• Aucun résultat trouvé

PLACE DE L’ORAL DANS LE PROGRAMME DU FLE DANS LES DIFFÉRENTS PALIERS D’APPRENTISSAGE

2. L’oral dans une classe de FLE

2.2. L’oral dans quelques méthodologies didactiques du FLE :

2.2.8. L’approche communicative :

Le vocabulaire sélectionné est inspiré du français fondamental. La MAV contient également les méthodes interrogative, imitative, répétitive et intuitive. De sa part, H. Besse estime que « la méthodologie structuro-globale-audiovisuelle serait plus proche de la méthodologie directe européenne que de l’audio-orale américaine et présenterait également des affinités avec la méthode situationnelle anglaise ».157

En guise de conclusion, nous dirons que la méthodologie SGAV a pris en considération le contexte social en s’approchant plus de la réalité puisqu’elle tient compte des spécificités des apprenants ce qui leur permettrait de communiquer oralement même avec les natifs, chose qui est d’ailleurs souhaitable. En revanche, il serait difficile à ces apprenants de comprendre les natifs lorsqu’ils communiquent entre eux étant donné que ces derniers utilisent une langue courante (familière), c’est-à-dire autre que celle apprise à l’école suivant des méthodes et des documents didactiques. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux apprenants quand ils écoutent les Français, ils se trouvent des fois incapables de déchiffrer le message oral.

Malgré son succès, cette méthode s’est affaiblie devant l’approche communicative qui s’appuie sur des théories linguistiques mais aussi psychiques ce qui a laissé l’opportunité à cette dernière.

2.2.8. L’approche communicative :

Il s’agissait d’une méthode qui s’est installée en France au début des années 70, elle apparaît contre les méthodologies AO et AV au moment où l’approche situationnelle a été remise en cause en Angleterre et la grammaire générative et transformationnelle était en vogue aux Etats-Unis.

En effet, ce qui est nouveau pour cette approche est d’abord qu’elle soit appelée approche et non pas méthode ou méthodologie et ce par prudence car selon les spécialistes, elle n’avait

156 Puren C. op.cit. p. 218.

84

pas de bases théoriques solides pour qu’elle soit considérée comme « méthodologie ».158

L’approche communicative est le résultat de toute évolution dans le monde. Donc selon cette approche, les contenus seront préparés selon les objectifs et non pas selon les besoins159 (on parle de français instrumental et français fonctionnel).

Sachant que, dans cette approche, les quatre habiletés seront développées selon les besoins langagiers des apprenants car « la langue est conçue comme un instrument de communication ou d’interaction sociale ».160 Ce qui fait qu’on parle de compétence de communication composée elle-même de plusieurs compétences. Le principe étant : pour arriver à une compétence efficace, il ne suffit pas de posséder la compétence linguistique, mais aussi et surtout, il faut l’adapter avec la situation et le type de locuteurs, c’est-à-dire connaître les règles d’emploi de cette langue étrangère pour que l’énoncé soit correctement interprété par le locuteur. Voilà ce que veut dire une communication efficace, et qui constitue l’objectif de cette approche161.

Selon cette approche : « apprendre une langue ne consisterait pas, […], à créer des habitudes, des réflexes »162, mais on construit des énoncés dans des situations concrètes, réelles et non fictives. C’est pourquoi, l’enseignant est appelé également conseiller qui utilise des documents authentiques. L’approche communicative essaie de transmettre le message via plusieurs formes linguistiques qui changent selon les situations, le type d’énoncé et les interlocuteurs pour faire comprendre le message oral transmis. La langue étrangère n’est pas le seul code utilisé car, en opposition à d’autres, cette approche offre la possibilité à l’enseignant de faire appel à la langue maternelle et même de faire recours à la traduction si la situation permet et surtout s’il ressent ce besoin. Plus souple encore, l’enseignant accepte l’erreur en la considérant comme inévitable car elle fait partie de la nature humaine.

Dernièrement, la prononciation avait une grande place dans cette approche qui privilégie l’aspect communicatif de la langue. Ceci dit, plusieurs ouvrages de qualité portant sur la prononciation et son importance ont été publiés à cette époque.

158 Différence entre méthode et méthodologie selon Christian Puren.

159 La notion de besoin n’étant, à ce moment-là, pas encore apparue en didactique.

160 Seara A-R. op.cit. p. 15.

161 Ibid. p. 15

85 2.2.9. L’éclectisme

L’éclectisme veut dire, de prime abord, qu’il n’y a pas de méthodologie unique, applicable entièrement à toutes les situations, mais il s’agit plutôt d’une crise de méthodologies en didactique du FLE, pour emprunter les termes d’A-R Seara163.

R. Galisson estime que c’est ce type d’enseignement qui a une forte tendance à l’éclectisme en refusant d’appliquer une méthode telle qu’elle est. En d’autres termes, l’enseignant ne se sent pas obligé de suivre le manuel ou la méthode prescrite mais il essaie, lui-même, d’adapter les données à sa classe (plus ou moins hétérogène) et à la situation dans laquelle il se trouve. Cette sélection, faite par l’enseignant, n’est guère subjective mais doit être plutôt raisonnée, comme le revendique Beacco.

Cette méthodologie espère revaloriser l’écrit pour réduire le décalage entre l’oral et l’écrit. On parle même d’un écrit authentiqué, plus ou moins proche de la réalité, car il est plus motivant que l’écrit artificiel. D’ailleurs, il est préférable que l’on se base sur des textes réels que des textes artificiels.

Pour G. Vigner164, on insiste beaucoup plus dans les démarches actuelles sur l’interactivité en classe, c’est-à-dire qu’on travaille sur des supports différents pour un seul objectif : stimuler la réaction de la part de l’apprenant pour qu’il prenne la parole et participe en classe.

La grammaire est un vecteur des compétences écrites et orales, c’est-à-dire que l’apprenant s’en sert pour montrer ses performances que ce soient à l’écrit ou à l’oral. Il faut aussi savoir et admettre que l’oral est très difficile à enseigner, il ne s’enseigne pas d’ailleurs, et il est difficile de l’appréhender.

L’éclectisme exige que l’enseignant soit vraiment compétent en matière de langue (il doit maîtriser parfaitement la langue qu’il enseigne), mais aussi en matière de formation pour qu’il choisisse la méthode adéquate en l’adaptant avec le public.

Cependant, comment peut-on conférer cette tâche ardue et difficile à tout enseignant sachant qu’ils n’ont pas tous le même niveau et ne pouvant pas se débrouiller tous en classe et

163 Seara A-R. op.cit., p. 17.

86

de la même manière ? Sinon, il leur faudra une formation par les différents spécialistes (méthodologues, didacticiens, inspecteurs, psychologues, etc.). En plus, on reproche à cette approche le manque de cohérence par rapport aux méthodologies antérieures.