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II. Les sources primaires

1. Les objets

Quitte à proclamer une évidence, il semble nécessaire d’affirmer la première source de l’étude de l’arme : l’objet lui-même. Notre prime idée est de considérer l’objet en tant que document à même de livrer les informations les plus pertinentes sur les axes auxquels notre étude s’attache. Ce sont : ses formes, sa conception, son usage, ses fonctions.

Mais une telle posture est-elle valide ? De toute évidence, oui. Un objet est, selon le Larousse, « une chose solide considérée comme un tout, fabriquée par l’homme et destinée à un certain usage ». Cette définition même contient d’emblée notre problématique : la fabrication et l’utilisation, qui plus est formant un tout. De fait, considérer l’objet en tant que témoin de ces deux aspects semble naturel, presque obligatoire, en plus du caractère évident de sa considération en tant que témoin de sa morphologie. Cette lapalissade devrait conférer à cette section une brièveté intrinsèque : l’objet est porteur des informations qui le concernent ; en disant ceci, tout est dit. Mais tout n’est pas si simple. D’une part, parce que l’objet n’est pas nécessairement en mesure de livrer directement ces informations : leur présence et leur appréhension dépend de son état de conservation. D’autre part, elle dépend également, de même que leur compréhension, des qualités de l’observateur.

a. L’objet en questions.

Les informations recherchées dans les objets, et amenées par eux, peuvent se répartir de manière schématique en plusieurs secteurs, relatifs aux questions de l’observateur. Et face à l’objet en tant que source, elles peuvent se résumer à l’amalgame : « Quoi / Comment / Pour quoi ? »233 : il ne s’agit pas d’un enchaînement où chaque point est traité l’un après l’autre, séparément mais d’un ensemble permanent de questions s’intégrant les unes aux autres, s’insinuant les unes dans les autres dans une redondance non-cyclique.

Encore que la première de ces questions trouve une première réponse des plus évidentes. Il s’agit de dire quel est l’objet considéré : si c’est une lance, une épée, une hache.

233 L’idée originelle était une formulation en angl ais : « What ? How ? What for ? » survenue lors des

Il s’agit également de voir à quoi il ressemble dans ses aspects généraux et particuliers : non seulement les dimensions, tailles, épaisseurs des pièces, mais également les variations de forme des gardes ou des pommeaux d’épée, des fers de lance ou de hache.

C’est d’ailleurs ce qui a intéressé en tout premier chef les études sur le sujet : les critères de forme sont généralement ceux choisis pour qualifier les évolutions de l’armement, pour élaborer les typologies, pour qualifier le matériel. Une fois inscrit dans la temporalité, cette question des formes mène à la considération de l’évolution des objets. Ces questions demeurent un thème central, même s’il a été peu vocalisé jusqu’ici, de nos recherches.

La question « pour quoi ? » introduit les interrogations sur le but, sur la fonction première de l’objet. Elle analyse les formes observées préalablement pour associer à chacune un usage, une application dans les aspects pragmatiques de l’emploi de l’arme. Les réponses apportées par l’objet peuvent là encore sembler évidentes : ainsi la lame sert à couper et piquer, la hache à trancher, la lance à planter. Le pommeau de l’épée retient la main, la garde la protège. Mais cette construction de correspondances entre formes et fonctions, souvent issue de l’analyse statique de l’objet, est soumise à la compréhension de l’observateur : l’attribution de tel aspect à tel usage est conditionnée par la connaissance qu’a l’observateur des usages possibles. Cette question couvre également d’autres aspects liés à des attributs spécifiques de l’arme : ainsi, le but des ornements ou décorations portés par tel objet entre dans cette catégorie.

La question « comment ? » est quant à elle multiple : elle peut dans une approche générale se poser en amont ou en aval de l’objet. En amont, elle interroge alors les procédés de fabrication, les constituants de l’objet : de quoi est-il fait ? Quels éléments ont été assemblés pour obtenir le résultat final ? Mais aussi comment est-il élaboré, quels sont les procédés employés ? L’observation des traces matérielles visibles sur l’objet peut répondre à ces questions. Une fois identifiés, cependant, la question du choix de tel procédé, de tel constituant par rapport à tel autre peut être posée, tout comme la question des morphologies dérivant du recours à ces procédés ou à ces matières premières. La pertinence des questions concernant la fabrication de l’objet est d’ailleurs exposée clairement par Kristina Creutz entre autres234.

