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Pays d’origine des touristes internationaux européens visitant la Croatie

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socialiste) ont, de plus, vécu une conversion de leur économie au libéralisme qui a fait d’eux, depuis 1990, de nouveaux émetteurs.

Au total, on peut donc affirmer d’une part que la proximité historique et géographique est un facteur dont l’influence est actuellement moins forte et, d’autre part, que l’on assiste à une certaine diversification de la clientèle.

b. Les « nouveaux » émetteurs d’Europe de l’Ouest

Un deuxième groupe, comprenant les autres pays d’Europe occidentale, peut être repéré. Y sont inclus la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni mais également les états de la péninsule ibérique et ceux de la Scandinavie. Seuls les trois premiers apparaissent comme des foyers nettement notables car ce sont des émetteurs traditionnels vers les destinations balnéaires.

On peut cependant remarquer que les Britanniques et les Scandinaves sont relativement peu nombreux alors qu’ils fréquentent de nombreux littoraux comme ceux de Chypre ou de la Grèce. De même, le Portugal et l’Espagne, disposant d’un accès à la mer Méditerranée et à l’océan Atlantique, constituent de faibles foyers émetteurs vers la Croatie, ce qui est compréhensible.

Toutefois, ce deuxième ensemble est marqué par une évolution notable et positive. On peut donc considérer ces pays comme de "nouveaux" émetteurs de touristes vers la Croatie. Cette évolution positive pose, dès lors, la question du ciblage des campagnes publicitaires de la Croatie qui sera abordée dans le chapitre 7.

c. Les « petits » foyers émetteurs des marges de l’Europe

Un troisième groupe englobe les pays de l’"extrême est" de l’Europe, Russie incluse. Cet ensemble se caractérise par une faiblesse relative des émissions (ce qui s’explique certainement par le niveau de vie de la majorité de leurs habitants), mais aussi par une évolution forte. Ainsi, même si les Pays Baltes connaissent une évolution très forte, leur émission est encore faible. De même, la Russie présente une certaine faiblesse en termes d’émission : ses nouveaux « riches », qui séjournent pourtant dans de nombreux pays, tout comme sa classe moyenne, ne semblent pas encore venir en masse en Croatie.

Cette situation peut s’expliquer par les faibles liens tissés jusqu’à présent entre la Croatie et ces pays, et ce malgré le passé socialiste commun. En effet, traditionnellement, les touristes de ces pays s’orientaient plus vers les rivages de la mer noire ou de la Baltique. Par contre, l’évolution positive notée souligne une certaine volonté d’ouverture et d’"occidentalisation" de ces sociétés qui se tournent, de plus en plus, vers les destinations qu’ils considèrent comme traditionnellement celles des touristes occidentaux aisés.

Au total, ce dernier ensemble connaît une évolution positive notable, mais qui ne joue que sur de faibles masses ce qui nous amène à relativiser son poids par rapport aux deux premiers.

En conclusion, trois zones peuvent alors être, schématiquement, dessinées : la première engloberait les pays d’Europe centrale (y compris l’Italie et l’Allemagne) et correspondrait au principal foyer émetteur même si son évolution est moins forte

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actuellement. Ce foyer principal est encerclé par deux autres zones dont la seconde (qui comprend les pays d’Europe de la périphérie ouest et coïncide avec les pays occidentaux riches) est marquée actuellement par une évolution positive. La troisième zone, enfin, rassemble les pays de la périphérie orientale de l’Europe caractérisés par une certaine faiblesse en termes de masse mais par une évolution positive forte.

Ces analyses peuvent encore être précisées en procédant à une étude des ratios d’émission en fonction des masses de population potentiellement émettrices.

B. Intensité de l’émission touristique vers la Croatie

Pour établir un ratio, nous avons rapporté les émissions de touristes (arrivées touristiques en Croatie en 2006) à la population de chacun des Etats émetteurs (en millions). Ce rapport ne prend cependant pas en compte les personnes qui se sont rendues plusieurs fois au cours de la même année dans le pays (ce qui affaiblirait certainement, en priorité, le pourcentage obtenu par exemple pour la Slovénie ou l’Italie qui sont les deux foyers émetteurs les plus proches), mais ce phénomène ne joue qu’à la marge.

L’intensité de l’émission permet ainsi d’identifier les pays qui émettent le plus de touristes par rapport à leur population (ces derniers peuvent, dès lors, être considérés comme des "clientèles déjà sensibilisées") et ceux qui en émettent le moins (les faiblesses ainsi relevées permettant d’"attaquer" de nouveaux marchés, encore peu prospectés). D’ailleurs, en 2006, plusieurs campagnes publicitaires ont déjà été lancées par l’Office du tourisme croate (cf. chapitre 7) et les conclusions que nous obtenons ici peuvent, dès lors, être considérées comme le résultat de ce travail promotionnel. Toutefois, il reste largement un préalable, pour le "ciblage" de la clientèle future et l’identification des marges de progrès potentiel.

1. L’intensité de l’émission touristique des pays européens vers la Croatie

Par rapport aux résultats précédents, le calcul de ce rapport permet d’affiner "le poids" de certains pays, notamment ceux qui ont une puissance d’émission importante du fait de leur population.

Il apparaît ainsi sur la carte n°4 (cf. p.145) que ce sont les pays voisins de la Croatie, à savoir l’Autriche et la Hongrie, mais aussi de nouveaux pays issus du bloc de l’Est (la République tchèque, la Slovaquie, la Serbie et la Bosnie-Herzégovine) qui envoient le plus de touristes, proportionnellement à leur nombre d’habitants. Aux côtés de l’Autriche, ces derniers pays sont aussi parmi les plus riches de l’Europe centrale et orientale. On peut donc considérer que cette première zone concentrique autour de la Croatie constitue le foyer le plus intensément émetteur. Ceci s’explique par leur proximité, mais aussi parce qu’ils n’ont pas d’accès à la mer et qu’ils bénéficient de liens géopolitiques historiques qui transparaissent dans l’activité touristique.

Une deuxième couronne de proximité est constituée par l’Italie, la Suisse et l’Allemagne. Elle est source d’une masse importante de touristes potentiels, au haut niveau de vie. La richesse de leurs habitants fait, de ces pays, des émetteurs traditionnels du

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tourisme dans le monde entier. Mais, l’intensité de l’émission n’est pas aussi forte, car ils ont d’autres littoraux à fréquenter. La Norvège apparaît, quant à elle, en situation singulière qui se justifie soit par la présence de voyagistes performants (tour-opérateurs), soit par une campagne de publicité efficace (cf. chap.7).

Si le niveau de vie de ces clientèles est un facteur primordial, la proximité reste également un facteur essentiel.