le bruit de fond

L’importance de la gêne sonore est également liée à la différence de niveau sonore entre le bruit ponctuel et le bruit de fond (Faburel, 2005b). Dans un environnement calme dans le secteur pavillonnaire de Papus en recul par rapport à la rocade, les habitants souffrent davantage du passage des avions que les habitants qui habitent en front de rocade à Tabar ou à Bordelongue. Des habitants du secteur pavillonnaire de Papus expliquent : « les avions !! Ça c'est terrible !! Maintenant c'est terrible ces avions ! »26, « la plus grande nuisance c'est ça ! Et encore là ça va, on est en vacances scolaires, il y en a moins »27.

De même, la nuit quand la rocade est moins bruyante, cet habitant28 qui habite en front de rocade explique que le bruit des « jeunes dans la rue » ou des « voitures qui roulent à grande vitesse sur la route à grande vitesse sur la route de Sarthe » est exacerbé.

Au contraire, dans un environnement bruyant, en journée à proximité de la rocade dans les secteurs de Tabar et de Bordelongue, les habitants estiment être moins dérangés par le passage des avions. Les avions passent pourtant à la même fréquence et à la même altitude que dans le secteur de Papus. Un habitant de Bordelongue explique qu’il n’est pas gêné par le bruit des avions : « il passe et en 2 minutes il n’est plus là »29. Il en est de même avec un habitant de Tabar : « c’est pas trop les avions qui me gênent... les avions ça passe toutes les 10 minutes ». Le bruit ponctuel et fort de l’avion apparait moins gênant dans un contexte de bruit fort et continu dû à la rocade.

Cette notion de différentiel est également présente quand les habitants de secteurs plus calmes comme les Tours de Seysses et Papus découvrent lors de parcours commentés l’intensité du bruit en bord de rocade et n’arrivent pas à envisager que des personnes puissent y vivre. Face à une telle éventualité, un habitant exprime son mal être: « de l’autre côté, la route est hyper passante, la rocade…c’est infernal »30. La notion de calme est basée sur ce différentiel. C'est une sensation relative qui se traduit par la recherche d’une nouvelle « ambiance sonore moins agitée que l'ambiance habituelle du milieu dans lequel nous sommes amenés à évoluer » (Delaitre et al., 2010).

La nature de la source sonore

La gêne sonore est également corrélée à la nature de la source sonore. A niveau acoustique égal, deux sources de bruit peuvent être perçues de manière plus ou moins gênantes : par exemple le bruit d’un train gêne moins que le bruit du trafic routier (Rozec and Ritter, 2003).

26 M. Hirondelle, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté 27 M. Rossignol, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté 28 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

29 M. Chêne, un habitant de Bordelongue interrogé lors d’un parcours commenté 30 M. Coccinelle, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté

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La circulation automobile constitue une gêne importante pour les habitants qui ont été interrogés. Il a été démontré que 30% de la gêne sonore en ville est issue du trafic routier, d’autant plus si l’allure du véhicule n’est pas stable (accélération ou décélération) et si le son est aigu (les motos par exemple) (Morel and Marquis-Favre, 2012).

La source sonore la plus gênante provient du voisinage. Une conversation d’un niveau acoustique de 60dB peut en effet être perçue plus négativement que le bruit de la circulation d’un niveau acoustique plus important de 80dB (Rozec and Ritter, 2003). Deux habitants expliquent en l’occurrence que le bruit du voisinage leur est insupportable : « on les entend [les avions] mais non ça me dérange pas. Ceux qui viennent le soir souvent, ils sont ici. Alors là oui, le soir les gens, il faudrait qu’ils respectent parce qu’ils font du bruit » 31, « c’est pas trop les avions qui me gênent... les avions ça passe toutes les 10 minutes. Les voisins ils sont là eux ! »32.

La gêne sonore est significativement plus importante lorsqu’elle pénètre dans le logement (Rozec and Ritter, 2003). Un habitant explique ainsi que le bruit de l’avion ne le gêne pas tant qu’il n’entre pas à l’intérieur de son logement : « on est dedans, on les entend pas [les avions]. Et après bon dehors, on les entend mais non ça me dérange pas »33. Le vécu dans le logement et l’investissement affectif fort semble être le vecteur d’une gêne renforcée (Rozec and Ritter, 2003). Le bruit extérieur qui entre dans le logement peut être vécu comme une intrusion dans l’intimité de l’habitant. Les propos de cet habitant de Tabar illustrent bien la gêne qu’il ressent face à un bruit extérieur qui entre dans son espace d’intimité :

« Quand on est à l’intérieur de l’appartement, ses voisins, le monsieur ou la dame qui a allumé sa télé, on dirait qu’ils ont allumé chez vous ! Moi j’ai ma voisine qui écoute ce genre de musique on dirait qu’elle est chez moi ! [...] Si le voisin se dispute on dirait que c’est chez toi qu’il se dispute... A un moment donné tu vérifies les chambres, peut-être qu’il est rentré ! » M. Coquelicot, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté

Cette gêne des bruits domestiques est paradoxalement aggravée par l’amélioration de l’isolation des fenêtres (financée par l’aéroport de Toulouse) qui amène à percevoir plus intensément les bruits à l’intérieur de l’immeuble. Les habitants sont ainsi confrontés à un dilemme : choisir de s’exposer soit au bruit intérieur soit au bruit provenant de l’extérieur. Ce choix est limité par les contraintes de confort climatique en période de froid ou de forte chaleur. Le sentiment de gêne liée au bruit des voisins passe donc souvent avant celui du trafic.