En aval, elle concerne les aspects « actifs » de l’objet, non sans recouper d’ailleurs la

question « pour quoi ? » ci-dessus. Mais plus que d’analyser une simple information statique, elle s’intéresse aux aspects dynamiques de l’objet, aux notions relatives à son usage appliqué. Elle ne regarde pas simplement les parties fonctionnelles de l’objet, mais également la manière dont ils fonctionnent. Car selon son état, l’objet peut répondre à des interrogations participant de cette question générale235 allant au-delà d’une réflexion seulement basée sur la morphologie : l’arme n’est pas conçue comme un objet immobile, et la considération de ses propriétés dynamiques est une des approches à laquelle s’attache une partie des travaux parmi les plus récents dans le domaine des armes et armures. La prise en compte de la masse de l’objet, de la position du centre de gravité de l’épée par exemple, correspond à ce domaine d’interrogations. Mais tout comme le « pour quoi ? » qu’elle complète et combine, elle nécessite de même un observateur capable d’amener une observation instruite. Le « comment ? » regarde l’objet en mouvement, mais il regarde également son effet sur la cible : les dégâts qu’il inflige, par exemple. Les aspects cinématiques de l’arme sont inclus dans cette question. Mais le « comment ? » dépasse même le seul objet, en intégrant celui qui l’utilise, mais aussi ce qu’il a à affronter.

Évidemment, les réponses à ces questions mêlées dépendent en tout premier lieu de ce qui est observable sur l’objet, et donc de l’état dans lequel il se trouve au moment de son analyse. Celui-ci est conditionné par l’origine de l’objet : non sa naissance, ni sa provenance géographique, mais le type de traitement qu’il a subi entre sa création et son étude.

b. Objets découverts, objets transmis. Limites et intérêts.

On peut classer en deux grandes catégories les objets disponibles à l’étude selon leur origine, qui influe directement sur leur état de conservation et les apports de leur analyse : les objets issus de découvertes fortuites ou non, et les armes directement conservées.

La découverte d'une arme médiévale en contexte terrestre est un évènement assez rare. Certes, les fouilles de nécropoles du Haut Moyen Âge ont livré quantités de saxes, lances, haches et couteaux, dont l’étude a fait l’objet de nombre de publications déjà évoquées. Au- delà même des informations fournies et contenues par les objets, la position relative de chacune par rapport au défunt a même permis parfois d’identifier la manière dont ils étaient

portés : ainsi les saxes étaient vraisemblablement maintenus horizontalement à la ceinture, leur poignée tournée vers le côté droit236.

Comparativement, les armes des périodes plus récentes du Moyen Âge ne bénéficient pas des mêmes avantages tant en abondance qu’en contexte : elles sont d’une rareté manifeste pour ce qui est des découvertes terrestres. L’abandon de pratiques funéraires d’inhumation d’armes avec le défunt a eu une influence certaine sur la présence d’armement dans le sol. D’autres phénomènes viennent également perturber notre vision : le pillage, le vol, la transmission héréditaire des biens en armement – qui existait certainement dès les époques protohistoriques237. La transmission directe au sein d’une même famille était de mise, par exemple ; mais outre ce recyclage direct des objets, celui des métaux était également un facteur difficilement quantifiable, mais d’une importance conséquente pour expliquer la rareté de l’armement médiéval.

Quant aux sites de bataille ayant pu être fouillés, ils constituent un exemple aussi intéressant que rare. Le pillage quasi-systématique a certainement contribué à ôter toute présence d’armement du champ de bataille. Une exception notable est le site de Visby238 en Suède, dont la fouille a apporté de grands renseignements sur l'armement défensif de l'époque, mais également sur les causes du décès des combattants. Mais de telles opportunités de découverte d’armement médiéval en contexte demeurent exceptionnelles.

Et outre la maigre documentation offerte par le sol, les armes trouvées en milieu terrestre souffrent généralement d’une corrosion avancée, ce qui nuit grandement à leur interprétation. Combien d’objets ont-ils ainsi été perdus, rejetés au cours de découvertes fortuites comme de vulgaires barres de rouille ? Evidemment, le milieu a son importance sur l’état de conservation des objets métalliques : certains sols vont être moins favorables à la préservation du métal. Et le processus de dégradation se poursuit, voire s’aggrave, une fois l’objet exhumé239. Certains objets de notre corpus se trouvent dans un tel état, et ne

236 LEBEDYNSKI Iarolsav, Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions, Paris : éditions

Errance, 2001, 224 pages, p. 149.

237 La réutilisation des armes des défunts n'était pas un phénomène inconnu : pour reprendre et compléter un

exemple cité par Ewart Oakeshott, on voit ainsi l'épée Sköfnung du roi l égendai re du Danemark du VIIe siècl e Hról f Kraki, inhumée avec lui comme il est dit dans la Hrólfs Saga Kraka, récupérée directem ent dans la tombe au Xe siècle par Skeggi de Midfirth dans le Landnámabók. La Laxdæla saga nous inform e qu'au XIe siècle elle était en la possession de Eid, le fils de Skeggi… OAKESHOTT Robert Ewart, op. cit..

