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PRODUCTIONS DES VOYELLES / PARAMÈTRES PHONÉTIQUES

2.2.2. Le mécanisme de production des unités vocaliques :

2.2.2.1. Les organes dits de la parole :

La parole est le résultat de l’intervention de plusieurs organes, appelés « organes de la parole », « organes de la phonation » ou tout simplement « l’appareil phonatoire » ou même « l’appareil phonateur ». Ces organes font partie à la fois de l’appareil respiratoire et de l’appareil digestif. Il est à indiquer que ces organes ne sont pas faits « essentiellement » pour la parole puisqu’ils remplissent d’autres fonctions assurant la vitalité de l’homme qui sont la respiration et la digestion en l’occurrence ! Autrement dit, ces organes « assument tous une tâche biologique vitale c’est-à-dire prioritaire », selon les termes de Léothaud250 qui, en résumant cette fonction, ajoute : « La phonation n’apparait donc qu’à titre d’adaptation fonctionnelle secondaire,et contrairement à l’audition, ne possède pas à l’origine de système propre ; elle n’est devenue possible que par le détournement d’organes non spécialement prévus pour elle 251».

La phonation serait alors une fonction secondaire pour ces mêmes organes252 : « Le processus de production des sons ne dispose pas d’organes spécifiques, il emprunte ceux réservés aux activités respiratoire et alimentaire »253. Donc, les organes qui entrent en jeu lors de l’articulation font partie soit de l’appareil respiratoire, soit de l’appareil digestif ou les deux ensemble. Sachant que cette fonction, à laquelle l’appareil vocal est adapté, est propre à l’homme car les animaux ne parlent pas mais ils communiquenten en émettant des cris.

Cette tâche, la phonation, est assurée, certes, par les organes de la parole mais sous la commande et le contrôle du système nerveux qui se charge de la coordination et l’harmonisation entre tous les éléments qui y participent254. Les organes de la parole ont une double fonction : la phonation ou le langage articulé et le chant, tout comme les instruments de musique. On parle également de « voix naturelle »,qui est innée chez tout individu, dans le

249 Lieuthaud P. op. cit., p. 6

250 Ibid. p. 10

251 Ibid. p. 10

252 Car il existe d’autres moyens pour communiquer tels que le langage des signes utilisé par les sourds-muets par exemple.

253 Garric N. op. cit., p. 57

254 C’est pourquoi dans certaines maladies touchant le cerveau, on parle de difficultés de communication et non de la parole.

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premier cas ; et de « voix cultivé » ,qui est le fruit d’une pratique élaborée et complexe, dans le second255.

Figure 4. Anatomie de l’appareil phonatoire humain.256

255 Lieuthaud G. op. cit., p. 6

123 2.2.2.2. Physiologie de l’appareil phonatoire :

L’appareil phonatoire humain est composé de trois parties essentielles : l’appareil respiratoire, le larynx, et les cavités supra-glottiques. Il constitue un « instrument à vent » formé d’un soufflet, de tubes, de valves et de cavités257. Ils fonctionnent comme les instruments de musique « à vent », la flûte par exemple ; et non pas comme ceux « à corde », comme la guitare. L’appareil phonateur est composé de :

- L’appareil respiratoire (ou système sous-glottique) : la parole n’est que le résultat du passage de l’air par les cavités supra-glottiques en la présence des cordes vocales. Autrement dit, pour produire des sons, on utilise l’air expulsé des poumons qui forment un « réservoir d’air », l’air de l’expiration, ce dernier se transformant en voix quand il passe par un ensemble de résonateurs avec la participation des cordes vocales.

Figure 5. Représentation schématique des organes dits « de la parole »258

257 Martinet A. op. cit., p. 112

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- Le larynx (ou système glottique) : Situé à la sixième vertèbre cervicale, le larynx est un « ensemble cartilagineux mobile, situé au niveau de la pomme d’Adam, posé sur le dernier anneau de la trachée et protégé pendant la déglutition par l’épiglotte »259.

Figure 6. Vue laryngoscopique et coupe sagittale sur le larynx260.

Ainsi, le larynx se compose de cartilages (cricoïde, aryténoïde, thyroïde et épiglottique) reliés entre eux par des ligaments et des muscles. Le larynx constitue un élément important dans la phonation du fait qu’il contient les cordes vocales, appelées aussi « lèvres vocales 261», organe responsable de la voix humaine, le larynx, résultant de la vibration de ces dernières. Les cordes vocales sont en nombre de deux, leur longueur diffère selon le sexe et l’âge : elle est estimée à 22 mm chez l’homme et de 18 à 20 mm chez la femme. Elles délimitent la glotte ou

259 Argod-Dutard F. op. cit., p. 21

260 Source : https://voice-word.com.au/understand-voice-pitch/

261 Puisqu’elles ressemblent aux lèvres de la bouche qui bougent sur un axe vertical tandis que les cordes vocales font des mouvements sur un plan horizontal.

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fente glottique (espace triangulaire circonscrit par les deux cordes vocales262) qui apparait lorsque les cordes vocales sont ouvertes ou étirées. Les plis vocaux contiennent plusieurs éléments anatomiques : muqueuses, ligaments, muscles et cartilage.

Figure 7. Anatomie du larynx263

- Les cavités supra-glottiques (appelées également « cavités résonantes supra-laryngées » ou « cavités sus-glottiques »264) : il s’agit de quatre265 cavités ou résonances qui sont la cavité pharyngale ou le pharynx, la cavité buccale, la cavité nasale et la cavité labiale.

262Fuchs C. « Linguistique - Domaines », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05/03/2016. In : URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/linguistique-domaines

263 Source : http://www.md.ucl.ac.be/didac/med2308/2.htm

264 Garric N. op. cit., p. 61

265 Certains spécialistes parlent de trois cavités en ajoutant à ces trois cavités en incluant les lèvres ou la cavité labiale dans celle buccale.

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La cavité pharyngale, c’est-à-dire le pharynx, n’a pas de fonction dans la production des sons français, en général, par rapport à d’autres langues266 qui contiennent des sons pharyngaux en s’articulant à ce niveau. Dans notre cas, le pharynx forme un passage obligatoire de la colonne d’air en se situant entre les deux cavités buccale et nasale, d’un côté ; et le larynx, d’autre côté.

La cavité buccale est celle la plus importante entre les quatre cavités du fait qu’elle constitue le lieu d’articulation de tous les sons français y compris les voyelles. Elle se compose d’organes fixes : les dents, les alvéoles, le palais dur, le palais mou ; et d’organes mobiles : la langue (qui se compose de l’apex, le dos et la racine) et la luette. Chacune de ces parties est indispensable pour définir le lieu d’articulation des consonnes surtout.

La cavité nasale (les fosses nasales ou le nez tout court) qui est constituée de deux fosses « nasales », de volume et de forme fixes267, séparées par une cloison.

La cavité labiale est représentée par les lèvres qui interviennent dans la production de certaines voyelles (voyelles labiales ou arrondies).

266 Comme l’arabe par exemple.

127 Figure 8. Schéma des quatre cavités de résonance (cavités supra-glottiques)

selon Malmberg268.