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4- Présentation Des Résultats

4.5. Opinion des agents

Bien que l’objet d’étude du présent document porte sur l’accompagnement, la section suivante traite davantage de l’opinion des agents responsables d’effectuer cet accompagnement. Ceux-ci se sont abondamment exprimés sur les services et mesures avec lesquels ils travaillent. Leur opinion revêt un intérêt certain puisque ces services et mesures peuvent être envisagés comme un médium pour l’accomplissement de leur travail d’accompagnement en insertion en emploi.

4.5.1. L’efficacité des services

Bien que certaines difficultés de rétention soient observées au sein des services d’aide à l’emploi offerts aux jeunes, un agent mentionne que devant la lourdeur de la clientèle, il est nécessaire de conserver ces programmes d’aide spécialisés pour les clientèles plus vulnérables. Certains sont d’avis que la possibilité d’avoir encore plus de suivi dans les milieux de formation des jeunes serait un atout.

« Ils ont besoin de l’orthopédagogue et de l’éducateur. Ça fait vraiment une différence. Plus de la moitié des personnes en ont besoin, ils ont un suivi avec l’orthopédagogue, ils en ont pas mal tous besoin. Et puis la psychoéducatrice est là trois jours par semaine. Avant on la payait pour être là cinq jours par semaine, mais maintenant; moins de budget, donc on la paie juste trois jours. Elle est tout le temps débordée, elle est tout le temps en train de courir. Il y aurait besoin d’une présence de cinq jours par semaine. Souvent ça empêche les gens d’abandonner l’école quand elle est présente pour eux » (SN11/F/2).

Plusieurs intervenants semblent considérer que l’offre de services disponible est efficace. À titre d’exemple, un répondant raconte que lorsqu’ils ont pris la décision de rencontrer systématiquement tous les jeunes de moins de 25 ans inscrits à l’assistance sociale afin de leur présenter les services disponibles, ils sont passés, suite aux rencontres, de plus de 290 jeunes bénéficiaires à 150. Une certaine part des jeunes bénéficiaires de l’assistance sociale ont donc pris part à l’un ou l’autre des programmes offerts, ou sont entrés sur le marché de l’emploi, laissant croire que cette stratégie s’est avérée efficace.

4.5.2. Propositions d’amélioration et de changements

Repenser le recrutement

Selon les agents qui œuvrent au sein des centres locaux d’emploi, les programmes sont complets et bien ficelés. Il ne manque pas de ressources, car il est toujours possible de trouver un organisme ou une ressource disposée à accueillir le client là où il est rendu et à le faire cheminer. Ce qui est à améliorer selon des agents, c’est la façon de recruter les gens. Il importe selon eux de trouver des façons de les persuader à sortir de leur demeure et de se motiver à aller vers les ressources afin de se mettre en action. Il est nécessaire de trouver un moyen de recruter les gens qui sont inactifs de façon volontaire.

« Je le sais qu’il y a des jeunes présentement qui ne font rien et qui sont chez eux. C’est plus ceux-là je trouve qu’il faut des façons d’aller chercher ces jeunes-là […] parce qu’il y en a en masse des ressources, il y a du monde tellement, tellement du bon monde, tellement d’organismes, ça ne manque pas. Puis dans ces organismes, ils les prennent où ils sont rendus, peu importe la problématique, il y a tout le temps quelque chose à faire. Ça, ça va. C’est d’aller les chercher ces jeunes-là, comment aller les motiver, comment les amener à dire: ouais peut-être que je pourrais faire de quoi » (PN39/A/2).

Dans le même ordre d’idées, une personne interrogée suggère, entre autres, qu’il serait intéressant de tenter de rencontrer un jeune qui souhaiterait quitter une mesure. Selon elle, lorsqu’un jeune est démotivé ou souhaite abandonner les démarches entamées, il est trop facile pour lui de quitter. Il serait intéressant, dans cette optique, de pouvoir explorer avec le jeune, les raisons de son départ et de tenter de trouver des avenues pouvant éventuellement mener à son maintien dans une mesure ou un programme.