238 THORDEMANN Bengt, op. cit..

239 Pour une approche des dommages subis par les mat ériaux, mais égal ement des techniques de préservation et

de conservation, voir MEYER-ROUDET Hélène (dir.), A la recherche du métal perdu : nouvelles technologies dans la restauration des métaux archéologiques, Paris / Gui ry-en-Vexin : éditions Errance / Musée

permettront que des analyses très limitées.

Mais les contextes terrestres ne constituent pas la seule provenance de l’armement médiéval. Ainsi, parmi ces objets retrouvés disponibles à l’étude, une grande partie provient de découvertes fluviales. Il semble, en fait, que les fleuves et rivières soient des gisements de choix pour ce type d'objets : les recherches de Louis Bonnamour dans la Saône et ses affluents ont mis au jour une quantité impressionnante d'armes de toutes époques. L’intérêt de ces armes fluviales pourrait se voir limité par l'absence de précisions quant au contexte exact de découverte. La plupart des trouvailles sont anciennes, datant du XIXe siècle, où de vastes campagnes de dragage visant à améliorer la navigation sur nos fleuves et rivières ont livré quantité d'objets divers. Les collections alors constituées ne stipulent malheureusement pas, la plupart du temps, ou seulement de manière très vague, le site de découverte exact ; mais une telle chose est tout aussi vraie pour les découvertes terrestres anciennes, fortuites, s’étant vues léguées aux institutions les abritant désormais. S’intéresser à l’objet lui-même permet de s’affranchir de ces limites : l’attention est portée aux informations centrées sur l’objet, ses formes et sa matière.

Les raisons pouvant expliquer la présence de ces armes sur ces sites particuliers sont diverses, et largement hors de notre propos : phénomènes cultuels encore possibles aux époques anciennes, pertes accidentelles, voire combats. Un accident est ainsi à l'origine d'un important gisement d'armes médiévales. La découverte de près de quatre-vingt épées dans la Dordogne, aux environs de Castillon-la-Bataille, où eut lieu le dernier affrontement de la Guerre de Cent Ans le 18 juillet 1453, a été maintenue secrète un certain temps, seulement révélée par la vente de 6 d'entre elles à Genève en 1977. Ces lots d'épées étaient visiblement transportés dans des coffres, sur une barge qui a sombré. On pense désormais qu'il s'agit d'une partie du butin pris par les français après leur victoire. Cette découverte a permis à E. Oakeshott d'identifier trois « familles» d'épées, de conformation semblable au sein de chaque groupe240.

archéologique du Val-d'Oise, 1999, 191 p.

Fig. 1 : richesse matérielle des rivières.

Envisager le combat en tant que cause possible de la présence d’armes dans les lits des rivières semble moins évident. Car contrairement aux armes protohistoriques souvent retrouvées dans leur fourreau, ce qu’on voit être la preuve d’un dépôt votif ou d’un geste cultuel, l’armement du Moyen Âge est quant à lui retrouvé le plus souvent « nu ». Mais il faut nuancer : si le musée Vivant Denon de Chalon-sur-Saône ne possède qu'une épée du XIIIe

siècle retrouvée avec un élément de fourreau, une bouterolle, et une autre encore dans son étui de cuir, la majorité des éléments de suspension des épées médiévales était fabriquée en matériaux organiques périssables qui n’ont pas toujours pu être préservés. On note également, pour ce qui est de la Saône, l'absence d'important gisement d'armes du Xe au XVe siècle, et la rareté du matériel défensif (armures, boucliers), diminuant les témoignages directs de combats en nombre sur des sites de rivière dans la vallée de la Saône241. En revanche, on connaît sur le cours de la Saône et de ses affluents de nombreux gués qui sont autant de points de passage praticables, mais parfois difficiles, et donc d’occasions de perte de matériel ; ils correspondent d’ailleurs à des lieux à haute densité de trouvaille : sur les 54 gués ayant livré des armes identifiées dans la vallée de la Saône, 35 contenaient des armes médiévales242.

Toutes ces explications ne se basent que sur ce que nous connaissons du mobilier archéologique découvert en milieu fluvial. Or le corpus n'est constitué que des objets qu'on a bien voulu conserver - et publier - après qu'ils soient sortis de la rivière. Mais les objets ont pu être ou bien rejetés à l’eau, car jugés peu dignes d'intérêt, ou au contraire gardés par ceux qui les ont découverts, auquel cas il est difficile de savoir ce qu'il est advenu d'eux par la suite : vendus, conservés, ajoutés à une collection privée qui éventuellement échouera dans les fonds d'un musée dans le meilleur des cas. Un article du bulletin de la S.P.F., concernant une découverte particulièrement importante d’un gisement d’armes médiévales lors d’un dragage au début du XXe siècle est sans équivoque à ce sujet :