31 M. Orchidée, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté 32 M. Coquelicot, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté 33 M. Orchidée, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté

Le vécu des habitants

La gêne acoustique est à mettre principalement en relation avec le vécu des individus : elle diffère en fonction de la culture d’appartenance et varie donc selon les pays (Rozec and Ritter, 2003). En France, les personnes vivant seules sont par exemple plus sensibles au bruit que les personnes en couple ou avec enfant (Rozec and Ritter, 2003).

La « matérialité existentielle (ou affective) », autrement dit les pratiques, les sociabilités et la trajectoire résidentielle, a un impact sur le sentiment de gêne acoustique (Faburel, 2005a). Il a en effet été constaté que la trajectoire résidentielle pouvait conditionner le sentiment de gêne acoustique. Un habitant de Bordelongue, un secteur particulièrement bruyant en raison de la proximité de la rocade, a ainsi spontanément évoqué ses conditions d’habitations antérieures pour expliquer son absence de gêne sonore. Il explique avoir toujours vécu dans un environnement bruyant :

« Ha le bruit, c’est sûr il y a la rocade. […] Je vous dirais, je ne suis pas trop embêté par le bruit. […] Moi, quand j’habitais à Denain, ma chambre donnait rue principale, j’avais davantage de nuisances. Avant d’habiter dans le nord, j’habitais à Antibes, face à la mer, 100 m à vol d’oiseaux, au 2ème étage, en face de l’autoroute A7. Je n’avais pas de nuisance non plus. Les voitures, je ne les perçois pas » M. Tilleul, un habitant de Bordelongue interrogé lors d’un parcours commenté

Les nuisances sonores sont moins supportées lorsque les individus estiment que le bruit est évitable, et elles sont mieux acceptées lorsqu’elles sont jugées au contraire inéluctables (Fields et Walker, 1982 in (Rozec and Ritter, 2003). Un habitant de Papus explique qu’il doit composer avec le bruit des avions. Il s’efforce de l’accepter même s’il constitue une gêne importante : « les avions !! ça c'est terrible !! Maintenant c'est terrible ces avions ! Mais c'est comme ça ! On prend l’habitude. C'est fini ! Mais qu’est-ce que vous voulez faire ? C'est comme ça, les avions on ne peut pas… »34. Un autre habitant de Papus va dans le même sens : « même le bruit même les avions, je ne suis pas sensible à ça. En plus, je me dis, on est dans une ville qui construit des avions ! Il faut bien les faire tourner, il faut bien les faire voler ! »35. Un habitant de Bordelongue explique s’être habitué au bruit de la rocade car il est impossible de l’enlever : « ça fait partie de la vie moderne. Dans les années 60, on a voulu faire le tout-automobile, maintenant on l’a ! »36.

Les habitants focalisent donc leur mécontentement sur le bruit du voisinage, une source sonore sur laquelle il est possible d’agir. Ils ont en effet le sentiment d’avoir davantage d’emprise pour améliorer la situation, alors que le bruit de la rocade et des avions n’est pas de leur ressort. Un habitant explique qu’il y a des bruits plus ou moins « acceptables » et que le bruit du voisinage n’en fait pas partie : « il y a des bruits qui sont quand même acceptables mais d'autres non, comme les bruits de musique »37.

34 M. Hirondelle, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté 35 M. Mésange, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté 36 M. Tilleul, un habitant de Bordelongue interrogé lors d’un parcours commenté 37 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

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Au-delà de la « matérialité existentielle (ou affective) », Guillaume Faburel montre également que l’importance de la gêne sonore varie en fonction de « la matérialité organisationnelle (ou politique) » (Faburel, 2005a). C’est le cas en l’occurrence quand les habitants ont le sentiment que les pouvoirs publics peuvent agir mais ne le font pas. La gêne acoustique augmenterait en fonction du sentiment de délaissement des pouvoirs publics en même temps qu’une véritable expertise technique est acquise (Faburel, 2005a). Sur notre terrain d’étude, les habitants qui expliquent être les plus gênés par le bruit des avions sont ceux qui intentent un recours auprès des pouvoirs publics mais en vain. Ils se heurtent à la passivité des pouvoirs publics ce qui contribue à exacerber leur gêne.