« Où je trouve qu’on pourrait aider : tu vois ce matin, je viens de fermer deux dossiers […] je trouve que des fois on ferme le dossier parce que le jeune ne fonctionne plus à l’école, soit qu’il nous dit pas trop ce qui se passe (moi je suis écœuré, je veux tout arrêter ça) et il ne veut pas aller plus loin. Je suis obligé de tout arrêter ça et c’est là que je trouve ça plate, on est comme pogné un peu là-dedans nous autres […] Puis lui, il retourne faire la demande d’aide et s’il ne coche pas, ça reste là puis il va rester là. C’est ce bout là que je trouve plate. Ceux avec qui ça n’a pas fonctionné Alternative jeunesse, ça prendrait comme un meilleur suivi : attends un peu là, qu’est ce qui se passe là? » (PN39/A/1).

Changement au plan du suivi

Toujours au sujet du suivi, il a été mentionné lors des entretiens, qu’il serait intéressant de pouvoir adapter les méthodes de communication avec les jeunes pour aller chercher une plus grande efficacité. Par exemple, un agent propose l’utilisation de courriel ou de messages textes par exemple, pour rejoindre les jeunes et pour faire un suivi. Il considère que de s’adapter aux nouveaux modes de communication serait un atout.

Personnaliser l’accompagnement

Des agents font valoir qu’il serait utile d’avoir plus de temps à accorder à chacun des clients et d’avoir moins de dossiers à charge de façon à pouvoir offrir un accompagnement qui soit encore plus personnalisé. Parmi les aspects permettant d’aller plus loin dans l’accompagnement, est proposée la possibilité d’accompagner les jeunes à l’extérieur lorsque le besoin s’en fait sentir. Par exemple, certains bénéficieraient d’être accompagnés sur le terrain lors de leurs démarches de recherche d’emploi. Pour d’autres, c’est une fois inséré en emploi que l’agent aurait avantage à lui rendre visite pour vérifier avec lui et avec son employeur que tout se passe comme il se doit et offrir du soutien au besoin.

La présentation des résultats visait à mieux cerner les différentes composantes du processus d’accompagnement. La figure de la page suivante permet de présenter l’analyse des discours des professionnels de façon graphique, en illustrant comment les facteurs modérateurs et médiateurs sont inter reliés et quelles influences ils peuvent avoir sur le processus d’accompagnement. La figure permet de réaliser que l’évaluation des facteurs modérateurs par l’intervenant permettrait de mieux prédire les résultats de l’intervention. Un cumul de facteurs de risque serait probablement associé à un résultat moins favorable de l’intervention. Inversement, un jeune bénéficiant de plus de facteurs de protection aurait davantage de chance de réussir son insertion.

Figure 3: Résumé des facteurs d’influence sur le processus d’accompagnement Situation du marché de l’emploi Charge de travail Difficultés de

recrutement l’assistance Durée de sociale

Compétences et habiletés personnelles

FACTEURS MODÉRATEURS

Facteurs contextuels Facteurs professionnels Facteurs personnels du client

Facteurs contextuels Facteurs professionnels Facteurs personnels du client

FACTEURS MODÉRATEURS Rencontre d’accueil  Informations sur les programmes  Déterminer l’admissibilité du jeune Début de la démarche  Évaluation de la réalité du jeune  Établir un contrat d’accompagnement  Assurer un suivi  Orienter vers les

organismes externes appropriés Réussite  Responsabilisation  Autonomie  Insertion dans le marché du travail Instauration d’une relation positive Ajustement du projet Suivi Faible soutien du milieu Histoire d’échecs Culture de l’établissement Marge de manœuvre de l’agent Connaissance du milieu de travail Échanges entre partenaires Aptitudes personnelles Capacité d’écoute Soutien du milieu Accès aux services Motivation du client Facteurs médiateurs