« ARMES FRANQUES, MEROVINGIENNES ET DU MOYEN AGE. - Les armes en fer de ces époques étaient particulièrement nombreuses et c’est par centaines qu’elles ont été cédées aux marchands de métaux ; il convient de remarquer que généralement très oxydées « elles ne payaient pas de mine »…»243

Les limites inhérentes aux objets de provenances terrestre ou fluviale, et affectant

241 Même si Olivier de la Marche, dans ses Mémoires, rappelle qu’en l’an 1438, « la rivière de Sosne et le Doux

estoyent si pleins de corps et de charognes d’iceux escorcheurs, que maintefois les pescheurs les tiroyent, en lieu de poisson… » LA MARCHE Olivier de, Les Mémoires de Messire Olivier de La Marche, Collection complète des mémoires relati fs à l'histoire de France, depuis le règne de Philippe-Auguste, jusqu'au commencement du dix-septième siècle: avec des notices sur chaque auteur, et des observations sur chaque ouvrage, vol. 9-10, Foucault, Paris, 1820 p. 291.

242 COGNOT Fabrice, Les Armes médiévales découvertes en milieu fluvial : les exemples de la Saône et de la

Seine, t. 1 : texte, mémoire de maîtrise sous direction de Denis Cailleaux et la responsabilité de Daniel Russo, université de Bourgnogne, 2002, 77 pages, p. 25.

243 CABROL Alexis, PAURON Henri, « Un Gué préhistorique à La Rochette (Seine-et-Marne) », in Bulletin de

directement leur étude directe sont ainsi évidentes : ils sont souvent incomplets, présentant des lacunes pouvant être importantes, ils sont endommagés, tordus, altérés non seulement par le temps, mais parfois également par les circonstances de leur découverte244. La corrosion, mais également les méthodes de conservation, ont provoqué des modifications et des pertes de matière, rendant difficiles les analyses dynamiques et autres considérations ou les masses entrent en compte de même que l’estimation des dimensions et aspects originaux des objets245.

Pourtant, ils présentent un intérêt tout particulier, peut-être même plus encore, et ce en raison même de leur état. Ainsi la qualité de leur conservation est parfois remarquable. En effet, si l'objet se retrouve rapidement recouvert par la vase, en l'absence de gravier, bulle d'air ou autres phénomènes pouvant permettre l'arrivée d'oxygène, les réactions chimiques se produisant entre les éléments contenus dans le milieu, et la couche de corrosion qui se forme sur sa surface résultent parfois en la production d'une pellicule extrêmement résistante d’oxydes qui empêche toute corrosion interne ultérieure. E. Oakeshott nous informe d'ailleurs des différences de qualité des vases selon les fleuves : il semble que celle du Danube soit remarquable246.

Toutefois, ce phénomène chimique reste soumis aux conditions induites par le milieu et par l’objet, et il est fort possible qu'un objet plus récent soit dans un plus piteux état qu'un autre plus ancien. En vérité, une grande quantité de mobilier sort des rivières sous la forme de morceaux de rouille et de concrétions absolument non-identifiables au premier regard. Or, comme toujours, le choix de la conservation ou du rejet à la rivière d'un objet découvert en milieu fluvial, appartient entièrement à celui qui le découvre. Le plus souvent dans ces contextes il s'agit d'ouvriers dragueurs dont le seul critère déterminant un tel choix est purement esthétique. C'est peut-être pour cela que les armes de bronze des périodes anciennes, mieux conservées, ont été mieux traitées certainement que les armes de fer – et donc sans doute l'immense majorité des armes médiévales tirées des rivières.

244 Certains objets de Châlon-sur-Saône portent ainsi visiblement des dégâts dus aux pelles des dragueuses. 245 Des phénomènes complexes sont impliqués dans ces processus de corrosion et de conservation, qui pour les

premiers dépendent grandement, mais pas uniquement, du milieu autour de l’objet et de l’objet lui-même. Pour en avoir un aperçu, on peut s’intéresser à la thèse de Delphine Neff : NEFF Delphine: Apport des analogues archéologiques à l’estimation des vitesses moyennes et à l’étude des mécanismes de corrosion à très long terme des aciers non alliés dans les sols, thèse de doctorat sous la direction de Gérard Béranger et Philippe Dillmann, Université de Technologie de Compiègne, 2003, 390 p. ; également le travail de Saheb Mandana : MANDANA Saheb, Les analogues archéologiques ferreux pour la compréhension des mécanismes de corrosion multiséculaire en milieu anoxique, thèse de doctorat en chimie des sciences et matéri aux sous la direction de Philippe Dillmann et Delphine Neff, université Paris-Est, 2009, 282 pages.

Mais même lorsque les objets sortis des fleuves et des rivières ne présentent pas un état de conservation parfait, ils peuvent néanmoins après restauration révéler des informations intéressantes sur leur structure interne, chose impossible ou tout du moins difficile avec les