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Le niveau de l’intégration financière en l’absence de crise économique

Mesure de l’ouverture commerciale et de l’intégration financière

2.2. Les modèles de mesure de l’ouverture commerciale et de l’intégration financière

2.2.2. La mesure de l’intégration financière

2.2.2.3. Le niveau de l’intégration financière en l’absence de crise économique

La crise financière et économique qui a débuté en 2007 aux Etats-Unis, a touché les pays européens à partir de l’année 2008, et elle a aussi été suivie par la crise de la dette publique en Europe ; ces crises ont affecté l’évolution des variables économiques dans les pays concernés. L’objectif de cette partie est d’étudier si les crises économiques mondiale et européenne ont influencé le niveau d’intégration financière des pays de notre étude.

1 Anindya Banerjee, Juan J. Dolado & Ricardo Mestre, (1992), « On some simple test for cointégration: The cost

of simplicity », Banco de España, Servicio de Estudios, Documento de trabajo n° 9302, http://www.bde.es/f/webbde/SES/Secciones/Publicaciones/PublicacionesSeriadas/DocumentosTrabajo/93/Fic h/dt9302e.pdf

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D’autre part, on veut vérifier le niveau de pertinence de la théorie de Feldstein et Horioka en supprimant les effets de la crise sur les variables de l’investissement et de l’épargne.

Pour cet objectif, on va simuler la tendance de la variable de l’investissement national et de la variable de l’épargne nationale à partir du premier trimestre de l’année 2008, l’année à partir de laquelle les pays européens ont été touchés, un par un, par la crise économique mondiale. Comme on va le voir, dans les parties suivantes, plusieurs séries temporelles concernant les variables macroéconomiques des pays de notre étude ont fluctué différemment et elles ont pris des tendances différentes depuis l’année 2008. On voit aussi parfois que le point de commencement des variations des variables se situe dans les années suivantes, mais on a choisi l’année 2008 en tant qu’année de début de la simulation du fait de ce qu’il y a probablement des effets de la crise sur les variables à partir de 2008, mais ils ne sont apparemment pas observables dans les graphes ; de plus, on veut que nos analyses soient identiques pour tous les cinq pays de notre étude. D’autre part, bien qu’il y ait des changements anormaux dans les séries temporelles aussi avant 2008, on considère que ces changements ont eu d’autres causes que la crise financière mondiale, car notre objectif est d’étudier l’effet de cette crise sur la situation des pays.

La base de notre travail dans cette partie est de simuler des données relatives aux variables1 pour la période 2008.Q1 – 2013.Q4 sur la base de leurs valeurs antérieures sur la période 2000.Q1 – 2007.Q4, de façon que les données construites suivent un même trend temporel que les données réelles. Par ce travail, on supprime, en effet, les variations produites du fait de la crise, car les données vont suivre la tendance qu’elles avaient avant l’avènement de la crise mondiale. Afin d’effectuer ces analyses, on prendra en compte les données des variables de l’investissement et de l’épargne sur la période du premier trimestre de 2000 au dernier trimestre de 2007. En utilisant ces données, on va d’abord régresser chaque variable sur ses retards (ayant un nombre optimal) et un trend temporel. On va utiliser cette régression et ses coefficients estimés pour construire les données postérieures. De plus, on construira les valeurs des résidus de la régression à l’aide de la technique de la simulation ; pour cela, on choisira la distribution la plus adaptée aux résidus de la régression estimée, puis, à l’aide de chiffres aléatoires entre 0 et 1, et en les mettant dans la fonction de répartition inverse de la distribution choisie, on simulera des résidus pour les trimestres postérieurs.

De cette façon, on aura des séries temporelles relatives à chaque variable (l’investissement et l’épargne pour les cinq pays), lesquelles sont formées de deux parties : une partie allant du premier trimestre de 2000 au dernier trimestre de 2007, qui sont les données réelles, et une deuxième partie allant du premier trimestre de 2008 au dernier

1 On effectuera la simulation sur toutes les variables de l’investissement et de l’épargne, même s’il y a des

variables dont les tendances n’ont visiblement pas changé durant la période 2000.Q1 – 2013.Q4, car on suppose qu’il y a, en tout cas, des changements même invisibles relatifs à ces variables du fait de la crise mondiale.

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trimestre de 2013, qui sont les données simulées. En prenant en considération de telles séries temporelles, on pourra, en quelque sorte, supprimer les effets de la crise financière, car les données après 2008 suivent le même courant que les données d’avant, de manière qu’il n’y ait pas d’effet dû à la crise. Cependant, il faut indiquer que, à partir de 2008, il y a eu évidemment d’autres événements qui ont affecté le courant des données, mais les événements principaux de cette période ont été la crise économique mondiale et, aussi, la sortie de la crise pour quelques pays ; de plus, on suppose que les autres événements ne sont pas des événements majeurs par comparaison avec la mesure de la crise mondiale ; ils sont du même type que les événements probables de la période 2000.Q1 – 2007.Q4 ; donc, on prendra en compte leurs effets en utilisant la régression estimée sur la période mentionnée.

On va vérifier l’absence de la crise pour chaque pays en étudiant trois cas : 1) L’effet de l’épargne simulée sur l’investissement réel

2) L’effet de l’épargne réelle sur l’investissement simulée 3) L’effet de l’épargne simulée sur l’investissement simulé

Nos analyses s’effectueront sur la période 2000.Q1 – 2013.Q4 ; les variables de l’épargne simulée et de l’investissement simulé incluent les données sur la période mentionnée ci- dessus, dont la partie 2008.Q1 – 2013.Q4 est simulée. Aussi, les variables de l’épargne réelle et de l’investissement réel comprennent les données réelles des pays sur toute la période 2000.Q1 – 2013.Q4.

Pour chaque cas, on étudiera, en prenant en considération la théorie de Feldstein et Horioka, l’effet de l’épargne nationale sur l’investissement national, afin de mesurer l’intégration financière des pays dans les cas où (1) il n’y a que l’épargne qui est affectée par la crise, (2) il n’y a que l’investissement qui est touché par la crise, (3) ni l’épargne ni l’investissement ne sont affectés par la crise (absence de crise). On comparera les résultats de ces trois cas avec les résultats de notre modèle qui aura été testé sur les données réelles des pays en utilisant la régression 2.14. Ces trois cas qui auront été analysés à l’aide de la même régression et avec un modèle ARDL à correction d’erreur, nous aideront à comprendre si la crise financière mondiale a affecté le cours de l’intégration financière des pays de notre étude, et si elle peut influencer les résultats de la théorie de Feldstein et Horioka.