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Informations sur les programmes et mesures d’accès à l’emploi

4- Présentation Des Résultats

4.1. Le processus d’accompagnement

4.1.2. Informations sur les programmes et mesures d’accès à l’emploi

Afin de quitter l’assistance sociale et de recevoir une allocation de surplus, la personne doit s’engager dans l’une ou l’autre des démarches proposées. Ainsi, le client peut retourner à l’école à temps plein, être en recherche active d’emploi, ou encore s’inscrire dans un des programmes d’employabilité ou de pré employabilité2. Cependant, la personne qui souhaite s’inscrire dans une démarche de retour aux études dans le cadre de la mesure de formation doit avoir cessé de fréquenter un établissement scolaire depuis au moins 24 mois. Ce dernier critère fait toutefois exception pour les jeunes qui proviennent des centres jeunesse. Ceux-ci n’ont pas à répondre à ce critère pour être admis à la mesure de formation et recevoir une allocation.

Après une évaluation, le jeune client peut être dirigé directement vers une formation s’il est prêt. Il est toutefois mentionné que bon nombre de jeunes souhaitant aller en formation passent d’abord par une étape préalable, parfois pour valider un intérêt ou encore pour régler certains aspects de leur vie. Par exemple, un processus d’orientation peut d’abord être pertinent afin de valider les intérêts et le choix de la personne. Ce processus peut prendre la forme de rencontres avec un conseiller en orientation, ou encore, de stages en entreprises ou dans un milieu de formation précis. Une référence peut également être effectuée vers un organisme spécialisé pour

2 Ceux-ci sont généralement délivrés par des organismes communautaires de développement de l’employabilité qui

agissent alors comme opérateurs locaux des mesures offertes pour le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Jeunes en action est un exemple de ces programmes et il est opéré par les carrefours jeunesse-emploi. Il s’agit d’un programme dit de pré employabilité vers lequel une grande partie des jeunes clients sont référés.

répondre à des besoins particuliers ou procurer l’aide nécessaire (ex. grossesse, toxicomanie, thérapie, etc.). Le client peut aussi être dirigé vers des mesures pré-emploi afin de combler certaines lacunes ou de régler un problème faisant obstacle à la réussite des démarches souhaitées (le carrefour jeunesse-emploi (CJE) étant un des partenaires qui offrent les mesures et programmes dits de pré-emploi). Finalement, un jeune qui ne souhaite pas s’investir dans une démarche de formation peut être dirigé vers d’autres avenues, dont un programme d’apprentissage en milieu de travail. Un tel programme consiste à placer le jeune dans un milieu de travail où il est jumelé avec ce qu’on appelle un « compagnon », qui le formera. Cependant, il ne s’agit pas d’une pratique courante puisque cela nécessite de trouver des employeurs ouverts à embaucher le jeune et à lui trouver le « compagnon » qui sera en mesure de s’investir auprès de lui. Une autre option permettant de mettre en place une insertion sur le marché de l’emploi est le

travail dans une entreprise d’insertion. Ce type de travail aide le jeune à acquérir une

expérience qualifiante lui permettant d’enrichir son CV et lui procure des compétences le rendant plus apte à répondre aux exigences du marché du travail.

L’accès direct au marché de l’emploi

Bien que ce soit un scénario peu fréquent, il arrive que le jeune ne veuille pas suivre de formation et qu’il souhaite plutôt intégrer immédiatement le marché du travail. À ce moment, il sera dirigé vers un organisme d’aide à la recherche d’emploi. Cependant, le profil général de la clientèle jeune 18-24 ans admissible à l’assistance sociale est majoritairement constitué de jeunes adultes très éloignés du marché du travail. Cela signifie qu’ils présentent un certain nombre de problématiques, rendant une intégration immédiate sur le marché du travail moins probable. Selon les agents rencontrés, on demande aux jeunes qui ne souhaitent pas se diriger vers une formation de faire leurs preuves en participant à une mesure telle que Jeunes en action, où ils doivent travailler moult aspects de leur vie.

« Il y a toujours, de prime abord, de la connaissance de soi, les attitudes, la confiance en soi. L’estime est à reconstruire parce qu’ils ne l’ont pas. […] C’est attaché à quelque chose d’autre; un processus d’orientation, connaissance de soi, thérapie, etc. Ça peut aller jusqu’à un an et puis après c’est la mesure de formation. Ils déterminent leur objectif professionnel, après on dirige vers la mesure de formation pour faire les préalables par exemple » (SN3/H/5).