La perception visuelle : l’esthétique

La perception visuelle constitue un des thèmes environnementaux les plus évoqués après la perception acoustique. 33% des listes de mots ou d’expressions qualifiant la qualité environnementale durant les parcours commentés en font en effet mention. La notion d’esthétisme apparait également systématiquement dans les listes issues des ‘focus groupes’ avec l’évocation du « cadre esthétique », de « l’esthétique » ou encore de « la qualité visuelle ».

Le champ lexical de la beauté a été à plusieurs reprises utilisé. Un habitant déclare qu’ « elle est belle cette cité aussi »38, quand un autre parle de la présence d’un « joli parc »39, ou s’exclame « c’est beau, c’est magnifique ! »40.

Les habitants évoquent l’importance d’avoir un environnement agréable à regarder. L’architecture des bâtiments et la trame urbaine participent de l’esthétique du quartier. Un habitant de Tabar souhaiterait que son secteur ait une architecture plus esthétique : « c’est pas assez coloré ici par rapport au centre-ville. C’est rose, je veux dire coloré ! Les quartiers la plupart du temps, ça a une couleur terne. C’est pas pareil qu’en ville ! En ville on fait « ouaou ! ». Là…. »41. D’autres habitants estiment quant à eux qu’il y a « trop de bitume, trop de tours, trop de routes »42 et que « l’organisation des bâtiments »43 importe dans la « qualité visuelle »44 du quartier.

La présence de nature semble également contribuer à l’esthétique du quartier. Cet habitant fait en l’occurrence le lien entre la présence d’espaces verts et la qualité visuelle du quartier :

« Les espaces verts, c'est indispensable dans un quartier. […] Vous voyez Pouvourville, Vieil Toulouse…vous montez-là… aie aie aie … ha c'est beau ! C'est magnifique ! » M. Libellule, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté

38 M. Rossignol, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté 39 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

40 M. Libellule, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté 41 M. Jonquille, un habitant de Tabar interrogé lors d’un parcours commenté

42 M. Tilleul, un habitant de Bordelongue interrogé lors d’un parcours commenté 43 Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

La perception olfactive : la pollution de l’air

La pollution de l’air fait partie des nuisances environnementales avérées en milieu urbain. Le lien a été formellement établie entre la pollution aux particules fines en suspension et au dioxyde d’azote NO2 provenant essentiellement du trafic routier, et une

hausse significative d’environ 4% de la mortalité pour cause respiratoire (Campagna et al., 2003). Il est démontré également qu’il n’existe pas d’effet de seuil en ce qui concerne les méfaits de la pollution atmosphérique et la pollution engendre des impacts sanitaires quel que soit sa concentration (Cassadou et al., 2003). Le temps d’exposition à la pollution a aussi une influence sur les impacts sanitaires (Cassadou et al., 2003).

La pollution de l’air : une nuisance peu perceptible par le corps humain

Même si la pollution de l’air est une nuisance avérée, les habitants l’évoquent peu dans les entretiens. Seules quelques personnes en parlent spontanément. Un habitant s’exclame : « la pollution surtout ! Les particules ! »45. Un autre déclare quant à lui au sujet d’un espace de jeux pour enfants situé en bordure de rocade :

« C'est un aménagement pour petite enfance et pour apprentis riverains de la rocade, pour apprendre à respirer les dioxydes d'azote, les particules, et j'en passe » Un habitant interrogé en ‘focus groupe’

Mis à part ces deux habitants, les habitants parlent très peu de la pollution de l’air ou de manière détachée en rapportant le discours d’autres personnes :

« Les habitants de Tabar ne veulent pas avoir un espace de jeux pour enfants ici à cause de la pollution » M. Libellule, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté

« Au point de vue environnemental il y a le bruit des avions vers le couloir aérien, la pollution aussi mais bon moi j’suis pas sensible à ces choses-là donc bon je dis je dis je dis rien ! Je ne sais pas s’il y a tellement de pollution dans l’air je sais pas » M. Mésange, un habitant de Papus interrogé lors d’un parcours commenté

La question de la pollution de l’air est moins prégnante dans le discours des enquêtés, sans doute car elle offre moins de prises directes pour les perceptions. Il est en effet difficile de percevoir la pollution de l’air (Moch, 1989). Une majorité des habitants interrogés déclare par conséquent ne pas ressentir la pollution de l’air. Un habitant des Tours de Seysses explique que « la pollution franchement, [il] ne la voit pas. Pour [lui] c'est négatif. [Lui, il] ne la sent pas »46.

45 M. Coccinelle, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté 46 M. Libellule, un habitant des Tours de Seysses interrogé lors d’un parcours commenté

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Un habitant de Papus va dans le même sens :

« Non, non. Je vais à mon jardin, je ne me rends pas compte. Je

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