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PRODUCTIONS DES VOYELLES / PARAMÈTRES PHONÉTIQUES

1.3. L’Alphabet Phonétique International :

Les sons composant le système linguistique font partie du système phonologique et/ou phonétique de ce dernier en se basant, généralement, sur les mécanismes mis en œuvre dans la production de la parole alors que la perception est mise sur un second plan215.

Le système phonologique d’une langue se compose de phonèmes. Il s’agit de l’Alphabet Phonétique International (ou l’A.P.I).

1.3. L’Alphabet Phonétique International :

L’API est un ensemble de caractères représentant les phonèmes de toutes les langues (celles enregistrées) c’est pourquoi chaque langue en trouve sa liste de phonèmes. Ces caractères ou symboles renvoient chacun à un phonème, son principe fondamental étant : « un

212 Guimbertière É. op. cit., p. 5

213 Ibid. p.5

214 Surdité phonologique, voir pp : 153-154

215 Nguyen N. (2005). « perception de la parole » in Phonétique et phonologie : forme et substance, Paris : Lavoisier. p. 425

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symbole pour un son unique et un son pour un symbole unique ». Autrement dit, un phonème ne peut être représenté que par un seul signe. Ainsi, cet alphabet se différencie de celui de l’écrit en évitant toutes les confusions qui peuvent se présenter concernant l’orthographe, ce qui crée de sérieux problèmes dans la transcription orthographique216. Ce n’est, donc, qu’une représentation « simple et plus rationnelle »217, voire « réaliste »218 de la prononciation. Certains phonéticiens, comme P. Roach et J. Hartman219, parlent d’un principe de base « phonémique » pour la transcription et la description de ce système phonèmique qui « se fonde le plus souvent sur des critères de nature articulatoire, en faisant prévaloir le point de vue du locuteur sur celui de l’auditeur220 ».

1.3.1. Principes de l’API :

D’abord, l’A.P.I est la notation la plus répandue, bien qu’il y en a d’autres telles que : la transcription des Atlas linguistiques (dit alphabet français) et l’alphabet dit des romanistes (de Boehmer)…, qui utilisent les mêmes signes de l’alphabet orthographique auquel sont ajoutés des signes diacritiques.

D’un cȏté, ce système de signe (conçu vers 1880221) permet de se rendre compte des différences qui existent entre les deux codes (écrit et oral) qui correspondent à des différences de fonctionnement. À quoi sert-il donc d’avoir un bon nombre de graphèmes s’ils renvoient au même son ?

D’un autre cȏté, l’apprentissage de la transcription phonétique par le biais de l’A.P.I s’avère indispensable si nous voulons éviter les interférences fort nombreuses quand nous voulons envisager l’apprentissage de l’écrit en partant de l’oral. Ce qui constitue une étape primordiale dans le processus d’enseignement/apprentissage de la LE.

Finalement, ce n’est qu’un système de transcription standard auquel chacun de nous peut faire appel dans plusieurs langues sans prendre en considération les différences individuelles (les accents régionaux par exemple).

216Prenons comme exemple le son[s] qui est représenté par plusieurs graphèmes : s,ss,c,ç,x,t,sc...

217 Selon les phonéticiens et les phonologues.

218 Pour Jones D. cité par Rolland Y in « Apprendre à prononcer : quels paradigmes en didactique des langues ? ». Paris : Belin. p. 37

219 Cité par Rolland Y. op. cit

220 Nguyen N. op. cit. p. 425

221 Bouilles J-M. (1998) « Manuel de linguistique descriptive : le point de vue fonctionnaliste ». Paris : Nathan. p. 110

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Par ailleurs et dans le but d’apporter plus de précisions, on a ajouté à la transcription des sons des signes appelés « diacritiques » permettant ainsi de mieux clarifier la prononciation en précisant des « variations de timbres vocaliques ou consonantiques », des nasalisations, des changements d’aperture, la palatalisation ou des phénomènes de phonétique combinatoire ( comme l’assimilation et l’allongement), ou encore pour des phénomènes prosodiques ( comme l’accentuation).

1.3.2. Les principaux signes diacritiques :

Il s’agit de signes qui accompagnent la transcription phonétique en lui apportant plus de précision c’est-à-dire pour que la transcription soit plus fidèle à la réalité phonique. Ainsi, les signes diacritiques modifieront la transcription phonétique comme les signes de ponctuation modifient l’orthographe.

Ces modifications peuvent concerner le son c’est-à-dire sa réalisation (comme l’allongement, l’assimilation, la palatalisation…), ou des faits prosodiques (comme l’accentuation, l’intonation, les interruptions…).

Nous en citerons ceux les plus courants. En voici la liste :

- Le timbre : le tilde qu’on met au-dessus d’une voyelle est un signe de nasalité [ ᷉ ]. - L’assimilation : ce qui résulte de ce phénomène phonétique est soit l’assourdissement

(ou le dévoisement) de la consonne assimilée au-dessous de laquelle on met un v renversé(˄) :[sə ^kõ] pour « second »; soit la sonorisation (ou le voisement) de la consonne assimilée au-dessous de cette dernière on met un (v) :[absã] pour « absent ». C’est la transcription de l’assimilation dans la transcription française222.

- L’allongement (ou la durée vocalique): ce phénomène prosodique concerne la durée c’est-à-dire le temps que prend la réalisation de la voyelle en question ; alors on ajoute un ou deux points après la voyelle allongée (selon la durée) comme dans [po : z], [ilo : z], et [ilno.zpɑ].

- La palatalisation : appelée également mouillure223car il s’agit de prononcer la semi-voyelle [j]devant la consonne palatalisée ou l’apostrophe c’est souvent [k] et [g] qui seront palatalisées une fois mises devant une voyelle antérieure :[k’i]ou [kᶨi]. On parle d’ « une mouillure complète » ou d’ « un début de palatalisation »224.

222 De l’Abbé Rousselot.

223Léon P. et Léon M. (2004). La prononciation du français. Paris : Armand Colin. p. 62

224 Argod-Dutard F. (2010) « Eléments de phonétique appliquée prononciation et orthographe en français moderne et dans l’histoire de la langue. Aspects prosodiques et métriques ». Paris : Armand Colin. p. 14

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- Le chuchotement : une consonne chuchotée est celle qui tend à s’assourdir surtout lorsqu’elle est en distribution finale c’est pourquoi on met le signe « ° » au-dessous de la consonne chuchotée:[djabl° ]. C’est une sorte d’assimilation qui est marquée ainsi dans l’API.

- Les noms propres : l’étoile (ou l’astérisque) se met avant le nom propre :[*alge] ou [*ali].

- L’accentuation : ce phénomène prosodique qu’on trouve surtout en français est indiqué par la petite barre oblique qui se met juste avant la syllabe accentuée :[maʹlad] qu’il s’agisse d’un accent final ou d’insistance.