Le projet de formation

Chez la clientèle jeunesse de 18-24 ans, la majorité prend part à une mesure de formation. Les cours préalables, la formation professionnelle, les diplômes d’études professionnelles (DEP) et les attestations d’études collégiales (AEC) sont des formations admissibles, à condition que le secteur visé soit considéré comme un secteur en demande, ce que l’agent se charge de vérifier. Le projet doit pouvoir être complété à l’intérieur de 36 mois, car au-delà de ce délai, à moins de circonstances particulières, Emploi-Québec cesse de prodiguer l’allocation financière. Un léger délai peut être accordé dans certains cas, mais un agent souligne qu’ils n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre pour ce critère. Ainsi, si le délai de 36 mois est atteint et que le jeune a besoin d’encore plusieurs mois pour compléter sa formation, l’agent lui suggérera de faire une demande de prêts et bourses. C’est pour ces raisons que, lorsque l’agent d’aide à l’emploi et le client en sont à leur première rencontre et qu’ils cherchent à déterminer le projet de formation approprié au jeune, ils doivent tenter de choisir un parcours qui respectera les délais requis. Pour ce faire, l’agent doit étudier la situation du jeune et déterminer tout ce qu’il doit accomplir pour atteindre le but visé ou pour l’obtention du diplôme. Ainsi, il tient compte du temps pour accomplir les préalables requis (s’il y a lieu) en plus du temps nécessaire pour compléter l’activité de formation choisie. Les agents communiquent fréquemment avec les écoles et centres de formation afin d’obtenir un profil de formation pour la personne. Ce profil consiste en une évaluation du temps estimé pour atteindre la diplomation, en fonction de la situation spécifique du jeune. Selon le temps requis, différentes avenues sont offertes. Si le client a comme objectif de s’inscrire à la formation professionnelle, des options plus courtes afin de compléter les préalables sont possibles. Ainsi, l’agent fera connaître au jeune des options tel que le test de développement général (TDG), qui permet d’obtenir des préalables à l’admission de l’un ou l’autre des programmes de formation. Le test d’équivalence de niveau de scolarité (TENS) est une autre option permettant d’obtenir une attestation d’équivalence de niveau secondaire. Un agent mentionne qu’au-delà du fait qu’il procure les préalables requis pour une formation professionnelle, le TENS est également utile pour un jeune qui souhaite postuler pour un emploi exigeant un 5e secondaire ou l’équivalent. Le TDG est quant à lui particulièrement conseillé dans les cas où le jeune a peu de scolarité (moins qu’un 2e secondaire), car cela lui permet de compléter son cheminement dans le temps requis, ce qui ne serait pas possible en s’inscrivant à la

formation aux adultes. Comme le mentionne un des agents interrogés, peu de jeunes vont jusqu’à obtenir le niveau 5e secondaire. La majorité se contente d’obtenir les préalables requis afin de respecter le délai maximum de 36 mois. Il importe donc que l’agent soit au fait de ces différentes possibilités permettant d’écourter les délais pour atteindre le but visé.

Bien des jeunes qui s’inscrivent au programme Alternative jeunesse ont un but académique en tête, mais ne sont pas nécessairement prêts à aller à l’école. Les agents affirment par exemple, que certains ont des problèmes de consommation, d’autres des attitudes à travailler. Par exemple, un jeune qui est inactif depuis un an ou plus aura sans doute de la difficulté à prendre un rythme de travail adéquat. L’agent doit détecter ces difficultés potentielles et proposer au jeune l’inscription à un programme tel que Jeunes en action dans un premier temps, pour ensuite procéder à l’inscription à l’école. Alternative jeunesse permet également à un jeune de fréquenter l’école à temps partiel. Dans un cas comme celui-ci, les agents interviewés rappellent que ce qui est important, c’est que le jeune soit en action, car on veut éviter qu’il demeure en situation d’inactivité tout en bénéficiant de l’assistance sociale.

« Je pose plein de questions […] Où tu en es rendu? Que fais-tu de tes journées? Côté consommation ça regarde quoi? L’école t’en es rendu où? Qu’est-ce que tu penses de l’école? Ta famille […]. J’essaie d’avoir le meilleur portrait possible […]. Mais quand je me rends compte que ça fait au moins un an qu’ils sont chez eux et qu’il ne se passe pas grand-chose, je ne suis pas sûr qu’ils soient prêts à retourner à l’école demain matin. C’est là que je les envoie dans les carrefours jeunesse-emploi pour Jeunes en action » (PN24/A/3).

4.1.3. L’engagement dans une démarche